J'étais partie en terre neutre, cherchant de la nourriture. La famine nous guettait, prête à surgir à tout moment, rongeant la meute petit à petit. Mais cela n'allait pas se passer comme ça. J'étais partie à la fête foraine qui apparemment s'était effondrée. Peut être de petits rongeurs vivaient dans les décombres. Une fois arrivée là bas, je vis que les rumeurs étaient bien vraies. Une sorte de gros truc rond s'était écrasé sur le sol, détruisant vraiment beaucoup de choses. Comme à la ville, la mort était partout. Je marchais un peu partout, cherchant les odeurs. En fait, aucun rongeur ne vivait dans les débris. Je m'étais trompée. Mais cela ne faisait rien car j'avais trouvée une odeur délicieuse. Des proies, mortes, certes, mais pas encore décomposée. Parfait. L'odeur venait d'une sorte de grand tunnel où d'étrange bruits se répétaient en boucle. Des sortes de 'oooooooouh" et des "kliklikliklik". Au dessus de l'entrée du tunnel, à moitié décroché, pendait une sorte de panneau lumineux. J'entra alors, passant sous la barrière qui, étrangement, tenait encore debout. Je descendis pendant un long moment, marchant sur ce que certains loups appelaient des "rails". La pente se termina et j'arriva alors sur une longue ligne droite. Soudain je vis les proies. Deux petites formes sombres allongées, un peu de sang autour d'elles. Parfait. Je m'approchais, comptant identifier ce que c'était puis les emmener au campement lorsque soudain un énorme bruit se rapprocha de plus en plus. Je leva la tête. Devant moi se tenait deux grands yeux lumineux qui se rapprochaient à toute vitesse. Je poussa un petit cri. C'était une sorte de gros wagon qui faisait presque le tunnel entier. J'allais devoir courir. C'est ce que je fis. Je remontais la pente à toute vitesse, prenant les virages dès que je pouvais mais la chose s'obstinait à me suivre. Cela me rappelait un peu les entraînements avec mon père adoptif, c'était le même principe : cours ou tu meurs. Le truc me percuta légèrement lorsque j'aperçut la sortie. Oui ! Je piqua un sprint et grâce à l'énergie du désespoir, réussit à atteindre la sortie. Le wagon bifurqua et arrêta de me suivre. Il s'arrêta un peu plus loin et je souffla. Je vérifia que la wagon ne repartait pas et je repartis en courant chercher les proies puis les ramener aux campement Aldark. Je l'avais échappée belle.