En savoir plus | Dim 26 Juin - 21:55 | |
| Kayhnn arpentait la foret charbonneuse, sa démarche était lente et peu assurée au milieu de tout ce bois mort, de la cendre et du reste. Son regard balayait les alentour avec attention, à la recherche d'une cache pour ses futurs remèdes. Tout cela était si nouveau pour elle et il faudrait qu'elle apprenne à composer avec ce nouveau statut. Elle avait les idées embrouillées de trop de questions, elle qui ne pensait jamais sur le long terme, qui ne s'était jamais établie nulle part devait intégrer tout ces codes. Sans y penser ses pas la menaient toujours plus loin dans le territoire alors qu'elle tentait d'en mémoriser les sentiers. Elle devait mesurer chacun de ses pas pour ne pas trébucher dans les sillons creusés par les Porte -Mort au risque de se fouler une patte ou pire. Sa vie lui avait appris a se mouvoir dans les ombres, a disparaître chaque fois qu'il lui était possible de le faire. Mais surtout à ne jamais s’arrêter. Et là elle n'avait plus besoin de courir, elle pouvait marcher sur ces terres et en apprendre les secrets sans que cela ne soit vain.
En y regardant bien ce paysage meurtri avait quelque chose de beau autant que lugubre. Et si l'air portait une odeur de mort, Kayhnn n'y prêtait plus attention tant la pollution olfactive faisait parti de son quotidien. Après tout elle n'avait toujours connu que ce monde en déclin et il lui était impensable de l'imaginer autrement. Oui parfois la louve se laissait aller a contempler ce chaos jusqu'à se que ce décors de mort se dévoile sous un autre jour.
Lorsqu'elle revint à la réalité ses pas l'avait conduite bien plus loin qu'elle n'avait pensé, à la lisière du territoire. Retourner sur ses pas n'aurait pas été le plus compliqué, du moins si se qui s'inscrivait devant ses yeux n'eut été qu'un mirage.
Le Hellhound face à elle était imposant, il puait la mort plus encore que le lieu, comme s'il s'était rouler dans un tas de charognes décomposés. Kayhnn avait toujours réussi a se dissimuler d'eux mais la rien n'aurait pu empêcher le regard du monstre de plonger droit sur elle.
FUIS !!
Voila se que hurlait la voix dans sa tête, ce que lui hurlait ses tripes, Fuis pour ta vie ! Mais même si elle y parvenait, si elle courait assez vite et assez longtemps, où irait elle ensuite ? Si elle abandonnait sa nouvelle terre, elle le savait seule elle mourrait bien vite.
Elle gonfla sa fourrure et se redressa, tentant au maximum de se montrer imposante, bandant ses muscles. Son corps se rassembla en une immense boule de nerfs tendu et prête a exploser. Ses oreilles se plaquèrent sur son crâne et son regard vint soutenir celui de l'ennemi. Aucunes failles, elle ne devait laisser entrevoir aucunes failles. Son cœur s'emballait mais elle tentait de garder une respiration lente, elle ne devait pas sentir la peur. Après tout il était seul et cela suffirait peut etre à le faire partir.
Mais l'adversaire restait la et commençait a avancer doucement vers elle. Un ronflement sourd s'échappait de sa gueule. Il ne fallait pas qu'elle faiblisse, pas maintenant !
Kayhnn avait abaissé son arrière main, prete pour bondir. Ses babines se retroussèrent, laissant ses crocs luisant de bave exposés. Un grondement rauque vint du fond de ses entrailles et elle le laissa emplir sa gorge, résonner contre son palais, elle laissa l'écho puissant se rependre autour d'elle jusqu'à frapper le chien qui se figea. On pouvait lire l’hésitation dans le regard du Fléau et une certaine décontenance. Forte de sa première impression, K avança doucement, martelant le sol a chaque pas dans une démarche assurées, amplifiant le grondement à mesure qu'elle gommait la distance. Jusqu’à se que le regard du chien change et qu'il décide tout de même de la prendre en chasse.
La femelle n'eut d'autre choix que de bondir et fuir. Tout ses efforts réduit à néant, ainsi que l'avance qu'elle aurait pu avoir et avait naïvement gommé. Son souffle était court et saccadé, ses pattes douloureuses. Elle avait l'impression de mourir à chaque foulée, à chaque inspiration tant elle forçait sur son corps pour l'obliger à avancer.
Mais son corps flancha, la laissant sans défenses, elle n'eut que le temps de se rassembler sur elle même avant que le monstre n'arrive. Si elle devait mourir elle ne se laisserait pas faire sans se battre. Même si l'issue était inévitable.
Un craquement sourd retentit derrière le Hellhound alors qu'il s’apprêtait à bondir, le déstabilisant. Et Alors qu'il se retourna vivement pour voir la branche au sol qui venait de tomber, K elle bondit. Oh avec son « armure » elle n’espérait pas le blesser mais derrière eux se trouvait un profond sillon de Porte-Mort.
Le craquement qui suivit fut celui des os du monstre se brisant alors que sa patte se pliait dans le mauvais sens et qu'il chutait dans la tranchée. L'esprit de Kayhnn avait intégré avant elle que la patte du fauve était bloqué par une épaisse racine. Si bien que la chute amplifier par la force et le poids de la louve eu raison de son os.
Un râle de douleur s’échappa du chien alors qu'aveuglé par la douleur il se débâti et mordit dans le vide, laissant a la femelle un léger sillon de sang au poitrail. Elle n'attendit pas son reste pour se dégager du canidé qui se tordait sur le sol. La fracture était moche et sanglante. Sans soins urgent il ne lui restait aucune chance de survit. C'était aussi le genre de fracture qui vous clou au sol tant la douleur irradie partout dans votre etre, jusqu'à se que le cerveau décide qu'elle est insoutenable et ne vous plonge dans cette état de transe ou votre esprit s'éteint comme pour rendre la mort plus douce.
Elle le regarda quelques minute agoniser avant de s'éloigner rapidement, son souffle était encore court mais elle ne voulait pas se trouver là quand les gémissement plaintifs de l'animal ameuteraient plus encore de ces horreurs. Mais pouvait elle vraiment le laisser les amener ici ? Elle était deja reconnaissante à l'univers d'etre encore en vie.
Serrant les crocs elle fit demi tour mais lorsqu'elle arriva le corps venait de perdre conscience et seul le silence angoissant du lieu résonnait au travers des arbres à présent.
|
|