Plic. Ploc. Plic. Ploc.
Ce fut cette sensation d'humidité qui fit frissonner le petit corps beige, étendu contre la roche. Le corps, ou devrais-je dire, la chose, puisque c'est comme tel qu'elle se sentait. Un corps possède de la chaleur, et fait vibrer la personne de différentes sensations. Or, ces soi-disant sensations n'étaient plus qu'un rêve lointain.

Les paupières de la femelle se relevèrent, laissant ses iris verts contempler l'endroit où elle se trouvait. Nouveau frisson. De peur, cette fois-ci. Rien ne semblait familier. Tout était différent de ce qu'elle voyait habituellement. Instinctivement, son champ de vision se centra sur ses pattes. Mais ... Ce n'est pas les miennes ! Elle se redressa, et son crâne cogna brutalement ce qui semblait être un plafond bas. La tête lui tourna, si bien que tout tangua autour d'elle. Ce corps.. Ne lui appartenait pas. Alors pourquoi en avait-elle le contrôle ? Zrael reprit ses esprits. Le vide était présent. Mental et physique à la fois. Des tas de questions tournent alors dans sa tête, sans qu'elle ne puisse y dénicher la réponse. C'est frustrant, plus qu'autre chose.

Elle sentit quelque chose trembler. Son coeur ? Ou bien tout son corps ? C'était fort possible. Un hurlement tonitruant parvient jusqu'à ses oreilles. A moins que ce ne soit son ventre. Tout se confond. Tout peut arriver. Les yeux écarquillés, elle se sent vulnérable. Vulnérable comme les petites proies qu'elle chassait pour sa meute. Stop. Quelle meute ? Quelles petites proies ? Pourquoi n'a t-elle aucun souvenir de ce qu'elle avait fait par le passé ?!

La jeune louve s'écroule au sol en un triste sanglot, mêlant incompréhension, rage, et peur. Un soupçon de courage lui revint en pleine face, alors que Désir Oublié se relevait, commençant à faire les cent pas. Après maints essais, tous vains, elle posa son arrière-train au sol. Mon nom ... Quel est-il ..? Un soupir exaspéré s'échappa de sa gueule. Se poser et réfléchir était la meilleure des solutions. Tout n'était pas perdu. .. Qui suis-je ? Peut-être bien que si, en fait. Une énième fois, ses paupières se ferment. La tête lui tourne. Personne n'est là pour elle. Et personne ne viendra. Seule, piégée dans ce trou à rats, sans la moindre idée de ce qu'elle était, ni même de son nom, elle devra rester. Seule.