En savoir plus | Jeu 2 Juin - 23:22 | |
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SOME MINDS AMANN Immeubles effondrés, rues dévastées et horizons apocalyptiques. L'air, lourd et sec, était empli d'une odeur morbide et âcre. Il n'y avait aucun bruit, sauf celui du vent qui sifflait entre les fenêtres cassées et les fissures. Ici il n'y avais que désolation, c'était les restes d'une civilisation pourtant si avancée. Ça sentait la mort. Mes coussinets frappaient le sol dur et noir, étrange matière que j'avais rarement rencontré mais que j'évitais ; mes fragiles pattes vous diront pourquoi. Je passais entre les monstres de métal, peu apeuré par ma seule vision de la partie gauche du paysage ; je savais pertinemment qu'il n'y avais rien d'autre ici que la Faucheuse. Ou, en tout cas, un élan rose ne risquait pas de foncer tête baissée sur moi. ..Humhum. Trêve de plaisanteries. Je suis venu ici pour une raison précise. Te rappelles-tu, Amann, pourquoi tu traînes là où il n'y a rien ? Mon regard s’abattait sur une voiture avant que mes pattes ne suivent le mouvement. Je tâtonnais le toit du véhicule pour m'assurer que ces machins n'étaient pas trop abîmés, histoire que je ne tombe pas comme ces bâtiments. D'un pas désormais rassuré, je bondissais sur la suivante, et l'autre, puis celle-ci, celle-là.. Je finis par être entraîné dans une course effrénée, ne pouvant arrêter mes jambes folles. Dans un croisement où aucune voiture n'était assez près pour que je puisse sauter dessus, je descendais pour continuer -et bien sûr sans m'arrêter- ma danse sans fin. La langue volant au vent, les yeux picotant et les coussinets éraflés, je n'étais concentré que sur ce qui se trouvait devant moi, rebondissant sur lampadaires épais et poubelles, grimpant quelquefois sur les obstacles, les cartons abandonnés et les trottoirs craquelés. Une belle créature de fer se présentait bientôt devant moi, avec sa belle couleur orangée et.. Aargh ! Sapristi ! Pourquoi je dois toujours me perdre dans cet esprit, ce foutu esprit ?! Fais donc attention, bordel ! Surveille tes pulsions bon dieu ! En plus d'être à court de souffle, maintenant ma peau était presque brûlée par ce sol d'ébène. Je me hissais sur mes pattes, pourtant déterminé à ne pas abandonner.
6/11/9 © Truth. |
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