Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Je m'étire longuement au sortir de ma tanière, profitant de l'obscurité naissante pour me fondre dans la nuit et m'éloigner du camp en silence, sans attirer l'attention. Je baille à m'en décrocher la mâchoire et je me mets à trotter tranquillement jusqu'à disparaître complètement de la vue de mes semblables. Mais, bientôt, malgré la noirceur de la crypte, j'aperçois une silhouette dense qui se profile et semble s'approcher de moi. Je plisse les yeux, l'observe sans bouger, sans la craindre. Je hume son odeur et malgré des effluves d'ailleurs, je me rends compte qu'il s'agit bien d'un membre de ma meute. Je le laisse arriver sans dire un mot, ce n'est pas mon boulot que de lui demander son identité et je me fou pas mal de qui il peut être. Malgré tout sa carrure reste remarquable, je me ferais écraser s'il s'était agi d'un intrus qui s'était infiltré sur nos terres et ça aurait probablement été un échec cuisant pour mon égo. Je continue de le fixer en silence, même si au fond je devrais déjà être parti, et j'attends de pouvoir mieux discerner sa masse pour être sûr de ne pas parler à un cerf.
- Je n'suis pas le seul dont Morphée ne veuille pas ?
En fait ce qu'il me faudrait surtout, c'est un défouloir pour détendre mes muscles et me fatiguer une bonne fois.
Pas mal de mots pensées en italique dialogue en gras
C'est une nuit rafraîchissante et sans étoile à priori propice au sommeil qui se déroule sous mes yeux. Pourtant, sommeil je ne trouve pas. Le poids des souvenirs, les interrogations internes, la culpabilité dévorante liée à mes pensées vagabondes aussi traîtresses qu'un faible vent d'été. Le genre de vent qui vous laisse espérer une douce caresse de fraîcheur au milieu d'une canicule étouffante alors qu'il n'en est rien. La paix intérieure n'est qu'un mirage car pour trouver la paix il faut d'abord la chercher. Or, qu'on le veuille ou non il y aura toujours quelque chose pour entraver cette recherche qui se veut être éternelle et frustrante. Il suffit d'un grain de poussière pour enrayer la machine tout entière. Et ce même sans que l'on s'en rende compte. Le subconscient est plus puissant que ce que l'on imagine. Pour ma part je sais exactement ce qui provoque un tel état chez moi. La lutte du passé contre le présent et donc un potentiel future. La lutte infernale de la mémoire face à l'instant. Je sais ce que j'ai perdu, tout ce que j'ai perdu et me trouver de nouveau sur ce territoire ou des événements ayant marqués mon existence se sont déroulés, ou des personnes que j'aimais ont vécus, ont fait mes joies et créer une bonne part de mes souvenirs heureux de ce monde est bien plus déroutant que ce à quoi je m'étais attendu.
C'est comme de vivre avec des fantômes. Mais, le truc avec les fantômes c'est que ce n'est pas vraiment eux qui vous hantent mais plutôt vous qui vous laissiez hanté et les incitiez à le faire. Seulement le meilleur remède à la mélancolie était visiblement de se remettre en selle. Je venais juste de l'apprendre car ce n'était au grand jamais mon intention première. J'aurais préféré continuer de vivre avec mes fantômes peu importe leurs poids sur mes épaules et la souffrance qu'ils m'apportaient plutôt que de trahir la mémoire de la louve qui avait éclairée ma morne vie durant près d'une année. Moi qui pensais que le proverbe : le cœur a ses raisons que la raison ignore était une belle connerie. Me voilà piégé dedans à mes dépens, plongé devant l'indéniable constat que cet adage disait bel et bien vrai. Je quitte donc ma tanière de fortune dans laquelle la chaleur est étouffante pour aller prendre un bon bol d'air relativement frais avant de retenter de me laisser aller dans le sommeil. Je me mets donc à arpenter le territoire sans destination précise en tète telle l'ombre ténébreuse et torturée que je suis avant de finalement porter mon choix sur un coin me semblant plutôt tranquille au premier abord. Seul, le silence et la noirceur des ténèbres me font face et je m'en accommode très bien. Je m'assois et laisse mes pensées dériver. Je me revois porter Nyssa sur mes épaules à quelques pas d'ici. Et taquiner ma défunte compagne un peu plus loin au sud de ma position.
Mais, cet étalage de souvenirs trouve une fin abrupte lorsqu'une odeur ou plutôt un reste d'odeur atteint mon museau de plein fouet. L'effluve du fruit de ma convoitise autant que de ce que je considère comme mon péché. Nullement besoin de prononcer son nom puisque son visage s'imprime devant mes yeux le plus naturellement du monde comme si c'était bien là sa place légitime. Je me relève après avoir poussé un soupir de colère sourde. Je suis en colère contre moi même, en colère d'éprouver ce que j'éprouve. Je me dirige vers ma tanière, bien décidé à plonger dans le sommeil une bonne fois pour toutes quitte à devoir bondir sur Morphée en personne pour qu'il daigne me l'accorder. Malheureusement, je jouis de malchance puisqu'il faut que je croise bien évidemment un loup de la meute. Et quand je dis que je jouis de malchance je suis parfaitement sérieux puisqu'il faut que je tombe sur Daren. Je ne le connais pas personnellement. Je ne sais que ce qui m'a été rapporté du temps ou j'étais bras droit et ce que j'ai constaté par moi même les rares fois ou je l'ai croisé. Typiquement le genre de grande gueule capable de l'ouvrir au sujet de mon départ. Une chance que je me foute de son avis comme de ce qui sort de mon derrière.
Je m’arrête durant une poignée de secondes et observe les ruines de la chapelle avec un pincement au cœur sans faire attention au loup blanc ne se trouvant qu'à une dizaine de pas de moi et m'observant comme s'il cherchait à vérifier que je ne suis pas autre chose qu'un loup faisant la même foutu même chose que lui. Daren, l'un des chiens fous de la meute comme j'appelle les loups instables et accrocs au sang garnissant nos rangs. A mes yeux un loup incapable de se maîtriser ne vaut pas grand chose. D'ailleurs, j'avais pensé à mettre quelques raclées à nos guerriers les plus sauvages et instables à une époque. Mais, bon leur indiscipline ne semblait pas poser de problème à Helya. Alors pourquoi s'en faire. C'était de toute manière perdu d'avance. Discipliner un être indiscipliné est une tache ardue et très chiante. C'est de la discipline que vient la virtuosité qui fait la différence entre un tueur propre et efficace et une brute ne sachant rien faire d'autre que d'attaquer. Mais, pour penser cela il fallait voir le combat comme un ballet macabre élégant ou se mêlent dans la même mesure tactique, réflexion et brutalité et sauvagerie. Alors c'était peut être un préjugé mais pour moi Daren ne pouvait posséder que les deux dernières. Néanmoins, les sanguinaires ont leur utilité. J'aurais personnellement tendance à les placer en première ligne de front pour un assaut afin que leur férocité fasse effet dans les rangs ennemis et distille la peur que seuls les non sains d'esprit peuvent distiller. Afin que la véritable menace n'ai plus qu'à nettoyer le champ de bataille ou créer la déroute. La véritable menace ne pouvant être à mes yeux de vétéran que les tueurs expérimentés et effrayants de maîtrise et de sérénité au milieu d'un chaos apparent. Soit les loups tels que Natan, Helya, Sageeth, Tybalt bien que ce dernier oscille avec la première catégorie et moi.
M'enfin bon n'étant plus bras droit mes tactiques militaires ne glisseront dans l'oreille de mon Alpha que si elle est prête à les entendre. Bon vous l'aurez compris, je ne suis pas d'humeur à croiser un de mes congénères alors que je fais face depuis quelques jours à une tornade émotionnelle interne. La nuit est mon domaine et celui des chasseurs et des sentinelles. Alors, je me demande ce que ce guerrier fait là. Je ne bouge pas d'un iota et le laisse m'observer autant que je l'observe. Ses muscles sont tendus comme s'il n'attendait qu'une occasion de se battre. Ne serait il bon qu'à ça ? Son seul moyen d'expression ? Ah non, sa voix finit par briser le silence et m'interroge sur ma présence. Je me contente d' hausser les épaules pour toute réponse. Je n'avais pas prévu de faire des rencontres quand j'avais quitté ma tanière tout à l'heure. Mais, je réponds finalement : Tiens, tiens le chien fou des Navniks est encore en vie. Tu as la peau dure finalement. Oui, je ne trouve pas le sommeil, je ne vois pas ce que cela peut te foutre. Mais, détends tes muscles tu ne vas pas t'en servir ce soir. J'espère que tu ne t'imagines pas que je vais te faire l'honneur de t'amocher la gueule. On ne joue pas dans la même catégorie tu le sais.
Un peu long pour quelqu'un qui n'était pas d'humeur à discuter avec qui que ce soit je vous l'accorde mais j'ai pris la peine de mettre les choses au clair. Je continue finalement mon chemin et le dépasse en le gratifiant d'un sourire narquois au passage. Mais après quelques pas en direction de ma tanière, un mince filet de vent soulève toutes les effluves du coin et les projette avec vigueur dans mon museau acéré. Et bien évidemment, c'est précisément celle que je commence à apprécier alors que je ne devrais pas qui s'insinue la première dans le champ de mon odorat. Les pensées que je m'évertuais à sortir de mon esprit s'y engouffre de nouveau et mon humeur s'assombrit brutalement. Je me fige sur place et un large sourire étire lentement mes babines tandis que je me retourne vers le loup blanc. Je lance : Finalement, j'ai changé d'avis.
Puis, m'élance à toute allure sur le guerrier que je percute de plein fouet, poitrail contre poitrail en mettant toute la puissance de ma masse dans l'impact. Le choc l'envoie rouler un peu plus loin malgré sa carrure assez impressionnante. Je fonds sur lui dans la foulée et enfonce mes crocs dans son épaule avec une réelle dureté mais pas suffisamment pour le blesser. Mes pattes avant se posent sur sa carcasse pour l'immobiliser et le lacérer dans le même mouvement. Le sang s'écoule dans ma gueule. Alors mon vieux , n'est ce pas ce que tu voulais ?
Invité
Invité
En savoir plus
Sam 6 Aoû - 13:11
I remember you, coward
F: 85 - A: 62 - E: 59
Je l'observe en silence, attendant qu'il réponde en bon Navnik bavard, comme la plupart des membres de ma meute.
- Tiens, tiens le chien fou des Navnik est encore en vie. Tu as la peau dure finalement. Oui, je ne trouve pas le sommeil, je ne vois pas ce que cela peut te foutre. Mais, détends tes muscles tu ne vas pas t'en servir ce soir. J'espère que tu ne t'imagines pas que je vais te faire l'honneur de t'amocher la gueule. On ne joue pas dans la même catégorie tu le sais.
J'hésite une seconde entre flatterie et vexation. Chien fou oui, méprisé non. Je fronce le regard alors qu'il se dirige vers moi, le fixant dans les yeux avec une grimace agressive tandis que son sourire narquois fait monter en moi un désir violent de lui arracher les dents. Il passe tout près de moi, et je n'esquisse pas le moindre mouvement mais laisse naître sur mes babines un sourire sardonique. Pas la même catégorie, hein ?
- En effet. Pour ma part j'ai préféré protéger les miens quand ils en avaient besoin.
Je pense d'abord qu'il va ignorer mes paroles et me demande même, un instant, s'il m'a écouté. Mais rapidement le mâle sombre se retourne et me fait face. Je le fixe dans les yeux, défiant.
- Finalement, j'ai changé d'avis.
Juste une fraction de seconde. C'est le temps que j'ai a disposition avant de me faire massacrer littéralement par ce couard de loup noir. Je gronde, serre les dents, m'agite pour me décrocher de son emprise et roule sur moi-même pour enfin échapper à ses griffes aiguisées. Je me propulse en avant pour prendre de la distance et me retourne brutalement, fondant sur lui comme sur une proie, percutant son épaule de toute ma force tout en plantant mes crocs dans son flanc tendre et épais. Je tire violemment sur la chair pour le faire basculer et pousse avec violence vers l'avant, le forçant à reculer de quelques pas. D'un coup de mon antérieure droit je fauche sa postérieure gauche pour le faire tomber sur le côté, bondissant sur son corps puissant en plongeant mes crocs mortels vers sa gorge que je ne parviens pas à capturer entre mes crocs. Je claque des mâchoires tout près de sa peau alors que sa tête me force à reculer à un rythme saccadé pour échapper à ses représailles, mais je plante mes griffes dans sa cage thoracique pour l'empêcher de se relever et me permettre de le surplomber tout le temps de mon offensive.
Regarde moi dans les yeux, admire la noirceur du désespoir et contemple les abysses.
ft. Daren
Pas mal de mots pensées en italique dialogue en gras
La seule phrase émanant de la gueule du loup blanc est conforme à ce que j'attendais de lui. Tellement prévisible. Tellement risible lorsqu'on comprend que la brute épaisse tente de me faire culpabiliser au nom d'un sens de l'honneur qu'il prétend avoir mais n'aura jamais. Oui, je suis le déserteur tu as tout à fait raison, le lâche, le fuyard, le traître, le renégat, le ronin . Oui, je suis le régicide.Celui que l'on conspue dans son dos mais que l'on loue en sa présence. Regarde mes yeux, sonde mon âme et contemple les abysses. Oui, c'est bien moi et même en prenant ce fait en compte tu n'atteindras jamais le quart d'une once de l'honneur que j'ai pu posséder. Toute ma vie j'ai respecté un code et ce code était simple. Aime ta famille, honore la nature notre mère à tous et défends ton territoire. Et ou tout cela m'a t’il mené ? A ce moment précis sous les étoiles d'une terre que j'ai contribué à conquérir et à me faire mépriser par un loup quelconque. Qu'est ce que l'honneur face à l'amour d'une épouse ? Qu'est ce que l'honneur face au bonheur d'un petit ? Qu'est ce que l'honneur face à la paix dans le regard d'un frère ? Qu'est ce que l'honneur face à tant de choses infiniment plus importante pour une personne ayant une âme.
Du moins pour une personne en ayant eu une. J'ai perdu mon insouciance, mon innocence et ma lumière intérieure le jour ou j'ai vu ma meute se faire décimer par des bipèdes et des molosses au lever du jour. J'ai perdu la foi en mes congénères après le départ sans un mot de Palladium lorsqu'il était mon mentor. Tout ce que je voulais c'était un au-revoir de l’être qui m'avait tant appris. Mais, j'avais bien compris que je n'avais été qu'une quantité négligeable pour un loup que je regardais avec des yeux gonflés d'admiration. J'ai perdu mon idéalisme, mes espoirs de paix et une part de moi même lorsque j'ai perdu Arès, mon ennemi, mon meilleur ami, mon frère. J'ai perdu le goût de la vie et mon honneur lorsque mon seul et unique amour a perdu la sienne et que ma petite fille a elle aussi disparue. C'est au moment ou la phrase incisive et teintée de mépris sans borne atteint mes oreilles que quelque chose se brise en moi ou plutôt que quelque chose de brisé en moi se rappelle à mon souvenir. Tout d'un coup, je me rends compte que je suis las, usé et fatigué. Que j'ai passé les quatre premières années de ma vie à me battre. A me battre pour d'autres et jamais pour moi. Que j'avais gaspillé une bonne part du temps passé à endosser des responsabilités futiles alors que j'aurais du profiter de la moindre seconde en compagnie des miens. Enfouir la tète dans le pelage sombre et soyeux de ma compagne, inhaler son odeur et lui dire à chaque instant à quel point je l'aime. Prendre le temps de jouer avec mes petits et de les regarder grandir. Passer bien plus de temps avec mon grand frère qui n'avait jamais perdu l'espoir de me retrouver un jour quand bien même je le croyais pour ma part mort et enterré de puis bien longtemps. J'ai envie de rire et de pleurer à la fois lorsque je contemple ma vie défiler devant mes yeux dorés.
Je nage dans un océan d'erreurs et de regrets. Tout d'un coup, je me sens très proche du monstre hideux qu'était devenu le plus honorable et le plus idéaliste de tous les loups que j'ai jamais connu. Durant l'espace d'un instant je me demande clairement ce que je fiche ici. Je me demande ce que je fiche ici aussi loin de ma famille. Des dernières personnes capables de me rendre heureux et de combler le vide s'étant creusé dans mon poitrail. Je me demande ce que je fiche ici alors que je pourrais être ailleurs à tenter de reconstruire quelque chose avec les miens. Oui, je me demande et le pire c'est bel et bien que je ne trouve aucune réponse. Suis je ici pour prouver quelque chose à quelqu'un ? Non, je ne dois rien à personne. Suis je ici pour prouver quelque chose à mon fils ? Ridicule. Un fils qui a vu son père revenir agonisant d'un champ de bataille encore tapissé de sang, le corps couvert par des douzaines de morsures, griffures et de blessures en tout genre. Condamné à errer dans un monde n'ayant plus de saveur pour lui ou du moins encore moins qu'il n'en ai jamais eu. Voilà le triste sort du Châtiment. Un sort sûrement très similaire à celui de l'ancien frère de cœur s'étant rebaptisé ainsi. Ce qui pourrait sûrement me faire sourire si je n'étais pas terrifié par le poids de tout ce que je venais de constater. Mais, revenons à l'impudent pédant imbu de lui même se trouvant face à moi.
Violence, brutalité et sauvagerie coulent dans mes veines depuis que j'ai vu une balle perforer le crane de mon oncle à bout portant. Violence, brutalité et sauvagerie coulent dans mes veines depuis que j'ai vu des louveteaux de ma meute se faire rouler dessus par des monstres de fer. Violence, brutalité et sauvagerie coulent dans mes veines depuis que j'ai vu ma mère adoptive et alpha se faire déchiqueter par quatre molosses. Violence, brutalité et sauvagerie coulent dans mes veines depuis que j'ai vu impuissant Arès se faire broyer par sa propre alpha. Je m'élance donc soudain empli de rage vers le Navnik immaculé et fait étalage de ma puissance avant de subir sa contre attaque insidieuse. Quelque chose m’empêche de me jeter dans le combat. Avant, je ne me battais que pour une raison précise. Raison qui devait trouver grâce à mes yeux pour justifier un déchaînement de violence. Mais, çà c'était avant. Pourtant, le pourquoi du comment se fraie un chemin dans mon esprit. N'ai je que cela à foutre ? Jusqu'au moment ou je bascule sur le sol et sens ses crocs passer près de mon visage, son souffle nauséeux sur mon visage et ses griffes enfoncés profondément dans ma chair. La douleur me libère. A une autre époque, une époque ou j'étais complètement paumé je recherchais quelque chose à travers elle. Je faisais exprès de frôler la mort pour ressentir une décharge d'adrénaline qui me permettait de revoir dans un songe éveillé tous les êtres chers que j'avais perdu. Cela s'était brusquement terminé lorsque j'avais rencontré ma compagne sur les terres Sekmets. Comme si je n'avais plus eu besoin de cette drogue artificielle pour me maintenir en vie puisque j'avais trouvé ce qu'il me manquait. Mais la gardienne de mon équilibre émotionnel disparue qu'en est il ? Voyons voir, si je peux encore le vivre. Bloqué sous le corps du blanc, j'encaisse ses assauts en silence et me tortille pour que ses griffes fassent plus de dommage. Le sang se met à couler et la douleur augmente rapidement.
Et l'espace d'un instant je la vois face à moi, resplendissante, souriante, taquine et heureuse. Malheureusement, mon plus précieux trésor disparaît quelques secondes plus tard et la réalité me rattrape. Je t'ai aimé, je t'aime et je t'aimerais O toi Elerinna, reine de mon cœur même si je dois faire de ma vie un enfer pour te revoir à chaque instant. Je suis néanmoins brusquement ramené à la réalité lorsque les crocs du guerrier me frôle de peu. Un feu glacial s'allume en moi et une haine insondable l'accompagne tandis que je détaille le loup blanc. Pourquoi ma compagne et ma fille m'ont été implacablement arrachées tandis qu'une pourriture pareille respire encore ? Il n'y a décidément aucune justice en ce monde. Tant pis, je serais la justice. Je me tortille de sorte à attirer sa prise plus près de moi et rue pour que sa patte glisse à quelques centimètres de ma gueule hérissée de crocs. J' happe sa patte avant et serre mes crocs autour de toutes mes forces avant de tirer dessus d'un coup sec pour le déséquilibrer. Puis, je me laisse rouler sur le coté pour m'éloigner rapidement. Je n'attends pas une seconde de plus pour bondir sur mes pattes et m'élancer tandis que le blanc se relève. Un bond élégant me propulse derrière lui et je plonge mes crocs dans sa gorge avant de lui balayer les pattes avant pour le déséquilibrer.
Pas un grondement ne sort de mes entrailles, je m’exécute avec la froideur d'un animal à sang froid. Mes crocs quittent sa gorge pour aller se planter derrière sa tète. Je la fait taper contre le sol brusquement avant de la maintenir au sol de tout mon poids comme si je voulais l'étouffer. Ses ruades dans tout les sens pour se libérer me secoue durement alors j'enfonce profondément mes pattes dans la terre pour m'y ancrer. Durant une poignée de secondes, j'ai l'impression de flotter au dessus de mon corps et de contempler la scène d'un œil étranger avant de retirer mes crocs de sa tète et de m'éloigner d'un pas tranquille. Puis, je me prépare à continuer le combat tout en observant le loup reprendre son souffle. Puissent les jeux durer. La nuit risque d'être longue.
Invité
Invité
En savoir plus
Dim 4 Sep - 20:28
I remember you, coward
F: 85 - A: 62 - E: 59
Pas le temps de le dominer, pas le temps de réfléchir à une nouvelle offensive. Ma patte avant s'embarque et m'emmène avec elle dans une chute violente. Mon dos s'écrase sur le sol et ma voix accompagne le choc d'un grognement plaintif. Je roule sur moi-même et me relève, mais pas le temps de reprendre mes esprits que l'animal se jette sur moi. Je me débats de toutes mes forces, envoie dans son poitrail sanguinolant des coups de griffes brutaux. Ma sauvagerie tente de s'éveiller, de le dépecer, mais ses crocs plus expérimentés m'attrapent à la gorge et ses capacités supérieures lui permettent de me jeter au sol une seconde fois. Dure humiliation pour un guerrier aussi fier que je le suis. Je me retrouve flanqué face contre terre, des crocs douloureux plongés dans ma nuque alors que mes pattes griffent le sol avec rage. Je gronde toujours plus fort, toujours plus longtemps, laissant échapper des grognements nerveux lui faisant comprendre qu'il a clairement le dessus. Pourtant lorsqu'il relâche sa prise, je suis le premier debout. Bondissant furieusement sur mes quatre pattes, je m'élance sur lui sans plus attendre, le souffle encore court, les babines pleines du sang de ma propre langue. Je bondis en avant, m'écrase au sol juste devant lui et saute une seconde fois, la tête entre les antérieures, pour le percuter avec tout le poids de mes épaules. J'écrase son poitrail sous ma masse, me redresse et fonds sur lui pour l'écraser et le dominer. Je plonge mes crocs dans sa gueule avec une force colossale, cherche le sang et l'odeur de la crainte, qui se refuse encore à venir. Je refuse de me soumettre, plongeant mes griffes dans son encolure pour la lui labourer avec une fureur digne des plus sauvages de mes ancêtres.
Nous sommes bien loin du combat d’entraînement ou du combat amical que l'on attendrait de deux loups d'une même meute. Ici en cette nuit sombre de fin d'été, c'est la violence la plus sauvage et sanglante qui se déchaîne sous les cieux ténébreux. Je ne veux pas me retenir en ces lieux. Faire souffrir le loup blanc m'apporte un plaisir bien réel et je ne m'en cache nullement. Le sang coule, les muscles se contractent et les grondements brisent la quiétude que procure habituellement ce moment de la journée. Ce moment durant lequel tous se ressourcent dans un sommeil réparateur. Nous nous battons parce que notre antagonisme est puissant et que jamais nous ne nous apprécierons. Mais, surtout parce que nous aimons cela. Cette violence sourde et implacable est une part de nous. Ces deux parts se rejoignent dans un unique moment d'harmonie lorsque nos corps s'entrechoquent avec brutalité, que nos crocs nous blessent et que nos griffes chantent de leur sombres mélodies. Je confesse qu'en cette soirée durant laquelle les émotions aussi brutales et désordonnées que celles qui soulèvent mon poitrail se déchaînent, je n'aurais pu rêve meilleur adversaire. La contre attaque furieuse de l'immaculé me le prouve. Il s'élance à toute allure mais feinte pour mieux me percuter. Je le regarde s'acharner dans un effort sauvage contre ma personne, tentant de m'écraser sous son poids quand bien même je dois être un peu plus lourd que lui puis esquisse un sourire mauvais lorsque ses griffes viennent tracer un sillon sanglant dans mon encolure. Oui, Daren est un puissant guerrier, indomptable et sauvage. Oui, il est très bon seulement il est encore éloigné de mon propre niveau et cela il refuse de le comprendre écrasé par un orgueil aussi grand que la pourriture dans le cœur d'un Sekmet ou la folie dans celui de mon ancien ami.
Avant de vouloir me dominer, il devrait d'abord essayé de m'égaler. Je n’apprécierais jamais ce loup et espère bien que cela sera réciproque mais je ne peux nier qu'il est prometteur. Avec un peu de discipline... Qui sait. Seulement, je le préfère ainsi en berseker sauvage, gladiateur avide de gloire car c'est ainsi qu'il m'amuse et me divertis. Je lui envoie un coup de tète pour le forcer à me lâcher mais le fou furieux reste fermement accroché alors je roule sur moi même un coup à droite, un autre à gauche avant de planter les griffes de mes pattes arrières dans sa carcasse et de pousser violemment de mes pattes arrières tout en ruant. Le blanc est enfin éjecté de ma personne et cette fois je suis le premier à bondir sur mes pattes. Je m'élance alors qu'il est en train de se relever et me jette dans ses pattes dans une roulade improvisée pour qu'il retombe. Nous roulons sur quelques mètres mais j'enfonce mes pattes pour stopper notre course et me retrouver au dessus, pour qu'il soit bloqué sous ma masse. Puis, je lui décoche un coup de tète dans la mâchoire avant de plonger mes crocs dans sa gorge tandis que les griffes de mes pattes arrières labourent son ventre et ses flancs. Je savoure à sa juste valeur la vue du blanc se débattant sous mon emprise tandis que le sang de nos blessures respectives s’entremêle sur la terre meuble sans cesser mes assauts.
Quelques secondes d'un combat sanglant et me voilà sous la masse puissante du mâle sombre. Dans un grondement sinistre, je me débats sous en emprise douloureuse et alors que mes flancs se déchirent doucement sous ses griffes acérées, je balance mes crocs dans tous les sens pour essayer de capturer une partie de sa tête. Ses mâchoires plongées dans ma gorge m'empêchent une majorité de mouvements et je me retrouve bloqué de longues secondes avant d'apercevoir enfin une échappatoire, que je prends sans davantage réfléchir en balançant mes postérieures sous son abdomen en glissant mes cuisses sous ses pattes pour mieux le percuter avec toute la violence des miennes. Toujours fermement ancré dans ma gorge, il n'est désormais plus au-dessus de moi et je roule sur moi-même malgré les douleurs fulgurantes qui assaillent mes membres pour me redresser au-dessus de lui. Je passe une antérieure entre ses mâchoires et ma gorge, enfonce ma patte entre ses crocs et force brutalement pour enfoncer mes griffes au fond de sa gueule, l'obligeant à lâcher avant de m'éloigner dans un bond fantastique pour reprendre mes distances. Reprenant mon souffle, je le fixe d'un air défiant et furieux, me concentrant déjà pour ma prochaine offensive. Avant de lui laisser le temps de se remettre de la surprise, je fonds sur lui, bondis par-dessus et atterris de tout mon poids sur son dos dans lequel je plante fermement mes crocs en laissant presque pendre le reste de mon corps sur son flanc droit. Mes postérieures poussent violemment sur le sol pour le renverser, et je veille à garder mes crocs plantés autour de sa colonne vertébrale en espérant le maintenir fermement immobilisé sous ma masse.
Je m'acharne encore et encore sur le corps immaculé du guerrier, son pelage se teinte d'écarlate. La situation ne semble pas lui plaire puisqu'il se rue dans tout les sens sous ma masse pour échapper à mon emprise sur sa personne. Mes crocs restent fermement ancrés dans sa gorge comme si je ne parvenais pas à me détourner du goût de son sang tandis que mes griffes continuent de creuser des sillons sanglants sur ses flancs. Motifs guerriers tracés avec méthode et fureur. Le loup blanc se met à se débattre encore plus brutalement sous mon corps. Je tiens bon et resserre mon emprise sur lui pour qu'il reste immobilisé sous ma masse corporelle mais le guerrier se débat avec l'ardeur d'un prédateur acculé vers une mort prochaine. Ses crocs claquent de nombreuses fois près de mon museau mais se révèlent toujours trop courts. Je pourrais laisser un rictus moqueur étirer mes traits mais je reste fermement concentré sur mon adversaire qui semble s’arrêter de me secouer dans tout les sens comme s'il venait de découvrir la recette miraculeuse pour se libérer.
Je sais que cela n'est pas bon signe car cette brusque accalmie signifie qu'il prépare un mauvais coup. Enfin, bon pour lui mais mauvais pour moi et je me félicite de ne pas avoir cédé aux sirènes de l'auto satisfaction trop rapidement et d'avoir maintenu ma concentration. Je ne comprends qu'au dernier moment mais il est déjà trop tard et je suis éjecté de mon vis à vis avec violence lorsque ce dernier balaie mes pattes de ses pattes arrières et me poussent puissamment de ses pattes avant. Il s'est dégagé de mon emprise mais je ne lâche pas son cou pour autant. Je ne repartirais pas sans t'avoir arraché une partie de celui ci.
Sois prudent le berseker, ta jugulaire ne se trouve pas loin. Mais, ce dernier parvient à se libérer de ma dernière entrave en mordant ma patte et griffant ma gorge. Je roule sur moi même sur le coté avant de bondir sur mes pattes. Mais, je n'ai pas le temps de repartir à l’offensive que le blanc est déjà sur moi. Il bondit au dessus de moi et atterris lourdement sur mon dos. Je m’affaisse légèrement sous l'impact avant de me relever et de laisser un grondement sourd émaner du tréfonds de mon être, faisant vibrer mon corps. Les crocs du blanc s'enfoncent dans mon dos. Je sens une partie de son corps pendouiller sur mon flanc droit et réfléchis rapidement. Il apparaît évident qu'il souhaite me faire tomber. Et il est malheureusement bien accroché. Je pourrais ruer pour l'éjecter ou me laisser tomber en arrière comme d'habitude j'ai envie de dire mais je préfère la jouer autrement pour une fois. Je me laisse brusquement tomber comme si ses tentatives avaient portés leurs fruits. Je m'effondre en faisant bien attention à retomber sur le blanc. Ce dernier garde pourtant ses crocs accrochés alors je me relève en tirant dans la puissance de mes pattes puis me mets à ruer dans tous les sens. Je n'ai visiblement pas le choix. Je rue brutalement dans toutes les directions avant de me dresser sur mes pattes arrières à la force de mes pattes.
La masse du blanc est telle que je chancelle mais je parviens à me dresser avant de me laisser tomber le plus lourdement possible sur mon adversaire qui me lâche sous le choc de l'impact. Je roule un peu plus loin. Satisfait de cette libération avant de bondir sur le loup qui tente de se relever. Mes griffes labourent son ventre avant de le quitter tandis que je claque des crocs devant son museau. Je lui lance : Alors, tu en as eu pour ton argent ou on continue ?
Une voix sourde me parvient aux oreilles mais la fureur me rend sourd e t peut-être le début de l'épuisement aussi. Je lui lance un regard défiant et mauvais, avant de me relever d'un bond pour lui mordre sauvagement le museau. Finir si vite ? Pourquoi mettre fin aux meilleurs choses ? Je m'élance, le frappe avec toute la violence de mes pattes et le bouscule sans le ménager. Je fonce entre les arbres dans une course effrénée, bien décidé à l'obliger de me suivre. Je bondis en avant, plaque ma queue entre mes pattes pour lui empêcher toute prise alors qu'il court derrière moi comme un forcené. Je vire à gauche dans un virage en aiguille, passe autour d'un arbre et lui percute l'arrière-train brutalement avant de repartir en courant tandis que le mâle cherche son équilibre. Je vire à droite sur un angle droit, m'élance dans cette direction sans plus chercher où se cache le mâle sombre. J'entends encore ses galopades furieuses qui se mêlent aux miennes. Je propulse mon corps en frappant violemment le sol de mes postérieures et me projette sur un promontoire de fortune d'où j'attends mon adversaire de pattes fermes. Alors, je me jette en avant quand il passe juste devant moi, et l'écrase de tout mon poids en l'envoyant rouler au sol. Je peine moi-même à reprendre mon équilibre mais mes pattes sont plus sûres que je ne le suis. Je me redresse, lui fais face, et fonds sur lui dans un grondement furieux. Je ne parviens simplement pas à mettre fin à l'échange, la frustration de la défaite et le désir de progresser sont trop grands. Je plonge mes mâchoires grandes ouvertes dans la peau épaisse de son épaule et je tire de toutes mes forces, resserrant mes crocs à chaque mouvement du mâle sombre pour tenter de le dissuader d'une quelconque libération. Je le tiens. J'ignore pour combien de temps, mais je le tiens.
Le loup blanc ne me répond pas. Du moins s'il le fait à travers ses grognements agressifs et rageurs, sa réponse ne peut être interprétée que d'une seule et unique manière que je traduirais par va crever, je n'abandonnerais jamais. Une petite bordée d'insultes aurait pu agrémenter ce propos fort éloquent . Mais nous passerons outre car ce n'est qu'un détail insignifiant et si les grognements étaient en soi fort explicites tandis que le loup blanc se contorsionnait et remuait dans tous les sens pour se défaire une nouvelle fois de mon emprise, le regard aussi mauvais que défiant qu'il me lance achève de me faire comprendre son intention sauvage. Combattre jusqu'à qu'il soit mort, épuisé ou blessé trop grièvement pour pouvoir continuer. Bien, alors donnons lui ce qu'il souhaite. Un sourire tout aussi mauvais que le sien étire lentement mes babines. Promesse de sang versé et de souffrances âpres et brutales. Nous pouvons continuer comme cela toute la nuit si c'est ce qu'il souhaite seulement je m'assurerais bien que ce soit lui qui se retrouve en plus mauvais état au lever du jour. Le guerrier s'élance et me frappe de ses pattes avant avec toute la puissance qu'il peut puiser en lui malgré sa fatigue manifeste et je dois reconnaître que je ressens le choc dans ma carcasse ténébreuse. Je chancelle un moment sur mes pattes mais parviens malgré tout à ne pas chuter sur le sol herbeux de la colline en maintenant fermement mes appuis et mes griffes enfoncées dans le sol. Puis constatant que je n'ai pas chuté, le blanc s'élance vers une petite portion d'arbre. Je me précipite à sa suite bien décidé à le clouer sur place pour laisser libre cours à ma fureur. J'esquive les branches basses avance aisance et slalome entre les troncs tandis que la silhouette immaculée se rapproche un peu plus à chaque seconde. Allons bon, Daren je croyais que tu étais un guerrier féroce et sans peur qui n'avait aucune difficulté à tout donner face à un adversaire supérieur. Un sourire moqueur se peint sur mon visage lorsque je comprends bien vite qu'il tente d'une part de m'épuiser et d'autre part de m'attirer dans un piège. Un rire sinistre s'échappe de mes babines tandis que je double la cadence et bondis par dessus un obstacle avant d’atterrir lourdement derrière un tronc. Tu veux jouer Daren. Alors jouons. Je me doute bien que tu me donnes l'illusion d’être le traqueur et toi la proie alors que tu prépares un sale coup. Un coup bas qui te fait remonter de quelques millimètres dans mon estime. Je parviens presque à sa hauteur au moment ou le blanc bifurque brutalement et vire sur lui même autour d'un arbre pour venir me percuter violemment. Je vacille sur mes pattes et tombe sur le flanc. Mais le guerrier ne profite pas de son avantage et s'enfuit une nouvelle fois. Je bondis sur mes pattes et m'élance à sa poursuite aussi sec. Je fais bien attention de foncer à toute allure à travers les lieux nous servant d'arène grandeur nature. Vous comprendrez pourquoi plus tard. Je suis la piste du loup en traquant son odeur tout en veillant à filer à toute vitesse. Lorsque j'émerge au détour d'un sentier, le loup blanc bondit avant que je n'ai pu le repérer et s'écrase durement sur mon dos. Dire que si j'avais poussé sur mes pattes un peu plus, il aurait lamentablement foiré et se serait écrasé ou si j'avais levé la gueule en arrivant j'aurais pu tenté de bondir simultanément à son bond et le percuter en plein vol. Fait chier. Çà m'apprendra à être trop confiant. Je m'écrase au sol sous son poids et l'envoie rouler plus loin dans ma chute. Le temps que je me remette du choc, le blanc est déjà debout et fond sur moi. Je bondis sur mes pattes au moment ou ses crocs s'enfoncent durement dans mon épaule. Il tire et cela m'arrache un soupir de douleur. Alors, je le tire vers moi en me laissant tomber malgré la douleur lancinante de mon épaule et de ses crocs toujours fermement accrochés. La chute dans laquelle je l’entraîne ne parvient pas à me libérer de son emprise mais a au moins le mérite de le rapprocher de ma propre gueule. Mes propres crocs se plantent dans sa gueule elle même enfoncée dans mon épaule. Mes crocs happent une zone allant de sa gueule ouverte à son museau et je secoue férocement pour le forcer à me lâcher. Ne me force pas à te défigurer.
Il me semble que notre combat dure depuis des heures, et s'éternise affreusement. Je pourrais croire que je vais finir par mourir entre ses crocs tant la force de ses coups est puissante, mais je ne peux me résoudre à laisser tomber. Je reste fermement accroché à ma prise, serrant les dents malgré la douleur violente qui s'abat brutalement sur mes mâchoires. Les pattes emmêlées dans les siennes, pendant plusieurs secondes mon corps est pris par les douleurs les plus atroces de ce monde. J'ai l'impression de me faire écarteler et en même temps d'être pris dans un étau si puissant que je crois voir la Mort se profiler. Mais si j'aimerais le lâcher, si mes crocs tentent de se dégager pendant un moment dans un mélange de grondements et de gémissements plaintifs, je suis bloqué par mes pattes qui restent sous sa masse et qui m'empêchent de reculer ma tête. Finalement je parviens à me dégager dans un grondement furieux et féroce, me laissant violemment tomber à terre pour y reprendre mon souffle comme je peux. Je me redresse difficilement, tremblant des quatre membres, et m'élance sur mon adversaire que je percute de toute ma force. Pourtant rien ne se passe, il ne s'ébranle même pas et je lis le sourire sur ses babines avant que ses crocs ne viennent lacérer ma chair une nouvelle fois. Il semblerait qu'encore une fois, je vienne de rencontrer plus fort que moi. Je gronde, me retourne sur moi-même et lui flanque un coup de patte. Pour moi d'une violence inouïe comparé à l'épuisement de mon corps, pour lui pas plus dévastateur que l'impact d'un insecte. Bientôt je cligne des yeux pour tenter de rester concentré mais la peine est de plus en plus grande à rester les yeux rivés à lui. Je comprends que la fin du combat est arrivé, et je reste là, debout comme un idiot, lui faisant face sans être capable d'esquisser le moindre mouvement d'offensive ou de fuite. Juste a bout de forces.