Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
«Il n'y a que dans l'oreille du sourd, que les paroles sont du velours.»
FORCE: 4 | AGILITÉ: 9 | ENDURANCE: 9
Chasse n°2 - *16* => 1 proie attrapée.
J'étais tellement contente d'avoir pu ramener une proie pour la meute que je décidais le lendemain de partir à la recherche d'une autre proie, j'allais essayer de me concentrer sur mes autres sens, puisque je me doutais bien que ne pas entendre était un réel problème mais j'y arriverai, peu importe le temps que je prendrais, je réussirai. J'essaye de mettre en oeuvre ce que Athos m'a appris, je me plaque au sol, regarde ce qui m'entoure et vois un lapin, du moins j'imagine que c'est ça. Je piétine le sol, je sors de mon buisson et sors mes crocs et griffes, je tombe devant le lapin, je donne un coup de mâchoire sur une des oreilles de la bestiole et en arrache un bout.
Mince !
Je prends appuie comme je peux sur mes pattes et poursuis le lapin, je le vois foncer dans son trou, je décide de gratter tout ce que je peux pour l'attraper, je passe ma tête dedans et le tire en secouant la tête dans tous les sens pour l'achever, je serre bien fort la mâchoire. Quand je ne sens plus de résistance je m'arrête et retourne au camp Sekmet.
«Il n'y a que dans l'oreille du sourd, que les paroles sont du velours.»
FORCE: 4 | AGILITÉ: 9 | ENDURANCE: 9
Chasse n°3 - *17* => 1 proie attrapée.
Encore une fois ce matin j'avais vu ma mère partir à la chasse, j'avais essayé de la suivre un moment, j'espérais qu'elle allait chasser à la Forêt Charbonneuse mais elle continua à partir en direction de l'extérieur des Terres de la meute et je me suis arrêtée, j'avais peur de me retrouver comme la dernière fois, prise en chasse par des chiens tout moche. Je me décide donc à essayer de trouver un petit quelque chose à ramener à la maison, je vois un petit tas de branche, je me dirige vers celui-ci et tire les branches, plus ou moins grosses pour dégager le tas, j'ai un peu de mal, je l'avoue mais à force, je découvre une drôle de bête, avec des sortes d'aiguilles qui devait se cacher en dessous, il n'est pas content que je le dérange et il me fixe, méchamment. Je penche mon museau pour le sentir mais je sens une violente douleur dans ma truffe, je recule en jappant et repars, je ne suis pas contente. J'aperçois une souris en revenant à la tanière, je cours après et elle me force au sauter par dessus un petit tas de bois, je manque de m'étaler sur le sol, je réussis à me rattraper et je saute dessus, la coince entre mes pattes et la mord pour la tuer.
Je suis encore retournée à l'endroit habituel, mais je me demande si je fais bien, à chaque fois je dois tuer encore des bêtes innocentes juste pour satisfaire la faim insatiable des loups de la meute, est-ce que plus tard je deviendrai comme eux ? Je n'espère pas, je suis pourtant là, je suis venue sûrement malgré moi, mais me voilà, telle que je suis vraiment, avide de progresser et de satisfaire ma mère. Je repère directement mon odeur préféré et j'oublie bien vite mes états d'âmes et me concentre, je pose ma truffe sur le sol et aspire l'air, j'éternue en aspirant aussi du sable et remue le museau pour montrer mon mécontentement. Non, ce n'est pas lui, j'avais espérer secrètement qu'en revenant au même endroit je le retrouverai un jour, mais non, rien, absolument rien ne pouvait nous faire nous retrouver, il était pour moi comme un second père, ou du moins comme la forme masculine qu'il me manquait, parce que ce n'est pas avec mon "père" biologique que je peux espérer quoique ce soit... C'est plutôt un lapin je dirais, je repose ma truffe au sol, ou du moins un peu moins collée à celui-ci, puisque je crains de devoir encore aspirer ce sable qui m'irrite les voix respiratoires, j'avance, lentement mais sûrement, captant les odeurs et essayant de voir avec mon instinct plutôt qu'avec mes yeux, mais comme je n'entends rien, que ma vie entière est du coton, je ne peux pas beaucoup me fier à celui-ci. Je continue à trottiner un petit moment, passant tantôt sur un rocher, tantôt escaladant un petit tronc d'arbre, je m'entraîne en chassant, je me fortifie, du moins je l'espère, car je veux pouvoir clamer à ma mère que je suis devenue plus forte que ma sœur, que je suis libre de me débrouiller seule, et qu'elle n'a qu'à rester avec mon frère après tout... Mais non, je ne me sens même pas capable de lui dire, je ne suis même pas sûre d'en avoir envie au final... Un lapin déboule entre mes pattes, je prends une seconde ou deux pour réagir et je m'élance à sa poursuite, je contourne un arbre et saute par dessus un caillou, je retombe sur mes pattes, je cours plus vite qu'avant, mes pattes supportent plus aisément mon poids, je sens que mon corps change comme change chaque journée que le monde fait, je réussis enfin à le coincer dans un coin et lui attrape la peau du cou avant de le secouer contre un rocher,, serrant bien fort mes mâchoires, un second sort d'un terrier, mais je me contente de le regarder.