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entraînement avant la traque

Le ciel s’enveloppait d’un manteau pourpre. La nuit n’allait pas tarder à tomber. J’étais loin d’être fatigué, et au contraire j’avais plus envie de me dégourdir les pattes plutôt qu’autre chose. Je n’avais pas fait grand-chose aujourd’hui, ce qui faisait que j’étais au taquet pour entamer un entraînement et pourquoi une petite chasse par la suite. J’avais quitté les terres Navniks pour explorer un peu plus les terres de l’ouest. J’avais très rarement l’occasion de venir, c’est pourquoi j’en profitais, ce soir-là. J’avais opté pour l’autoroute éventrée. Je m’y étais rendu une seule fois auparavant, pour un entraînement intensif. Aujourd’hui j’y étais retourné, plus déterminé que jamais. Je voyais mes performances s’améliorer de jours en jours. Avec la chasse, et les entraînements avec Anya, Daren et Shiro, je sentais mes muscles se développer de plus en plus. C’était plutôt bon signe. Je me réjouissais à l’idée de voir ce dont j’étais capable maintenant que j’avais acquis autant de puissance. Ce soir-là, c’était le parfait moment pour tester tout ça. L’autoroute recelait de carcasses de fer, excellent pour s’entraîner à les tirer ou à sauter par-dessus. Le soleil ne tarderait pas à se coucher. Mais qu’importe, l’absence de luminosité n’allait pas m’arrêter pour autant.

J’étais parti, vers l’ouest. Plus au nord, j’aurai trouvé la cabane du chasseur, endroit où je traquais principalement les sangliers. Les daims eux, se trouvaient plus au sud. J’avais retenu certains endroits où les cervidés aimaient se réfugier. C’est là que je découvrais souvent de belles proies à me mettre sous la dent. Mais habituellement, je les ramène au garde-manger de la meute. C’est ce que je fais toujours en fait. Je préfère que ma famille passe avant moi. Je donnerai toujours tout pour eux. Toujours. Mais avant de traquer quoi que ce soit, je devais m’entraîner un peu. J’étais venu ici pour devenir encore plus agile et encore plus endurant. C’est bien ce que je comptais faire. Ne renonçant jamais, j’avais toujours l’espoir qu’un jour, je deviendrai un de ces héros de guerre. Mais avant ça, il fallait être plus fort. Toujours et encore plus puissant. J’arrivais maintenant à destination, après plusieurs heures de marche depuis la tanière Navnik que j’avais quittée. Le chemin était long certes, mais au moins, à présent j’avais devant moi mon terrain d’entraînement. Il était vraiment spacieux, avec toutes les automobiles entassées les unes sur les autres, parfois on retrouvait quelques barils renversées sur le bas-côté de la route et plein d’autres objets des bipèdes tout aussi rouillés et complètement inutiles. Je balayais le terrain du regard, cherchant par où commencer. Mes deux billes brunes s’arrêtèrent sur un camion renversé. Une énorme voiture, si on pouvait dire, couchée sur le flanc. Les portières étaient ouvertes, ce qui me permettait de grimper si je le pouvais. Je m’en approchais, et détaillant l’engin, je décidais de sauter par-dessus. Je poussais sur mes pattes arrière pour attraper la portière avec ma gueule. De ce fait, je tentais de m’accrocher avec mes griffes. Mes pattes glissaient le long de la paroi toute lisse. Si je ne voulais pas tomber et réussir à passer de l’autre côté, il fallait que je pousse du plus fort possible sur mes postérieurs. C’était très dur, mais je m’accrochais autant que le pouvais. A force de tirer, je réussis à me raccrocher un peu plus et finalement parvenir à remonter sur le flanc du véhicule. La hauteur était impressionnante. Mais de l’autre côté, il y avait une petite descente qui me permettait de sauter. Poussant sur mes arrières, je descendis en amortissant ma chute grâce à mes pattes avant. Je remontais en poussant de façon à ce que je puisse répéter l’action plusieurs fois sans me fatiguer. A force, je sentais mes muscles brûler. Je m’accrochais à la portière et je remontais, encore et encore. Je m’agrippais avec mes pattes avant, faisant crisser mes griffes sur la carrosserie toute rouillée. Le bruit était vraiment insupportable. Je m’essoufflais assez rapidement. Sauter et remonter, descendre et anticiper les chutes, amortir l’ « atterrissage ». Je m’arrêtais. Je m’assis et repris mon souffle. Mes pattes tremblaient … Je pense que c’était bon et qu’il fallait maintenant se mettre à la chasse.

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chasse 1 (réussie)

Pendant mon entraînement, j’avais à peine eu la chance de voir le coucher de soleil. Il était descendu vraiment vite, et j’étais bien trop occupé pour contempler l’astre solaire lors de son déclin. Mon entraînement était à présent terminé. J’avais entamé un speed-jumping, exercice consistant à sauter et descendre très rapidement d’une plateforme au choix. Pour ma part, il s’agissait du flanc d’un camion. J’ai senti que les efforts fournis à ce moment-là paieront. De toute façon je n’avais pas fait ça pour rien. Maintenant que j’avais terminé mes exercices, il me fallait trouver quelques proies à rapporter aux Navniks. C’était mon habitude, de rapporter à manger aux autres. A ma famille. Je trouvais ça normal en fait, ce n’était pas une option. Qu’est-ce que je pourrai bien trouver aujourd’hui ? Un lièvre ? Des rats ? Ici, je ne risquais pas de tomber nez à nez avec un troupeau de cervidés. Vu l’endroit, il ne devait y avoir que quelques rongeurs ou des sangliers errants, rien de plus. J’arrivais au bord d’un gouffre, là où tout en bas, des dizaines de voitures étaient entassées les unes sur les autres, toutes cabossées de partout. Je me penchais, humant l’air. Si je descendais par la petite pente rocailleuse, peut-être que je pourrai atteindre ce tas de ferrailles, et chercher plus bas. Déterminé, je descendais en restant prudent, car les parois glissaient et si je faisais un faux pas, je pourrai bien me blesser ou pire, y laisser ma vie. L’autoroute éventrée était dangereuse, et en pleine nuit, si un prédateur vient m’attaquer, je ne pourrai pas riposter et en même temps me rattraper pour ne pas tomber. Il fallait que j’arrive en bas sans me faire de mal. En posant une patte après l’autre, doucement, j’arrivais à avancer. Après quelques temps, j’arrivais en bas, sans aucune blessure ni chute.

Je posais mon museau au sol pour renifler tout ce qui se trouvait sur mon passage. Véhicules démembrés, Pots d’échappements, pneus, tout était dans un sale état. Il n’y avait pas une seule voiture encore debout. Toutes étaient couchées, mises en pièces et surtout, recouvertes de rouille et de mousse. Ça m’offrait un véritable terrain de chasse, et vu les cachettes qu’il y a, il devait certainement y avoir des colonies entières de rongeurs. J’en avais l’eau à la bouche. Me mettant à la traque, j’avais encore besoin de trouver une trace olfactive avant de tenter de dénicher quoi que ce soit. Je reniflais tout ce qui se présentait sous mon nez avec intérêt. Les premières traces arrivèrent … Mais je ne savais pas ce dont il pouvait bien s’agir. Plus je m’enfonçais parmi les décombres, plus l’odeur se faisait forte. Je reconnus alors celle d’une belette. Etrange comme endroit pour trouver ce genre de rongeur. Je relevais la tête, à l’affut. Je n’avais plus qu’à suivre l’odeur en restant des plus discrets … Je longeais le flanc d’une automobile, marchant doucement pour ne pas faire de bruits. Derrière cette épaisse couche de ferraille, j’entendais des petits gémissements. Parfois la bête éternuait. Je l’avais trouvée. Elle n’était pas bien difficile à trouver, d’ailleurs ce genre de rongeur n’a pas pour habitude de trop se cacher, comparé à certains autres comme la souris ou le mulot. Je restais caché, immobile, penchant parfois ma tête pour voir ce dont j’avais à faire. Mais lorsque celle-ci dépassait trop de la carrosserie, j’eus un léger doute. D’ailleurs ce dernier se confirma lorsque j’entendis le cri alerte de la belette. Et mince, elle m’avait vu. Mais je n’allais pas m’en arrêter là. Bondissant de ma cachette, je dérapais en faisant un virage serré pour rattraper ma proie. Je m’empressais de la rejoindre pour ne pas la perdre de vue. La petite fuyarde s’échappait en direction des carcasses de voitures. A toute allure, je bondissais en évitant tous les obstacles qui se dressaient en travers de mon chemin. Je sautais par-dessus les pneus et élançant mon corps toujours plus loin. La petite bête m’emmenait très loin, elle me faisait courir sur une longue distance. Mais hors de question de la laisser s’échapper. Parfois, l’animal passait sous d’immenses plaques de fer. Etant trop gros, j’étais obligé de virer sur le côté pour la rattraper. La distance entre nous se réduisait petit à petit, j’étais sur le point de l’avoir. A un moment, la belette dérapa et fit demi-tour. Je freinais alors violemment et poussais sur mes arrières pour me propulser en arrière en changeant ma direction. Elle voulait me mettre une feinte, et bien non, cela ne marchait pas à avec moi. Je sautais une dernière fois sur une des carcasses avant de bondir en prenant appui sur mes arrières. En sautant, j’élançais tout mon poids vers l’avant en étendant mes pattes avant le plus loin possible. La gueule grande ouverte, je finis par atterrir en plein sur ma proie qui elle commençait à ralentir la cadence à force de courir. Mes deux mâchoires se refermèrent sur elle tandis que j’amortis ma chute en roulant sur le côté. Lorsque je me relevais, plein de poussière, le petit animal était inanimé dans ma gueule. Une belle prise, pour bien commencer la chasse nocturne.

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chasse 2 (réussie)

J’avais enfin réussi à attraper cette foutue belette. Pas facile de courir après ce machin-là, qui se dandine en vous narguant à gauche à droite et en vous faisant galérer à vous faufiler derrière elle. Mais cette fois, je l’avais eu. J’étais assez fière de ma prise. Ça fait toujours quelque chose à manger pour la meute. J’étais arrivé à un point où plus rien ne pouvait me fatiguer. Que ce soit la chasse au cerf ou celle à la marmotte, au daim ou rat, je devenais de plus en plus endurant chaque jour et ça se voyait dans mes résultats de chasse. Je savais plus, toujours plus, et je rapportais le maximum de proies au garde-manger. Ça me faisait plaisir de me dire que je faisais bien mon boulot. Même si je ne suis pas chasseur, comme déjà dit c’est une part de mon travail de nourrir les miens. C’est mon devoir, quelque part, d’assurer ce genre de chose. Je ne suis pas le loup le plus populaire, si on peut dire, mais je sais quand même y faire, j’arrive à prouver qui je suis au sein de cette grande famille. Bon, trêve de bavardages. Je ne suis pas là pour discuter de qui je suis ou qui je devrais être. Ce soir c’est chasse à volonté. Et on ne va pas se contenter d’une petite belette voyons, si je suis venu ici c’est pour attraper un maximum de petits rongeurs, ou peu importe ce qu’il y a aux alentours, tout me va, tant que ça se mange. J’avais en tête l’idée de chasser d’autres rongeurs, enfin ça dépend ce qu’il y a, mais si un sanglier se montre sur mon chemin je ne dirais certainement pas non. La nuit était des plus noires ce soir. La lune entamait son dernier quart. Il fallait que je m’active.
Dans le plus grand des silences, je m’éloignais du trou dans lequel j’étais venu chasser ma belette en remontant le long de la paroi rocheuse. Avec ma proie dans la gueule, je remontais en plaçant une patte après l’autre tout en faisant très attention à ne pas glisser et chuter de haut. Une fois en haut, j’enterrais ma proie pour être sûr que personne ne me la vole et que je puisse chasser tranquillement. Les premières odeurs arrivaient … Je sentais le gros mammifère approcher. Gros mammifère ? Je pensais qu’ici, il n’y aurait que des petites proies. Et bien non, apparemment pas. L’autoroute éventrée était aussi un parfait endroit pour les plus grosses proies comme celle qui j’avais récemment chassées. Sangliers, notamment. Il y en avait un dans les parages. Pas très loin de moi, je le sentais. Je redressais la tête, pointant mes oreilles vers l’avant. Plus loin … Là-bas … L’animal cherchait de quoi se nourrir près des automobiles. Je restais silencieux. Il fallait que je me prépare à attaquer. L’animal était coriace, on voyait qu’avec sa morphologie, il ne risquait pas de se laisser faire. Je prenais appuis en ancrant mes pattes dans le sol. Mes muscles se tendaient, bouillonnaient … Je m’élançais au grand galop en fonçant droit sur ma proie. Il n’eut pas le temps de se rendre compte de ma présence, je m’étais déjà agrippé sur lui. Il mugissait comme un bœuf, cherchant à fuir. Ses défenses faillirent percer ma chair. J’attrapais sa peau cuirassée de mes canines tranchantes, cherchant à le maintenir au sol. L’animal se relevait et se débattait, je glissais avant de finalement lâcher prise. Mes pattes avaient décroché leur prise, plantées dans la peau du mammifère. Je me retrouvais par terre, tentant de me relever au plus vite avant que celui-ci ne me fonce dessus. Je passais sur le côté pour éviter l’attaque du sanglier. Je dérapais en glissant sur le sol, avant de prendre appui sur mes postérieurs et de bondir sur le dos de l’animal. Je lacérais sa peau et essayant de le plaquer au sol. Une fois retrouvés tous les deux par terre je l’immobilisais de mes pattes en attrapant son cou. J’y plantais mes crocs en maintenant fermement ma position en travers de l’animal. Mes crocs tranchèrent sa jugulaire et celle-ci laissa s’écouler tout le sang de l’animal. Je serrai de toutes mes forces pour l’empêcher de bouger tout en bloquant l’accès à ses défenses à l’aide de mes pattes. L’animal suffoquait, se noyant dans son propre sang … Il souffla une dernière fois avant de relâcher toute pression musculaire.

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chasse 3 (ratée)

Encore une proie attrapée. Ça n’allait pas remplir le garde-manger, mais c’était déjà ça. Il fallait que je continue sans m’arrêter, jusqu’à ce que j’ai assez d’animaux sous la patte. J’avais fait une réserve pas loin du cimetière, où j’avais enfouis quelques-unes de mes prises sous les tombeaux humains. J’y avais installées quelques pierres tombales par-dessus pour ne pas qu’on me les vole. Souvent, je réalise mes traques sur plusieurs journées, ce qui fait que je n’ai pas forcément le temps de rentrer déposer chacune de mes proies à chaque fois. Je persévérais toujours et encore plus, chassant de plus gros animaux. Avant il m’était clairement impossible de déterrer un blaireau. Aujourd’hui je chasse le gros gibier, et même quelques prédateurs. J’étais reparti pour une session. Aujourd’hui j’avais comme objectif d’abattre une petite lignée d’oiseaux. Si j’en vois quelques-uns … Des blessés ou des jeunes ne sachant pas encore voler. J’avais quelques espèces d’oiseaux en tête mais je ne risquais pas d’en trouver dans les parages. Des faisans, des perdrix, il y avait plein de possibilités. Mais il fallait que je m’en aille si je voulais chasser ce genre d’oiseaux. Ici, il n’y avait rien de bien intéressant si ce n’était que les pigeons qui passaient et repassaient au-dessus de l’autoroute …

En y repensant … Je relevais légèrement la tête. Les ombres noires traversaient les cieux comme des as du vol. Tels des chevaliers du ciel … J’aurai du y penser avant. Quel abruti. Ces oiseaux me narguent en réalisant des acrobaties et moi je reste là, assis avec ma proie entre la gueule. Il fallait que je chasse le plus possible. Et ces pigeons feront bien l’affaire. Si j’arrivais à prendre de la hauteur, je pourrai en décocher un ou deux … Je me relevais, motivé comme jamais. Si je me postais sur une petite hauteur et que je bondissais en direction des oiseaux, alors peut-être … Encore fallait-il que je saute haut. Je n’avais encore jamais fais ça auparavant. Peut-être que c’était le bon moment pour tester mes capacités …

Je regardais autour de moi en levant le museau en l’air. Les pigeons volaient bas, et faisaient des allés et retours en direction de la forêt aux pendus. Ils devaient certainement nicher là-bas. Je me dirigeais sur une petite hauteur, assez élevée pour pouvoir tenter une attaque. Doucement, je me glissais le ventre collé contre le sol en me faufilant derrière les rochers qui bloquaient certaines automobiles. Je me concentrais, repérant un oiseau parmi le tas. Il volait plus bas que les autres, mais lui était plus agile, cela ne me facilitera pas la tâche. Mais essayons, tant qu’à faire. Je prenais appuis sur mes postérieurs. Les pattes ancrées dans le sol, je me concentrai au maximum. Lorsque le volatile passa juste au-dessus de moi, je poussais de toutes mes forces sur mes pattes arrière pour me propulser dans les airs. Ma masse s’élevait alors le plus haut possible. J’élançais tout mon corps en avant en plaçant mes pattes avant du plus loin que je pouvais. La gueule grande ouverte, je refermais mes mâchoires comme deux clapets. L’oiseau évita de justesse, bascula à toute allure sur le côté. Je tentais de rattraper mon coup en pivotant sur le côté mais la chute ne tarda pas à arriver. J’amortissais le choc en plaçant mes pattes avant au bon endroit afin de ne pas retomber en m’écrasant au sol. C’était raté. Je me retrouvais par terre comme un moins que rien. Et maintenant, tous les pigeons étaient partis, affolés de ma présence. Imbécile que je suis.

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chasse 4 (ratée)

Je n’avais plus rien à faire ici. Les pigeons m’étaient inaccessibles. J’avais beau sauter comme un lapin, je n’en attraperais aucun aujourd’hui. Il fallait que je me dirige vers l’entrée des bois. Peut-être que là-bas, je trouverai quelques animaux à traquer. Je ne sais pas ce qu’il peut y avoir. On voit de tout en ce moment, mais encore aucun Hellhound en vue. Heureusement d’ailleurs, je ne préfère pas risquer ma peau à me frotter contre ces machins-là. Je n’en avais encore jamais vu de mes propres yeux. Mais des retours que j’ai eu, je peux vous assurer que ça ne donne pas envie … Je repartais vers la forêt. J’abandonnais les tas de carcasses d’automobiles pour me concentrer sur les bois. Posant le museau au sol, je me dirigeais à pas cadencé vers l’extérieur du territoire. Les premières odeurs arrivèrent en moins de deux. Je ne perdis pas de temps avant de me concentrer sur l’une d’entre-elle. La plus proche venait de l’ouest. Un petit rongeur … Tout petit. Je reconnaissais l’odeur d’une petite souris. Si j’arrivais à l’attraper, ça me permettrait de la manger sur place. C’est trop peu pour nourrir la meute … Alerte, je me redressais, camouflant mon odeur parmi celles de la forêt. Je me positionnais en direction opposée du vent pour ne pas que ma proie me repère. Détaillant la forêt du regard, je l’aperçus, non loin de moi, fouillant de ses petites mains la terre qu’elle retournait furtivement. Elle devait certainement chercher de quoi se nourrir, elle aussi. Je m’aplatis au sol, comme un chat sauvage. Mes oreilles se plaquèrent le long de mon échine. Je me faisais aussi petit qu’un louveteau, prenant du recul pour me concentrer davantage. J’ancrais mes griffes dans le sol. Je reculais, encore et encore … Avant de prendre mon élan et de bondir en surgissant comme un fauve. Tel une flèche, je fendais l’air en m’élançant du plus loin que je le pouvais. Mes pattes arrière poussaient violemment pour seconder mes antérieurs qui eux, fonçaient droit devant. Le petit animal, surpris, s’enfuis en moins de deux secondes. Je n’allais pas m’en arrêter là. La pourchassant, j’aurais peut-être une chance de l’attraper. Je détalais, la suivant à la trace. Je lui courrais après, la gueule entre-ouverte, prêt à happer ma proie d’un coup de croc. L’animal empruntait les petits sentiers et se glissait sous les troncs d’arbres écroulés. Je sautais par-dessus en m’élançant violemment et aussi vite que je le pouvais, retombant de l’autre côté, reprenant ainsi ma course dès que je le pouvais. J’accélérais sans ralentir à un seul moment, je fonçais, comme un faucon qui fendait sur sa proie. Virant à gauche, la souris me fit un mauvais tour, je dérapais alors sur le côté en basculant mon arrière-train pour rattraper mon équilibre, slalomant derrière elle afin d’éviter les arbustes qui se dressaient devant moi. Mes pattes avant s’élançaient le plus loin possible jusqu’à me faire déraper. Allant trop vite, j’avais dérapé sur une motte de terre boueuse, qui me fit perdre mon équilibre. Je dérapais une nouvelle fois avant de tomber sur le flanc. L’animal profitait de cette erreur pour s’enfuir et trouver un abri parmi les creux des écorces. C’était encore raté.

chasse 5 (réussie)

Il ne fallait pas rester trop longtemps sur une même proie. Si à force je voyais que ça ne servait à rien et que l’animal était trop rapide pour moi, il fallait renoncer. Je me disais qu’il y avait mieux ailleurs, et surtout qu’ici, on peut trouver de tout, si on cherche bien. Dans chaque recoin, on peut trouver quelques petits trésors, parfois des prédateurs, mais souvent, on tombe par sur des cailloux. J’arrive à dénicher de belles proies. J’avais beaucoup persévéré, mais aujourd’hui, comme tous les autres jours, je savais ce que je voulais ramener. Une proie en particulier m’intéressait beaucoup. Elle n’était pas très dure à chasser et en ce moment ça me permettrait de m’entraîner. Encore fallait-il que j’en trouve … Mais je ne pense pas que ce soit aussi dur que ça. Les daims sont un peu partout en ce moment. Comparé aux sangliers qui eux, sont bien plus compliqués à dénicher. Je rôdais près des arbres pour voir si aucune odeur ne traînait dans le coin. Cela faisait quelques temps déjà que je m’étais éloigné de l’autoroute. Les pigeons étaient trop durs à attraper, et le reste des proies bien trop agiles pour moi. Me rabattant sur la forêt, j’aurai peut-être plus de chances de trouver un petit cervidé, ou du moins, une plus grosse proie. Je me réfugiais à présent au cœur du bois … J’avais pénétré dans cette immensité depuis quelques temps, mais je n’étais jamais parvenu jusqu’ici. Une aubaine pour moi qui suis friand d’aventure et de découverte. Je remuais le sol en le grattant de ma patte avant droite, reniflant les mottes de terre. Les daims sont là. Je me dirigeais vers eux, en suivant l’odeur qu’ils émettaient.

Je ne tardais pas à tomber sur un beau spécimen. Le groupe ne devait pas être bien loin. Il était de taille moyenne, plutôt gras et très alléchant. A son odeur, je remarquais qu’il s’agissait d’un mâle. Un jeune adulte qui prenait certainement goût à la vie. Qu’importe, je devais faire mon travail et assurer la survie de la meute. Déjà qu’il était dur de trouver de quoi satisfaire l’appétit de tout le monde, on n’allait quand même pas s’attarder sur une vie de perdue. Combien en ai-je perdu ? Combien en ai-je enlevé ? Je ne les compte plus. Valait-il mieux ne plus s’amuser à compter ce genre de chose. L’animal était figé sur place. Il ne bougeait pas d’un poil ; avait-il remarqué mon odeur ? Ses pavillons externes remuèrent. D’un élan, l’animal s’enfuit en courant. Alerté par ma présence, probablement … Pourtant j’étais persuadé d’avoir joué l’invisible dès mon arrivée. Cela ne fait rien, il ne fallait surtout pas que je perde ma proie. M’élançant à sa poursuite, je bondissais en un éclair, traçant comme une fusée à travers les bois. Je faillis trébucher à de nombreuses reprises en allant trop vite, mes pattes faillirent se heurter les unes aux autres. L’animal prenait de petits sentiers ce qui ne me facilitait pas du tout la tâche. Les arbres étaient serrés les uns aux autres, je devais passer entre eux en évitant de me heurter contre leur tronc. Je slalomais entre les boulots, sautant par-dessus les souches d’arbres lorsqu’elles se présentaient sur mon chemin. Mes pattes arrière poussaient comme des machines pour me faire bondir plus haut à chaque saut que je faisais. Ma vitesse de pointe arrivait à son plus haut niveau, j’avais l’impression de m’enflammer. J’atterrissais sur de la mousse encore fraîche, récupérant mon équilibre à l’aide de mes pattes avant à chaque fois que je retombais, mon poids se concentrait sur mon arrière-train pour équilibrer le tout. Je sautais par-dessus chaque obstacle en allant le plus vite possible, esquivant les branches d’arbres qui me venaient en pleine figure, et virant sur le côté en basculant sur le flanc. Parfois, je roulais par terre pour me glisser sous les branchages des arbres. Je rattrapais ma proie en moins de deux, avant de lui bondir dessus. L’animal gémit et, d’un coup de croc planté dans la gorge, j’entaillais sa jugulaire, laissant l’animal se vider de son sang petit à petit. Je m’agrippais à sa croupe, resserrant mes mâchoires au fur et à mesure. Quelques minutes plus tard, il se stoppa dans sa course et se laissa tomber. Je ne lâchais pas prise, laissant le daim pousser son dernier souffle, avant de rendre l’âme.

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chasse 6 (ratée)

Ainsi de suite, j’enchaînais les tentatives en espérant attraper une proie. N’importe laquelle, tant que ça se mangeait, je me devais de l’attraper. Les animaux se raréfiaient dans le secteur. Ils devenaient de moins en moins nombreux et je rencontrais quelques difficultés à en attraper. Les poissons étaient eux, plus présents, on pouvait en trouver dans les petits coins d’eau ou près des lacs. Je pouvais aussi trouver de petits oiseaux terrestres comme les dindes, ou autres volailles. Mais encore une fois, il fallait les trouver, avant de les tuer. C’était assez dur en ce moment, j’avoue. Je me remettais en route ; si je voulais nourrir la meute, il fallait que je continue à chasser le plus possible. Pas de temps à perdre. Le soleil se lèvera bientôt et je n’avais pas encore rapporté de poissons. Surtout que je pourrai trouver quelques points d’eau au sein de la forêt. J’avais quitté l’autoroute depuis peu, traquant le daim, que j’avais réussi à abattre au bout de quelques longs quarts d’heure. Je cherchais le moindre petit coin d’eau, un petit fleuve, une rivière, un lac ou qui sait, peut-être que certaines cavités souterraines regorgent de petits poissons. J’avais même pensé à rejoindre les marais griffes vertes pour trouver quelques batraciens. Mais j’étais déjà dans la forêt, je n’allais pas perdre mon temps. Chaque minute est comptée. Je rejoignais le cœur de la forêt en priant pour trouver de l’eau. Tous mes sens étaient en éveil, je marchais le long des bois en accélérant la cadence au fur et à mesure. Soudain, l’humidité se fit bien ressentir. Où étais-je ? Devant moi, l’apparition d’un petit gouffre. Assez étroit et sombre, l’eau remuait assez en dessous. Ce n’était pas bien profond, mais assez pour y laisser nager quelques menés et perches. Je me penchais, essayant de faire de l’ombre aux poissons. Si j’arrivais à en attraper une dizaine, ce serait assez pour cette fois. Mais je n’avais encore jamais pêché auparavant, c’était la première fois que je le faisais. L’endroit était très humide et l’eau glissait contre les parois rocheuses ou j’étais positionné. Mes pattes arrières s’ancrèrent dans le sol tandis qu’en me baissant un peu plus à chaque fois, j’arrivais à hauteur de l’eau pour déplacer ma patte sur sa surface. Je repérais les petits poissons qui nageaient en banc. D’un coup de patte rapide et puissant, je plongeais mon membre antérieur dans l’eau en raclant le fond de la cavité, espérant remonter avec un poisson. En ramenant ma patte à moi, il n’y avait rien. Je recommençais une ou deux fois en allant de plus en plus vite et en les prenant par surprise. J’agitais mes pattes en les alternant une à l’autre, en plongeant parfois ma gueule dans l’eau pour attraper un ou deux poissons. J’en avais un ! Mais en relevant brusquement la tête, le petit mené s’échappa en glissant de ma gueule avant de replonger dans l’eau. J’esquivais d’un grand coup de tête pour ne pas recevoir toutes les éclaboussures, mais le poisson finit par m’échapper de nouveau, et quand je tentais de le récupérer en plongeant ma tête dans l’eau et en agitant mes pattes, les animaux s’éparpillèrent et se réfugièrent dans les creux de la roche. Je n’y arriverai pas, c’était trop compliqué. Mais pour une première fois, je n’allais pas me plaindre … Ça m’entraînait pour les prochaines tentatives.

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chasse 7 (ratée)

La pêche, ce n’était pas mon fort. Mais peut-être qu’avec un peu d’entraînement j’arriverai à attraper quelques poissons. Je m’entraînerai toute la nuit s’il le faut, mais cette fois, je comptais en faire voir de toutes les couleurs. Je n’étais pas parti de l’endroit de pêche. Non. J’étais resté, même si je ne comptais pas continuer. Il fallait que je trouve un moyen d’attraper ces foutus poissons. Quitte à me mouiller le cul … Je n’avais pas froid aux yeux. Je devais nourrir la meute, c’était tout ce qui importait. Même si je devais perdre un membre, je chasserai toute la nuit, éternellement, jusqu’à rapporter de quoi satisfaire l’appétit de tout le monde. Je me penchais encore plus près de l’eau. Cette fois il fallait déployer les grands moyens. Je plongeais. J’avais sauté du rebord sur lequel j’étais appuyé tout à l’heure. Je m’élançais dans l’eau en poussant violemment sur mes arrières, retombant lourdement dans l’eau et éclaboussant tout sur mon passage par la même occasion. Je prenais ma respiration, une dernière fois, je prenais le plus d’air possible avant de plonger. Je ne savais pas nager. Mais il ne fallait pas que je panique, non surtout pas. J’agitais mes pattes dans tous les sens, cherchant à me maintenant droit dans l’eau. Je cherchais à ouvrir les yeux, je ne vis que des masses floutées par l’eau, vives et à l’allure rapide, débouler devant moi en petits bancs. J’essayais de me concentrer en retenant ma respiration … Lorsque je voyais un poisson passer devant moi, je donnais de grands coups de pattes en agitant les autres rapidement pour ne pas couler. Je happais tout ce qui passait devant moi pour en attraper un. Un mené, une carpe ? Ils étaient trop rapide. Je n’avais plus d’air … Pris de panique, je remuais dans tous les sens en me propulsant vers la surface en utilisant mes postérieurs. Je poussais du plus fort possible pour arriver à la surface le plus vite possible. Je repris mon air avec une grande inspiration, prenant une énorme bouffée avant de rebasculer sous l’eau. Je cherchais en remuant tout mon corps. Mes pattes brûlaient à force de s’agiter. Mes muscles allaient se déchirer … Je sentais que je n’aurais bientôt plus de forces. Il fallait que je fasse vite. Mais les poissons étaient bien trop rapides pour moi c’était trop compliqué. Je passais la tête sous mon corps en me retournant sous l’eau, fondant sur un petit poisson. J’essayais de nager le plus vite possible pour le rattraper mais ces petites créatures étaient des fusées. Je restais sur place en m’immobilisant à l’aide de mes pattes, les agitant de manière régulière, de façon à rester sur place sans couler, ni sans partir à gauche ou à droite. Je ne voyais presque rien … Juste l’ombre des poissons passer devant moi. Je priais pour que lorsqu’un d’eux passais sous mon museau, je sois assez agile pour l’attraper. Mais c’était peine perdue. Je n’avais plus d’air, et une seconde fois, je remontais à la surface en poussant sur mes pattes arrière afin de rejoindre plus rapidement la surface. Décidément, la pêche, ce n’était pas pour moi.

chasse 8 (réussie)

Je retournais à la surface pour reprendre mon souffle, épuisé. Je ne m’arrêtais pas. A force de chasser, pêcher et tout ce que vous voulez sans m’arrêter, j’allais finir par gagner en endurance et en agilité. Je travaillais surtout ces deux-là. Je ne m’arrêterai pas, je me l’étais promis. Il fallait que je me remette en route à la recherche d’une proie terrestre. Mon pelage était trempé, je tremblais. Je remontais la paroi rocheuse en poussant de toutes mes forces, m’agrippant à l’aide de mes pattes avant. Allez, en route. Il fallait que je trouve d’autres proies à rapporter au garde-manger. Je reniflais le sol en quête d’une nouvelle proie à traquer. Je ne savais pas sur quoi j’allais bien pouvoir tomber. Un renard ? Un lapin ? Non … Ce fut une grande surprise lorsque je vis devant moi des traces rectilignes se dessiner dans le sol. Je les suivais, quand soudain … Devant moi, un serpent à collier. Magnifique … Mais attention ! Je crois qu’il m’a vu. Il se redressait sur lui-même et ouvrait la gueule en sifflant. D’un bond, il détalait en direction de la forêt. L’animal se glissait sous les feuilles et à travers la mousse qui ornait le sol. Je le suivais en courant. Il était aussi rapide qu’un lièvre ma parole ! Il se glissait sous les souches d’arbres et je devais le rattraper avant qu’il ne s’enfuit. Je bondissais par-dessus les troncs d’arbres affaissés et parcourais l’immensité forestière à la poursuite de ce serpent. Un serpent … Il fallait faire fort quand même.

L’animal se glissait dans des fossés bien trop petits pour moi. Je devais me glisser sous les obstacles qui se présentaient sur mon chemin en élançant tout mon corps en avant en réceptionnant le tout avec mes pattes. A un moment, le serpent fit demi-tour et se dressa devant moi. Il me sauta dessus mais je basculais sur mon flanc gauche en roulant par terre pour éviter de devenir sa proie. Les rôles étaient inversés. Il allait m’attaquer encore une fois, et je devais me retourner en virant d’un coup pour ne pas qu’il me chope une patte. Je bondissais par-dessus lui en un éclair avant qu’il ne le fasse. J’atterris derrière lui avant de faire demi-tour rapidement, le prenant par surprise, avant de le prendre par la nuque et de lui mettre le coup fatal. Il n’eut même pas le temps de s’en rendre compte.

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chasse 9 (ratée)

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chasse 10 (réussie)

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