Mes rêves me rendaient barge, mes cauchemars me faisaient tourner la tête et je ne cessais de divaguer entre les deux. Je me passe en revue tous les souvenirs de mon enfance, détruits par les catastrophes actuelles qui nous bouffent littéralement la vie. Hellhounds, humains, chiens, chars et monstres de fers, vous en voulez d’autre ? Mes peurs me hantent. Chaque jour c’est de nouveau la peur de se faire pendre, d’être pris au piège ou de se faire tirer dessus. Et j’en passe, sans oublier la peur de la famine qui elle, nous court après. Je ne savais plus trop quoi penser, et en ce moment c’était la galère totale. Rien ne nous était épargné. Nous ne pouvions nous rendre nulle part sans risquer de croiser un chien sur son passage. C’est ce qu’il m’arrive il y a moins de quelques jours, avec Kobalt. Mais par chance, nous réussissions à nous en sortir avec quelques simples égratignures. Une chance, ça oui ! J’aurai pu me prendre des coups autre part. Et ça ne m’aurait pas plus du tout ! Ou tout simplement aurais-je pu mourir, et laisser ma vie en terres vagabondes. Hors de question, je me devais de me battre, et de rendre l’âme lorsque je serai trop vieux pour continuer cette guerre éternelle !

Je ne m’étais rendu compte de rien sur le moment. Avec ces chiens, j’avais fait ce qui me semblait juste. Au final je n’avais jamais autant extériorisé ma force qu’à ce moment-même, j’avais donné les meilleurs coups aux meilleurs endroits. L’issue fut fatale pour l’un d’entre eux. Ainsi, j’ai pu m’entraîner à combattre et améliorer mes compétences sans oublier d’avoir fait la merveilleuse rencontre de Kobalt, ce solitaire éternel. Il était plutôt sympa, il m’avait l’air assez rapproché d’Helya pour qu’ils aient fait un accord. Je ne sais toujours ce que cela pouvait être, mais qu’importe. Nous nous sommes mutuellement protégés, c’est le principal.

Perdu entre rêve et réalité, je pris conscience qu’il fallait se bouger pour faire changer les choses. Si je ne chassais pas, si je ne m’entraînais pas tous les jours et si je ne cherchais pas à me combattre, l’issue pourrait m’être fatale. Il faut que je rattrape le temps perdu de ces trois dernières années de solitaire. C’est une chance d’avoir intégré les Navnik, je ne m’en rends certainement pas bien compte d’ailleurs.

Je m’étais réveillé au bord de la prairie de grenats il y a quelques minutes plus tôt. J’avais repris ma route en direction de ces belles fleurs qui parsemaient le sol dévasté. Malheureusement, les choses ont fait qu’elles sont devenues bien rares. Certaines sont cependant restées debout malgré la violence des dégâts. Comme quoi quand on ne lâche rien, les efforts finissent toujours par payer. Pas vrai ?

Tout ce qui m’entoure me permet de mieux comprendre les choses. La nature nous offre énormément de leçons de vie qu’il faut savoir comprendre. En observant, en écoutant, tout le monde peut apprendre beaucoup de choses et en tirer de bonnes leçons. C’est ce que père et mère nous ont toujours appris … Très liés avec la nature, ils nous ont très vite fait comprendre de l’importance de chaque élément qui était présent et qu’ils avaient tous leur importance sur cette Terre. Un moyen de nous faire apprendre le respect. Le respect de la nature, et de tout être vivant près de nous. Mes parents étaient les meilleurs, je n’avais aucun doute là-dessus. Beaucoup de ce qui m’entoure peut me rappeler ma famille. Avec les grenats, je revois ma mère nous apprendre à chasser le lièvre dans les innombrables fleurs. C’étaient les plus beaux moments jamais passés avec toute la troupe … Einstein, Sidney, mon père, ma mère et moi. Nous étions unis, nous étions un, pour toujours. La nostalgie m’emporte parfois loin de tout, sans savoir pourquoi. Je ne pense plus à rien, sauf à la plus belle chose que j’ai perdu au court de toute ma vie sur Angels Fall First.

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Le vent me soufflait dessus aussi violemment qu’il failli bientôt m’emporter, si je n’avais pas pris mon appui dans le sol, j’aurai risqué de basculer à la renverse en me faisant emporter par les rafales nordiques. Ah, c’était la mauvaise période, le temps n’est plus ce qu’il était … Bien que le soleil darde de ses rayons à quelques rares occasions, la plupart du temps les nuages s’amassent en groupe et forment d’immenses lits nuageux et grisâtres. C’était comme ça, ces temps-ci. On avait beau espérer retrouver la beauté estivale, en ce moment ce n’était pas vraiment ça. Malgré quoi, à certains moments, le ciel se dégageait, laissant le soleil illuminer les innombrables grenats de la prairie. Ils étaient plus que nombreux, je n’aurai pas eu le temps de les compter un par un. Chacun avait sa place en ce lieu si magistral … C’était magique.

Je me rappelais de nombreux souvenirs d'antan, notamment les moments que je passais en famille. Pendant ces moments-là, je me souvenais qui j'étais, je n'oubliais pas mon passé qui ne cessait de me rattraper lors de ces moments nostalgiques. Ma famille ... Qu'en étaient-ils tous ? Morts ? Je ne pense pas. J'espère qu'un jour, je les retrouverai. Je levais le museau en l'air, cherchant une odeur. Une piste, pour me changer les idées. Voulant tomber sur une proie, j'eus l'immense surprise de découvrir l'odeur ... d'un loup.

Surpris, mes oreilles se plaquèrent en arrière. Je me méfiais de tout le monde. Il fallait que je reste prudent. « Bonjour... Désolé par avance si ma question peut te paraître étrange, mais chercherais-tu un peu de compagnie ? »

« Un peu de compagnie ne m'a jamais dérangé. Qui es-tu ? »

C'était toujours un bon moyen de rencontrer de nouvelles personnes.

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