Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Là au fond de ma tanière, j'aperçois des lueurs qui arrivent jusqu'à mes rétines et je comprends que le soleil se lève, dehors. La luminosité est vive mais la chaleur qui l'accompagne n'est pas encore des plus intenses. Je guette les ombres, les silhouettes mais ici dans l'obscurité, rien ne bouge. Je perçois en revanche clairement les inspirations régulières de mon frère qui dort paisiblement à mes côtés. Je me lève, m'étire et baille silencieusement, avant de me glisser lentement vers l'extérieur. Je plisse les yeux à mesure que j'approche, la migraine me guette déjà alors que ma vision trouble est aveuglée par les rayons vifs du soleil. J'observe les alentours, je vois mal et ne distingue que des silhouettes sombres que je peine de plus en plus à identifier. Je n'ai pas encore osé en parler à Maman ... Je soupire et m'avance plus loin, cherchant les odeurs pour me repérer, ne comptant plus ma vue comme une alliée fidèle. Si je veux découvrir le monde, il me faudra me préoccuper de mes autres sens et apprendre à reconnaître les choses par leurs odeurs et les bruits qu'elles feront. C'est tout une adaptation à l'Univers, qui se prépare pour moi. Et parfois, je dois bien l'avouer, j'ai peur. Peur de l'avenir, peur de me réveiller un matin et d'être complètement plongé dans le noir alors que la veille je voyais encore des formes indistinctes se balader devant moi. Je soupire encore, je n'ai vraiment pas été le chanceux des deux, quand Maman nous a mis au monde. Mais, intraitable optimiste, je souris en pensant à mon père : au moins je ne verrais plus sa gueule décharnée et la bave dégoulinant de ses babines arrachées ...
J'étais debout depuis un moment maintenant. Quand j'avais ouvert les yeux après un énième cauchemars, la lune était encore haute dans le ciel. Je m'étais alors posée sur un rocher, attendant que le soleil daigne se lever et me réchauffer, c'est que je commençais à avoir froid moi. Je n'aimais pas me lever aussi tôt, dans ces moments là, je commençais à me remémorer ma vie d'avant. A vrai dire, je n'avais pas beaucoup de souvenirs de cette époque, mais assez pour que je ressente le manque de ma famille. Enfin bref, je secouai vivement la tête, bien décidée à chasser ses mauvais souvenirs. Ce n'est qu'après ce qu'il me semblait une éternité que le ciel prit une magnifique teinte rose. Quelques minutes suffirent pour que le soleil éclaire totalement la forêt. Je décidai donc de me lever, étirant mes membres engourdis et commençai ma petite promenade du matin. Quelques loups se réveillaient à peine tandis que d'autres dormaient d'un sommeil profond. Alors que je trottinais joyeusement, je vis Akaïro sortir de la tanière. Tout le monde le connaissait, après tout il était le fils de l'Alpha, il était le petit prince. Le voir si petit, me donnait envie d'avoir à mon tour des louveteaux. Rester auprès des petits toute la journée n'avait rien d'ennuyant, au contraire, c'était une vraie aventure. Il fallait avoir un œil sur chacun d'entre eux, prendre garde à ce qu'il ne s'éloigne pas, leur apprendre la vie en meute et surtout les protéger du moindre danger. Voir Akaïro seul et hors de la tanière me fit frissonner, il pouvait lui arriver n'importe quoi. Je commençai donc à me diriger vers lui, bien décidée à le surveiller toute la journée s'il le fallait.
- Bonjour Akaïro, bien dormi ?
Je savais pour sa maladie et n'étant pas sûr qu'il m'ait entendu arriver, j'espérai ne pas l'avoir effrayé.
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Sam 17 Sep - 20:25
Find a new guardian
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Les silhouettes sombres des arbres me font frémir d'horreur. Leurs griffes se tendent vers moi, leur masse me menace de toute leur hauteur. Ils sont inquiétants, plongés ainsi dans le flou et pourtant bien présents autour de moi, m'encerclant. Je les observe longtemps en silence, cherchant à me rappeler de tout détail qui pourrait me revenir malgré ma vue qui baisse. J'essaie de me souvenir les striures sur l'écorce, les trous dans les troncs, les écureuils sautant de branche en branche. J'essaie de les imaginer à défaut de pouvoir les voir. Le vent balance leurs fins branchages pour mieux m'inquiéter, me pousser à la crainte.
- Bonjour Akaïro, bien dormi ?
Je sursaute et me retourne vers la forme blanche, illuminée par les douloureux rayons du soleil. La voix est douce, et elle connait mon nom. Si son odeur ne me dit rien, elle est malgré tout forcément une alliée : personne ne connait notre existence en dehors des membres de la meute. Pour l'instant tout du moins.
- Bonjour ... Es-tu nourrice ? J'aimerais me promener mais je ... J'ai un peu peur ...
Peur des formes qui m'entourent, des sons qui hurlent à mes oreilles, des choses qui glissent sous mes pattes sans que je puisse réellement les identifier. Peur de mon propre reflet dans l'eau, parfois ...
Je suis vraiment désolée pour cet énorme retard >< Avec la rentrée et d'autres projets, j'ai été tellement occupé, que je me suis retrouvée en retard dans tous mes RP, normalement ça devrait commencer à aller mieux, donc je serai de moins en moins en retard. Encore une fois, je suis vraaaaaaiment désolée :s
NUALA
AKAÏRO
Un pas après l'autre
- Bonjour ... Es-tu nourrice ? J'aimerais me promener mais je ... J'ai un peu peur ... - Oui, je suis une nourrice.
Instinctivement j'approchai mon museau de sa tête et la léchai de ma langue râpeuse. Je voulais qu'il sache qu'il n'avait rien à craindre de moi et que je voulais l'aider. Il semblait si fragile que je ne ressentais que le besoin de le protéger. Je restai ainsi une bonne dizaine de minutes, lui laissant le temps de se calmer.
- Ça te dit qu'on aille faire un petit tour toi et moi ? On ne s'éloignera pas trop si tu ne le veux pas.
Il ne faisait pas mauvais aujourd'hui et je pensais qu'une petite balade ne pourrait que lui faire du bien.
- Il n'y a aucun danger, il ne faut pas avoir peur. Je suis là pour te protéger, d'accord ?
Il y avait beau ne pas avoir de danger, je devais rester sur mes gardes. Je me tournai à nouveau vers lui, attendant une quelconque réponse.