Cela faisait déjà plusieurs lunes que Reithkin errait, cherchant à devenir plus fort et ces derniers temps, à survivre avant toute chose. Il aperçut une ville en ruines et entreprit de s’y rendre afin de récupérer ce qui pouvait encore l’être. Il se doutait que l’endroit avait déjà été fouillé et pillé, que ce soit par les Hommes ou par d’autres loups, mais il fallait essayer tout de même. Le manque de potentielles victimes commençait à se faire pesant et incontrôlable. Il devait tuer. Pour se nourrir certes mais surtout pour étancher sa soif de sang.
Reithkin arriva à la ville en ruines et commença à se déplacer plus prudemment. S’il était pris par surprise, même par un Homme, il serait en bien fâcheuse posture. Et il eût raison de le faire puisqu’au bout de quelques minutes, il sentit déjà la présence de quelqu’un d’autre. Un loup …. Non mieux que cela, une louve ! Mais cette odeur n’était pas celle d’une louve ordinaire, il avait l’impression de connaître cette odeur. Une louve de l’ancienne meute de son père peut-être ? Il n’en savait que trop rien. Il devait la retrouver pour en avoir le cœur net.
Pendant qu’il réfléchissait à l’identité de sa future victime il se rendit compte que … qu’elle était juste derrière lui ! Reithkin se retourna afin de toiser cette inconnue qui lui paraissait étrangement familière. C’était une louve au pelage gris, quoique parsemé de taches rousses et aux yeux gris pâle. Même l’apparence de cette louve lui paraissait familière, surtout ce motif sur sa tête. Il l’avait déjà vu quelque part ! Cette alors que la louve demanda d’une voix hésitante et … émue ?
« Reithkin ? »
L’intéressé fut surpris. Mais qui était-elle ? Comment connaissait-elle son nom ? Il en était maintenant certain, cette marque sur la tête, elle connaît son nom, il la connaît ! Mais d’où ? Et qui était-elle ? Et cela l’obsédait ! Il devait le savoir ! Il répondit d’une manière assez sèche :
« Qui es-tu ? Comment me connais-tu ? »

« Oh… »
Cette louve paraissait déçue, dépitée même. Reithkin commença à penser qu’elle et lui devaient très bien se connaître. Malheureusement cela ne l’aidait guère. Mais qui pouvait-elle bien être à la fin ?
« Mon nom est Finwë »
Ce fut comme un électrochoc. Finwë ? Sa sœur ? Celle qu’il avait laissée il y a une éternité de cela ? Tout devenait plus clair ! Comment elle connaissait son nom, la marque sur sa tête, cela paraissait évident maintenant ! Mais comment ? Comment l’avait-elle retrouvé ? Certes il ne cherchait pas à se cacher non plus, mais quand même. Il pensait que tout cela était derrière lui, que jamais le passé le rattraperait. Mais il ne pouvait laisser transparaître sa confusion, devant qui que ce soit mais surtout elle, pas devant cette moins que rien !
« Comment m’as-tu retrouvé ? Tu ne m’as quand même pas cherché ? Il me semblait t’avoir dit que je ne voulais plus te voir ! »
Il avait été beaucoup agressif qu’il ne l’avait prévu, peut-être était-ce à cause de sa colère ?

Finwë eût une réaction pour le moins … surprenante à ses propos. Elle prit une posture agressive, voire même … effrayante ? Effrayante ? Finwë ? Elle avait bien changé apparemment. Elle hurla de rage :
« Si, Reithkin, je t'ai cherché. Longtemps, même. Je t'ai cherché parce que tu es parti sans un mot, sans la moindre explication. Parce que tu m'as laissé seule, livrée à moi-même dans un monde hostile. Mais tu vois, je suis là. J'ai une meute, une famille et je ne suis plus faible. »
Elle demande des explications ? Vraiment ? La raison de son départ n’était-elle pas évidente ? Reithkin remarqua autre chose tout à coup : ELLE a une meute ? Une famille ? Mais qui voudrait d’elle ? Il n’eût pas le temps de s’interroger plus que cela sur le sujet.
« J'ai cru que tu étais mort, ou pire ! Et là, je te trouve en pleine forme, je n'arrive pas à y croire, et tout ce que tu trouves à dire c'est ça ?! Tu ne peux pas imaginer ce que je ressens en ce moment-même. Mais toi, ton cœur est de glace depuis ce jour où tu es parti. Tu n'es qu'un lâche, Reithkin !»
Lui ? Mort ? Il se demanda si Finwë le connaissais si bien qu’il le pensait. Nul ne pourrait le tuer, et cela ne fera que se confirmer de plus en plus. Il devait bien l’avouer, son cœur s’était fermé à quiconque mais cela ne faisait pas de lui un lâche ! Au contraire, cela le rendait plus fort ! Il ne s’était abaissé devant personne, il n’avait laissé personne lui parler de cette manière ! Le seul qui en avait le droit, c’était son père ! Il hurla donc à son tour :
« Moi un lâche ? En quoi le fait de rejoindre mon père fait de moi un lâche ? Car oui je l’ai retrouvé et il m’a aidé comme tout bon parent doit le faire ! Tu veux des explications ? Et bien en voilà ! Toi et ta mère m’empêchiez d’avancer, de devenir plus fort et respecté ! Et c’est ce que mon père m’a aidé à gagner ! Je vous ai quittées parce que vous étiez tout simplement des poids pour moi ! Et n’essaie même pas de me faire croire que tu as pu t’en sortir correctement en vivant seule avec ta mère ! Je ne dois ma survie qu’à moi-même et aux enseignements de mon père !

Avec ces paroles dures, mais révélant bien son état d’esprit actuel, Reithkin espérait au fond de lui que sa sœur comprendrait un minimum ses raisons d’agir ainsi, voire même la faire culpabiliser. Mais ces mots eurent l’effet inverse. Ils semblaient n’avoir qu’énervé encore plus Finwë, qui lui répondit d’une voix plus intimidante encore :
« Notre père n'était qu'un lâche, lui aussi. Il a abandonné notre mère avec ses louveteaux sans s'en soucier. Elle, elle s'est occupée de nous, nous a permis de vivre. Mais tu es visiblement trop idiot pour l'avoir compris. Et non, en effet, je ne m'en suis pas sortie en vivant avec elle, puisqu'elle est morte peu après ton départ ! »
Comment pouvait-elle dire du mal de celui qui lui avait permis d’être ce qu’il est aujourd’hui ? Comment pouvait-elle juger quelqu’un qu’elle n’avait pas connu ? Comment avait-elle osé insulter la mémoire du grand loup qu’était son père ? Reithkin vit que Finwë était à bout de nerfs, mais cela lui importait peu, il se sentait le devoir de défendre son idole, même s’il devait blesser profondément sa sœur pour cela.
« Tu ne le connaissais pas ! Tu n’as pas vu à quel point il était fort, sage et respecté pour cela ! Tu ne peux le juger ! Tu n’en a aucun droit ! »
Son père les a abandonnés ?! Non… c’est sa manière d’élever des louveteaux, à la dure. Il leur apprend la dure réalité de la vie, il leur apprend à survivre par eux-mêmes, avant de prendre sous son aile les louveteaux dignes de lui. Mais sa mère aurait totalement empêché sa méthode d’éducation d’aboutir. Elle était trop faible pour avoir le courage de respecter la volonté du père de ses petits ! Elle a préféré les élever à SA manière ! Et cela il ne pouvait pas le garder pour lui, il devait lui montrer que c’était sa mère la fautive et pas son père !
« Ta mère n’a pas respecté ce que mon père voulait ! Il voulait nous élever de manière à ce qu’on puisse nous en sortir seuls, au cas où nous devions survivre par nous-mêmes, et si tout se passait bien, pour qu’ils puissent rejoindre sa meute et lui succéder à sa tête ! Ta mère a trop voulu nous bichonner ! Certes elle m’a permis de vivre les premiers temps, mais elle nous a menti ! Elle nous a vendu le rêve d’une vie beaucoup trop facile ! D’un côté, sa mort est comme une bénédiction ! Elle t’a permis d’ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure ! Mais c’était un peu tard ! voilà pourquoi tu parles comme cela aujourd’hui ! Que tu restes faible ! »
Il ne pouvait prédire l’effet qu’auraient ces paroles sur sa sœur. Tout ce qu’il savait c’est qu’il ne pouvait la comprendre, il lui semblait que Finwë avait encore une âme d’enfant au fond d’elle, et c’est ce qui la rendait faible. Et cela il l’avait appris grâce à son père.

Finwë se mit à grogner, ce qui surprit davantage Reithkin. Mais ne le fit pas reculer pour autant, même quand elle se mit à s’avancer lentement. Finwë, sa sœur, cette faible louve, elle ne pouvait pas préparer quelque chose contre lui. Et même si elle préparait quelque chose, elle ne pouvait rien contre lui !
« Tu peux dire ce que tu veux, Reithkin. Ce que je vois, c'est que j'ai suivi notre mère, et voilà ce que je suis devenue. J'ai la vie que je souhaitais. Mais toi, Reithkin, est-ce que tu peux en dire autant ? »
Le ton froid de ces dernières paroles avait fait comprendre que Finwë était extrêmement remontée contre lui et on ne peut plus sérieuse. Elle le défiait ?! Était-ce la rage qui l’aveuglait à ce point ? Elle ne pouvait avoir aucune chance contre lui ! Elle ne pouvait lui… Reithkin fut interrompu dans ses pensées lorsque Finwë fondit brusquement sur lui. Il sentit une vive douleur à l’épaule. Il sentit une mâchoire de fer se refermer à l’origine de sa douleur. Pour la première fois sa vie, il sentit son sang couler alors qu’il n’était pas en train de s’entraîner avec son père. Il ne sut comment, il se retrouva bousculé violemment et mis au sol. Il sentit des pattes puissantes s’appuyer sur son flanc … il était immobilisé !
« Alors, Reithkin, est-ce que je suis toujours faible ? Ou alors, peut-être as-tu inversé les rôles ? »
Elle avait son regard, comme empli de haine, plongé dans le sien. Comment était-elle devenue si forte ? Reithkin ne reconnut plus sa sœur.
« Finwë… » lâcha-t ’il d’une voix inaudible, sans voix à dire vrai.
Elle approcha sa gueule de son oreille et murmura d’une voix effrayamment calme :
« Tu n'es qu'un lâche. Regardes-toi un instant, là, battu par ta propre sœur. Alors, qui est le faible, maintenant ? »
Il ne reconnut plus du tout sa sœur, du moins elle ne correspondait pas du tout aux souvenirs qu’il avait d’elle. Était-ce vraiment Finwë ? Comment était-elle devenue si forte ? Si froide ? Non il ne devait pas se poser ce genre de questions, il ne pouvait se laisser vaincre. Par respect pour les enseignements de son père, il devait se battre, et gagner ! Il se débattit comme un possédé, et voyant que cela ne suffisait pas, il continua de plus belle. Il se démena pendant plusieurs minutes qui parurent des heures pour lui jusqu’à ce que … une ouverture ! Dans cette position, sa sœur laissait ses pattes à découvert, il allait attendre le bon moment pour s’y attaquer et même s’il échouait, la pression de celles-ci allait forcément diminuer, et il aurait quand même une occasion de sortir de ce piège. Il attendit, attendit et … tenta sa chance ! Il eût la chance que sa sœur pensait toujours qu’il ne faisait qu’utiliser la force brute et réussit à plonger ses crocs dans la patte avant droite de Finwë, avant de rapidement s’écarter de celle-ci et de se relever difficilement. Sa sœur l’avait très salement amoché, mais ce n’était pas une raison pour abandonner ! Il se devait de la vaincre, pour l’héritage de son père mais également pour son égo.
« Je ne sais comment tu es devenue si forte Finwë, mais ce que je sais, c’est que jamais tu ne me battras ! Ce serait tout bonnement illogique que tu y arrives ! Et ça, je vais te le prouver immé… »
Il fonça tête baissée sur Finwë et, voulant lui rendre la monnaie de sa pièce, s’en prit à son épaule. Il arriva à destination rapidement, ouvrit grand sa gueule et la referma aussi sec. Mais…

Ses crocs se refermèrent sur … rien ?! Finwë avait réussi à esquiver son attaque ? Comment avait-elle fait ? Comment savait-elle qu’il attaquerait si soudainement ? Il sentit tout à coup une lourde masse sur son dos et cette masse lui infligeait une douleur d’une intensité presque inimaginable. C’était Finwë. Elle était montée sur lui et avait planté ses pieux affutés dans son dos, sûrement afin de s’y maintenir mais surtout de le blesser. Et elle en rajouta ! Il sentit une morsure, provoquant une douleur plus forte encore, dans son cou. Il tenta de la faire chuter mais en vain, elle était bien accrochée. Il mit toutes ses forces et toute sa volonté dans cette entreprise quand il sentit tout à coup que sa sœur était descendue et s’était éloigné de lui. Il était gravement blessé. Il ne l’avait jamais été à ce point ! Il ne s’était jamais senti si faible dans ses souvenirs. Mais peu importe, il devait se battre, il n’avait pas le choix.
« Abandonne Reithkin ! » grogna-t-elle à son intention.
Non, il en était hors de question, quoiqu’il arrive. Et le regard froid qu’elle lui lançait n’y changerait rien.
« Tu ne peux me battre, rends-toi à l'évidence. Il ne sert à rien que je te blesse plus que tu ne l'es déjà, et je n'en ai pas envie non plus. Alors, abandonne avant qu'il ne soit trop tard. »
Reithkin ne bougea pas. Il ne le pouvait pas. Quelque part, elle avait raison, il ne pouvait la vaincre. Mais il devait se battre, il devait faire honneur à son père.
« Je ne te le répéterais pas. »
Reithkin fut confus pendant un instant. Cette phrase menaçante, alors qu’elle avait l’air si triste tout à coup…
« Reithkin, s'il-te-plaît.»
Il crut retrouver la sœur qu’il avait quittée, il y a des lunes de cela. Mais peu importait, il devait se battre jusqu’au bout, pour son père et pour lui-même…
« Tu ne peux comprendre … Il m’a tout appris ! Et pour cela je dois lui faire honneur ! Je dois me battre, je dois devenir plus fort … Je n’ai pas le choix … »
Sans pouvoir se contrôler, il se mit à pleurer face à sa propre incompétence, à sa propre faiblesse. De plus le calvaire qu’il endurait à cause de ses blessures ne faisait qu’empirer. Il sentait que le peu de force qui lui restait ne lui permettrait pas de changer la donne. Il peinait rien qu’à se tenir debout…

Hello, brother ...

avec Reithkin

Force: 50 - Agilité: 47 - Endurance: 51

Malgré les paroles suppliantes de Finwë, Reithkin semblait ne pas vouloir renoncer. Finwë recula encore d'un pas, bien décidée à ne pas le blesser encore une fois. Son frère la fixait, avec cet air toujours furieux.
«Tu ne peux comprendre … Il m’a tout appris ! Et pour cela je dois lui faire honneur ! Je dois me battre, je dois devenir plus fort … Je n’ai pas le choix …, gronda-t-il.
Il tentait d'avancer vers elle, mais ses blessures le faisaient souffrir et il peinait à garder son équilibre. Finwë poussant un terrible grognement, le dissuadant de faire un pas de plus. Les oreilles plaquées sur le crâne, elle l'observait avec colère et tristesse. Comment avaient-ils pu en arriver là ? Passer des jeux dans la tanière au combat sanglant ? Finwë n'arrivait toujours pas à y croire. La scène lui semblait irréelle, comme dans un rêve, ou plutôt un cauchemar.
-Oh non Reithkin ... c'est toi qui ne comprends rien. Ravale ton honneur stupide ! Tu ne lui dois rien. Il est mort, et rien ne pourra le ramener, peu importe tes agissements. Tu es seul maintenant. Et si tu veux vivre, tu dois changer, l'oublier. Si tu causes trop de problèmes, je serais obligée de veiller personnellement à ce que tu ne fasse de mal à personne d'autre. Et je ne veux pas en arriver là. Alors je t'avertis une dernière fois. Tiens-toi tranquille !
Les deux loups ne bougeaient plus, se fixant l'un l'autre. Et en observant son frère une nouvelle fois, Finwë se rendit à l'évidence. Il n'était plus le même, et ne le serait plus jamais. Il avait changé. Tout comme elle, d'ailleurs. Les louveteaux étaient devenus des adultes maintenant. L'un avait choisi la solitude et la colère, l'autre la vie de groupe et la sagesse. Mais la chasseuse ne pouvait se résoudre à cette situation. Il suffirait juste que son frère change, et il pourrait devenir un loup totalement différent. Elle pourrait l'aider à intégrer sa meute, il deviendrait probablement un guerrier fabuleux chez les Navnik, il se trouverait une compagne et fonderait sa propre famille. Finwë lui présenterait Kheryel, et leur fille Talia pourrait jouer avec lui. Et la louve aurait retrouvé son frère pour ne plus jamais le voir partir. Finwë secoua la tête, chassant cette vision idyllique de son esprit. Elle ne pourrait se réaliser, c'était évident. Et pourtant ... elle gardait un espoir. La louve fit demi-tour. D'un saut, elle bondit sur les décombres d'une tanière humaine. Elle se retourna vers Reithkin.
-Tu devrais chercher un guérisseur. Demande aux solitaires que tu croiseras., dit-elle froidement.
Elle s'apprêtait à repartir, lorsqu'elle lui lança un dernier regard.
-Si tu changes d'avis, tu me retrouveras chez les Navnik. Au revoir, Reithkin.»
Sur ces derniers mots, la louve bondit de l'autre côté, disparaissant à la vue du mâle. Elle atterrit silencieusement sur le sol dur de la ville en ruine. Sans plus attendre, elle s'élança sur le chemin du retour. Elle courait le plus vite possible, à larges foulées. Ses pattes martelaient le sol, son cœur battait la chamade, résonnant dans sa tête. Elle tentait de faire le point sur ces retrouvailles inattendues, mais elle n'y parvenait pas. La tristesse l'envahit, et elle accéléra le pas, laissant l'adrénaline de la course lui faire oublier toute autre sensation. Elle n'avait qu'une hâte maintenant: rentrer dans sa tanière où l'attendaient son compagnon et sa fille, et se blottir contre eux. Reithkin ne viendrait pas lui enlever cette vie qu'elle adorait. Kheryel, Talia, Altaïr, les Navnik, c'était ça, sa famille, désormais. Et rien ni personne ne l'éloignerait d'eux. Elle se battrait jusqu'à la mort s'il le fallait pour les protéger.
Tandis qu'elle arrivait au camp Navnik, la louve décida de ne parler de Reithkin à personne. C'était son problème, elle le réglerait seule. Sa patte lui faisait mal, mais elle pourrait attendre un peu avant d'aller voir un guérisseur. Elle avait autre chose à faire avant. S'approchant de sa tanière, elle entendit les deux voix si familières qui venaient de l'intérieur. Avec un grand sourire, elle s'engouffra dans la petite grotte.

© Jawilsia sur Never Utopia

[TERMINE POUR MOI, je te laisse faire ta dernière rép ou archiver ^^]

Reithkin tenta d’avancer vers sa sœur mais il avait énormément de difficultés à le faire. Garder l’équilibre était extrêmement difficile. à cela s’ajoutait le fait que ses blessures devenaient de plus en plus douloureuses. Reithkin sentait ses forces le quitter peu à peu. Il s’arrêta lorsque Finwë reprit une position agressive, elle recommença à grogner. Mais Reithkin n’arrivait pas à être sûr de ce qu’elle ressentait. Sa posture suggérait la colère mais elle avait également l’air triste. Mais il ne pouvait renoncer. Certes ses blessures ne le feraient pas abandonner, mais elles avaient modifié son comportement, il était beaucoup plus prudent.
« Oh non Reithkin ... c'est toi qui ne comprends rien. Ravale ton honneur stupide ! Tu ne lui dois rien. Il est mort, et rien ne pourra le ramener, peu importe tes agissements. Tu es seul maintenant. Et si tu veux vivre, tu dois changer, l'oublier. Si tu causes trop de problèmes, je serai obligée de veiller personnellement à ce que tu ne fasses de mal à personne d'autre. Et je ne veux pas en arriver là. Alors je t'avertis une dernière fois. Tiens-toi tranquille ! »
Reithkin se figea, en serait-elle vraiment capable ? Pourrait-elle vraiment le tuer ? Il n’était pas dupe, il savait qu’elle pourrait le tuer assez facilement étant donné son état mais aurait-elle assez de force moralement pour le faire ? Peu importe, il se battrait jusqu’à la mort s’il le faut. Et oublier son père, il ne fallait même pas y penser. Il en était bien incapable. Finwë se retourna et monta sur les ruines d’une maison, puis se retourna de nouveau vers Reithkin.
« Tu devrais chercher un guérisseur. Demande aux solitaires que tu croiseras » lui a-t-elle conseillé.
Non. Il tenterait de s’en remettre de lui-même, il devrait se débrouiller seul. Sinon il n’apprendrait jamais. Juste avant de repartir, Finwë ajouta :
« Si tu changes d'avis, tu me retrouveras chez les Navnik. Au revoir, Reithkin. »
Et sur ces paroles, elle disparut. Les Navniks … c’était alors grâce à eux qu’elle était devenue si forte … c’était chez eux qu’elle avait soi-disant fondé une famille …. Reithkin décida de retenir ces informations-là en priorité, il savait qu’il en aurait besoin pour prendre sa revanche, quand il serait prêt. Il décida ensuite de partir à la recherche d’un abri où il pourrait se remettre de ses blessures. Il n’en eût pas le temps, il s’évanouit après seulement 3 pas. Ses blessures l’avaient vidé de ses forces….
Quelques heures plus tard, Reithkin se réveilla, difficilement. Ses blessures étaient toujours aussi douloureuses, voire même plus encore. Il devait pourtant les surmonter afin de s’abriter le temps de sa guérison. Il trouva alors refuge dans une ancienne bâtisse qui tenait encore debout….