Le vent se lève, les papiers et autres saletés légères s'envolent dans son sens. Tandis que les rues silencieuses offre au plus chanceux la chance de voir des astres dans le ciel couvert. Les doux rayons de la lune, traversent avec difficulté l'épaisse couche de nuage pour venir s'écraser contre les vitres cassées d'une des nombreuses constructions humaines. Permettant à la lumière d’envahir un endroit sombre, dans lequel apparait une silhouette grise, qui avance lentement, soulevant chacun de ses membres avec grâce pour ensuite venir s’asseoir en dessous d'une des fenêtres, qui pourraient plus être qualifiée de trou dans le mur.

Tout dans sa posture permet de cerner son caractère. Que ce soit dans sa façon de tenir son dos droit, ou encore sa petite habitude de caller sa queue touffue près de son flanc gauche, pour pouvoir le gratter qu'en l'envie l'en prend. Sa vie semble lui avoir bien apprit. Il fait vieux. Son poil ne semble plus aussi doux que ceux des jeunes, bien au contraire, il est sale, mal entretenu. Mais voilà, dans la vie il faut faire des concessions, et ça, Narsilion l'avait comprit. Il savait que ce qui importait, c'était le moment présent et non pas les moments à venir.

Son regard étincela, tandis qu'un nuage traversa le ciel poussé par le vent, découvrant l'astre lunaire pendant quelques secondes. La beauté, voilà le but ultime de ce que cherchait le mâle. Il cherchait la beauté, dans la guerre, dans la vie, dans la mort. Surtout dans la mort. Trop faible, voilà ce qu'il est devenu. Trop distant. Qui voudrait aider quelqu'un qui se prêtent appartenir à la Navnik, si pourtant, personne ne peut le nommer ? Pas même les nombreux loups que le vieux mâle à pu croisé dans son existence.

Au final, peut être que la quête de Narsilion l'éloigne de siens. Peut être qu'il devrait tout mettre de côté, ses balades nocturnes, ses moments de songes intenses. Mais comment peut il modifier son être pour s'acclimater aux autres ? Doit-il prendre du plaisir à tuer ? Doit-il montrer aux autres toutes ses capacités physiques pour pouvoir entendre murmurer son nom ?

Un soupir bien visible s'échappa de la gueule du mâle, secouant son vieux corps et l'obligeant à se repositionner pour profiter encore une fois de ce paysages. Il sait. Il sait qu'il ne partage pas les principes des autres, mais il aime cette différence, et c'est en son seins qu'il trouve sa joie. Ou du moins, ce qu'il peut se permettre de nommer joie. Rare son ceux à connaître sa vie, beaucoup sont ceux qui connaîtrons sa mort. Car voilà après tout, la seule chose marquante qu'il peut faire.

Il essaya de soupirer à nouveau, pour se montrer à lui même que ce sujet l'ennuyait, mais tout ce qui parvint à sortir fut un étrange gargouillement qui s'arrêta presque aussi rapidement qu'il n'avait était crée. Il sait. Il sait que beaucoup sont ceux avec qui il pourrait parler, et s'éviter ce genre de conversations mentales. Car il est vrai, que son point de vue ne peut plus être objectif. Il sait ce qu'il veut, mais il ne peut pas l'exprimer aux autres.

Narsilion. Ce mâle si sage, et pourtant encore si jeune et si apeuré quand il s'agit de se faire des amis.

" Bonjour Narsilion, que fais-tu posé ici ? Tu est bien chasseur n'est-ce pas ? ce rôle te plais ? "

Cette voix vint rompre la mélodie du silence, brisant ainsi les puissants liens qui s'étaient créer dans l'esprit de Narsilion, et lui indiquant la présence d'une nouvelle venue dont la voix lui était familière. Helya, femelle dominante de la Navnik : sa meute.

Le mâle gris l'avait déjà aperçue sur le territoire, sans jamais pourtant, chercher à prendre contact avec elle. Ce n'était pas de la peur qui l'empêchait d'aller la voir, mais plus un désintérêt. Soit, Narsilion est un loup qui à donné son entièrement appartenance à la Navnik, mais l'alpha n'est qu'une figure de pouvoir dans la meute, avec qui il est presque impossible de communiquer, du moins, c'était comme cela que le mâle voyait les alphas en général. Des individus qui prennent les autres de hauts.

Peut être était-elle différente ? Peut être devrait-il lui laisser une chance, et se montrer amicale. Oui. Voilà ce qu'il devrait faire, ne pas se montrer différent des autres, refouler toutes ses pensées, toutes ses convictions, pour plaire à celle qui décide de son avenir, celle qui à autorité sur lui. Et celle qui possède un point en commun important avec le mâle : la vue.

Narsilion se tourna donc sur lui même pour faire face à la femelle bicolore, posant son regard droit dans le sien tout en cherchant une réponse à cette questions des plus étranges. Les formalités dans une conversation, du moins c'est là le point de vue de Narsilion, sont de saluer, attendre une réponse, et prendre connaissance de l'état de santé de son interlocuteur, et non pas de demander si un rôle plait.

Un rôle dans une meute ne doit pas plaire, mais être fait, et servir pour les siens. La chasse avait était pour Narsilion le meilleur moyen de prouver son appartenance à la Navnik, amener de la nourriture à sa meute pour les subvenir à leurs besoins. Voilà ce qu'est un rôle dans une meute comme celle-ci. Les activités plaisantes passent après.

Le mâle émit une sorte de grognement, cherchant à s'éclaircir la voix pour répondre à la question posée

« -Hm, oui, ce rôle me convient. Chasser pour les nôtres me semble important. »

Comme toujours, son ton était détaché, vide d'émotion, et monotone. Il était inconvenant. Soit, mais il ne pouvait pas changer sa nature même. Faire transparaître des émotions dans un cas comme celui-ci n'était d'aucune utilité, alors pourquoi ne pas pour une fois, en faire à sa guise ?