Depuis peu, le général avait remarqué de la faiblesse dans les rangs des esobeks. Considérée comme la meute la plus faible, la meute voyait ses soldats faiblirent de plus en plus chaque jour. Par la faim, la peur, ou la fatigue. Peu lui importait. Il était de son devoir de remédier à cela. C'est pourquoi il avait convoqué une guerrière, Aponyria. Celle-ci semblait sereine, et plutôt bien portante. Étonnement, bien portante. Tant mieux direz-vous. Oui, tant mieux. Mais alors, c'est qu'elle était capable de s'entraîner.

Arrivant au lieu de rendez-vous fixé - d'accord, Astral l'avait un peu obligé à venir -, il remarqua directement que la louve n'avait pas fait attention à sa présence. En soit, cela ne le dérangeait pas. Ce qu'il l'agaçait, c'est qu'elle n'ait pas remarqué qu'un animal se trouvait derrière lui. Elle aurait dû le sentir, bien que le vent soit face à eux deux.
Sans bruit, le gris se glissa derrière le dos de la combattante, et la cogna d'un coup d'épaule avant de la plaquer à terre. Ses crocs attrapèrent sa gorge, et il se figea, laissant le temps à la demoiselle de se remettre de sa surprise.
Son grondement vint percer le silence, alors qu'il la lâchait après quelques secondes qui lui parûrent des siècles.

- Si j'étais un hellhound, tu serais déjà morte.

La louve grogne un peu, apparemment sans vraiment prendre en compte sa remarque, ce qui le fit davantage plisser les yeux.
Elle fonça vers lui, tête baissée. Attaque stupide, vu leur différence de carrure évidente.

- Tu vas voir !

Pour lui apprendre à ne pas réfléchir, le général se campa sur ses pattes, et reçu de front l'attaque. Sauf que d'une capacité physique bien plus forte que la sienne, le gris résista, alors qu'Aponyria devait bel et bien souffrir du choc. Il bondit en la renversant violemment à terre, lui balançant de la poussière dans les yeux pour éviter qu'elle ne se relève en grondant.

- Ce n'est pas en fonçant tête baissée que tu deviendras plus forte, idiote. Attrape moi.

Et le guérisseur s'élança, bondissant par-dessus un morceau de bois mort pour ainsi prendre de la vitesse. Ses lourdes pattes martelaient la terre, alors qu'il entendait le souffle de la la combattante derrière lui.

Elle n'a pas l'air contente, mais tant pis. Astral n'est certainement pas là pour la rendre heureuse. Il est là pour la rendre forte. Alors, dédaignant les forces de frottement de l'air, il s'évertua à avancer de plus en plus vite. Il l'empêcha de le plaquer à terre, roulant sur le côté pour se redresser plus vite encore, reprenant sa course effrénée. Puis il s'arrêta d'un coup, se retourna face à elle.
Le guérisseur bondit par-dessus une racine noueuse et arma ses griffes avant de les planter dans l'arrière train couleur neige de sa victime, mais la blanche se débattit. Astral roula à terre, la poussant au sol.