Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Il était temps que je puisse enfin retrouver ma famille, ou du moins ce qui restent de mes petits. Marchant d'un pas lent aux côtés de mon aîné, Pandémonium, je réfléchis à tout ce qui s'est déroulé durant ma longue absence. Qu'ont pensé les membres de ma famille lorsque leur Père et Compagnon a disparu ? Qu'on pensé les membres de ma meute ? Qui m'a cherché ? Qui m'a pleuré avec sincérité ? Mes fils, eux, n'ont jamais abandonné. Autant ceux qui m'avaient connu, que celui qui n'a retrouvé que l'ombre incertaine d'un père. Si seulement un quelconque mot existait pour décrire à mes enfants la fierté que j'éprouve aujourd'hui pour eux. Si seulement je pouvais trouver un moyen de leur faire comprendre à quel point ils peuvent bomber le poitrail et marcher la tête haute, comme les valeureux Dragons qu'ils sont. Je hume l'air, suivant machinalement la piste d'un fils perdu depuis une année entière. C'est étrange comme son odeur est semblable à celle qu'il portait louveteau. Il n'a plus ces teintes de lait dans le pelage, mais quelque chose de plus sauvage et pourtant, malgré tout ce qu'il a vécu, mon cadet porte une odeur que je reconnaîtrais entre mille. Lorsque je suis enfin sûr de suivre la bonne piste, je marche un peu plus vite sans plus regard Pandémonium dont la vue me rend coupable. J'aime profondément mon fils, mais la culpabilité me ronge lorsque je suis obligé de regarder ce que la vie lui a fait subir. Il n'a peut-être pas été enfermé chez les bipèdes, mais il n'a pas pour autant été épargné par la dure réalité du monde.
- Allons, ton frère n'est plus très loin.
Et je presse le pas un peu plus, jusqu'à tomber sur la prairie de grenats où Adriel trône tel un fantôme au milieu des décombres, face à ce qui fut un temps son chez lui, sa maison.
Je n'ai plus mon armure depuis bien assez longtemps pour ne pas la regretter. Heureusement que Nocturne était là pour me la retirer, et surtout pour m'aider -encore- à canaliser mes pulsions meurtrières. Mais surtout, heureusement que Pandémonium, mon propre frère, m'a trouvé avant que je ne me fasse sauter la tronche au milieu des terres Sekmet. Je n'aurais pas eu le temps de le regretter, mais ça aurait été la pire erreur de ma courte vie. Assis devant la faille de grenats, j'observe l'encoche dans le sol en repensant à cette enfance dont j'ai été privé. Je pense souvent à cette période que j'ai passé dans l'arène, persuadé d'être un chien de combat, dressé comme un tueur de loups. Je soupire, plaquant légèrement mes oreilles sur mon crâne. Le monde est d'une cruauté sans limites. Je suis peut-être prétentieux ou je manque peut-être d'objectivité, mais je suis presque certain de ne pas avoir mérité ça. J'ai été au mauvais endroit au mauvais moment, et c'est tout une meute, tout une famille qui en a payé le prix fort. Pas pour m'avoir perdu, mais pour avoir perdu celui qui les avait tous rassemblés, qui avait fait d'eux non seulement une meute, mais aussi et surtout une famille unie, soudée. Je n'ai pas revu mon père depuis que nous l'avons sorti des griffes des Hommes, et je n'ai pas davantage vu Pandémonium, hormis lorsqu'il a encore sauvé ma peau sous cette armure atrocement lourde. Tant de choses se sont passées et mon père n'a toujours pas retrouvé sa place alors que nous nous sommes si longtemps préparés pour ça. Pourquoi n'est-il pas de nouveau à la tête de ce qu'il a fondé ? Pourquoi n'a-t-il pas repris ce que les Sekmet opportunistes lui ont volé ? Je soupire encore une fois, perdu dans mes songes, cherchant un plan non seulement pour revoir mon père, mais aussi pour retrouver mon frère et monter avec lui ce coup d'état qui serait amplement mérité.
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Dim 14 Aoû - 21:08
time to revenge feat. Adriel & Isha
« You can be the butcher or the cattle ; make your choice. »
F. 100 | A. 100 | E. 100
Il avait suivi son père sans broncher, loin des terres Navnik et de l’humeur ombrageuse d’Anya. Ils avaient marché un long moment, dans l’unique but de retrouver son frère, Adriel. Se diriger vers le territoire Sekmet lui avait cruellement rappelé cette dernière fois où il avait pu apercevoir son cadet, en proie à cette hérésie stupide qui lui faisait croire qu’il était un chien en armure, un chien de guerre au service de ces satanés HellHounds. Il était atrocement malléable, malgré les apparences, et Pandémonium s’en rendait de plus en plus compte. Que lui arriverait-il lorsque son frère ne serait plus là pour le sauver de ses propres démons ? Ils n’avaient plus grand-monde sur qui compter, désormais. Il suffisait de se souvenir de l’altercation entre Isha et Nocturne pour comprendre que l’un de leurs plus précieux appuis avait été réduit en poussière par leur propre père.
Mais lorsqu’il aperçut la silhouette familière de son frère, plantée là au milieu de la prairie de grenats où – il se souvenait de ce temps lointain – il avait joué si souvent, il se rappela pourquoi ils étaient là. Ils étaient enfin réunis, les Dragons dans leur force la plus pure, la plus brute, dans un seul et unique dessein : reprendre ce qui leur appartenait. Ils avaient attendu ce moment depuis si longtemps, Pandémonium ne se souvenait même pas avoir eu un autre objectif dans sa courte vie que celui-ci. Il trépignait d’impatience et ses pattes étaient frémissantes sous ses pas assurés. Il ne savait pas bien ce que son père complotait, mais il savait qu’ils récupèreraient ce qui leur revenait de droit. C’était leur dû et ils avaient attendu trop longtemps désormais ; il fallait agir.
Le moment était trop solennel pour qu’il se permette un quelconque geste d’affection envers Adriel. Il se contenta donc de s’asseoir à ses côtés, face à son père, attendant ce qu’il avait à leur dire. Le voir ainsi, en face de lui, en chair et en os, lui fit le même effet qu’au premier jour, lorsqu’il l’avait découvert dans cette grotte souterraine sombre et humide. Le Dragon, malgré les coups bas, les trahisons et la cruauté, demeurait un être d’exception, d’une noblesse et d’une dignité indiscutables. Le jeune loup fut subitement empli de cette fierté intense qu’il éprouvait à chaque fois qu’il se rappelait de quel groupe il faisait partie. Rien de médiocre et de terre à terre comme une meute, ou un groupe de solitaires. Non, c’était bien plus que cela.
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Lun 15 Aoû - 19:28
You are my Universe
F: 100 - A: 100 - E: 100
Adriel se tourne vers nous alors que nous approchons sans discrétion. Nul besoin aujourd'hui de se faire silencieux et invisibles. Nous sommes les Dragons. Nous sommes en vie. Réunis à jamais pour vaincre et pour servir notre seule famille. Je m'approche le premier, mais Pandémonium rejoint rapidement son frère pour se poster à ses côtés. Deux fils. C'est tout ce qui me reste d'une vie qui m'emplissait autrefois de bonheur et de fierté. Juste deux fils et les ombres intrigantes, douloureuses d'enfants dont je n'ai que les noms. Je pose sur Adriel un regard scrutateur. Il a grandi. Je l'ai abandonné à son sort alors qu'il n'avait pas plus de trois mois, et aujourd'hui je suis face à un jeune mâle puissant, tout en muscles et possédant un regard enflammé par de bien nombreuses émotions. Mais, à la fois, je vois sa vulnérabilité. Il a vécu une année entière avec les hommes. Il ne sera peut-être jamais un véritable loup. Je pose finalement mes yeux saphir sur le visage déformé de mon fils aîné, de jeune mâle qui m'a trouvé et perdu dans la même année. Comme si la vie à l'époque ne lui en avait pas encore fait assez bavé, voilà qu'elle lui a pris la moitié du visage.
- Fils ... Mes fils ...
Dans ma voix grave et profonde résonne cette immense fierté de la paternité mais plus encore : l'intuition d'avoir accompli quelque chose de plus grand encore. Ils sont nés de moi, mais ils ont fait leur route seuls et jamais n'ont failli à leur sang.
- Vous êtes les loups les plus respectables et les plus fiers qu'il m'ait été donné de rencontrer. Je vous ai lâchement abandonné tout ce temps, et jamais votre loyauté n'a faibli. Vous vous êtes battu durant quatre saisons entières pour retrouver un père qu'on vous a déclaré mort.
L'émotion est puissante, faisant bondir mon coeur comme s'il allait exploser.
- Vous ne pouvez imaginer à quel point je suis fier de vous, fier d'être votre père.
Mais tout n'est pas si beau, n'est-ce pas ? Il reste encore tant de chemin à faire, tant de choses à accomplir ...
Alors que mon regard se tourne vers des silhouettes mouvantes, je reconnais rapidement mon frère, et presque aussi vite notre précieux paternel. Revenu d'entre les morts. Toujours aussi grand, toujours aussi puissant. Je remue la queue par réflexe, trop heureux de retrouver mon aîné alors que justement je cherchais le moyen de lui remettre la patte dessus. Nous avons été séparés depuis trop longtemps. Notre relation me manque. Notre fusion m'est douloureuse, comme une plaie ouverte qui refuse de se refermer. Il n'est pas que mon aîné, l'exemple à suivre. Il est le seul point de repère que la vie m'ait donné. Il est mon pilier. Mais son air grave m'invite à ne pas déchaîner mes émotions. Je reste stoïque et contrôle peu à peu les battements de ma queue, alors que mon frère vient se poster à ma droite. Nous posons sur notre père un regard empli d'admiration, et je réalise que cette scène, je l'ai rêvée des milliers de fois, et qu'il manque bien des visages sur le tableau. S'ensuit de notre père une déclaration, l'observation de notre mérite, de la fierté que nous devrions ressentir pour tout ce que nous avons traversé. Bien sûr que non, nous ne l'avons pas oublié. Bien sûr que nous nous sommes battus, et Pandémonium bien plus que nul autre d'ailleurs.
- Que pouvions-nous faire d'autre ? Nous sommes vos fils. Nous sommes des Dragons. Rien n'arrête les Dragons.
Je pose sur mon frère un regard empli d'une rage de vaincre et d'une détermination sans failles. Non, nous n'aurions su que faire d'autre. Nous ne pouvions que croire en lui, que le chercher. Nous ne pouvions que nous battre pour lui. Nous sommes ses fils. Sa famille.
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Jeu 25 Aoû - 20:28
time to revenge feat. Adriel & Isha
« You can be the butcher or the cattle ; make your choice. »
F. 100 | A. 100 | E. 100
Dans les yeux de leur père dansait cette flamme étrange qui gonfla le poitrail du jeune loup. C’est ce qu’il avait toujours souhaité voir dans les prunelles saphir, et qu’il voyait à présent : un regard empli de fierté. Et les paroles du Dragon furent à la hauteur de ce que Pandémonium avait espéré. C’était comme s’il avait attendu ce moment toute sa vie, jusqu’à cet instant présent où il aurait évincé les représentants indignes des Dragons et qu’il se retrouverait enfin aux côtés d’Adriel, face à leur père. Ses poils se hérissèrent légèrement sur son échine. Oh, combien il avait enduré cette attente !
« Que pouvions-nous faire d’autre ? Nous sommes vos fils. Nous sommes des Dragons. Rien n’arrête les Dragons. »
Pandémonium jeta un coup d’œil en biais à son frère, dont la voix vibrait d’une émotion mal contenue. Certainement que la sienne n’aurait pas été bien différente s’il avait ouvert la gueule à ce moment-là. Il dodelina de la tête, acquiesçant tranquillement les paroles de son cadet. C’était ça, la beauté de cet instant : une seule et même race pure, réunie et solidaire, sans aucun grain de poussière intempestif et insupportable qui viendrait gâcher la fête.
« Nous n'avons pas connu une seconde de répit. Mais à présent, l'heure est venue. », répliqua Pandémonium d'un ton grave.
Il était temps, à présent, de jouer cartes sur table. Il avait trop haï le commandement Navnik pendant tout ce temps, il avait soigneusement couvé sa haine, l'entourant d'un voile de patience inébranlable. Attendre, attendre encore malgré cette sourde envie de tuer qui mugissait en lui chaque fois qu'il dépassait les frontières de ce qui devrait être son propre territoire. Il avait suffisamment attendu, désormais.
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Ven 16 Sep - 14:05
You are my Universe
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Ils approuvent avec foi. Nous sommes des Dragons, c'est dans notre nature de nous battre pour nos valeurs, nos convictions. Et à présent, mon fils aîné l'annonce : il est temps. Je pose sur mes fils un regard empli de fierté et d'honneur. Ils sont prêts. Ils sont déterminés et ils veulent continuer de se battre pour ce en quoi ils ont toujours cru. Pour moi. Je m'approche un peu plus, comme pour resserrer le cercle étroit de notre sang.
- Le temps est venu. Mais il reste encore des ombres que vous devez éclaircir. Nous ne nous battrons pas pour le néant.
A commencer par me dire ce qui est arrivé à mon fils aîné dont le visage a été salement arraché. Je peux concevoir qu'il se soit battu, mais de telles marques ne sont pas celles de l'existence. Ce sont celles de la torture et du déshonneur. Et celui qui lui a fait subir ça le paiera de sa vie. Ensuite viendront les raisons de leur départ de la meute, pour lequel je pense déjà connaître la réponse. Et s'ensuivra évidement notre avenir, à tous les trois. Parce qu'être un Dragon, c'est être un Navnik. Quelles qu'en soient les conséquences et les prix à payer.
- Racontez-moi tout ce que j'ai manqué.
Je pose alors que Pandémonium un regard appuyé, cherchant à lui faire comprendre la cible directe de ma question. La vengeance se déguste. Il est temps.
Père. Père et la flamme de son regard nous transpercent. Il nous fixe l'un après l'autre, l'aîné après le cadet et le cadet après l'aîné. Je reste parfaitement silencieux, dévorant des yeux ce mâle puissant qui m'a donné la vie. Un jour, plus rien ne saura résister à la puissance de notre père. Nous nous sommes battus pour ça, nous nous battrons encore demain pour les mêmes valeurs, la même famille. A la différence près qu'elle sera peut-être plus grande qu'aujourd'hui. Mais alors que Pandémonium annonce la phrase que nous attendons tous depuis trop longtemps, peut-être d'ailleurs lui plus que les autres, Père met fin à tous nos espoirs. Comme Nocturne, Père est juste et fiable. Il sait pourquoi il se bat et comment il le fera. Nul doute que les choses vont changer, mais pour l'heure il veut avoir toutes les clés en pattes. Il veut se battre pour ce qui est juste. Pas pour le plaisir du sang. Jamais. Son regard dur et froid se pose sur mon frère, que je détaille à mon tour. Ce n'est pas ma voix qu'il attend, c'est la sienne. Alors je dévore mon frère des yeux, ce frère idolâtré qui a sauvé ma vie de si nombreuses fois. Lui saura convaincre père, j'en suis certain.