Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 LET'S BE FRIENDS | FREE

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Jeu 17 Juil - 14:52

LET'S BE FRIENDS | FREE Large
LET'S BE FRIENDS, PLEASE
          LE SOLEIL SE DRESSAIT HAUT DANS LE CIEL, nimbant chaque parcelle du territoire d'AFF d'une lumière flavescente. J'errais ça et là, en proie à un sentiment de vertige, la solitude m'étreignait depuis quelques temps, la plupart de mes semblables m'évitaient, de peur que la mauvaise fortune qui s'était abattue sur moi ne les contamine. Je levais les yeux aux ciel à cette pensée. Quelle candeur, pour croire à des choses pareilles. Ça se saurait si la vicissitude se transmettait par une simple contagion, non ? Si l'on continue dans cette optique burlesque, qui serait donc l'acteur de ma malchance ? C'est bien ce que je dis, c'est insensé. Les rares fougères arborescentes, qui subsistaient encore, étaient balayées sans ménagement par des rafales hiémales qui s'engouffraient dans la cave d'autrefois. Le vent sifflait à mes oreilles et la brume, qui s'était déposée sur le domaine, avait plongé la vallée dans une allure fantomatique, si bien que ma vision était restreinte. Progressant dans cet univers abstrus, je crus un instant avoir déceler l'odeur d'un de mes congénères mais après une longue prospection, nul ne s'était manifesté et l'effluve, qui volait un instant plus tôt, s'était dissipée avant de s'oblitérer totalement. Un mélange de soulagement et de déception m'assaillirent. Certes, personne ne rôdait, néanmoins, la présence de quelque survenant n'avait pas tout pour me déplaire, ça m'aurait permis de converser librement avec quelqu'un qui ne me fuit pas comme la peste. Enfin, il suffirait que je fasse mes preuves pour changer l'opinion publique mais à quoi bon ? Le mérite reconnu, il ne tarderait pas à s'envoler comme la fragrance qui s'est volatilisée quelques instants plus tôt. Et, je devrais, de nouveau, prouver ma valeur au risque d'être relégué au rang de bouc émissaire ou je ne sais quoi. Mais je suis las. Las de cette maudite blessure qui m'entrave dans mes moindres faits et gestes, qui m'entrave dans la conquête de mes ambitions. Je me surprends parfois à abhorrer l'artisan de ma mutilation de ne pas m'avoir achevé quand j'étais inconscient. Bien-sûr, sa meute l'aurait réprouvé pour avoir tué l'un de ses semblables mais ça m'aurait évité de vivre ce calvaire aujourd'hui. Je soupire. Encore. Pour changer. Peut-être est-ce un prix à payer ? Pour avoir chassé toutes ses proies sans prononcer la moindre prière à leur égard pour qu'elles puissent rejoindre d'autres territoires ? C'est probable. Ma vision de la vie a changé depuis ce jour. J'ignore encore qui m'a sauvé de ce drame et j'avoue que c'est étrange que mon sauveur n'ait pas encore fait son apparition. Égaré dans les méandres sinueux de mes pensées, je n'avais prêté attention aux échos des pas de celui qui s'avançait derrière moi. Sans même me retourner, je l'interpella, le vent soufflait vers moi ce qui ne me permettait pas de savoir à quelle meute il appartenait. Je parlai d'une voix blanche, trop détachée peut-être même. « Bien le bonjour, inopiné, à qui ai-je l'honneur ? »
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Ven 18 Juil - 9:01

Jauges:
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[justify]Pour la première fois depuis la confirmation de mon grade, je décidai de bien faire mon boulot de sentinelle. Tôt ce matin, j’étais déjà sur pattes allant au petit trot inspecter chaque limite du territoire. J’allai du bosquet tortueux jusqu’aux collines escarpées sans flairer le moindre intrus et à ma grand désolation aucune proie non. Pour finir il ne me restait qu’une partie du territoire à surveiller – celle que je craignais le plus sans aucun doute – la fameuse cave soufflée. Peu d’Esobek se baladent ici, ou alors c’est qu’ils sont avides de sensations fortes. À peine arrivai-je que des nuages de cendres couronnaient le ciel sans cependant cacher le soleil, j’eus un frisson de peur en pensant qu’une nuée de sang de soleil pourrait se déverser d’un instant à l’autre. Sur le sol, les quelques pouces d’herbes disparurent pour laisser place à un sol terreux, calciné et un paysage de mort se dressait devant moi. Non il faut vraiment être égaré pour oser s’aventurer ici, moi je suis sentinelle, c’est différent je dois m’aventurer sur tout le territoire Esobek. Et qu’en était-il de ce loup dont je sentais les discrètes effluves depuis quelques instants ? Je ne m’alarmai guère, j’avais reconnu la typique odeur d’un Esobek mais c’était on ne peut plus curieux de savoir quelqu’un s’aventurer nonchalant sans craindre une attaque venue du ciel. Je continuai à marcher alors que mon odorat perdait peu à peu la trace du loup, c’était sans importance, je me concentrai sur les senteurs qui m’entouraient, prêt à intervenir en cas d’odeur inconnue, quand tout à coup, devant mon champ de vision apparu ledit loup dont l’odeur imprégnait l’air toute à l’heure. Il me tournait le dos et le vent étant contre lui il ne pouvait sentir mon odeur, je m’approchai cependant plus hostile que curieux quand il m’interpella.

>> Bien le bonjour, inopiné, à qui ai-je l'honneur ?

Il ne prit même pas la peine de s’arrêter ou de tourner la tête. Une froideur s’installa en moi, soit était-il sûr de lui et ne craignait aucune attaque soit n’était-il pas paranoïaque comme moi qui m’alertai au moindre crissement de feuille. Quoiqu’il pense nous vivons dans un monde dangereux et à mes yeux son geste était de la pure inconscience. Tout en restant derrière lui je répondis, aussi froid qu’un glaçon.

>> Je te retourne la question Esobek.


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