Ma soeur, cette louve avec laquelle j'avais vécu tant de choses bonnes comme mauvaises, m'avait invité à la rejoindre aux collines escarpées. Je savais parfaitement la raison pour laquelle elle m'avait convoquée; la mort de notre père. Cette mort qui avait chamboulé toute la meute. Son corps avait été retrouvé près des frontières de notre territoire. Les réactions qui avait suivis cette macabre découverte divergeaient. Certains ressentait du chagrin alors que d'autre comme moi ne pensaient plus qu'à le venger. Je sais que cela peu sembler étrange, moi qui ne l'avait jamais apprécier, qui avait même été jusqu'à le confronter en duel. Pourtant cela restait mon père, celui qui m'avait tout appris, bien comme mal. Mais maintenant il n'était plus de ce monde, il nous avait abandonné une fois de plus et nous laissait impuissant, sans alpha à notre tête.

Je levai la tête au ciel et observa le ciel un instant avant de baisser la tête vers mes pattes et de soupirer lourdement. Les choses ne seraient plus jamais pareille, je savais que j'avais tout pour être un bon alpha, selon-moi le choix devrait être évident. Mais d'un autre côté... Je savais que certains pensaient comme ma soeur que je ne ferais guère un bon alpha par mon impulsivité et ma soif de pouvoir. Mais n'étais-ce pas là des qualités ? Je savais au plus profond de mon être que j'étais près à tout pour ma meute, je pourrais aisément sacrifier ma propre vie pour les miens. J'étais fort, courageux et rare avaient été ceux qui avaient osé me défier.

Je buttai un cailloux qui se trouvais sur mon chemin et ferma les yeux en poussant un léger grognement. Pourquoi étais-ce si complexe ? Pourquoi personne ne semblait comprendre mes ambitions et ma soif de puissance et de vengeance ? Tout nous avait été retiré, terres, eau, espoir et même honneur. Nous vivions à présent caché, terré, alors que les hommes eux semblaient grandir et prendre des forces. Les choses ne pouvaient restées ainsi, il fallait que cela change, il fallait qu'on se lève et qu'on réclame ce qui nous venait de plein droit. Je savais que notre meute avait la force au plus profond d'elle de survivre, de grandir et de devenir forte et fière. Mais pour cela il nous fallait plus de ressources, de membres et d'espoir... J'uvris à nouveau les yeux et continuais ma progression vers notre lieu de rendez-vous à Yroen et moi.

Pour moi ma soeur ne m'avait jamais comprise, elle ne voyait en moi qu'un voyou en mal d'attention. Nous n'avions jamais eu une bonne relation, la même vision des choses. Nous étions différent, comme la nuit et le jour, elle était calme, réfléchit et agile tandis que moi j'étais impulsif, bagarreur et puissant. Tant de choses nous séparaient, tant de différents à régler... Pourtant aussi loin que je me souvienne nous n'avions jamais fait de réels efforts pour nous comprendre l'un l'autre et régler nos différents. Nous n'avons fait que nous quereller sans arrêt, trouvant constamment de nouveau sujet pour lesquels se disputer et pour prouver que notre point de vue était le meilleur. Mais à quoi cela nous menait-il ? Nous le savions tout deux qu'il s'agissait là d'une activité inutile, mais quelque chose nous poussait constamment à continuer peu importe le résultat. Je m'arrêtai un instant pour observer les alentours, difficile d'imaginer des forêts luxuriantes, des proies en abondance et de l'eau potable dans un tel paysage. Étions-nous destiner à vivre dans ce monde de ténèbres ? Je soupirai à nouveau et fermai les yeux un instant avant de prendre une grande bouffé d'air plus ou moins frais. Si seulement les choses étaient différentes.

Lorsque j'ouvris les yeux pour observer l'horizon je vis une ombre un peu plus loin devant moi. Il devait s'agir de ma soeur qui attendait ma venue. Je me dirigeai donc vers la silhouette sombre pour me mettre à ses côtés. Je fixais toujours l'horizon de mon regard doré.

- Alors, comme cela tu souhaitais me parler Yroen ? l'a questionnais-je même si je connaissais déjà la réponse à cette question.

Je m'assis alors à ses côtés pour finalement laisser mon regard se poser sur elle. Il était vrai que nous nous ressemblions, la même fourrure grise et fauve, le même museau, le même regard... Pourtant si on observait nos comportement il était difficile de nous associer à la même famille...

Mon regard doré était toujours posé sur ma soeur alors qu'elle m'observa à son tour un court instant avant de rediriger son regard vers l'horizon qui commençait à se teinté d'une douce couleur rosé et orangé. J'imitai son mouvement sans m'attarder d'avantage sur son regard doré exactement comme le mien. Le ciel était magnifique, difficile de croire à toutes les horreurs qui se produisaient chaque jour sur cette terre en observant un tel spectacle. Néanmoins, même cette vue ne parvenait à me détendre complètement. Nous étions venu en ces lieux pour une raison bien spécifique; découvrir ce qui allait arriver à cette meute qu'était la notre.

- Si tu es là, c’est que tu connais déjà la réponse à ta question Karnac, dit ma très chère soeur.

Elle avait effectivement raison, je savais exactement ce pourquoi nous étions venu ici. Je souris sans toute fois la regarder ne séparant point mon regard de l'horizon. Le soleil continuait sa monté progressive vers le ciel et ce spectacle m'enchantait. Puis, coupait net ce mince fil de bien être, ma soeur poursuivie sa lancer de cette voix sombre et emplit d'inquiétudes.

- As-tu pu parler à Emarok depuis la mort de père ? Je n’ai pas réussi à m’entretenir avec lui depuis que nous avons appris ce drame. Il part tôt le matin et rentre que très tard le soir. Enfin lorsqu’il rentre... Je m’inquiète pour lui.

Je soupirai pour me retourner vers ma soeur, mon regard n'exprimait aucune émotion rien qui aurait pu trahir ce que je ressentais. Puisque malgré ce que je m’efforçais à démontrer, mon frère comptait bel et bien pour moi, tout comme ma soeur. Nous avion toujours eut un lien très fort... Malgré que je me sois toujours efforcé à le détruire... Le regard doré de ma soeur entra en contact avec le mien et je sentis un frisson parcourir mes membres. Cela devait faire des lunes que nous n'avions pas eut un tel contact, cela pouvait peut-être sembler insignifiant, mais cela faisait resurgir les souvenirs que nous avions. Je soupirai puis ferma un instant les yeux avant de les ouvrir de nouveau afin de répondre à Yroen.

- Tu sais pertinemment que nous ne sommes pas très proche, encore moins que toi et moi. S'il aurait parlé à quelqu'un j'aurais cru que ce fut toi Yroen... La mort de père l'a peut-être bien affecter plus qu'elle ne nous à affecté nous...

Je souris d'un sourire morne et sans ma moindre partielle d'émotion, puis redirigeai mon regard vers l'horizon. Le spectacle semblait embellir alors que l'astre luminescent continuait sa douce et lente ascension vers le ciel. Je savais ce que Yroen pensait de moi. à ces yeux j'étais celui qui n'avait jamais eut de cœur, qui détestait suffisamment père pour oser le défier. Mais elle avait toujours ignorer la raison de ce geste... C'était dur d'admettre que je ne m'étais jamais ouvert, même pas à ma soeur. Yroen avait toujours eut Emarok pour partager ses joies et ses peines, mais moi dans mon éternel solitude je n'avais jamais eu personne.

- Je ne le détestais pas Yroen... Je n'ai jamais souhaiter qu'il ne lui arrive le moindre mal. Je ne cherchais qu'à lui prouver ce de quoi j'étais capable en le défiant. Mais je n'ai réussit qu'à faire en sorte qu'il me regarde de haut avec amertume et indignation... Comme il l'a toujours fait d'ailleurs.

Je me retournai vers ma soeur, mon regard soudain plus dur et froid. Ce loup bagareur avait refait surface en une fraction de seconde.

- Je n'ai jamais été suffisamment bien pour lui, j'étais un boulet qu'il devait traîner, UN BOULET YROEN !

Je repris mon calme puis pris une grande inspiration, ce n'étais pas le moment de me mettre en colère, nous étions là pour discuter, pas pour se bagarrer. Je posai mon regard doré sur elle, et plongea dans le siens.

- Sais-tu ce que cela fait de ne pas être suffisamment bien pour sa famille ? Même toi tu ne cesses de me juger, de penser que je ne serais jamais suffisamment douer et fort pour cette meute... Et pourtant tu es ma soeur... Alors imagine ce que les autres croient...

Je soupirai de nouveau alors qu'une douce brise vint agiter nos pelages presque identiques. Je crois bien que je n'avais jamais parler ainsi à ma soeur, nous n'avions fait que nous bagarrer et nous ignorer depuis notre plus tendre enfance. Malgré notre lien de sang nous ne nous connaissions pas réellement ni l'un, ni l'autre. Lorsque j'y repensais, c'était presque triste... De plus, avec cet histoire de "trône" nous n'étions pas sur le point de trouver un terrain d'entente, cela j'en étais persuadé...