Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Do you remember when i said that kings never die PV Isha
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Mar 16 Aoû - 23:05
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105-105-105
Le nom de lune de notre meute est feu des légendes. C'est bel et bien le plus approprié. Les Navniks en comptaient bien plus qu'ailleurs. Non pas de celles que l'on murmure au coin du feu mais de bien réelles faites de chair et de sang. Helya, Tybalt, Atom, Sageeth, Anya, Isha, Adriel et en toute modestie moi même. Bien des noms ayant marqués l'histoire et qui continueront sûrement de le faire. Ici n'importe qui pouvait en devenir une à condition d'en payer le prix, de se surpasser, de cracher ses tripes et d'y mettre du cœur. Ce n'est qu'un avis purement personnel mais il me semble que nous sommes la meute ayant le plus de cœur contrairement à ce qu'affirme le venin de nos ennemis. C'est le cœur qui a crée cette meute. Et nous en avons de nombreux à revendre. Un cœur aimant pour les nôtres. Un cœur noir promesse de mort glacée pour les hommes. Un cœur rouge palpitant de nos efforts. Un cœur sanglant orné de griffes et de crocs souillés de sang pour nos ennemis. Et un cœur fier aussi doré que le soleil et aussi brûlant que le souffle d'un brasier. Nous sommes des Navniks et même la mort ne saurait nous arrêter seulement nous ralentir.
Sommes nous maudits ? Voilà la question qui ne cesse de tarauder mon esprit. Jour après jour, heure après heure, à chaque minute depuis mon retour. Sommes nous maudits ? La question qu'un loup exceptionnel que j'ai pu compté dans mes amis les plus proches et moi nous étions posé à l'aube d'une bataille qui deviendrait la plus sanglante que je n'ai jamais connu. Une bataille qui avait failli me coûter la vie et qui avait bel et bien fauché celle de cet ami admirable. Sommes nous maudits disait il. Il se trouve que je pense avoir enfin découvert la réponse à cette question. Le soleil se couche lorsque je reviens d'une chasse fructueuse. Après, avoir déposé les fruits de mon labeur dans le garde manger de la meute, je décide d'aller faire un tour du coté de la nouvelle terre afin de me faire une idée précise du goût de cette nouvelle victoire obtenue une fois de plus sans avoir eu à faire couler le sang. Je ne sais pas vraiment si je regrette de ne pas avoir pu faire saigner, blesser et faire hurler de douleur des loups et des louves ennemis. En tout cas si à une autre époque je me serais félicité de notre habileté à prendre ce que nous désirons à la seule force du discours et il convient de le dire d'un discours reposant sur l'assurance de disposer d'une force de frappe suffisamment dissuasive pour décourager les plus téméraires de nos adversaires potentiels, ce n'est plus vraiment le cas désormais. La douleur appelle la douleur c'est un cercle vicieux. Et j'étais encore empli de douleur. L'exil n'avait fait que l'atténuer et protéger la meute de mauvaises décisions que j'aurais pu prendre durant l'exercice de mes fonctions. Les commandants se doivent d'avoir l'esprit clair et garder la tète froide parce que des vies sont placées sous leurs responsabilités. Ce n'est pas un foutu jeu que de diriger des loups dans le monde dans lequel nous vivons. Un monde ou la mort nous guette dans les moindres recoins et attend patiemment de vous arracher le dernier souffle de vie.
Les cicatrices d'un loup content son histoire. Celles sur ma peau ne sont absolument rien à coté de celles qui ornent mon cœur et le souillent de leur calligraphie sanglante, prophétie de violence qu'il me faut à présent déchiffrer et apaiser pour vaincre les tourments de mon âme brisée. Plongé dans mes sinistres réflexions et mon humeur ténébreuse, je traverse le territoire sans même regarder devant moi.
Mes pas sont pourtant sur car mes sens de chasseur aguerri me suffisent pour me repérer. J'avance telle une ombre de silence perdue mais sachant néanmoins ou ses pas la mèneront. Je me perds dans mes souvenirs et mon cœur se serre comme à chaque fois que je revois les épisodes heureux de ma vie s'étant déroulés sur ces terres désormais arides. Nous sommes constitués de souvenirs, ils constituent notre histoire, forment l'essence même de notre personne. Qu'il s'agisse de moments précis et précieux, d'effluves, ces instants défilent encore et encore. Inlassable spectacle trouvant écho dans le théâtre de notre mémoire. Nous sommes nos souvenirs. Ils ne font pas que nous habiter jusqu'à notre fin. Nous sommes des souvenirs. Des souvenirs dans l'esprit des autres, nos histoires s’entremêlant et se croisant au fil d'une intrigue plus vaste nous dépassant complètement. La vie n'est qu'une succession de chute et de choix. Le choix le plus évident étant de se relever après chacune d'entre elle et tenter d'anticiper la prochaine.
Sommes nous maudits ? Sommes nous condamnés avant même d'avoir eu la chance de faire ce que nous avons à faire ? J'ai fait le choix de me relever en revenant sur les terres Navniks, en continuant d'avancer malgré les pertes tragiques. Pourtant. Pourtant, rien n'a changé et je continue de souffrir en silence. Mon cœur de saigner et mon âme de suinter la mélancolie et la tristesse. Elerinna ne se rendait elle même certainement pas compte à quel point elle était importante à mes yeux. A quel point elle représentait l'un des piliers de mon univers. Certes, je ne le lui montrais certainement pas assez, trop occupé à m'occuper de la meute. Seulement, c'était bel et bien le cas cette louve était tout pour moi et j'enrage de savoir qu'elle a quitté ce monde sans savoir à quel point mes sentiments pour elle étaient puissants. Qu'ils auraient pu rivaliser avec le feu d'un volcan ou la fureur d'un océan déchaîné, que près d'elle j'avais trouvé la paix que j'avais cherché si longtemps. Qu'elle n'avait été que paix, lumière et bonheur durant son passage dans mon existence. Mon frère et mon fils me manquaient. Eux qui avaient partagés mon désespoir et mon malheur et l'avaient apaisé chacun à leur manière. La décision de m’être séparé de ce qu'il restait de ma famille m'apparaissait de plus en plus stupide à chaque jour qui passait. Seule la perspective de savoir qu'ils allaient bien , mangeaient à leur faim et ne se blessaient pas dans des foutus collets me réconfortait.
Néanmoins, malgré la sensation plaisante d’être de retour chez soi, le manque du au vide provoqué par cette absence pesante venait s'ajouter à la longue liste des choses me plombant le moral. J'aurais pu aller voir Anya au bunker, cela m'aurait sans hésitation mis du baume au cœur et opérer une éclaircie de taille dans le ciel morne et sombre de mes humeurs ombrageuses. Le simple fait de voir la louve au pelage aussi immaculée qu'une neige d'hiver me réconfortait et réchauffait mon cœur. Embrasait mon corps et me mettait dans un drôle d'état. Entendre sa voix et contempler son visage étaient des plaisirs que je me refusais d'apprécier. Car, la culpabilité dévorante qui ne manquait jamais de s'emparer de moi après chaque moment durant lequel je pensais à la guérisseuse, la voyais était aussi douloureuse que tout le reste. Peut être qu'un jour, mes souvenirs cesseront leur travail de sape et que je serais prêt à en créer de nouveaux. Ce jour là, peut être que je ferais part de ce que je ressens à la jeune louve ou peut être pas. Après tout, j'ai tendance à perdre les gens que j'aime et je ne souhaite pas que cela lui arrive. Sommes nous maudits ? Il ne fait aucun doute que je le sois pour ma part. J'arrive finalement devant le vaste édifice ayant appartenu aux chiens de l'enfer et à leurs sombres maîtres avant leur départ de conquérants lassés de victoires et de l'ivresse du sang.
Te souviens tu O toi mon vieil ami lorsque nous nous demandions si nous étions maudits ? J'ai trouvé la réponse et j'ai bien peur que oui. Je détaille longuement le bâtiment sous toutes ses coutures. Il m'a l'air fort solide bien que dégradé. Le toit ne risque pas de s'effondrer sur nos tètes. Contrairement à la chapelle qui était en fin de vie lorsque nous l'avions conquise l'année passée. Oui, la meute sera bien ici, à l'abri des éléments qui pouvaient être particulièrement violents par moments en fonction des saisons. Enfin, si on pouvait encore parler de saisons à notre époque. La meute sera bien ici. Parce que pour ma part, je vais continuer de pioncer dans les ruines fumantes de la chapelle. La crypte est froide et en mauvais état mais cela n'a pas d'importance. La nostalgie est un défaut bien ancré en moi. Je fais le tour des lieux en humant les environs. L'odeur de la meute recouvre peu à peu l'ensemble mais il reste quelques touches de puanteur bipède. Je fronce le museau avant d' hausser négligemment les épaules. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'elles ne disparaissent. Je rentre finalement dans l’entrepôt et constate que je suis seul. Cela ne me dérange nullement. La solitude est devenue une amie fidèle au cours des derniers mois.
Je traverse le vaste espace s'ouvrant devant moi. Le soleil se couche et des ombres se dessinent sur les murs. Je m'immobilise et tourne la tète avec l'impression de voir une ombre familière. C'est impossible ! Nyssa. Je vois de mes yeux ma petite louvette couverte de sang et de suie comme si elle avait traversé un incendie et été déchiquetée par un Hellhound. Mes yeux s'écarquillent de surprise et mon cœur se met à palpiter, à battre la chamade comme s'il désirait s'extraire de mon poitrail. Nyssa ma petite fleur sauvage. Comment est ce possible ? Je secoue la tète et ferme les yeux pour m'assurer qu'il ne s'agit pas d'un mirage d'illusion. Mais, lorsque mes yeux s'ouvrent de nouveau . Je suis de nouveau seul au milieu du bâtiment. L'abattement s'empare de moi suite à cette vision morbide. Je pousse un soupir d'exaspération et projette un caillou d'un coup de patte rageur. Mon corps est désormais une prison dans lequel mon esprit joue le rôle du tortionnaire. La vie ne nous veut pas de bien. Il arrive qu'elle se comporte en véritable garce et arrache à une personne ce qui lui est vital avant de le laisser les pattes vides, désormais réduit à la mendicité par les temps à venir. Je suis revenu auprès des Navniks, je continue de me battre pour eux, de chasser pour eux, de les entraîner et de les soutenir. Mais, il me manque quelque chose d'essentiel. J'ai toujours des raisons d'exister. Daante et Rhaegar mais je n'ai plus de but.
Je me contente d'errer tel un spectre dans les limbes et de faire ce que j'ai toujours fait depuis que j'ai intégré cette meute à sa création soit me rendre utile mais il manque quelque chose. Je ne bouge pas d'un iota et m'assois là ou l'illusion de ma petite se trouvait quelques minutes plus tôt avant de retrouver mes esprits lorsqu'une odeur à la fois familière et si lointaine irradie mon museau. Le roi que je croyais mort. Le loup que j'admirais et respectais depuis notre première rencontre alors même que nous étions alors ennemis. Le loup qui avait vu en moi quelque chose au point de me confier l'éducation de son fils. J'avais intégré les Navniks parce que je voulais quitter les Sekmets, parce que ma compagne méritait mieux qu'une bande de pourritures l'ayant maltraité toute sa vie, parce que le dragon fondait quelque chose et que je voulais absolument en faire partie. Ce dernier avait disparu mais j'avais continué de faire ce que j'avais à faire à mes yeux et aucun regret ne saurait venir entaché cela. Atom avait elle aussi cru en moi et m'avait confié le rôle de second que je m'étais attelé à honorer avant de disparaître à mon tour pour les mêmes raisons que la reine mère en son temps. Mais tout ceci était de l'histoire ancienne à présent. Isha était de retour. Sera il celui qui redonnera un sens et un but à mon existence désabusée ?
Je me retourne lorsque l'odeur se fait plus proche et plus nette et le contemple. Le regard toujours aussi brûlant malgré les épreuves subies, je lui envie cette force. Les yeux saphirs tirant désormais sur le mauve. Les traits nobles et fiers. La carrure toujours aussi impressionnante, de nouvelles cicatrices se superposant aux anciennes. La létalité tranquille dans toute sa splendeur. L'allure digne pour un être revenu d'entre les morts, l'allure d'un roi. J'attends que le loup au pelage fauve se soit positionné face à moi avant de m'incliner profondément avec respect. Lorsque je relève la tète et plonge mon regard dans le sien à la recherche de réponse, je me rends compte que je n'ai aucune idée de ce que je pourrais dire. L'émotion, l'étonnement et bien d'autres sentiments se mêlant en moi. Alors, je me contente d'un léger sourire tandis qu'une unique larme s'écoule de mon œil droit, larme de joie d'un retour inespéré ou de tristesse de ne pas avoir eu la foi avant de lui dire : Tu as l'air en forme dragon. J'aurais du savoir que même l'enfer ne saurait avoir raison de toi.
A l'heure actuelle, combien de loups peuvent se vanter d'avoir des amis proches qui soient restés à leurs côtés jusqu'à ce que la mort elle-même tente de les séparer ? Et combien parmi ceux-là, peuvent encore se vanter d'avoir même dépassé le néant pour retrouver ces mêmes alliés, au-delà du silence et de l'obscurité ? Je crois qu'ils se comptent sur les doigts d'une patte antérieure. Et moi, chanceux fondateur d'une meute aujourd'hui prospère, je suis de ceux-là. Je peux dire que oui, j'ai connu des loups loyaux et fidèles, qui sont restés de mon côté même lorsque la mort à tenté de me faucher. Et si aujourd'hui je suis revenu d'entre les morts, si aujourd'hui j'ai retrouvé ces amis d'antan, je ne suis pas revenu seul. Parce que ce n'est pas seulement moi, qui aie survécu. C'est toute ma lignée. Les Dragons ne seront jamais emportés par les flammes de l'Enfer, et quand bien même nous serions emportés, nous finirions toujours par ressortir du néant. Nous ne sommes pas des loups ordinaires, et je ne dis pas ça parce que je suis le premier ascendant encore en vie de notre longue lignée. Je crois en les miens, en mes fils et en leurs petits futurs. Nous continuerons de survivre dans ce monde apocalyptique, quoi qu'il arrive et quoi qu'ils nous en coûte. Parce que nous sommes des Leaders nés.
Je m'éloigne du camp Navnik pour profiter de l'obscurité nocturne, réfléchissant aux derniers événements. J'ai perdu un allié de choix, qui a préféré se rallier à un solitaire inconnu plutôt que de me suivre, alors même qu'il avait protégé et veillé sur mes fils durant plus d'une année à me croire mort. Je ne comprendrais probablement jamais sa réaction, et je n'aurais jamais l'idée de le lui demander. Il a pris sa décision, je ne suis pas de ceux qui imposent leurs choix. Qui m'aime me suive, comme on dit. Si Nocturne a choisi de me tourner le dos, alors je continuerais de marcher droit devant, sans moi. Et puis, Tybalt est et demeure à mes côtés. Je retrouverais tous ceux qui ont disparu, je traverserais toutes les terres pour remettre la patte sur ceux qui m'ont suivi dans la mort et les rallier une seconde fois à ma cause. Parce qu'ils sont tous ma famille, où qu'ils soient aujourd'hui. Là dans l'obscurité de mon territoire, je laisse les odeurs guider mes pas jusqu'à m'emmener dans un nouveau lieu, découvert tout récemment, gagné sans même avoir eu besoin de se battre. Nos orateurs ont ce pouvoir de persuasion, et nul doute qu'Helya en est responsable. Je m'avance dans ce nouveau lieu, découvre les odeurs et les ombres qu'il abrite, le silence rompu par mes pas furtifs sur le béton dur et froid.
- Tu as l'air en forme dragon. J'aurais du savoir que même l'enfer ne saurait avoir raison de toi.
Je pose sur ce loup sombre et droit un regard empli de sentiments, une tornade tumultueuse d'émotions contradictoires. La fierté de le voir là, toujours debout après tout ce temps. Le plaisir de constater que j'ai su croire en les bons loups, des êtres puissants qui sont restés debout quoi qu'il ait pu leur arriver. La rancune de le savoir de retour après avoir déserté les siens lorsqu'ils avaient le plus besoin de lui. La compassion pour une famille perdue qui l'a poussé à l'exil si longtemps. Et finalement, demeurant là, silencieux, à le fixer dans les yeux, je réalise à quel point nous avons toujours été semblables. Mais il n'en demeure pas moins un lâche d'avoir abandonné les sien pour son propre compte, et là est notre différence à tous les deux. Je le fixe de mon regard saphir, plante dans ses yeux les miens, froids et durs, lui signifiant que je sais. Oui, je sais tout. Et peu importe les raisons, peu importe la douleur, il aurait dû être là quand les Navnik en avaient besoin. Mais dans le fond, n'est-ce pas là la raison pour laquelle je suis celui qui les a rallié, et lui celui qui m'a suivi ? Parce que si son courage n'est plus à démontrer, si sa force n'est plus à prouver, ses faiblesses sont aussi grandes que la douleur dans nos deux coeurs. Cependant, comme moi, il est toujours là.
- On ne saurait terrasser un Dragon.
Je m'avance de quelques pas pour le rejoindre, détaillant avec plus d'empathie ce corps meurtri par le temps et la vie.
- Tu as survécu, toi aussi.
A la vie, au monde, à la perte et à toutes ces souffrances qui lui ont pesé, comme moi. Nous sommes toujours en vie.
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Alors alors. Je viens d'arriver sur le territoire de mon ancienne meute. Visitant la nouvelle terre qu'ils se sont appropriés. Et qui je vois ? Ebène ! C'était mon tout premier ami avant. Se souvient il de moi ? Mais malheureusement il est accompagné d'un mâle plutôt imposant. Sa posture montre un dominant mais..je ne me souviens pas d'un loup...oh. C'est donc lui, mon ancienne alpha. Atom et qui déjà..Isha. C'est ça. J'en suis sûr. Il était pas mort ? Tout ça est intéressant. Je me tapis dans l'ombre. Je veux entendre leur discussion. Sont il amis ou ennemis ? Je veux savoir. Tout savoir.
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Dim 4 Sep - 16:43
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Ven 16 Sep - 14:16
Enemies lurk in the shadows
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Je pose sur l'animal sombre un regard empli de mille et une émotions. J'ignore encore ce que je ressens à son égard. J'ignore si je suis fier de lui, d'avoir tenu le coup si longtemps. J'ignore si je le méprise pour avoir abandonné les siens après avoir fait serment d’allégeance en me suivant il y a déjà un an. J'ignore en somme si je suis heureux de le revoir, ou si je regrette que la vie ne l'ait pas emporté comme Atom.
- Survécu. C'est un bien grand mot Isha. Quelque chose s'est brisé en moi. Quelque chose que je ne suis pas sur de retrouver un jour.
Je l'écoute avec attention, et mon regard se charge de compréhension. Oui mon frère, nous sommes nombreux dans ce cas. La vie nous a tous brisés. Mais la force est en ceux qui sauront se relever. Je le fixe avec détermination, comme si par un simple échange silencieux, je pouvais lui transmettre tout l'honneur et tout le courage dont je peux faire preuve grâce à mes propres fils. Sans eux je ne serais pas là aujourd'hui, et c'est pour eux que je reste debout. Pour eux que je me suis toujours relevé. Un silence s'étend entre le loup noir et moi. Un silence pesant et en même temps reposant. Comme si le temps faisait déjà son oeuvre dans nos coeurs blessés.
- Toutes mes condoléances pour Atom. C'était une grande louve. Elle pouvait se montrer arrogante, exaspérante, caractérielle et insupportable. Mais c'était une grande louve et personne ne lui ôtera cela. Je suis fier d'avoir servi sous ses ordres.
J'acquiesce d'un signe de tête mais ne remercie ni n'appuie ses propos. Je ne suis pas prêt à accepter des condoléances pour une louve que j'ai encore l'espoir de revoir un matin en ouvrant les yeux. Je ne me suis pas fait à sa perte. J'ignore même si je m'y ferais un jour. Pour l'heure, je préfère me noyer dans mes responsabilités perdues, dans mes objectifs d'avenir et surtout ne pas penser à ce que je ne retrouverais jamais. Atom. Un jour peut-être serais-je capable de prononcer à nouveau son nom.
- Quoi qu'il en soit dragon. Si tu estimes que je ne suis pas digne de faire partie de ta meute. Tu n'as qu'un mot à dire et je partirais.
Je redresse mon visage pour lui faire de nouveau face, je n'avais même pas remarqué que mon regard s'était perdu sur le sol dur et froid à nos pattes. Je plonge un regard sévère dans ses yeux dorés et le fixe de longues secondes.
- Il n'est plus temps pour toi de quitter tes responsabilités, Général. Tu as des preuves à donner et je ne te laisserais pas abandonner ton poste encore une fois.
Les lâches n'ont pas leur place dans mes rangs, même si ces derniers ne m'appartiennent plus réellement. Pour l'instant.
Isha me regarde soudain avec une compréhension manifeste et complète et durant quelques secondes je suis littéralement désarçonné par la bienveillance que j'y lis. Nous avons également cela en commun. La vie nous a brisé encore et encore mais nous sommes pourtant toujours là, plus ou moins debout envers et contre tout. Prêt à nous battre, prêt à rendre au centuple ce que le destin nous a volé, prêt à tout s'il le faut. Oui, nous avons l'air misérables car la vie nous a ôté ce que nous avions de plus précieux mais se fier aux apparences dans notre monde est une erreur qui peut coûter la vie. Je laisse mon regard se balader à droite et à gauche dans l'ancien laboratoire et l'ombre brisée de mon petit ange me suit du regard dans à l'ombre d'un pilier. Nyssa. Jamais je ne me pardonnerais ce qui t'est arrivé ma petite. Je reporte finalement de nouveau mon regard vers le dragon. Nos regards se croisent de nouveau et c'est maintenant une détermination féroce que je lis dans ses yeux saphirs.
Ce regard de survivant, de meneur, de grand loup que l'on ne retrouve que chez un nombre très limité de représentants de notre espèce de nos jours. Sous ce regard, je sens mon dos se redresser et ma stature se faire plus droite. Ma posture plus noble comme si de ce simple contact visuel, le dragon pouvait me transmettre un peu de ce feu qui faisait sa force et sa légende. Un peu de ce feu qui l'animait en toutes circonstances, ce feu qui avait du l'aider à survivre en enfer et même à en sortir au nez et à la barbe des démons. Ce feu qui ne le quittait jamais. Qui pouvait faiblir voire carrément sembler mort ou éteint mais qui ne disparaissait jamais car il suffit d'une braise pour faire briller un brasier. Un long silence s'installe entre nous. Un silence reposant qui fait le plus grand bien aux deux écorchés vifs que nous sommes. Un silence de paix et de repos. Celui auquel tout les guerriers et combattants ne peuvent qu'aspirer à un moment de leur vie. Une vie de larmes et de sang. Mais, je reprends finalement la parole car je dois savoir quelque chose d'important, de primordial pour mon avenir. Mes respects ne sont que le témoignage de ma loyauté envers Atom et par conséquent envers lui.
Car voyez vous et contrairement à d'autres, pour moi loyauté à la louve blanche ne pouvait qu’être synonyme de loyauté au dragon. Sinon quel serait l’intérêt pour un couple de régner sur une meute s'il fallait les considérer comme deux voies au lieu d'une. Alors, certes certaines décisions n'auraient pas été du goût d'Isha bien sur. Mais quand on est censé être passé à la postérité, on n'a pas vraiment les moyens de se plaindre n'est ce pas. Le grand loup au pelage fauve acquiesce silencieusement d'un signe de tète lorsque je lui présente mes plus respectueuses pour la perte de la louve qui m'avait offert le poste de bras droit. Enfin, il fallait reconnaître que j'étais aller le chercher ce poste pour être plus précis mais cela revient du pareil au même vu le résultat final. La louve qui m'avait parfois exaspéré et décontenancé souvent. Celle qui avait su prendre des choix détestés pour maintenir la meute à flot avant de s'en aller comme si la vue de ce qu'elle avait crée lui était devenue exécrable sans les présences de son compagnon et de son fils. J'embellis probablement le tableau d'Atom chez les Navniks mais comment pourrait il en être autrement ? La mort a tendance à faire cet effet. On occulte les mauvais points pour polir une image idéalisé.
C'est terriblement humain. Le dragon ne répond rien comme si il refusait la réalité de la mort de sa compagne et cette fois c'est à mon tour de lui accorder un long regard compréhensif. Nous avons perdu nos compagnes la même année. Seul un veuf peut comprendre la peine d'un autre. Un autre silence s'égrène aux quatre coins du nouveau repaire de la meute. Un silence que je romps une nouvelle fois sans chemin détourné cette fois. J'amène la question sur la table sans ménagement. Je ne peux rester dans l'indécision plus longtemps. J'ai une famille qui survit là bas. Quelque part dans l’immensité de ce tombeau à ciel ouvert. Si je dois quitter les Navniks, je ne quitterais qu'une famille pour en retrouver une autre. Une plus intime, plus importante. Mon sang. Mais, le dragon relève précipitamment la tète et me fixe d'un regard devenu sévère. Je garde les yeux résolument fixés dans les siens et lui réponds : Bien, Isha. Si telle est ta volonté qu'il en soit ainsi. Je ne te décevrais plus. Je t'en fais la promesse solennelle.
Général hein. Tu n'as pas les moyens de m'offrir un tel grade dragon mais tu m'as rendu le goût de me battre, celui d'effacer la honte de mon exil volontaire. Je t'ai suivi. Le destin nous a séparé. Voyons voir ce que notre association peut créer. Ce qui aurait pu se passer si tu n'avais pas disparu. Je m'incline respectueusement devant Isha avant de reprendre non sans une pointe d'inquiétude dans la voix : Aurais tu des nouvelles de Dalioka ? Elle a quittée la meute peu avant mon exil et je pensais la revoir ici maintenant que tu étais de retour.
Ebène était un loup d'honneur. Sombre et idéalisant à l'époque une cause perdue et méprisable, mais il portait en lui des qualités que j'ai reconnues et je lui ai fais confiance. Alors si je devais aujourd'hui lui tourner le dos alors qu'il m'a suivi aveuglément à une époque, qui serais-je ? Je l'observe en silence, ce mâle de l'ombre qui a été si important fut un temps, et qui aujourd'hui à l'image d'un louvard de cinq mois doit tout recommencer, reposer ses propres bases pour que d'autres lui accordent à nouveau sa confiance. Alors oui je lui en veux de s'être évaporé. Mais où étais-je, quand lui souffrais ? Je n'étais pas plus présent pour les Navnik qu'il l'a été. Je n'ai aucun droit de le bannir de ma meute. Non seulement parce que je n'en suis plus le Leader, mais aussi et surtout parce que je sais ce qu'il ressent. Je le sais au fond de moi, quand bien même je le nie à coeur ouvert. Je laisse les secondes filer, pensant désormais à l'avenir et à toutes les épreuves qui nous attendent encore, l'un comme l'autre. Serons-nous encore debout dans les temps à venir ? Qui saurait le dire ? Ce qui compte, c'est que nous soyons là, n'est-ce pas ? Si le Destin nous a mis de nouveau l'un face à l'autre, c'est bien pour une raison. Et je choisis cette raison. Il est des miens, l'a toujours été. Si lui ne décide pas de nous abandonner, je ne serais pas celui qui le chasserais. Pas aujourd'hui. Je m'apprête à mettre fin à cette rencontre, quand une nouvelle question, un nouveau nom douloureux vient ébranler mon corps puissant dans un trésaillement.
- Ma fille est portée disparue comme nombre d'entre autres.
Ma toute petite. La prunelle de mes yeux. Disparue le jour de mon retour, comme si le Destin avait décidé de faire payer à mes fils leur combat pour moi. Une vie pour une vie. Mais la mienne en a coûté de trop nombreuses à ce jour, et j'ai bien l'intention de prendre ma revanche un jour ou l'autre sur cette existence putride qui se joue de moi et de mon entourage. Je garde les yeux plantés dans ceux de mon ancien Général, bien décidé à lui faire comprendre que l'heure n'est ni aux lamentations, ni au deuil. Elle a disparu. Ca ne fait pas d'elle l'un de nos fantômes. Je la retrouverais, fusse-t-il nécessaire de risquer ma propre vie dans cette quête. Il y a bien longtemps que je n'ai plus peur de la mort. Elle m'accueillera encore de nombreuses fois et je lui tournerais le dos tout autant avant de décider de la suivre. Je serais le déclencheur de ma propre mort. Personne d'autre n'aura le privilège de faire sombrer le Dragon. Mais aujourd'hui, la vie me réserve encore trop d'accomplissements pour que j'accepte de m'abaisser, de me soumettre à l'inévitable. Je laisse planer encore un moment, comme pour laisser au loup sombre le temps d'intégrer cette triste nouvelle. Et en même temps je me refuse à le quitter des yeux, comme pour lui dire de pleurer en silence, mais de surtout concentrer sa peine pour en faire une raison supplémentaire de se battre. Alors seulement, lorsque j'estime que le temps a assez filé, je me redresse une dernière fois, haut et droit sur mes quatre pattes, poussant d'un regard l'animal sombre à en faire de même. Nous sommes des Navnik, des survivants, des guerriers. Nous sommes nés pour nous battre et suivre nos valeurs. Alors suivons-les.
- Rentrons. Nous avons encore bien des choses à accomplir ensemble.
Je lui tourne lentement le dos après un dernier regard appuyé. Il est des miens, et je suis là pour me battre à ses côtés. Frères de meute.