Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Chasser. Chasser pour manger. Chasser pour être utile et se faire accepter. Chasser pour survivre en somme. Djall avait compris se principe depuis toujours. A présent, elle l'appliquait.
Djall avait de plus en plus de difficultés à supporter la chaleur qui émanait du sol comme une radiation. Elle portait une épaisse fourrure qui l'empêchait d'évacuer correctement le surplus de température corporelle qu'elle avait en elle. La louve tourna son visage vers le ciel pour contempler une immense étendue grisâtre où le soleil n'avait pas sa place. Alors qu'elle trottait tel un cheval sauvage dans les bois, ses pensées se tournèrent vers les autres meutes. Elle avait ouï dire que chaque meute avait attaqué les Hellhounds à sa façon. Ces fichus chiens, Djall en mangerait bien un bifteck. La louve avait aussi entendu dire que de nombreux loups s'étaient fait kidnappé et était retenu en otage dans un camp. La femelle s'imagina un instant dans un corps à corps acharné avec un chien. Elle lui mettrait à nu l’entrecôte de ses griffes acérées et lui ferait bouffer la poussière. La louve tenta de se calmer, elle devait se concentrer sur sa tâche quotidienne : la chasse. Un piaillement singulier alerta la femelle sur la présence d'un nid non-loin. Elle suivit les sons qui ne cessaient guère et tomba sur des morceaux de pailles enchevêtrés les uns dans les autres qui comptaient un oisillon très jeune. Le nid avait du se décrocher malencontreusement de sa branche. Le bébé était trop petit pour être mangé, il avait la peau sur les os. A côté du nid et de l'oisillon criard, un œuf probablement pourri avait éclaté en omelette. L'odeur pestilentielle poussa Djall à continuer son chemin. Quelques mètres plus loin, la louve trouver un très jeune renard qui peinait à tenir debout. Elle voulut tout de même s'en approcher pour s'assurer qu'il n'était pas bon à manger et lorsqu'elle renifla la puanteur âcre qui émanait de lui, elle fit demi-tour. Il était temps pour elle de rentrer au camp, la chasse ne donnerait rien ce jour-là.
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Dim 12 Juin - 13:36
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privé n°7
Chasser. Chasser pour manger. Chasser pour être utile et se faire accepter. Chasser pour survivre en somme. Djall avait compris se principe depuis toujours. A présent, elle l'appliquait.
Djall avançait à travers les bois dans son manteau de fourrure grise. Elle était désespérément à la recherche d'une proie quelconque. Elle marchait depuis déjà de nombreux kilomètres sans croiser une seule piste potentielle. Pourtant, la femelle y mettait tout son cœur, reniflant chaque racine, chaque buisson tel un limier. La louve remua ciel et terre pour dénicher quelque chose. Djall sentit soudain une odeur légèrement éventée de renard et elle la suivit jusqu'à un trou dans le sol qui ressemblait à un terrier. Elle tenta d'y fourrer le nez mais comprit bien vite qu'il n'y avait plus âme qui vive dans cette tanière. La femelle passa son chemin, la queue baissée de dégoût. Elle commençait à en avoir marre de ne rien dégoter pour les siens, se sentant inutile. Alors qu'elle marchait tête basse comme un chiot sans allure, elle releva brusquement le visage, repérant un oiseau quelques mètres plus loin. Djall s'avança, tapie au sol, tentant de remuer le moins de poussière possible. Mais l'oiseau avait déjà du être chassé aujourd'hui car il était très méfiant et s'en alla bien vite se percher sur une branche. Djall décida de rentrer au bercail, comprenant que ce n'était pas son jour.
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Lun 13 Juin - 22:54
Piste. Trouve. Tue.
privé n°8
Chasser. Chasser pour manger. Chasser pour être utile et se faire accepter. Chasser pour survivre en somme. Djall avait compris se principe depuis toujours. A présent, elle l'appliquait.
Djall pesta en marchant sur une épine. La pauvre vagabondait depuis de nombreuses heures en cherchant quelque chose à tuer. La femelle sentit soudain une odeur alléchante. Elle vit au loin un pivert. Elle reconnut le casque rouge sur la tête du volatile. La louve s'approcha et bondit pour le tuer. L'oiseau prit son envole. Djall mit la patte sur le dos de la bête à plume et agrippa son arrière-train. Elle le tira vers le bas et sauta pour l'attraper dans sa gueule. Là, elle le tua. L'action s'était déroulée si vite qu'elle en revenait à peine : sa première proie depuis si longtemps. Elle le cacha sous un buisson pour continuer sa chasse. Brusquement, elle s'immobilisa lorsqu'elle vit un éclat de fourrure rousse non-loin. Elle se précipita pour rattraper l'animal. Elle le débusqua d'un bosquet et découvrit que c'était un renard. La guerrière sortit d'immenses crocs et poussa un grondement sourd avant de se jeter à la gorge du rouquin. Celui-ci se débattit et tenta de lui crever un œil sans succès. Djall l'étouffa en enserrant sa gorge entre ses mâchoires. Très vite, il rendit son dernier soupir. Fière d'elle, la queue haute, la grise ramena ses trouvailles au camp.
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Mar 14 Juin - 11:20
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privé n°9
Chasser. Chasser pour manger. Chasser pour être utile et se faire accepter. Chasser pour survivre en somme. Djall avait compris se principe depuis toujours. A présent, elle l'appliquait.
Djall, heureuse de sa chasse de la veille, décida de tenter sa chance une seconde fois. Elle se mit à errer dans les bois, tantôt le nez au sol tantôt dans les airs. Ses grands yeux bleus pétillaient d'excitation alors qu'elle allait à droite et à gauche en agitant la queue. Bientôt, son nez perçut une piste bien marqué et son regard cyan s'enflamma comme une braise. Elle suivit cette odeur fraîche et tomba sur un lemming. En s'en approchant pour le tuer, Djall remarqua que l'animal était mal en point, sûrement malade. Elle passa son chemin en pestant, déçue. Au bout d'une heure, la louve repéra le fumet caractéristique d'un serpent. Toute contente, elle se dirigea vers la source de l'odeur et tomba nez-à-nez avec un immense serpent si gros qu'il aurait pu faire de sérieux dégâts à Djall. La femelle fit volte-face et décida de rentrer au camp, ce n'était pas son jour.
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Mer 15 Juin - 12:49
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Mer 15 Juin - 13:01
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privé n°10
Chasser. Chasser pour manger. Chasser pour être utile et se faire accepter. Chasser pour survivre en somme. Djall avait compris se principe depuis toujours. A présent, elle l'appliquait.
Djall cassa brutalement une brindille entre ses crocs, faisant claquer rageusement ses mâchoires. Elle sentait un trop plein d'énergie bouillonner dans son corps, la rendant nerveuse et imprécise à la chasse. Le soleil allait presque être à son zénith et la grande louve cherchait une proie à tuer depuis l'aube. La pauvre commençait à avoir les coussinets en sang de parcourir des kilomètres sans s'arrêter et ne sentait plus ses muscles douloureux. Ce serait encore une journée où elle rentrerait bredouille. Elle soupira et s'allongea au pieds d'un chêne pour se lécher délicatement les pattes et soulager la brûlure. Elle décida de faire une sieste. Une bonne heure plus tard, ses coussinets ne saignait plus et avait durci, permettant à Djall de courir de nouveau sans souffrir. Elle décida de rentrer au pas de course pour entraîner son cœur à être plus endurant. Direction les marécages, Djall rentra à toute allure, bondissant par-dessus les buissons, évitant les plus gros obstacles. Elle galopait sans se soucier de ses épaules qui n'en pouvait plus. Elle ralentit lorsque la boue commença à se former sous elle et finit la route jusqu'au camp plus doucement.