Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
J'avais retardé l'échéance le plus longtemps possible depuis mon retour de ma chasse journalière. Ma blessure n'était certes pas très douloureuse mais chaque petite blessure pouvait devenir une grosse infection. Du moins c'était ce que Daante m'avait dit un jour sur la route durant notre exil. Enfin pour être un brin plus précis, il conviendrait de dire mon exil qui était devenu le sien. Comme cela se devait d’être le cas. Pour toujours et à jamais depuis que nous sommes gamins. Enfin, tout cela pour dire qu’appréhendant de me trouver en présence de la personne qui me troublait tant depuis mon retour dans un espace relativement restreint, je m'étais comporté stupidement. Comme un louveteau boudeur c'était bien le cas de le dire. Et cela ne faisait qu’accroître mon exaspération déjà bien élevée. Exaspéré de m’être blessé comme un débutant lors d'une chasse routinière. Exaspéré de ne pas pouvoir m’empêcher de ressentir ce que je ressens. Je sais bien que mettre toute une vie à faire son deuil d'un amour est peut être excessif néanmoins le fait que je sois attiré par une autre louve à peine quelques mois après la disparition de ma compagne me fait penser que je suis un bel enfoiré pour le dire poliment. Je suis partagé entre ce que me dit ma raison et ce que me signale les sentiments dans mon poitrail. Les deux s'opposent dans un duel intérieur tout sauf beau à voir. Voilà ce qui s'appelle de la torture. J'aurais préféré saigner et souffrir sur un champ de bataille plutôt que de subir cela. La culpabilité dévorante m'habitant me pourrissait littéralement la vie. Après tout ce n'était pas vraiment de ma faute si j'étais attiré par la louve que j'allais justement voir pour me faire rafistoler la patte.
Ce genre de chose est inconscient ou subconscient non ? Je ne l'ai pas choisi. Cela m'est tombé dessus sans crier gare. Si, je vous assure je marchais tranquillement sur les terres de la meute lorsque je l'avais aperçu puis reconnu. Rien de bien extraordinaire jusque là je vous l'accorde. C'est ce qu'il s'était passé ensuite qui m'ennuyait. Le plus ennuyant était bien de ne rien maîtriser. Moi qui attachais une sincère importance au contrôle et à la maîtrise de soi. Voyez, je nage dans l'exaspération depuis un certain temps déjà. Je suppose qu'un peu plus ou un peu moins d'exaspération n'y changera plus grand chose désormais. Comprenez moi, j'ai bien plus qu'aimé Elerinna. Je l'ai littéralement adoré de notre première rencontre à sa mort. Elle était une part de mon oxygène et sa disparition m'a dévasté. Alors, succomber au charme d'une autre louve me paraît indigne de ce que l'on a vécu ensemble. Comme si ces sentiments naissants souillaient le souvenir chérie de ma défunte compagne. En même temps difficile de ne pas penser une telle chose lorsque dans mes rêves ce n'était plus le visage de la douce louve noire qui hantait mes nuits mais celui de la jeune guérisseuse et bras droit de la meute. Z'avez remarquer que j'évitais soigneusement de nommer Anya comme si cela allait me permettre de faire abstraction de mes émotions lorsque je la croisais au détour d'un chemin ou que je sentais son effluve en arpentant le territoire. Comme si ne pas la désigner par son nom mais seulement comme une simple louve de la meute allait m'aider à passer outre et à vaincre ce qui ne peut pas être vaincu.
Tss, j'ai envie de me coller des claques ou de me jeter sous un monstre de fer lorsque l'envie de me rouler dans son odeur ou d'enfouir ma tète dans son pelage immaculé me prend. C'est ridicule et pathétique. Non, c'est ridiculement pathétique. Mais, je n'y peux rien. S'il y avait un bouton on/off pour ce genre de chose, cela se saurait. Et cela serait fichtrement pratique croyez moi. Oui, bon on a compris que je n'assumais pas mon attirance pour Anya. Il y a encore quelques mois, je la voyais comme une jeune louve talentueuse et une gradé compétente, suffisamment talentueuse pour exercer de front deux postes très importants pour la meute. Elle n'était encore qu'une louvette lorsque j'avais intégré les chasseurs Sekmets lors de mon arrivée sur ces terres. Elle en avait parcouru du chemin depuis et n'avait décidément plus rien d'une louvette sans défense. Et maintenant, maintenant... Bref, je me dirige vers la tanière d' Anya en traînant les pattes comme si je me dirigeais à l'abattoir. Ce qui serait proprement comique si c'était un autre loup de la meute qui se trouvait à ma place. Pour ma part, je vous avouerais que j'ai envie de tout sauf de me fendre la poire.
Ma patte commence à me lancer mais la douleur reste supportable. J'avance à une allure relativement faible jusqu'à la dune de sable avant de me laisser guider par l'effluve de la guérisseuse. A l'exaspération de l'appréhension de ce face à face venait s'ajouter une pointe d'anxiété. Et cette fois plus qu'une bonne paire de baffe, je voulais carrément me jeter d'une falaise. Car, l'image du vétéran endurci que j'étais terrifié à l'idée du moindre petit contact avec la fille de la défunte fondatrice de la meute avait quelque chose de profondément risible. Or, j'imagine que je peux inspirer bien des choses aux gens mais être un sujet de drôlerie ne m'enchante guère. Alors, je secoue la tète de droite à gauche comme pour chasser ces pensées à la fois agréables et désagréables et approche de la tanière d'un pas tranquille. J'ai survécu à bien des batailles. Je survivrais bien à quelques minutes avec Anya. J'atteins finalement l'entrée du bunker assez imposant dans lequel Anya avait élu domicile. Je contemple le bâtiment ancien mais solide d'un œil hagard d'animal traqué comme si rentrer la dedans était un allé simple pour l'enfer. Je me dis l'espace de quelques secondes qu'il y a sûrement un autre guérisseur dans la meute. Avant de jeter un coup d’œil vers ma patte blessée qui elle en a sûrement ras le bol de se faire trimballer à droite et à gauche alors qu'elle a besoin de soin. Je m'avance jusqu'au pas de la porte et attends avant d’appeler pour prévenir mais seul le silence me répond. Mais, avant que je ne m’apprête à faire demi tour. Anya apparaît à coté de moi ce qui me fait sursauter. Depuis quand quelqu'un arrive à me surprendre ? Hein. Je la contemple d'un air brûlant avant de détourner le regard gêné et de lui dire : Bonjour Anya, je me suis blessé à la chasse. Un collet des Hellhounds.
– Réduit la gravité des Blessures reçues
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BONUS CHASSE (Trait de faction)
– 2 proies au lieu d'une seule lors d'un 18 au dé
– 1 Lancer de dé de chasse supplémentaire
– +3 aux résultats du dé de chasse
Compétence d'élite :
Mer 10 Aoû - 23:42
Ebène & Anya
"You believe that to defeat an enemy who will stop at nothing, you must stop at nothing. How's that different than "blood must have blood" ?"
J'ai toujours vu Ebène comme un exemple à suivre quand j'étais petite. Il a d'abord été un bon chasseur Sekmet puis est passé du côté des grands en devenant Navnik. Rapidement, il est devenu bras-droit. Avec lui, il a amené sa parfaite petite famille avec sa louve et sa fille Nyssa. Elle est née presque en même temps que mes petits frères Zéphyr et Zrael. Il avait une sorte de vie parfaite avec une famille parfaite alors que je ne vivais que dans l'ombre de ma mère à ce moment là. Maintenant, tout a changé et je suis désolée pour lui. Elerinna est morte, Nyssa a disparu, il a tout abandonné et est parti en exil ... Je le comprends. Je n'ai pas non plus fait une fête à la mort de chacun des membres de ma famille. Je sais ce que ça fait quand on perd un être cher.
Aujourd'hui il est revenue et j'en suis très heureuse. Même si je me sens mal car je suis en quelques sortes celle qui lui a "piqué sa place", je suis fière de l'accueillir dans ma tanière (si on en oublie qu'il vient à cause d'une blessure). « Bonjour Anya, je me suis blessé à la chasse. Un collet des Hellhounds. » Je grimace. Il n'est pas le premier à venir avec ce genre de blessure et je vais sûrement devoir rester à la tanière plus souvent. Les blessés affluent à cause des Hellhound, on ne peut pas se permettre de voir une seule plaie s'infecter. Regardant qu'il n'y ai pas d'autres patients dehors, je ferme la marche et invite Ebène à rentrer dans mon bunker aménagé. Le rez de chaussée est désormais complètement vide pour accueillir un maximum de loups. La seule chose qu'on ne peut enlever sont les grains de sables, mais on s'y fait. Si on oublie au combien ils peuvent être exaspérants à rentrer dans les coussinets, c'en est presque agréable. Je laisse Ebène découvrir les lieux pendant que je vais chercher ce dont j'ai besoin à l'étage. Les plantes sont déjà toutes choisies, je n'ai pas besoin de réfléchir. L'habitude malheureusement.
Je redescends avec une lavande et une gousse d'ail dans la gueule. Les posant sur le sol, je commence à ma préparer. « Beaucoup de loups viennent me voir à cause de collets, les Hellhound ont dû en poser des centaines dans les alentours avant de partir ... » Je commence alors à faire parler la magie des plantes. Pour que l'ail évite l'infection de la plaie à la patte d'Ebène, je dois la mâcher et supporter son horrible goût de longues secondes puis l'étaler. J'ai pris le coup de patte et arrive à mettre toute l'ail sur la plaie et non ailleurs, comme j'avais l'habitude de le faire étant apprentie. Je me dépêche d'écrase la lavande pour en récupérer les grains et l'étaler sur la mixture encore gluante de l'ail. La lavande permettra à la plaie de cicatriser plus vite et à Ebène d'être sur patte plus tôt. « Cela fait plaisir de te revoir parmi nous Bras-droit. »
La grimace sur le visage d'Anya me prouve que la jeune louve a réellement découvert sa vocation en devenant guérisseuse. Car pour ressentir l'empathie nécessaire à une telle fonction, il fallait nécessairement l'avoir en soi. Par opposition à Daante qui lui l'était devenu pour des raisons personnelles n'ayant rien à voir avec le désir irrépressible d'ôter la souffrance du monde. Mon frère ainé voulait se racheter pour des actions sanglantes et le destin avait jugé bon de placer un vieux guérisseur solitaire sur sa route. Mais revenons en à nos moutons ou plutôt à ma patte blessée, à mes sentiments naissants aussi incontrôlables qu'exaspérants pour ma supérieur hiérarchique et à l'épreuve que j'allais donc vivre dans les minutes à venir. Est ce que vous avez déjà ressenti la sensation paradoxalement étonnante de trouver la présence d'une personne aussi délicieuse et agréable que désagréable et gênante ? Parce que c'était exactement mon cas en cet instant précis. Une partie de mon être ne demandait qu'à se laisser aller dans la joie procurée par la proximité de la guérisseuse tandis qu'une autre la rejetait avec vigueur. Mais, ce n'était pas des souvenirs de mon aimée décédée dont j'étais prisonnier. De ma prison nul ne s'échappe. Car de cette prison de l'esprit je suis à la fois le prisonnier et le geôlier.
Je fais bien attention de ne pas laisser mon regard se fixer trop longtemps sur Anya sans trop savoir pourquoi. J'ai l'impression d'être Paris devant Hélène réduit à la plus pathétique des impuissances par un élan du cœur aussi irrépressible qu'exaspérant. Le fait que je n'avais pas ressenti un tel sentiment depuis très longtemps n'arrangeait surement rien. Pourtant, j'étais loin d'être condamné à me comporter comme un jeune loup découvrant tout d'un coup à quel point les louves étaient bien plus intéressantes que ce qu'il imaginait. Car, le calme et la froideur étaient des outils aux vertus insoupçonnables dans des situations insoupçonnées. Anya vérifia qu'il n'y avait pas d'autres blessés avant de m'inviter à entrer. Je m'exécute après avoir inspiré une grande goulée d'air malheureusement tout sauf frais et m'installe au rez de chaussée là ou la guérisseuse m'indiqua de le faire. Mu par une curiosité non feinte, je laisse mon regard dériver de long en large et en travers du bunker. L'endroit m'a l'air douillet et bien abrité. La jeune louve doit être bien ici malgré ce sable s'incrustant dans les coussinets. Je me surprends à penser que je pourrais être bien ici moi aussi avant de secouer la tète pour retrouver ma lucidité.
Anya finit par descendre avec ce dont elle a besoin pour soigner ma blessure. Je m'assois face à elle et regarde les plantes qu'elle vient de déposer sur le sable. J'essaie de retrouver leurs noms. En effet, mon frère avait tenté de m'enseigner quelques noms de substances médicales durant l'exil mais je n'y parviens pas. En même temps, ma concentration laisse à désirer en certaines circonstances. Je lui réponds : Oui, il semblerait que les hommes aiment à se rappeler à notre bon souvenir. Nous rappeler à quel point ils peuvent nous faire mal même sans être là. Mais, ceux là sont partis et c'est là l'essentiel. Je regarde la louve blanche préparer la mixture visiblement désagréable d'un œil curieux. J'ai toujours été intrigué par tout ce que je ne connaissais pas, l'art de la guérison notamment. Une fois la mixture étalée sur ma patte, je laisse un soupir de soulagement s'échapper de mes babines avant de lui répondre : Cela fait plaisir de te revoir Anya et d'être de retour au bercail. Ne m'appelle pas comme ca. Un sourire étire lentement mes babines. C'est ton poste maitenant et tu le mérites amplement. Je n'aurais pu choisir meilleur successeur. Comment vont tes petits ?
– Réduit la gravité des Blessures reçues
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BONUS CHASSE (Trait de faction)
– 2 proies au lieu d'une seule lors d'un 18 au dé
– 1 Lancer de dé de chasse supplémentaire
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Compétence d'élite :
Dim 2 Oct - 20:20
Ebène & Anya
"You believe that to defeat an enemy who will stop at nothing, you must stop at nothing. How's that different than "blood must have blood" ?"
Ebène est un bon loup. Maintenant qu'il est de retour, je me sens mal d'avoir pris sa place. Il la méritait amplement, sûrement bien plus que moi. On ne peut pas dire que d'être la fille de la fondatrice n'a pas aidé à mes augmentations rapides de rang. Gentil et bienveillant, il me demande comment vont mes petits. Mes magnifiques petits ... Ils se portent bien malgré tous les événements dramatiques. Ahanu veut devenir guérisseur comme moi. Ça ne m'étonne pas, il a toujours été bien plus calme et attentif que sa soeur. Il est fait pour aider les autres, pas pour les combattre. Au contraire Miuna a un caractère tout opposé et sacrément trempé. Elle sera une valeureuse guerrière comme l'était son père avant de devenir Alpha. Elle aussi deviendra peut être Alpha un jour, qui sait. Elle serait très douée pour ça. Malgré ses grands airs elle reste à l'écoute de ses amis. Et quand on est Alpha, toute la meute est notre amie. Normalement.
« Ils vont bien tous les deux. Ils ont chacun choisit leur voie et je pense que c'est la bonne. Ils seront heureux. »
Je regarde le loup dans les yeux. Nous n'avions jamais eu aucune occasion de nous parler face à face auparavant. Je regrette, le temps passe si vite. J'essayerai d'être plus proche des autres. Il n'est pas encore trop tard pour moi, je suis jeune, j'ai encore le temps de découvrir ce monde mourant.
« Tu es soigné Ebène. Prend garde à toi à l'avenir. »
On peut clôturer sur ta réponse ou clôturer immédiatement, à toi de voir !
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Mar 4 Oct - 16:28
Jauges:
105-105-105
Ice nation can burn inside
ft. Anya
Des mots pensées en italique dialogue en gras
"L'écartèlement est un supplice utilisé pour donner la mort par la séparation simultanée des quatre membres du tronc du corps humain. Autrefois supplice infligé aux condamnés pour crimes de lèse majesté en particulier aux régicides et qui consistait à faire tirer leurs membres par des chevaux. Action d’être écartelé, tiraillé. Son résultat : écartèlement entre le bien et le mal."
La louve me soigne avec application et douceur et j'attends patiemment en silence pour ne pas la déranger durant sa besogne médicinale. Emarok s'est révélé être un très bon mentor mais comment aurait il pu en être autrement, l'ancien Esobek était le meilleur guérisseur que je connaisse. N'en déplaise à mon frangin. De toute manière, je sais pertinemment que Daante est parfois lassé par la fonction de guérisseur mais qu'il ne l'abandonnera jamais en raison de ce qu'il considère comme une promesse au vieux solitaire qui lui a transmis son art. Voilà bien la preuve que dans la vie, on ne fait pas toujours ce que l'on veut. Qu'est que je voudrais moi ? Et bien là tout de suite, je voudrais combler la faible distance qui me sépare de la louve blanche. Enfouir mon museau dans le creux délicat de son cou et humer son effluve désirable. Me presser contre son flanc et savourer la chaleur de son être. Voilà ce que je voudrais en cet instant précis mais dans la vie on ne fait pas toujours ce que l'on veut. Et à l'instar de mon grand frère, c'est une promesse qui m’empêche de laisser libre cours à mes pulsions et à succomber à l’envoûtement que me procure la présence de la fille d'Atom et du dragon depuis mon retour. Aucun mot ne suffirait à décrire cette promesse qui m'emprisonne alors qu'elle ne le devrait pas puisque j'en ai été libéré par un destin cruel. Seul mon esprit tordu et torturé pouvait me conduire à être le prisonnier et le geôlier de ma propre personne. Le visage de ma défunte compagne s'imprime devant mes yeux alors que je dévore la louve immaculée du regard et bien vite mes yeux vont chatouiller le plafond de fer au dessus de nos deux tètes.
Écartelé voilà ce que je suis et ce depuis que mes yeux ont eu le malheur de se poser sur elle. Comment peut t' on saigner du cœur pour un crime qui n'en est pas un ? Je ne comprendrais jamais rien aux louves et à l'amour. J'aurais mieux fait d'écouter Daante avec plus d'attention quand nous étions louveteaux. Tss, quel foutoir. Je n'avais pas menti lorsque j'avais affirmé à Elerina qu'elle était la garante de mon équilibre émotionnel. La voix de la guérisseuse et bras droit de la meute me tire de mes pensées confuses. Ah oui ma question, les petits. Je laisse un sourire étirer lentement mes babines et réponds : Tant mieux. Anya. Tant mieux. C'est ce à quoi nous aspirons tous pour nos petits n'est ce pas. Qu'ils soient simplement heureux et en bonne santé.
Mon cœur rate un battement lorsque Anya plonge ses grands yeux ambrés dans mes prunelles dorées. Durant quelques instants, nous restons ainsi les yeux dans les yeux et mon corps s'embrase de l'intérieur tandis que je me sens comme pris au piège sans comprendre pourquoi. Et c'est finalement bien trop tard et bien trop tôt que la guérisseuse brise le silence intime qui s'était installé. Le genre de silence propice à certaines choses mais qui pour ma part m'effrayait. Le genre de silence sur lequel je pouvais graver mes peurs inavouées. Je baisse légèrement la tète dans un signe de remerciement avant de la relever et de dire : Merci à toi Anya. Un sourire en coin étire mes babines sur la deuxième partie de son propos car j'ai l'impression ironique de me faire sermonner par ma mère. Je réponds néanmoins : Je le ferais. Prends soin de toi. Puis, je tourne les talons et quitte le bunker au trot. Comme si j'étais déchiré entre l'envie de quitter cette présence obsédante à toute patte et celle de retarder cette échéance le plus longtemps possible. Mais, j'émerge du bunker quelques instants plus tard et avale une grande gorgée d'air frais.