Je me baladais tranquillement dans cette forêt que je connaissais parfaitement. Même si se balader n'étais pas la meilleure chose à faire en ce moment, je me sentais le besoin de décompresser et de lâcher un peu prise. Je fis encore quelques pas puis décidai de m'asseoir sur le sol dur et sec, cela faisais tellement longtemps qu'il n'y avait pas eu de larmes de ciel. Je soupirai et affaissai les épaules, désespérée par tout cela. Je regardais les deux sillons qui se trouvaient devant moi sans doute tracés par un thank. Quelques mètres plus loin, un arbre jonchait le sol, un mouvement près de ses branches attira mon attention. Je reconnus immédiatement la fourrure rousse d'un petit écureuil qui venait juste de s'enfuir. Je ne réfléchissais même pas et m'élançais à sa poursuite. Malheureusement pour moi, il était à une trop grande distance de moi et je n'étais pas assez rapide et endurante pour le rattraper. Je m'arrêtais donc de courir au bout de quelques secondes. Je secouai la tête, énervée à l'idée d'avoir vu cette proie m'échapper. C'est alors que je détectai un bruit derrière moi, je me retournai et vis une jeune louve grise aux yeux mauves : Whisper. Elle m'avait sûrement vu louper le petit écureuil et cela me gênait terriblement. Je me retins de baisser les yeux comme un louveteau qu'on vient de rouspéter et dit avec une voix que je voulais la plus détendue possible :

-Salut ! Que fais-tu par ici ?

Je me rassis et plongeais mes yeux bleus dans ses iris violettes.

Je baissai la tête, je n'aimais pas vraiment qu'on se moque de moi mais si la proie était trop loin, elle était trop loin ! Elle n'avait cas la rattraper si ça lui faisait plaisir ! Je voyais bien que ça l'énervait mais moi aussi ça m'énervait ! Elle croyait que ça me rendait heureuse de rater les proies ! Je serrai les dents, je n'étais pas du genre à m'énerver et pourtant là, j'étais prête à lui jeter une réplique cinglante. Je me retins et répondis tout simplement à sa deuxième question.

-Je m'appelle Aaricia et toi ?

J'avais employé le ton le plus neutre possible mais il cachait mal ma colère. Je souffla un coup et me ressaisit, qu'est-ce qui m'arrivait ? Ce n'était vraiment pas dans mes habitudes de ressentir cette émotion mais apparemment, à force d'accumuler ça finissait par déborder.

Pour le sujet de la proie, je ne savais pas si je devais tenter de me justifier ou ne rien dire en espérant qu'elle n'en parle pas. Je décidai finalement de reprendre la parole.

-Je suis "sincèrement" désolée d'avoir laisser échapper cette proie. Sauf qu'il se trouve que cette proie était trop loin de moi et je ne pensais pas être assez rapide pour la rattraper. Ces explications arrêteront-elles ton ton moqueur ou bien faut-il que j'approfondisse mes justifications.

J'avais utilisé un ton plutôt froid et peu agréable. J'affichais une tête étonnée, moi-même surprise de ce que je venais de dire. Je ne voulais pas être méchante… Je couchai les oreilles un peu honteuse de lui avoir parler ainsi mais me ressaisit et la regarda de nouveau pour voir sa propre réaction fasse à mes paroles.