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Je la suivais. La louve blanche s'éloignait enfin de ses terres. Je suis un nomade, un vagabond. Je m'amuse à la suivre, à l'observer. Au moins, je pouvais constater une chose: pas de bouts de viande en vue. Déjà une bonne nouvelle, il ne manquait plus que leur porteuse veuillent les garder. D'un autre côté, quelle tête aurait-elle fait, si je les avais tué sous ses yeux ambrés ? Cette idée fit frémir mon poil d'une forme de jubilation sadique. Je m'amuse à l'imaginer.
Mais elle n'est pas comme tous les autres. Oh, non, sinon elle n'aurait pas captée mon attention. Elle est amusante. Violente, et amusante.
Je me glissais à sa suite dans les dunes, en toute discrétion.

Elle ne me remarquais pas, sans doute trop prise dans ses pensées. Si bien que je m'approchais, toujours un peu plus dans sa direction, avant de me trouver derrière elle, glissant sur sa gauche, épaule à épaule, plaçant ma gueule au niveau de son oreille.

- Bouh.

Lâchais-je sobrement, sans réelle volonté de lui faire peur. Je bondis rapidement vers l'avant pour la dépasser, avant de faire un rapide virage dans le sable, campé sur mes quatre pattes tendus, prêt à réagir au moindre de ses mouvements.

- Je t'ai manqué ?

Lui demandais-je, inclinant la tête sur le côté, dévoilant mes crocs délicatement. Montre moi ton visage haineux, Akuma. Il me fait tant plaisir, à regarder.

Hum ? Qui a-t-il ? Pourquoi ce regard ? Pourquoi ce visage ? Ce n'est pas amusant. Non, ça ne l'est pas. Tu me déçois, Akuma. Normalement, la tête de blasé de l'existence, c'est la mienne. Car je ne ressens rien. Car je ne connais aucun sentiment. Car je peux les mimer, mais les ressentir réellement, ah... Nan, ce n'est pas vraiment mon rayon.
Je glisse mon regard sur son corps proche du mien, manquant de me rentrer dedans alors que je lui bloque la route.
Les oreilles droites, le regard haut, je l'observais toujours. Un ordre ? Ts. Ne me fais pas rire, comme si j'allais t'écouter.

- Hum... Non.

Lui répondis-je, l'air le plus neutre et froid du monde. Je fis deux pas en avant, collant mon poitrail au sien, avant de la repousser d'un seul coup vers l'arrière, profitant de l'instabilité du sable sous mes pattes.
Je demeurais debout, droit, fier. Je la regardais. Une pointe d'agacement se dessina dans mes yeux. Soit mon jouet et amuse moi, avant que je te bouffe une oreille ou une patte, Akuma. Quoi, ne le lis-tu pas dans mon regard, la louve ? Ne le sens-tu pas ? Je veux voir à nouveau ce visage de haine qui attise chez moi une passion obscène. Alors sort le masque, ou alors c'est moi qui te dévisagerait.

Nous arborions le même regard, le même visage. C'est lassant, terriblement lassant. Malgré le sable sous nos pattes, qui traduisait la chaleur, le froid se répandait autour de mon corps, comme un manteau glaciale, impénétrable. Tu me regardes, mais tu refuse de me défier ? Ou plutôt, es-tu en train de me défier. Mais à ce jeu là, c'est moi qui gagne. Je gagne toujours.
Je m'approche une nouvelle fois d'elle d'un pas rapidement, glissant mes pattes dans les grains de sable, sans peine.

- Es-tu sourde ?

Question rhétorique. Je la pris à la nuque, plaquant mon corps contre le sien pour la mettre au sol, faisant voler le sable dans un mouvement brutal. Je me plaçais au dessus d'elle, mes crocs sur son oreille gauche, à ma portée.

- Si tu ne t'en sers pas, je vais t'en débarrasser.

Si tu ne me montres pas ta haine, alors montre moi ta douleur. Montre moi quelque chose. Je plantais mes crocs dans la membranes de son oreilles, la perçant vers la pointe volontairement. Elle pourra cicatriser, de cette manière. Pour que je puisse recommencer autant de fois que je le souhaite.

Je tenais son oreille entre mes crocs, la mordant, appuyant sur chacun de mes appuies pour me maintenir ainsi au dessus d'elle, jouant de son sang sur ma langue. Elle tourna alors ses yeux vers moi, et je su à cette instant précis que je venais d'obtenir une petite victoire. Je relâchais son oreille, alors que ses crocs foncent sur moi et me prennent au cou. Elle semble apprécier cette partie de mon corps tout particulièrement. Oui, je fais du sarcasme, même quand on menace ma vie. Mon corps épouse à mon tour le sable, alors que son empreinte, elle, finissait vide. Je me redressais, m'ébrouant alors lentement, la suivant du regard. Hum ? De la provocation ?
Je me redressais correctement, avant de marcher dans ses traces.

- Alors une fois satisfaite, la louve joue la reine des glaces. Tu n'es pas très amusante, finalement, Akuma.

Je léchais lentement mes babines, continuant de marcher derrière elle.

- Ou alors est-ce pas ce qu'une fois tes chaleurs satisfaite, tu retournes à une certaine froideur ? Hum, une plutôt belle métaphore, quand j'y pense... Je dois avoir un petit talent dans ce domaine peut-être.

Je marchais dans ses traces, à deux bons mètres derrière elle.

- Tu ne sembles pas bien en colère. Est-ce parce que tu te laisses monter par tous les loups du coin ? Serais-ce une habitude ? Car si c'est le cas, j'ai peut-être un nouveau nom pour toi...

Mon regard sur sa croupe, dans son dos, je demeurais attentif, calme. Allons, voyons voir. Attendons. Soyons patient. Tentons de combler ce vide d'existence.

Oh ? Elle s'arrête ? Mes oreilles s'agitèrent, ravie finalement. A croire que mes mots sont parfois plus puissants et plus blessants que les actes. Je la toise, alors qu'elle même me regarde. Ah... Enfin! ♥ Il a prit son temps pour arriver, ce fameux regard plein de colère et de haine, qui me dévisage.
Elle s'avance vers moi, nous nous trouvons face à face, alors que je la dépasse d'une bonne demi-tête, voir d'un tête entière. Je l'écoutais, elle et ses mots. Amusante. Elle ne voulait pas l'être, mais elle l'était malgré elle.

- Je ne te demande pas ton avis.

Complétais-je à sa première phrase, mon souffle chevauchant le sien dans un murmure. Mais elle poursuivit malgré tout. Ooooh, je suis vexé. Non, je rigole. Une plaisanterie. Je gardais un visage neutre.

- Parfait, pour les petits. On ne sait jamais après tout. Tant mieux si tu les tues. Tu peux les bouffer aussi si tu veux. Pour avoir essayer, ça n'a pas mauvais goût, encore chaud.

Mon regard épousa le sien, alors que je m'approchais d'un nouveau pas dans sa direction. Mon museau frôlait presque le sien.

- Et puis, il est déjà trop tard. Tu as tout mon intérêt rien qu'à toi. Tu m'appartiens déjà. Que tu le veuilles ou non. Tu es à moi, petite chose amusante ~

J'étirais un fin sourire sur mes babines, glissant alors sur sa droite, lui donnant un coup de queue dans le museau.

Elle me toisait, proche. Nous étions proche. C'est amusant de sentir cette tension qui se forme dans mes muscles, quand je m'approche un peu trop prêt d'un congénère. C'est comme si mon corps me signalait son existence, alors que mon esprit ne le voit qu'à moitié. Quelle est cette chose, pour moi ? Quel est son rôle dans mon monde ? A-t-elle un lien ? N'en a-t-elle pas ? Ce sont des questions qui ne mériteraient pas d'être énoncé, mais pourtant, pour moi, elles semblent primordiale.
Elle poursuivit son chemin, alors que je la contourna pour finir à sa gauche. Quoi, tu continues encore de râler ? Soit un peu plus originale, quand même.
D'un seul coup, je me dressais sur mes pattes arrière, levant mes deux pattes avant pour lui frappe dans les côtes, la poussant de la dune, regardant son corps rouler dans le sable.
J'étirais un sourire amusé.

- Regarde. Bien sûr que tu l'es. Je joue avec toi. Tes émotions, je les ai. Ton corps, je l'ai eu aussi. Qu'est-ce qu'il te reste ? Ta voix ? Je sais comment te rendre muette pour toujours si tu le souhaites.

Je me laissais glisser de la Dune, gardant quand même une bonne distance entre nous. Voyons jusqu'où peut aller ta haine. Montre moi tout ça. Allez, faisons danser les masques ensembles, que je puisse parfaire tous les détails.

Elle se releva, me toisant avec un regard exceptionnel, qui fit lentement s'hérisser mon poil. Parfait. Tout simplement parfait. Ce regard, c'est bien ce que je recherchais. Voilà enfin une véritable nouveauté ! Une forme d'extase vint lentement se glisser dans mes pattes et dans mon corps, alors qu'elle se redressait, fonçant dans ma direction, plantant ses crocs dans mon cou. Elle aime bien cette partie de mon corps, j'ai l'impression.
Elle me tire et je gronde douloureusement, nos deux corps roulant dans le sable, en bas de la dune. Je reprends mes esprits, alors qu'elle est au dessus de moi. Une nouvelle fois.
Ses pattes griffèrent mon ventre et mon réflexe fut de lui donner un immense coup de tête sur le côté pour la déséquilibrer, la poussant pour me redresser. Le ventre en sang, je... Ris, un instant, juste sous son museau.

- Tu m'en vois ravi, Akuma. Tes illusions sont amusantes.

Je bondissais sur elle, plantant mes griffes dans son ventre, la poussant de ms pattes sur le côté, la balayant encore. Je voulais lui faire manger le sable, le sol, la poussière. Qu'elle sache ce que ça fait, d'être aussi bat que terre. J'aime ce regard. Je pense pouvoir dire qu'il m'intéresse plus que de nombreuses choses. C'est la définition d’aimer, non ?
Le sang perle de mon flanc, je le sens. Elle y va réellement, et moi peut-être un peu trop doucement. Je plonge une nouvelle fois vers elle, plantant mes crocs dans sa patte avant la plus proche, la tirant dans ma direction, serrant la mâchoire pour lui briser les os.

Elle se releva, me percuta de son poitrail contre le mien, me faisant perdre l'équilibre à mon tour. Mais je ne lâchais pas ma prise pour autant, la raffermissant même pour ne pas la laisser s'échapper de mon étreinte. Je serrais les crocs, alors que son propre museau de rapprochait du mien, me posant finalement cette fameuse question. Pourquoi je ne la lâcherais pas ? La réponse me semble évidente.
Je détache lentement mes crocs de sa patte, la laissant aller, avant de chuchoter lentement proche de son museau, mon haleine sanguine glissant sur sa truffe. Je lui lèche alors lentement la babine, avant de lui répondre.

- Ce n'est pas dans mes intentions. J'apprécie garder mes jouets le plus longtemps possible. Avant de les casser.

Ajoutais-je, découvrant mes crocs pour les plonger dans son épaule, son sang coulant dans ma gorge. Je plie le dos pour la faire rouler sur le côté, moi-même roulant sur le ventre, nous séparant une nouvelle fois. Je sentais la fatigue dans mes pattes, qui commençait à se faire sentir. Mais je ne lâchais pas pour autant. Je suis peut-être persistant... Sans doute, même.

Je me redressais à nouveau, et elle me fonçait dessus à nouveau. Une danse, une sorte de ballet particulier, sur une scène maculée de sang. Elle me prend à nouveau au cou, me renverse, et mes crocs épouse son épaule. Je sens la fatigue, et la perte de sang me peser dans le corps et dans les membres. Je le sens au plus profond de moi... Nous allons devoir bientôt cesser ce petit amusement.
Je plongeais mes crocs dans son épaule, élargissant sa blessure moi aussi. Jouons nous au dernier encore capable de tenir sur ses pattes ?
Je lève les miennes, avant, les plaçant de chaque côté de son cou, pour la faire tomber sur le côté, sans pour autant lâcher ma morsure.
Je laissais mon propre corps glisser dans le sable, lentement, avant de me reculer, la fatigue m’assommant lentement.

- Reste dans tes illusions si tu le veux, Akuma... Mais tu es marquée. Tu es mon jouet. Que tu l'acceptes aujourd'hui ou demain de changera rien à l'évidence...

Marmonnais-je lentement, me dressant avec peine sur mes pattes, commençant à m'éloigner, le sang tâchant mon chemin. Elle n'allait pas me suivre, vu son état. Et vu le mien, je n'allais pas aller bien loin. Mais je m'étais bien amusé. Nous remettrons ça un autre jour.