Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Qu'elle arrête de pleurer, ce ne sont que des gosses. Je continuais de marcher vers le nord, la gueule encore pleine du sang d'un renard tué et dévoré sur le chemin. Je pense que je devrais en parler avec Xyrion, un jour. Ce n'est pas habituel pour moi d'agir de cette manière. Je ne ressens rien toujours, c'est un fait. Rien de rien. Simplement de l'ennuie, à force de la voir se morfondre. L'impossibilité de jouer. je claque des crocs, quand je capte cette odeur que je cherche. Et bien voilà, on y arrive. Je me dissimule dans les fourrés, voilant ma présence en me tenant face au vent par rapport à mes proies. Ce couple de solitaire... Je les observe, restant couché. Je guette à la recherche de l'information qui scellera leur destin a tout jamais. Et la voilà : louvette blanche, 5 mois... Un copie de ma petite chose à échelle réduite. Bon et bien... Je crois que le Destin a pris sa décision.
Je reste couché là, attendant que le mâle s'éloigne. Une heure. Deux heures. Je suis patient, je peux attendre toute la journée s'il le faut. Voilà, enfin... Je me redresse lentement sur mes pattes, approchant de la tanière lentement. La louve perçoit mon odeur mais... Oups ~ Je crois qu'il est déjà trop tard, j'ai mes crocs dans sa gorge. Je la tire à l'extérieur avec force, la plaquant au sol en l'étouffant sans aucune peine. C'est tellement facile et ennuyeux de tuer. Le sang gicle de sa jugulaire et éclabousse l'intégralité de mon visage, m'aveuglant à moitié. Je me redresse, secouant la tête de gauche à droite. Mon oeil unique rencontre celui de la jeune louvette et je m'approche d'elle, ma voix échauffée par le sang qui avait empli ma gueule.
- Chut ~ Ne bouge pas, je ne dois pas t’abîmer.
je sens alors l'odeur du mâle qui approche, sans doute alerté par l'odeur du sang. Je fais volte face, dévoilant ms crocs luisant à la lumière du jour. Allez, voyons s'il vaut un peu mieux que la mère. Résultat ? Une déception. Je l'écrase déjà, mes deux pattes avant sur sa gorge tandis qu'il me griffe le ventre sans réel effort. Il regarde sa compagne et sa fille. Ma fille maintenant. Je plonge mes crocs dans son cou, et voilà, c'est fini. Ne t'inquiète pas, je vais "bien" m'en occuper. Je me retourne vers la louvette en toute tranquillité, croquant un morceau du loup mort à mes pattes. Les combats me creusent souvent l'appétit. Et alors que j'approche d'elle lentement, un bout de chair encore à la bouche, je lui demande d'une voix simple, plate.
- Ton nom.
Rien de plus, rien de moins. Juste une seule réponse. Je n'ai besoin de rien de plus.
J'était tranquillement avec mes parents, dévorant une proie que mon père avait chassé. Un petit mulot. Valahlla avait mangé sa part et était partie en vadrouille, comme elle le faisait souvent. Pas moi, je resta là et bailla longuement. Je commença alors ma toilette, maman aussi la faisant près de moi. Papa nous avertit alors qu'il allait voir s'il pouvait ramener un peu plus de viande. Je m'allongea confortable lorsque je fus réveillé en sursaut par du bruit tout près de moi. Un loup horriblement défiguré, un oeil en moins, attrapa maman par la gorge et la traina hors de la tanière. Le sang gicla et nous éclaboussa, le mâle et moi. Mon pelage immaculé s'imbiba lentement du sang de ma mère. Le borgne s'avança alors vers moi, sa figure entièrement rouge. - Chut ~ Ne bouge pas, je ne dois pas t’abîmer. Je poussa un petit cri et alla me tapir le plus profondément possible dans la tanière qui, malheureusement n'était pas très profonde. Malgré tout, d'ici j'avais une bonne vue sur l'extérieur. Je vis mon père arriver et je pria pour qu'il nous débarrasse de ce loup envoyé par le diable. Tout se passa en un éclair. Le grand loup se retrouva sur mon géniteur, les deux pattes avant plaqué sur sa gorge. Papa tenta de le griffer mais rien n'y fit, le fou planta ses crocs dans sa gorge. Il arracha un grand lambeau de chair et le dévora puis s'approcha vers moi, un bout de chair dépassant encore de sa bouche. - Ton nom. Val. Où était Val ? Etait elle tombée sur ce loup ? Je pria pour que ce ne fut pas le cas. Mon pelage blanc devenu rouge s'ébouriffa légèrement. Si je gagnais suffisamment de temps, peut être ma soeur nous verrait et irait chercher de l'aide. Mais je ne sentais pas l'odeur de Val sur lui alors j'allais tenter d'éviter de lui apprendre. Je tenta cette idée et d'une voix que j'essayais de rendre forte, lança. -Je suis Isanagi. Que nous veux tu ? Nous vivions tranquillement jusqu'à ton arrivée ! Je tremblais de tous mes membres, je ne contrôlais plus rien. Mes instincts me hurlaient de fuir mais si je faisais ça, j'étais sûr que le loup me retrouverait sans peine. Il était plus âgé et expérimenté que moi. Je n'avais aucune chance. J'étais comme un louveteau nouveau né face à lui.
Mon unique pupille la dévisage encore. Elle tremble, comme une feuille. Il y a des fois où je devrais être heureux de ne pas ressentir la peur. D'un autre côté, je ne suis pas heureux car je ne ressens pas le bonheur, comme la peur. Le serpent qui se mord la queue, l'Ouroboros dira-t-on même parfois. Je claque des mâchoires, gobant le dernier morceau de viande alors qu'elle desserre enfin les crocs. Isanagi donc, bien. Sans un mot, je me retourne, lui montrant le cadavre de ses parents.
- Mange, nous aurons de la route à faire. Oublie les vite, je t’emmène dans une nouvelle famille. Si tu n'obéis pas, tu finiras comme eux.
Je lui jette un regard en coin, me décalant lentement de l'entrée de la tanière pour lui laisser le champs libre pour son repas. Il va y avoir du chemin jusqu'au campement Aldark... Elle a intérêt à bien manger car je n'ai pas l'intention de la porter.
Il me dévisagea de son unique oeil et je trembla de plus belle. Sans un mot, le borgne se retourna, me laissant la vue sur le cadavre des mes parents. Je grimaça, ils étaient entourés d'une flaque de sang qui s'étalait de plus en plus. - Mange, nous aurons de la route à faire. Oublie les vite, je t’emmène dans une nouvelle famille. Si tu n'obéis pas, tu finiras comme eux. Gagner du temps. Je devais gagner du temps. Même si cela impliquait manger mes parents. Je sortit de la tanière, tentant de toucher le moins possible le fou mais l'entrée était étroite et je le toucha de tout son long. J'avançais à pas lent vers le cadavre de ma mère. J'approcha ma gueule tout doucement et arracha un petit lambeau de chair que j'avala. Je fis une grimace. Le goût n'était pas si mauvais que ça, au contraire, mais manger mes parents étaient vraiment étrange. Cela me repugna. Mais je devais manger et gagner du temps. Je mangea ainsi la cuisse arrière de ma mère et m'arrêta là. Je ne pouvais plus. Val ne pointait toujours pas le bout de son museau. Je me tourna lentement vers le mâle, la peur flamboyant dans mes yeux. Il avait dit qu'il allait m'emmener dans une nouvelle famille. Que voulait il dire ? Mes tremblements cessèrent peu à peu, mais ma peur, elle, ne cessait de grandir. Mes pattes me démangeait au plus haut point. Je m'avança vers le mâle, ma panique augmentant à chaque pas et mon envie de m'enfuir avec. Une fois arrivé devant lui, je dis d'une voix tremblante. -J-J'ai fini. Où veux tu m'emmener ? Je t'en supplie, laisse moi ici ! Je jeta un regard vers le cadavre de mes parents. Les corbeaux commençaient déjà à tourner autour des cadavres, piquant la chair avant de remonter à toute vitesse. au final ils se posèrent et commencèrent à arracher d'énormes lambeaux sanguinolents. Si je partais, qu'allait devenir Val ? Réussirait elle à chasser ? A survivre aux prédateurs ? J'avais entendu parler de loups avec des explosifs. J’espérais qu'elle ne tomberait pas sur l'un d'eux.
Je l'observais avancer. Si elle voulait fuir, elle pourrait. Et elle mourrait aussi. Je la regarde de mon unique œil, la laissant faire. Je peux au moins vanter sa capacité d'adaptation, d'une certaine manière. S'adapter ou mourir comme on dit. S'adapter ou mourir. Elle se tourne et vient vers moi, du sang encore débordant de sa gueule. Elle semble avoir peur. Qu'est-ce que j'en ai à faire moi, de ses supplices ? Je fais un pas vers elle, la dominant largement de toute ma hauteur.
- Arrête de pleurnicher. Tes parents sont morts et tu viens d'en croquer un morceau. C'est bon, n'est-ce pas ?
Je la dévisage un long moment parlant d'une voix grave et meurtrière.
- Je vais t'emmener dans ma meute. Et tu seras ma fille, et celle de ma compagne. Je ne te demande pas ton avis. Et puis ce serait dommage de gâcher l'énergie d'un si bon repas en restant ici.
Je claque lentement des mâchoires, dévoilant mes crocs pour lui prendre une oreille, tirant assez fort pour lui pencher la tête, susurrant à son oreille lentement.
- Soit tu joue le jeu, soit du meurt. L'adaptation ma fille... Ta première leçon.
Je me redressais, reculant de deux pas avant de me mettre de profil, lui faisant signe de passer devant. - Suit le soleil, c'est le chemin vers ta maison. Dépêche toi, sinon tu risques de devoir rentrer de nuit.
je lui indique d'un mouvement de tête de se remuer un peu. Ma patience a des limites.
Il fit un pas vers moi, me couvrant de son ombre. Je me tapis contre le sol. - Arrête de pleurnicher. Tes parents sont morts et tu viens d'en croquer un morceau. C'est bon, n'est-ce pas ? Je grimaça. La chair des mes parents avait en effet, plutôt bon gout même si j'essayerais à tout prix de retirer cette idée de ma tête. J'hocha imperceptiblement de la tête, lui donnant une réponse, bien que discrète. Pendant un long moment il me dévisagea. De sa voix grave et effrayante il perça le silence. - Je vais t'emmener dans ma meute. Et tu seras ma fille, et celle de ma compagne. Je ne te demande pas ton avis. Et puis ce serait dommage de gâcher l'énergie d'un si bon repas en restant ici. Etre la fille de ce fou ? Mais pourquoi donc cela avait du il tomber sur moi ? Si ça se trouve, sa compagne était aussi épouvantable qui lui, peut être même plus. Il claqua ses mâchoires et me découvrit ses crocs avant de prendre mon oreille noire entre ses crocs. Le fou tira suffisamment fort pour me faire pencher la tête sur le côté. Il susurra à mon oreille et je frémis. - Soit tu joue le jeu, soit tu meurt. L'adaptation ma fille... Ta première leçon. Je ne voulais en aucun cas ! Val allait rester toute seule ! Comprendrait elle en voyant le cadavre de nos parents ? Je l’espérais. Il se redressa et recula de quelques pas et me fit signe de passer devant lui. - Suit le soleil, c'est le chemin vers ta maison. Dépêche toi, sinon tu risques de devoir rentrer de nuit. Je passa en courant devant lui et je lui lança un regard hésitant. Si e courrais pour avancer plus vite, croyait il que je tentais de m'enfuir ? Surement. Je trottina donc assez vite mais sans courir non plus. A bout d'un certain moment à marcher, je retourna un regard vers l'arrière, fixant les buissons d’aubépine. Val...
Je marchais derrière elle, lui faisant signe d'avancer. Elle regardait derrière comme une enfant qui à peur de quitter la tanière. Et bien voilà, il est trop tard maintenant. Tu viens avec moi. Si ça ne te plais pas... Plains toi donc au Destin.