CHRODCHILD

I'm not jealous I'm territorial. Jealous is when you want something that's not yours. Territorial is protecting what's already yours.

Caractère

C’est dans mon tempérament normalement posé que mes ennemis se sont le plus trompés. Ma riposte est aussi forte que mon amour pour les miens. Je n’hésiterai jamais à montrer les crocs comme de me sacrifier pour ceux que j’aime. J’aime une famille, une très maigre famille comparativement au nombre de ces créatures à deux jambes qui tentent de nous bruler, mais la mienne est fidèle. La mienne, elle est belle, elle est forte et les petits comprennent très vite le lien qui nous réunit. Je n’ai jamais hésité à montrer mon affection, surtout auprès de ma sœur et des petits. Le vent qui souffle contre nos truffes m’apporte sans cesse le parfum tant désiré de mon compagnon pour qui je pourrais tout donner. Je connais ma place et je sais m’imposer, il est de mon devoir en tant que femelle de défendre les intérêts de la famille, et surtout de ceux moins solides que moi pour s’exprimer. Les jeunes et les plus impulsifs se doivent d’être rappelés à l’ordre, la dispute ne mène nulle part. S’ils se blessent entre eux, c’est toute la famille qui en écope et ça, je ne peux le supporter. Les lâches et les victimes sont pour moins dégoût et incompréhension. La vie est un combat auquel nous devons nous adonner avec fierté, il est hors de question de faire preuve de faiblesse devant tout ce royaume de possibilité.

C’est justement avec cette mentalité que je suis vue comme une sanguinaire. Ma violence et ma force m’ont valu plusieurs combats mémorables. J’ai tué, pour la viande, pour l’honneur, pour ma famille. J’ai goûté bien plus de sang que je ne veux me l’avouer. Il n’y a pas de pitié pour celui qui osera toucher à ceux que j’aime, ils sont tout ce que j’ai et je ne décrocherai ma mâchoire de ma proie que lorsqu’elle aura poussé le souffle de soumission. Sinon, je resterai à sa gorge tout le temps nécessaire, le pardon se mêlant très difficilement à mon esprit rancunier.

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Histoire

C’est dans un mélange de couinements et de pleurs affamés que je prends vraiment conscience de ce qui va se passer. Comme si celle que je suis, ou plutôt que j’étais, n’avais jamais vraiment eu de sens. Je ne sais plus qui je suis, je ne sais pas si je dois être ici ou si je dois partir. Une femelle a mis bas, ses petits hurlent leur appétit dans d’adorables petites complaintes de vainqueurs. Je réalise que je ne connaitrai probablement jamais ces minuscules monstres, que je ne pourrai leur montrer ce qu’est la vie à la chasse, ou encore comment se défendre. Je baisse ma truffe jusqu’à leur niveau, farfouillant du bout du museau dans la terre humide à leur proximité. Une neige mouillée et abondante colle aux poils et lève un parfum d’humidité tout autour de nous. Trop jeune, trop tout, j’ai levé le regard vers Atom qui continuait son chemin sans se retourner. J’ai alors fais de même, haletante, et c’est ainsi que je quittai les Sekmet et devins Navnik.

Fière de bien paraître, je surpris tout le monde avec mes aptitudes de chasse. On me reprocha souvent mon inconscience dut à mon âge, mais je fonce sans retenue. Je traque, je perfectionne, je riposte, je réponds, je grogne. Et je fige devant la vie et le vide dans les pupilles de Vyserion. Celui qui me calme, celui qui voit en moi, celui pour qui je donne le peu qu’il me reste à donner. Je deviens compagne de quelqu’un alors que je croyais ne plus jamais m’attacher à personne après m’être séparée de ma sœur. Atom me rappelle tous les jours que j’ai pris la bonne décision, et les cicatrices sur la douceur de mon mâle me confirment que la place que je me dois de conserver auprès de ma famille.

J’ai compris, deux ans après mon départ, museau en l’air et flocons plein la truffe, que j’avais droit d’être celle que je suis. Instinctive, impulsive. Chrodchild est un nom murmuré qui évoque quelque chose, un souffle dans la brise, un rappel dans les hurlements du soir. Ambre d’Azur dans la démarche calculée, dans le grognement vif sous cette salive accumulée derrière les babines. Plissement entre les yeux, nez retroussé, je suis la guerrière qui finira par mourir sous ce trop-plein de volonté pour ma famille. Je suis surtout celle qui tente désespérément à être reconnue, alors que je finirai par être oubliée. Comme tous, comme les étoiles, comme la poussière. Tout ce qui reste, au final, n’est qu’un cri soufflé en l’air et perdu dans le temps. C’est pourquoi, je me laisserai me perdre avec toi.

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Derrière l'écran