Depuis combien de temps avais je quitté ces terres devenues en l'espace d'une année si familières ? Plusieurs mois certes, ça c'est une évidence mais je ne saurais pourtant pas dire combien car je n'ai pas fait attention au temps durant ma désertion. Je n'ai pas compté les jours ni les semaines. Trop occupé à lutter contre moi même car une partie de mon être rejetait cet acte de lâcheté sans nom. Abandonner la meute au moment ou elle en avait sûrement le plus besoin. Les hellhounds commençant alors à poser de sérieux problèmes à l'ensemble de mes congénères. Il y avait eu l'opération sur la chapelle qui avait failli coûté la vie d'Helya, Tybalt ainsi que la mienne. Abandonner les miens alors même que j'étais l'un de leurs leaders. Que mon devoir était de la guider en accord avec les ordres de l'alpha. Comment un loup à la réputation aussi honorable que la mienne pouvait il passer du jour au lendemain du statut d'officier supérieur à celui de déserteur et de renégat ? Voilà bien une énigme qui mérite d’être résolue. Quel genre de chef abandonne les siens sans prévenir ?

Je n'ai pas compté ni fait attention au temps passé. Le soleil se levait et se couchait avec la même régularité. Dame nature faisant preuve d'une implacable mécanique dans l'accomplissement de son œuvre. Et partout, la même destruction et le même chaos. Que l'on se trouve au nord, au sud, à l'est ou à l'ouest des terres Navniks. Trop occupé à veiller sur mon fils et mon frère quand bien même ce dernier n'avait nullement besoin de mon attention acharnée. Ces quelques mois avaient vu mes liens avec Rhaegar se renforcer très concrètement. Il faut dire que je ne lui accordais que bien peu d'attention lorsque j'étais le bras droit de la meute. Faisant toujours passer la meute avant ma famille. Quant à Daante, bien que surpris par mon choix de partir de cette manière il m'avait suivi sans hésiter. Trop occupé à survivre dans une nature indéniablement hostile. A chasser, me battre contre les menaces se présentant à nous, veiller sur mon dernier lien avec ma compagne décédée. Nous avions dans un premier temps emprunté le chemin du nord et rejoint les terres de la meute qui avait vu Daante naître et mon adoption. Tels des pèlerins, nous avions contemplé les lieux avec solennité et respect. Mon frère a raconté notre histoire à son neveu.

Le petit a été entraîné tant par son père que son oncle. Et, je pense qu'il a beaucoup appris mais cela n'a pas diminué ma paranoïa paternelle. Une fois notre histoire familiale explorée, nous avions pris la direction des montagnes les plus proches. L'une des seules zones géographiques ou la nature parvenait à tenir tète à ses enfants les plus ingrats. La bas, nous avions connu la tranquillité relative, état bien différent de la constante vigilance de la vie bohémienne. C'est d'ailleurs là bas que j'avais laissé ce qu'il restait de ma famille. Rhaegar voulait rentrer avec moi. Daante également mais j'avais insisté, bataillé ferme, poussé des gueulantes mémorables puis avais négocié pour que je rentre le premier histoire de jouer les éclaireurs. Voilà pourquoi, je me trouvais en cet instant précis au milieu de la plaine de cendre. C'est le regard hagard et perdu que j'avais observé les terres qui ne ressemblaient plus à ce qu'elles étaient il y a encore quelques mois de cela. Tout n'était que mort et destruction. Les paysages ravagés que j'avais traversé avec ma famille au cours des derniers mois semblaient presque paradisiaques à coté de ce spectacle de désolation sans nom. La première chose qui aurait du me frapper en cet instant était l'inquiétude pour la meute. Ce tableau un brin macabre aurait du me faire me précipiter sur les terres Navniks mais ce n'est la première chose me venant à l'esprit.

Non, la première chose me venant à l'esprit et me comprimant le cœur fut le souvenir des femmes de ma vie. Toutes deux mortes ou disparues sur ces vastes terres n'étant plus que l'ombre d'elles mêmes. Ma compagne et ma fille adoptive. Véritable raison de mon départ précipité. Elerina et Nyssa, mes seuls amours. Les lumières dans un monde trop sombre. Je suis un survivant, un vétéran. J'ai passé mon existence à tuer, me battre, chasser, apprendre, obéir, traquer, surveiller et avancer depuis mon premier anniversaire mais s'il y a bien une chose à laquelle je n'étais pas préparé c'était bel et bien à perdre de nouveau ma famille. Comme une malédiction sans fin sur laquelle je n'avais pas de prise et contre laquelle je ne pouvais absolument rien. Alors, j'ai fait la seule chose que je n'avais plus fait depuis le massacre de ma meute d'origine. J'ai fui tout simplement. Sans réfléchir et sans regarder en arrière. J'ai fui tel le lâche que je ne suis pas. Comme si laisser les souvenirs des aimés derrière moi serait suffisant pour oublier et vaincre la douleur. Foutaises que tout cela. Mon cœur saignait toujours autant surtout ici.

Sur cette vaste plaine ou j'avais compris que mon amour pour la louve noire était plus profond que je ne l'imaginais. Je balaie pourtant la tète et avance fièrement d'un pas nonchalant. Je ne suis pas un lâche. Mes crocs et mes griffes étaient, sont et resteront dévoués aux Navniks à jamais. Mon fils ne verra pas son père comme un fuyard. Quant au reste de la meute, je vous avouerais que je me fous strictement de leur avis sur ce que j'ai fait. Je n'ai de compte à rendre à personne. Qu'ils pèsent mes actions depuis la création de cette meute et me juge en conséquence. Selon ce qui se présente à ma vue, j'imagine que toute aide sera la bienvenue dans la guerre qui fait sûrement rage. Qu'elle vienne d'un déserteur ou de n'importe qui. La vérité c'est que la fuite à ses limites. Mon foyer est sur ces terres et je compte bien le retrouver. Un loup ne peut pas courir éternellement. Un jour son passé le rattrape. Je lève le museau vers le ciel pour analyser les effluves animales des environs et écarquille les yeux de surprise en constatant qu'il n'y a plus que d'infimes traces d'une certaine catégorie de gibier. De traces olfactives de sangliers ou de gros gibier il n'y a point. Et merde ! Moi qui comptais me pointer comme une fleur avec un sanglier ou deux . La dureté s’amenuise avec le ventre plein. Vous pouvez me croire. Bon, et bien je n'ai qu'à continuer à chasser. S'il reste la moindre proie dans les parages, je l'attraperais.

Je lève le museau vers les cieux et observe le tout d'un œil circonspect. La chaleur est étouffante. Il n'y a pas un foutu souffle de vent à des kilomètres à la ronde. Le temps est lourd. Lourd bien trop lourd, cela ne sent pas bon du tout. Les orages doivent être quelque chose dans le coin. Je pousse un bref soupir d'exaspération à l'idée de me retrouver coincé dans un incendie déclenché par un orage. Tss, ce n'est franchement pas le moment de penser à cela. Les chances qu'un orage me tombe dessus sont plus fines qu'il n'y parait. De plus, je me trouve au beau milieu d'une plaine. Il n'y a pas un morceau d'écorce à la ronde. Qu'est ce que la foudre va frapper hein ? Mon arrière train peut être. Allez trêve de plaisanterie, je n'ai pas toute la sainte journée. Les proies ne vont pas finir dans ma gueule par une opération du saint esprit. Qu'est ce que je ne donnerais pas pour une pluie glacée là tout de suite. Sérieusement, je transpire déjà comme un sanglier boiteux essayant tant bien que mal d'échapper à un prédateur. Comme si mes prières avaient été entendues par dame nature en personne, une effluve de cervidé envahit mon museau. Je ferme les yeux pour me concentrer sur l'odeur et laisser mon sens olfactif mettre une image sur l'odeur. Un jeune daim à n'en point douter. Je rouvre les yeux et hume une nouvelle fois l'effluve alléchante afin d'établir la certitude du gibier. Puis, je me roule dans la cendre afin de me camoufler plus efficacement. La noirceur de mon pelage se détachant parfaitement bien sur la grisâtre poussière. L'animal en fuite pénètre la plaine de cendre au trot. Son regard est hagard et sa patte arrière est blessé. Quelqu'un m'a donc prémâché le travail. Laissant de coté mes stratégies de chasseur, je m'élance à toute vitesse vers la proie qui ne s'attendait pas à échapper à une menace mortelle pour tomber sur une autre. Je le pourchasse sur une bonne centaine de mètres avant de pousser l'accélération à son maximum et de le rattraper. Une fois à sa hauteur, je l'harcèle de mes crocs. Pattes, jarrets, train arrière dès que mes crocs peuvent atteindre l'animal, ils esquissent leur œuvre destructrice. Le daim ralentit encore davantage sous le coup des nouvelles blessures. Je finis par bondir sur son flanc et planter mes crocs dans sa gorge tandis que mes griffes labourent son flanc droit. Souhaitant achever la besogne le plus vite possible, j'égorge la proie d'un coup de croc bien placé.

Un nouveau jour se lève sur ce monde dévasté. Un nouveau jour ou je suis à la fois loin de ma famille et loin de la meute. Dans un cas comme dans l'autre c'est uniquement de mon fait. J'ai choisi de laisser les derniers membres de ma famille en arrière. Le plus loin possible de ces terres. Ces terres qui avait vu naitre mon petit et les retrouvailles avec le frère que je croyais avoir perdu à jamais. Des terres toujours aussi dangereuses et si je n'ai pas vraiment d'ordre à donner à Daante qui est somme toute mon ainé. J'en ai pour Rhaegar et mon frère accepte mon jugement parce qu'il aime son neveu et il m'aime également. Il sait que si je perds le gamin, je perds tout. Quand à la meute, j'ai préféré ne pas me précipiter sur le territoire pour bien des raisons. Bon d'accord, je tergiverse. Je ferais mon retour quand le temps sera venu. Soit lorsque j'aurais trainé derrière moi au moins une bonne dizaine de prises. Non, pas que ce butin puisse effacer la honte de plusieurs mois d'absence. Néanmoins, ce qu'il me reste de conscience m'empêche de me pointer là bas les mains vides. Alors je quitte ma tanière provisoire se trouvant dans un char dont l'avant a été défoncé par je ne sais quel artifice militaire humain. Ma prise d'hier est caché sous l'imposant tas de ferraille et j'ai marqué les lieux, histoire de décourager le premier suicidaire prêt à encaisser mon courroux. Je m'étire et émerge du petit espace avant de m'étirer quelques instants. Puis, les choses sérieuses commencent et un lapin perd la vie sous mes coups acharnés. Un mulot passant par là comme un touriste perdu quitte ce monde dans la foulée. Je termine cette journée de chasse par une autre prise de moindre envergure. Mais, la nourriture c'est de la nourriture et se plaindre est très malvenu. Je dépose donc le pigeon avec les autres proies et bondis sur le char avant de m'allonger paresseusement et de me demander comment s'en sort la meute par les temps qui courent. Une vague de culpabilité m'envahit alors que je me demande si nous avons eu des pertes dans le conflit contre les féroces chiens de l'enfer. Bientôt, je saurais.

Je me réveille d'un sommeil agité en sursaut. Bon, de toute manière je ne dors pas très bien depuis un certain temps déjà alors ce n'est rien de neuf sous le soleil si je puis dire. Je n'ai depuis longtemps plus eu maille avec les cauchemars du massacre de ma meute d'origine mais ce ne sont plus des cauchemars qui empoisonnent mes nuits. Non, ce sont plutôt de magnifiques rêves et c'est bien là le plus vicieux. C'est à mon goût infiniment pire que de voir des horreurs défiler sans cesse devant ses yeux. Car, ces rêves là me minent inconsciemment. Je les revois, et les revois encore avant qu'elles ne s'effacent tel un écran de fumée Et à chaque fois, je me réveille en sursaut et les cherche des yeux. Mes louves. L'amour à jamais perdu et la petite louvette intrépide et pétillante. Je me réveille dévasté avant de me calmer les émotions brutales se déversant en moi. J'ai envie de me filer des claques, de me fracasser la tète contre un tronc d'arbre mais je finis par me rendormir. C'est ce qui m'est arrivé cette nuit là et c'est fourbu et de bien méchante humeur que je me lève le lendemain matin. Je m'étire dans ma tanière de fortune avant de bondir à l'extérieur et peste en sentant le soleil de plomb sur mon pelage déjà couvert de sueur. Ma gorge est asséchée et si je ne bois pas quelque chose dans les minutes qui viennent, je vais... Alors, je me mets en quête de la moindre flaque d'eau ayant échappée à l'inquisition solaire et passe toute la matinée à chercher de quoi apaiser ma soif. Je parviens à dénicher de quoi avaler quelques gorgées. Puis, je vais me mettre à l'abri dans ma tanière de fortune en me disant que je dois rejoindre les terres Navniks ce soir. Je ne peux pas laisser mes prises ici sans surveillance et je ne peux pas trouver de l'eau ici puisqu'il n'y en a pas. Je me trouve donc face à un dilemme. Qui plus est je vais devoir faire au moins deux allers retours. Merdaille ! J'aurais du y penser avant de me mettre à chasser. Je quitte donc mon abri et saisis les trois proies légères que je vais déposer au garde manger de la meute qui se trouve dans le marais des griffes vertes. Je ne prends pas la peine de me demander pourquoi il a été déplacé ici. Mais, je ne tarde pas à le trouver en dénichant une concentration de marquages Navniks et un joli tas de proies. Je retourne chercher le daim qui me prend plus de temps à transporter vu la différence de masse à transporter. Je reviens finalement dans la plaine de cendre pour une ultime chasse. Ma première prise est un lièvre qui me donne du fil à retordre en raison de ma soif mais qui finit la gorge broyée par mes crocs lorsqu'il fait l'erreur de virer à droite. S'il avait continué en ligne droite, il aurait pu avoir une infime chance de m'échapper. Ma prise suivante est un serpent en train de s'attaquer à un mulot qui constitue donc mon autre prise. Je prends quelques instants pour me reposer au milieu de la plaine tandis que l'air est comme enserré dans une chape de plomb tant il fait lourd. Je me remets en chasse le museau à l’affût de la moindre proie et tombe bientôt sur la piste d'un cerf que je ne tarde pas à traquer sur la vaste étendue de poussière mais ce dernier est sûrement bien plus frais que moi puisqu'il s'échappe en me narguant de ses bois majestueux. J'abats un corbeau occupé à picorer dans mes prises d'un violent coup de patte bien placé. Puis, je me fige lorsqu'une odeur canine m'interpelle. Je me retourne lentement et repère le chien errant, baveux qui s'avance vers moi les crocs à découvert. Je sais ce qu'il veut. Prendre ce qui est à moi. Mais, cela n'arrivera pas. Parce qu'après avoir passé une mauvaise nuit et une journée à chasser alors que je crève de soif, je ne suis pas vraiment d'humeur à me faire piller. Je prends donc les devants et m'élance à toute allure vers le chien au regard hagard. Le percutant violemment au niveau du poitrail. Je profite du choc pour planter durement mes crocs dans sa gorge. Ses pattes arrières me repoussent brusquement et je retire à contre cœur mes crocs de sa gorge non sans y laisser une traînée sanglante. Je recule de quelques pas pour prendre de nouveau de l'élan mais cette fois c'est l'animal blessé qui me percute. Je plante mes crocs dans son échine et laisse mes griffes faire un carnage tandis que nous roulons dans la poussière et que mon propre sang commence à couler. Je roule sur le coté au moment ou ses assauts deviennent trop entreprenants. Je reprends la main et m'élance pour le percuter avant de me jeter dans ses pattes. Mes crocs se plantent sur l'une de ses pattes avants que je brise en m'acharnant dessus tout en subissant des coups de crocs dans le dos. Je recule d'un bond et le regarde s'écrouler sous sa patte brisée. Un bond, une section de carotide plus tard, je lèche mes quelques blessures puis entreprends de ramener mes prises au garde manger. Le combat bien que bref et expéditif a eu le mérite de me défouler et les affres de l'appréhension se glissent dans mon être. Le visage de Djall apparaît devant mes yeux et je soupire bruyamment. Je me doute que ma plus chère sœur de meute...

Malgré les affres d'une température particulièrement et bien malheureusement étouffante, je me rends de nouveau dans la si familière plaine de cendre pour une petite partie de chasse. Je prends le temps de me rouler dans la poussière afin de me fondre dans le décor grisonnant de ce désert monochrome. Mais tandis que je me roule et m'enfonce dans la poussière afin d'adopter une tactique de chasse passive plutôt qu'active... Ce qui me paraît plus raisonnable avec un temps pareil. L'orage gronde mais les terres restent inlassablement privées de la moindre goutte d'eau et cela ne tape pas que sur le pelage mais également sur le moral. Le moindre geste réclamant trop d'efforts est un calvaire. Pourtant, il faut bien se forcer à bouger. Si vous vous pouvez attendre, les problèmes eux ne vous attendront pas. Bon d'accord, ce dicton de mon cru est foireux mais cela veut dire ce que ça veut dire. Pas de repos pour les valides. Il y aura toujours quelque chose à faire quelque part. Donc, pour en revenir à la raison pour laquelle je me trouve ici, un lièvre pointe sa petite trogne appétissante dans mon champ de vision. C'est à croire que la chaleur étouffante fait perdre tout bon sens à ces petits mammifères constituant nos proies. Je m'élance sans hésitation mais ne fais que gaspiller de l'énergie en vain puisque cette satané boule de poil parvient à me semer en passant à travers mes pattes durant un demi tour. J'ai accumulé suffisamment d'expérience au cours des dernières années pour savoir quand il faut accepter de lâcher l'affaire. Je ne tiens pas à finir épuisé , la gueule ouverte pour un butin médiocre alors je le laisse filer vers la liberté. Puis, je vais m'allonger à l'abri de l'ombre d'une carcasse de fer rouillée. Après quelques heures de repos, je me remets en chasse et attrape un corbeau solitaire pour changer, un pigeon-c'est le jour de la volaille on dirait bien- et un mulot grassouillet ce qui me facilite grandement la tache.

La chasse a beau être un art particulièrement répétitif et donc souvent rébarbatif lorsqu'on en maitrise parfaitement les ficelles, il n'en est pas moins absolument nécessaire à tout le reste. La chasse est la base essentielle à toute survie et donc au développement d'autres capacités tout aussi nécessaires mais obsolètes en comparaison de celle ci. Sans casse dalle, je vous souhaite bon courage pour trouver l'énergie demandée par un entrainement physique particulièrement musclé ou une mission de la plus haute importance ou même une simple ronde de patrouille. La bouffe c'est la vie. Sans chasseurs point de meute. Voilà le genre de pensées dont j'ai bien besoin pour ne pas retourner m'allonger près de la rivière de la dune de sable par un temps pareil. Bon, d'autant plus que je suis de retour en tant que simple chasseur. Helya ayant pris ses dispositions concernant mon départ comme je le souhaitais. Allez, quand il faut y aller, il faut y aller pas vrai. Je m'élance sur la vaste plaine au galop. Il faut dire que j'ai déjà une cible en tète. Un lièvre à l'effluve délicieuse. Quel fumet ! Cela devrait être illégal. Autant se coller une pancarte abattez moi sur le coin de la gueule. Il se trouve que j'ai une petite revanche à prendre sur les lièvres depuis que l'un d'entre eux m'a échappé hier. Quelques minutes plus tard, le balancement de la carcasse dans ma gueule a remis les compteurs à zéro. Un sourire en coin étire mes babines tandis que j'observe la petite prise dont le visage semble dire : pourquoi moi ? J'enterre ma prise dans un coin avant de me remettre en chasse. Mes deux autres prises sont une souris un serpent. Il semblerait que ces saletés de serpents apprécient ce foutu temps.