Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
J'avais invité une nouvelle fois Isanagi a venir me rejoindre dans le bosquet, pour un entrainement. Je lui fais signe d'approcher, tenant sous mes pattes un chien qui semblait comme endormi. Je lui lance un léger regard, avant d'annoncer. - Ton adversaire. Essaye de le tuer rapidement. Un conseil : frappe à la gorge.
Puis sans plus de mots, je me décale lentement sous le côté pour laisser la bête se réveiller lentement et lancer l'entrainement de ma fille adorée. Puis une blessure ou deux, c'est rien, non ?
Mon si cher père m'avait une nouvelle fois invitée à venir m'entraîner. Enfin m'inviter... M'ordonner plutôt, mais ce n'est qu'un détail. Entre ses pattes se trouvait une sorte de loup mais en plus petit et en plus moche. Une chien apparemment. Il semblait endormi. Je me demanda pourquoi papa ne l'avait pas tué lorsqu'il s'écarta de la bestiole. Il m'ordonna alors de tuer le chien et la bête commença lentement à se réveiller. Moi ou lui ? Le choix était facile. Je n'attendis pas que le quadrupède se réveille entièrement. Je me précipita sur sa gorge. Où viser dans la gorge, je n'en avais aucune idée. J'arracha donc juste tout ce que je pouvais, mâchouillant la chair et déchiquetant le reste. Le chien n'étant pas réveillé il se débattit mais mourut rapidement sous mes crocs. Mes blessures, n'étaient rien d'autre que quelques petites griffures vers le poitrail. Lorsque je m'éloigna du cadavre, le sang se répandait rapidement autour de la gorge du canidé et des lambeaux de chair, de peaux et de poils étaient disséminés tout autour. Je me tourna vers mon père, le devant du corps tâché de sang délicieux. Je pencha légèrement la tête et lui lança un regard curieux, attendant la suite.
Je regardais, observant de mon seul oeil, ma fille travailler comme une machine de guerre. La mort fut simple, rapide, brève. Trop facile peut-être. Alors qu'elle tourne la tête vers moi, j'approche d'un pas. Son regard brille de la lueur du sang. Frénésie sanguinaire que je connais dans de nombreux regards.
- C'est trop facile, n'est-ce pas ?
Je saute d'un bond ample sur elle, mes crocs largement dévoilé, tirant sur la peau de son cou avant de l'envoyer voler sur la droite.
- Essaye de faire la même chose maintenant sur moi. J'attends.
- C'est trop facile, n'est-ce pas ? D'un grand saut, il atterrit sur moi, ses crocs bien trop dévoilés à mon goût. Il approcha sa gueule près de mon cou et je me tortilla, lui martelant le ventre ou je sais pas trop quoi, de mes pattes arrières. Malgré tout, il m'attrapa par la peau du cou et m'envoya voler sur la droite. Vous savez, voler c'est plutôt plaisant. Par contre, l’atterrissage ça l'est beaucoup moins. - Essaye de faire la même chose maintenant sur moi. J'attends. Je grimaça et me releva rapidement. Ce fou furieux n'allait pas me laisser un instant de répit. Je répliqua même si ça allait surement me valoir une patte dans la figure. -J'peux pas, t'es beaucoup trop fort ! Si je ne pouvais pas rivaliser ni par la force, la vitesse ou l'endurance, j'allais devoir utiliser une autre technique. La ruse. Je courus comme une foule vers lui, mais légèrement décalée. Je le dépassa et me retourna d'un bloc avant de tenter de lui choper la queue. Une petit bout de queue de mon père serait bien pour ma futur collection.
Je la vois qui panique et je soupire un long moment, alors que ses mots me dépriment.
- Je ne t'ai pas demandé si tu pouvais, je t'ai dis de le faire.
Elle semble comprendre, alors que mon ton froid et cinglant raisonne dans ce lieu. Elle fonce vers moi et je m'apprête à encaisser son assaut, sauf qu'elle glisse sur le côté et s'attaque à ma queue. Je lève un postérieur, prêt à lui donner un violent coup dans la mâchoire. Mais je me dis qu'il faut changer de registre de temps en temps. Je m'assoies rapidement pour lui abaisser la tête, avant de renverser mon dos sur son crâne pour lui frapper et aussi l'écraser au sol. Je roule alors sur le sol et me relève, claquant des mâchoires avant de saisir sa patte avant gauche entre mes crocs, couché avec elle au sol.
La ruse marcha. Il leva alors son postérieur et sembla vouloir lui donner un violent coup dans la mâchoire. Encore ? Ses idées sont répétitives. Il sembla penser la même chose que moi car, à la place, il s'assit rapidement, couchant ma tête sur le sol. Le borgne bascula alors en arrière et me roula dessus. Gros tas... Le mâle roula un petit moment et se redressa, claqua des mâchoires et saisit ma patte gauche avec ses crocs. A l'aide de ma patte droite, je lui donna une violente baffe, griffes sorties. Je me roula au sol et commença à lui marteler la gorge à l'aide de mes pattes arrières tandis que je tentais de lui mordre le museau.
Je gardais ma prise avec fermeté, serrant mes crocs sur sa patte jusqu'à sentir le goût du sang dans ma gueule. Elle lève sa patte et me frappe avec force en plein visage, avant de se tourner pour me donner des coups de patte dans la mâchoire. je me redresse sur mes postérieur pour échapper à ses coups, retirant ma prise sur sa patte pour reculer. Je me retrouve à un petit mètre d'elle, me campement sur mes pattes, lui faisant alors signe de m'attaquer une nouvelle fois.
- Attaque moi avec l'envie de tuer. Pas juste blesser ; tuer.
- Attaque moi avec l'envie de tuer. Pas juste blesser ; tuer. Le grand mâle borgne poussa un sourd grondement et hérissa tout son pelage. A mon tour, j'hérissa mon pelage rougi par le sang du chien mêlé au mien. Tuer ? Compris. C'était pas un problème. Je fis mine de sauter vers son cou, et au final plongea vers ses pattes avant que je mordirent férocement. D'abord immobiliser, ensuite je pourrais tuer. C'était ça qu'il fallait faire face à un adversaire plus fort que soi. Après l'avoir mordu, je recula vivement, craignant une attaque et je recommença à tourner autour de lui. Avec mon pelage hérissé, je devais ressembler à une sorte de grosse boule de fourrure. Mais c'est pas le sujet. Je sauta sur sa queue et, cette fois, au lieu de m'attarder sur elle, à l'aide de mes griffes, je grimpa jusqu'au environs de sa tête. Faire vite avant qu'il ne roula à terre. Je porta mes crocs à l'une de ses oreilles choisies au hasard et la déchiqueta sauvagement. Après une dernière petite griffure au museau, je ressauta au sol.
Je la vois se mettre en position d'attaque, puis sauter sur moi. Elle s'en prend à mes pattes, et bien que la technique puisse être efficace, je garde mon équilibre avec assurance, alors qu'elle finit par me contourner et grimper sur mon dos. Et bien voilà. Je sens ses crocs s'en prendre à mon oreille et la déchiqueter avec force Enfin, les cours rentrent. J'abaisse mes épaules et rentre ma tête vers le sol pour lui faire perdre l'équilibre, la voyant bondir vers l'avant un peu avant. Je fonce sur elle et attrape alors à mon tour une de ses oreilles, tirant avec force sur cette dernière jusqu'à sentir la membrane se rompre. Ce qui est fait est fait, tant pis. Je me recule d'un pas et le dévisage.
- Bien. Terminé pour aujourd'hui, va te reposer.
Je crachais un morceau de son oreille au sol, me retournant alors pour quitter la zone.