L'étranger était rentré avec son odeur putride de sekmet, et c'était permis d'attraper mon fils. Pour qui se prenait-il? Je m'étais relever instantanément grondant contre lui, et il avait pris la fuite, mon fils hurlant de peur entre ses crocs. Mon cerveau ne fit qu'un tour et je m'élança à sa poursuite. Le bougre courait vite, où alors était-ce moi qui était lent? Mon armure faisait du bruit alors que je m'élançais à toute vitesse à sa poursuite.

Le loup avait prit la direction de la blessure, un lieux plein de souvenirs. J'avais conçu Akabé et sa soeur Colibri ici avec sa mère, Néréïde, il y a trois ans. J'avais perdu l'amitié d'Ebène en un combat acharné ici même. Et Kobalt lui même ne devait pas être loin, avec ma fille Ysera.
Mais pourtant alors que je ralentissais l'allure, ce sont deux loups complètement étrangers qui me faisait face. Le voleur et son odeur putride de Sek, et une louve noire et grise à ses côtés.

- Si tu veux t'en prendre à quelqu'un, c'est sa faute, c'est elle qui me l'a demandé pour en faire son déjeuner.

Je me mis à gronder, découvrant mes canines et me postant en position offensive. Il avait osé touché mon fils. Le fils de l'écorché. J'aboya de rage, alors que Arslan se remettait un petit peu du voyage qui l'avait fort secoué.

- Lequel de vous deux dois-je tuer pour avoir oser touché mon fils!?

Ce n'était pas une question, le seul coupable ici, c'était le mâle. Il avait dépassé toutes les limites que mon être acceptait avant de prononcer une sentence aussi grave que la mort. Je n'allais plus répondre de mes actes.

Ils avaient osé. Ils avaient osé toucher mon fils.
Ils avaient osé me toucher. Alors que mon coeur battait à tout rompre, tandis que le loup putride qui avait volé mon fils me plaquait contre le mur, la louve rapprocha mon enfant contre elle et ce fut le coup d'éclat.

La folie sur laquelle j'avais tiré un trait un peu plus tôt renaquit en moi. C'était comme si je me laissais envahir par la rage que les humains avaient fait naître en moi. Cette folie meurtrière, assassine qui me rendait monstrueux... Je la laissa m'habiter. Je la laissa me porter entièrement. Tant pis si j'effraie mon enfant. Tant pis si je perd tout ce qui fait de moi un loup... Ils sont allés trop loin... Il m'a touché.


J'ouvre alors la gueule et plante mes crocs avec une rage ïnouie dans son épaule. Arrachant un énorme lambeau de peau, je le repousse en forcant sur mes pattes arrières. Reculant la tête, je donne un coup avec mon heaume en son flanc pour l'envoyer, avec puissance, valser en l'air.
Il s'écrase à quelques mètres plus loin, mais je n'ai qu'une envie , le détruire. Continuer à ravager son être. En faire de la bouillie.
Son sang coule sur mon heaume et enfin sur mon visage. Je m'en delecte de ma langue et me campe sur mes pattes près à un prochain assaut.

Le grondement qui fait vibrer mon être n'est plus que le bruit d'un animal sans âme. L'écume qui naît à la commissure de mes babines me donne un aspect d'animal atteint de rage, ce que je suis peut être finalement. Et si mon heure est venue, alors je donnerais mon corps entier dans le but de sauver le sang de mon sang. Mon fils dont je ne suis plus capable de faire l'élocution du prénom car un monstre ne sait plus parler. Non... Il ne sait plus être vivant.. Il ne sait que ...