Qu'importe qu'il se prenne des coups de crocs, des coups de pattes, des insultes, des réprimandes du moment que son cœur n'est pas touché, du moment qu'il continue inlassablement de battre. Il faudrait qu'il leur dise à eux tous que rien ne l'atteint, qu'ils ne font que perdent leur temps, qu'ils n'arriveront jamais à entraver cette joie qui l'anime constamment. Mais moi je le sais bien, il ne leur dira rien, ce loup n'est pas bien bavard, il peut parler certes mais seulement pour exprimer des choses importantes qu'ils n'auraient pas pu exprimer autrement que par les mots. Par ce manque de communication se cache un second handicap, celui du bégaiement, en effet Gallaway n'a pas bien assimilé le langage lupin. Néanmoins le comprendre n'est pas tâche ardue, le mâle a un langage corporel épanouie et un vocabulaire tout compte fait correct. Alors on pourrait conclure que malgré ses handicaps communicatifs, ce loup reste toutefois expressif.

Il semble embarrassé, reprenons sur ses qualités voulez-vous. Alors, la bonne humeur le connaît puisqu'elle l'habite sans cesse, ne laissant place à aucune de ses autres camarades émotionnelles telle que la colère la peur et la tristesse madame la joie a l'exclusivité. Gallaway est un jeunot plein de vie sage et correct, on pourrait alors dire que c'est un bon garçon, mais moi je dirais plutôt qu'il n'est simplement pas mauvais, Je dirais plutôt ça car à vrai dire il s'en fou des autres, il agit bien pour ne pas avoir plus d'ennuis qu'il n'en a déjà, seulement son manque d’intérêt envers ses semblables implique qu'il n'aidera jamais les siens à exécuter une tâche, qu'il n’obéira que pour fuir les emmerdes et qu'il ne répondra que par obligation, alors cela fait-il de lui un bon garçon ou simplement un malheureux opportuniste ? Disons plus simplement qu'essentiellement, Gallaway n'est pas une âme vilaine ou agressive.

Gallaway aime aussi beaucoup les insectes, un insecte c'est moche me direz-vous. Et bien je suis complètement d'accord avec vous seulement lui ne les voit pas alors partant de ce principe là peut-être pouvons-nous concevoir qu'il est réellement possible d'aimer ces immondes bestioles. Et si vous voulez savoir d'où vient cette étrange passion demandez le lui, il se fera un plaisir de vous l'argumenter. Il aime aussi l'eau des lacs qui s'écarte et se referme lorsqu'il y rentre, ainsi que le soleil qui se cache quelque fois avant de réapparaître en lui brûlant gentiment le pelage en guise de trophée, sans oublier le bruit des feuilles mortes qui s'écrasent sous ses pattes. Finalement, le mâle aime beaucoup de choses et plus ces choses paraissent simples plus il les apprécie.

Éternel rêveur, Gallaway se plaît a s'imaginer mille et une situations, il se plaît à oublier plus ou moins ses handicaps le temps de quelques minutes non pas qu'ils lui rendent la vie dure puisqu'il s'en satisfait pleinement seulement qu'il reste un jeune loup particulièrement curieux et en soif de différences. Il aurait aimé être guerrier, sentinelle ou bien même général mais il conçoit parfaitement qu'il soit plus faible que les autres et qu'il se ferait laminer en un rien de temps même si il ne dénigre pas son intelligence, ses forces, elles, son moindres.

Je vous propose de finir cette brève description en parlant de ses orientations. Gallaway n'est d'abord ni hétérosexuel ni homosexuel, Gallaway est pansexuel. C'est à dire qu'il ne regarde ni le sexe ni l'apparence, il tombe amoureux d'une présence, d'un caractère, alors il pourrait parfaitement tombé sous le charme d'un papillon ou d'un escargot, qu'importe du moment qu'il se satisfait et qu'il apprécie la présence de ce dernier. Le jeune mâle vous l'aurez compris, n'est pas bien compliqué et même très simpliste.

HISTOIRE :

Il y avait cette petite boule de poils toujours très bavarde et excitée, puis aussi celle avide de bagarre et imbus de sa personne sans oublier l'autre timide et introverti. Toi tu n'étais pas de ceux là, tu étais différent bien que celle dont tu te rapprochais le plus était l'autre. Toi tu parlais et regardais peu, non pas timide mais plutôt désintéressé du moins c'est ce que d'un regard extérieur on aurait pensé. Petit, ta vue n'était pas fameuse mais la non voyance ne t'avait pas encore atteint, victime d'une maladie chronique celle-ci se dégradait petit à petit en te laissant chaleureusement le temps d'intégrer la douloureuse fatalité de cette finalité qu'était la cécité. Ta mère avait eu la même maladie et t'avait alors tout naturellement expliqué chaque étape par laquelle tu allais passer. Ta pauvre mère était rongée par la culpabilité et le chagrin. Tu comprenais.

« Je suis tellement désolée mon fils de t'infliger ça. Tu apprendras à vivre avec, tu apprendras à voir les choses avec tes autres sens. Tu passeras par une phase de floue, là tu ne verras que les couleurs et les formes, puis ne ressortiront plus que les couleurs. Après ça plusieurs points noirs apparaîtront dans ta vision, surtout ne t'inquiète pas ils seront juste là pour te prévenir. Après ça tu ne verras plus. Tu ne verras plus mais tu sentiras et entendras bien plus que quiconque, tu vas apprendre à te connaître autrement. »

Ta mère semblait essayer de se convaincre elle-même, tu t'étais même demandé si finalement le discours t'était vraiment adressé. La fratrie ne te parlait plus, ton père ne t'assumait plus, seule ta mère restait à tes cotés, seule ta mère ne t'avait pas rejetée. Tu ne la remercieras jamais assez pour t'avoir si bien épaulé mais tu ne les haïssais pas les autres, tu les comprenais.

Effectivement tu passas par toutes ces étapes, la plus dure fut la deuxième, elle était arrivée drôlement vite et tu te heurtais à beaucoup d'obstacles impliquant de nombreuses critiques de tes camarades tous apprentis guerrier à cette époque. Alors face à ton handicap la meute avait décidée de te placer en bas de la hiérarchie, elle avait décidé de te nommé Oméga. Tu comprenais. Tu ne faisais que ça, comprendre, tu ne disais rien, ne répliquait pas, tu acquiesçait simplement en te persuadant qu'à leur place tu aurais fait la même chose.

Ta vue s'en était allée, malgré les quelques coups que tu te prenais ton corps se portait bien, et bien que tu mangeais la plupart du temps en dernier, la faim ne te hantait pas. Disons que de ta vie tu commençais à en tirer un certain contentement, enfin je ne pourrais pas vraiment dire si tu l’appréciais ou l'acceptais simplement, car tu ne me le disais pas tu me souriais encore et toujours. Petit à petit tu devenais de plus en plus curieux, tu exercais tes sens, tu apprenais à côtoyer ton handicap et a consolider tes poins forts. De là est venue ta passion pour les insectes, car c'est avec eux que tu avais tout appris, tu avais appris à les entendre entre tes pattes, à écouter l'envol des papillons et le grincement des limaces sans oublier le piétinement incessant des fourmis et le scintillement des lucioles. Alors, tu les avais aimé.