Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Narsilion se redressa, son regard était toujours rivé vers la grande roue, dont chacune des surfaces semblaient être recouvertes d’immondices en tout genre, passant de la pourriture à des végétaux que vue d'ici il serait impossible pour Narsilion de les nommer. La hauteur de cette structure ravivait un vieux rêve de Narsilion, celui de toucher les blancs nuages qui couvrent le ciel en toutes saisons. Ils ont l'air si doux, si gentil, si protecteur... Ils font partis du mode de vie de ce loup si réfléchi, ce mode de vie qui consiste à protéger, à aider, et à faire survivre les autres sans non plus s'oublier soit même.
Les muscles du loup gris se contractèrent tandis qu'il se levait pour commencer à réellement chercher ce qu'il était venu chercher de base. Il est vrai qu'il aurait pu rester ici encore un moment, à profiter du silence et observer ce paysage si bellement détruit. Mais si on y regardait bien un instant, on remarqué vite que c'est le paysage autours qui à pris le plus de dommages, et que les plantes, les déchets, les bouts de métaux et d'autres matériaux qui jonche le sol son beaucoup moins encombré que certaines rues.
Narsilion posa sa patte antérieure droite sur le sol en face de lui, dilata ses narines lentement et ouvrit sa bouche. Avant de chasse, mieux vaut savoir si il y a de quoi chasser ici non ? Il pris une bouffée d'air et ferma les yeux au maximum pour se concentré sur ce qui était important pour le moment : remplir le garde à manger des siens, et même si il n'y arrive pas on ne pourra pas dire qu'il n'a pas essayé.
Le mâle émit un grognement de satisfaction, deux odeurs lui avaient gentillement titillés les narines, ses yeux ambrés brillèrent d'une lueur étrange : l'exitation de la chasse. C'était en vérité un jeu contre le hazard, car c'est lui qui décide toujours de qui doit mourir et de qui ne le doit pas. Un jeu bien amusant et qui semblait ravir Narsilion.
Il pivota son corps dans un mouvement gracieux, plissa les yeux pour bien observer les alentours, se focalisant tout d'abord sur la première odeur, celle d'un petit mammifère. Le voilà, là au coin en dessous du bout de bois, petite bestiole innocente qui ignore tout de son futur destin. Les pattes de Narsilion se posent sans bruit, il cherche à ne pas attiré son attention. 1 mètre, 50 cm... La proie et de plus en plus visible, Narsilion dévoile ses crocs et contractent ses muscles en regardant autours de lui pour choisir la meilleure voix. Sa patte se pose, un *crac* se fait entendre, le rat fixe Narsilion dans les yeux, son poil s'hérisse et il part en courant. Le loup gris bondit à sa suite, mais le petit mammifère arrive à se cacher en dessous d'un structure métallique, entre 4 petits crochets.
Ce fut au final un gazouillement qui attira l'attention du mâle déçus par le Hasard. Peut être aurait-il plus de chance avec cet oiseaux noir, ce présage de mort : ce corbeau tout simplement. Narsilion fixe l'animal posé sur un tronc, réfléchi un court instant, avant de s'avancer, de le contourner silencieusement, et de finalement sauter sur lui, l'attrapant habillement avec ses crocs en les enfonçant dans sa gorges tout en secouant rapidement pour que la proie ne sente rien. Narsilion avait était une première fois tenté et la seconde fois satisfait, voilà comment le hasard fait les choses.