Dissoudre les peurs [Chasse Solitaire]

Mer 9 Juil - 18:14

Dissoudre les peurs
Chasse solitaire

< And I’ll be waiting for the light that guides us through the worst of nights. >

F:15 | A:9 | E:17 | Atteinte par l'épidémie

< C'est pas que je deviens folle. Je t'assure. C'est juste que quand je tourne la tête, elle est là. En permanence. Même quand je pense qu'elle est partie. Il y a sa présence. Toujours. Moi qui avait parfois peur de la solitude en repensant à ma famille disparue. Je sais qu'il faut que j'aille me soigner, que je vois un guérisseur. Mais c'est plus fort que moi. Je me dis : Plus tard, plus tard, tu auras tout ton temps. Sauf que quand elle me tombera dessus en même temps que la migraine, les tremblements et une pluie de flamme, elle parviendra à me tuer. C'est pas ce que je veux, putain. Je sais que ce n'est qu'une imposture. Mais imagine un peu. Elle brûle chaque jour sous mes yeux avant de renaître. Je vais vomir. J'en peux plus. Plus du tout. >

Les lames de feu avaient disparu. On m'avait dit qu'au nord, il y avait des endroits épargnés. Mon dieu. J'étais partit. Bravant les incendies fous. Bravant l'apocalypse au dehors. Et puis peu à peu, plus rien. Rien qu'un ciel vide de menaces. Une douceur aux arrières goûts d'acide pur. Me voilà à idolâtrer un lieu démuni, vide de sens, détruit comme tout ici. Un lieu sur lequel j'aurais cracher il y a quelque temps. Tout avait changé. Tout. Le ciel, aux couleurs bleues d'espoir pur, s'était habillé de rouge brûlant.

Ma mère, ou plutôt l'hallucination qui ne me lâchait plus, m'avait suivis tout au long du trajet. Lorsque j'avais commencé à combattre le feu, elle s'étais jeté immédiatement dedans en chantant. Puis elle avait hurlé. Elle s'étais remise à brûler. Et mon mal de crâne ne partait pas, ni les tremblements, ni la fièvre. La fatigue non plus ne me lâchai pas. Mais tout ça, je m'y acclimatais. le pire, c'était le pelage brun de la louve fantomatique qui s'étais fait noir de cendre. Le feu avait agressé sa chair et anéantit des pans entiers de pelage réduits en poussière. Enfin, elle avait disparu, dans une ultime flamme. Plus personne. Soulagement.

Puis, j'avais atteint ce drôle de bâtiment. Une cabane de bois perdues au milieu des arbres plus ou moins mort d'une forêt. Elle semblait abandonnée, et j'avais pris toute mes précautions en vérifiant que l'endroit était bien désert avant d'entrer. La porte n'avait eu besoin que d'un léger coup pour s'ouvrir en grand. L'intérieur était insupportable. L'odeur de renfermé et de moisis ne me dérangeait pas tant, mais les armes et pièges qui ornaient fièrement les murs défoncés comme de funèbres trophées sans gloire me donnait envie d'hurler. Un jour, ces trucs avait conduit des loups à la mort. Des loups surement abandonnés ensuite, après avoir rit autour du corps comme des monstres sans aucune âme. Allez donc crever.

J'étais ressortit, traînant aux alentours de la cabane dans la ferme intention de servir à la meute. La truffe dans le vent, les sens aux aguets, malgré le chant que j'entendais doucement reprendre dans ma tête. J'attendais ma proie. J'allais ramener quelque chose à ma meute.

Mer 9 Juil - 18:16

< Les flammes ne devaient pas s'emparer de mes pensées comme elles l'avaient fait pour le ciel. Le monde qui s'était teint de rouge ne devait pas effacer le bleu de mes espoirs. >

Lancé de dé ~

Mer 9 Juil - 18:16

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'Dé de chasse' : 9

Ven 11 Juil - 20:30

Le vent, d'une fraîcheur follement apaisante, faisait froisser les feuillages et danser les branches. Quel bonheur d'être enfin loin des flammes. Loin du chaos. Si prêt de la lente chute du monde pourtant. Sur les vestiges de la vie. L'ancienne vie. Les proies pouvaient-elle avoir le même état d'esprit et se réfugier là où le feu n'avait encore aucun droit ?

Une douce odeur vint soudain chatouiller mon museau. Immédiatement, je m'immobilisai, me collant contre le sol, invisible et silencieuse. Doucement, je m'avançai en direction du fumet. Quelques bruissements se faisaient entendre et je ne tardai pas à apercevoir ce que je recherchais. Un chevreuil. Il ne m'avait absolument pas remarqué et, frôlant le sol dans la plus parfaite discrétion, je m'en approchai encore.

Lentement, savourant chaque instant de ce moment, me léchant déjà les babines à l'idée de nourriture pour affronter la famine qui menaçait trop souvent, je me préparais à bondir. 1. Le temps semblait s'être arrêter. L'animal broutait tranquillement, nullement inquiété par le danger que je représentait. 2. Il releva soudain la tête et je retins ma respiration, croyant qu'il m'avait remarqué. Mais il repris son repas, sans remarqué qu'il allait bientôt devenir le miens.

3. Je bondis, sortant des fourrés comme une de ces lames de feus que l'on voyait partout en ce moment. L'animal paniqua et tenta un saut sur le côté pour m'éviter mais nos deux corps entrèrent en contact et tombèrent ensemble sur le sol dur. Au dessus de lui, je parvins à le maintenir au sol afin qu'il ne s'échappe pas et plantai mes crocs dans sa nuque, sans hésitation. Le chevreuil se raidit et s'immobilisa, les yeux vides, l'expression encore tendue d'une folle panique.

Je me relevai, telle une ombre de mort au dessus de ma proie. Bien, nous avions de quoi manger, pour peu de temps certes, mais c'était une participation. Peut-être devais-je profiter de ma venue ici, loin des flammes pour trouver plus de nourriture ? Sachant que je ne pourrais pas ramener seule deux animaux de cette taille. Mais un lapin par exemple pourrait faire l'affaire. J'attrapais le chevreuil dans ma gueule et le ramenais jusqu'à la cabane pour le déposer à l’intérieur et le mettre ainsi plus ou moins à l'abri. Puis, je ressortit et repris mes recherches.

Ven 11 Juil - 20:30

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'Dé de chasse' : 2

Lun 14 Juil - 18:22

Le vent faisait grincer le bois de la cabane derrière moi, et ces étranges cris se perdaient dans l'air au fur et à mesure de mon avancée. Je choisis pourtant de ne pas trop m'éloigner, il n'était pas question de me faire voler de la si précieuse nourriture pour ma meute ! Truffe au vent, je cherchais vainement une quelconque odeur, mais rien. Tout restait calme et vide. Aucun bruit. Le silence, désespérant.

Comprenant qu'il était inutile de chercher plus et que je ne trouverais rien, je retournai vers la cabane et attrapai dans ma gueule le chevreuil chassé un peu plus tôt. Puis, tranquillement, je repartit vers la ville en ruine, songeant avec une certaine lassitude aux pluies de flammes qui m'attendais là bas.

FIN