Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
J'étais une petite solitaire quand on y pense. Je dépendais dans tout les cas de la nourriture fourni par ma meut mais je faisais ce que bon me semble. Le cœur battant j'apprenais à connaître ce monde qui au final n'avait plus beaucoup de temps. Mes crocs se serrèrent. La vie se finit elle douloureusement ? La question n'est pas de savoir quand mais comment.
Sur ce paysage lunaire ma fourrure blanche faisait tâche et j'étais repérable mais je n'avais pas peur. Peur de rien. Oui. Le sable se remuait à chaque pas et me remontait dans les narines. Quels odeurs désagréables. J'arrive enfin à un rocher qui surplombe la pleine déserte, morte, sans vie. Je finis pas m'asseoir laissant ma queue sur le côté et laissant la brise parcourir mon corps et mon visage. Je ferma les yeux puis après une pause de concentration les ouvrirent laissant mon imagination courir et me laisser croire au passé de cet endroit. L'herbe verte, les animaux en abondance, des arbres, du soleil : le paradis. Pourquoi n'est-il plus ainsi ?
Opium profitait que ses enfants soient occupé avec la nourrice ou, probablement en train d'embêter les conteurs de la meute. Faisant confiance en Gallya pour s'occuper de sa progéniture qu'elle aime tant, Opium partie se promener un peu, cherchant où fouiner sa truffe pour s'occuper et, reprendre en activité car, c'est pas qu'elle est rouillé mais, un peu tout de même. Filant dans les terres de l'ouest, elle arriva sur la plaine au sol de cendre. Que s'est-il passé ici ? Pourquoi tout est dans un état aussi lamentable ? Elle l'ignore, quoique, elle s'en doute … Les Hommes, cela ne peut être que l’œuvre de ces bipèdes. Finalement, une odeur attira son attention.
L'espionne dressa la tête, humant l'air avant de repérer l'odeur d'un Navnik ou, plutôt, une. Opium se rendit alors vers cette odeur, souhaitant voir qui se trouvait dans les parages, curieuse qu'elle est. Elle la vit finalement, facile en même temps, son pelage blanc semblant scintiller sous l'obscurité de la nuit et ses astres. Tandis que l'autre était visible, elle, elle se fondait parfaitement dans la nuit grâce à son pelage blanc. Elle s'approcha doucement de cette louve sans la moindre agressivité, sans la moindre crainte. Un sourire sur les babines, la louve aux yeux vairons s'approcha de la Navnik.
« Belle nuit pour observer les astres, n'est-ce pas ? »
Commença-t-elle d'une douce voix, s'asseyant à quelques pas de la blanche, lui faisant face. Elle ramena sa queue autour d'elle avant de reprendre.
« Je me nomme Opium, Sekmet. Aurais-je le plaisir de connaître ton nom, charmante louve ? »
Comme à son habitude, Opium ne sait tenir sa langue, toujours aussi dragueuse, qu'importe face à qui elle se trouve.
Pendant que mon esprit vagabondait dans un paradis imaginaire. Je revins à moi me sentant observer. Mais la lune ne scintillait pas assez pour au loin. Je perçu enfin une odeur et une forme noir apparût des ténèbres. Une louve. Son odeur était celle des Sekmets et elle avait les yeux vairon. Elle s’essaya face moi sans aucunes agressivité ce qui me calma. D'habitude j'étais sur l’offensive mais je restais douce et calme cette fois-ci. Est-ce que ça voulait dire quelques choses ?
« Belle nuit pour observer les astres, n'est-ce pas ? »
Sa voix était mélodieuse et agréable à entendre. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été de si bonne humeur c'en était étrange. Est-ce que le mal en moi avait disparu ? Aucunes idées mais mon autre moi..je la sentais présente. Elle s'était retirée plusieurs heures avant me laissant un peu d'air libre. La souffrance qui m'habité n'était pourtant absolument pas partie. Je vais devoir faire avec.
« Je me nomme Opium, Sekmet. Aurais-je le plaisir de connaître ton nom, charmante louve ? »
Je me mis face à elle gardant une position détendue.
"Une très belle lune. Oui. Je me nomme Akuma, Navniks. Enchanté de faire une si agréable rencontre."
Navniks ? Oui je l'étais. Akuma ? Oui je l'étais. Gentille ? J'étais bien trop bizarre pour l'être. Alors pourquoi j'agissais ainsi alors que j'étais de nature colérique et ermite ? Je laissa mon regard vagabonder sur les étoiles brillantes. Serait-ce un rêve ?
La blanche se présenta, sous le nom de Akuma. Quel charmant nom pensé la belle noire en remuant doucement la queue. Elle était Navnik, cela, elle l'avait deviné à son odeur. Qu'importe, Opium se fichait des meutes, cela a toujours été le cas. Elle parle à qui elle veut. Elle sympathise avec qui elle veut. Elle flirte avec qui elle veut. Pourquoi devrait-elle s'imposer des règles ? Elle qui a toujours vécu libre. Certes, elle ne trahira pas sa meute, à moins que celle-ci ne a trahisse. C'est donnant donnant après tout.
« Je serais tenté de dire que tu es guerrière, ou sentinelle mais, vu l'odeur de plantes qui se dégage de toi … Guérisseuse ? »
Demanda-t-elle toujours de sa douce voix, penchant légèrement la tête sur le côté en guise d'interrogation. Opium aimait tout savoir, tout connaître, surtout des loups avec qui elle discute. Elle voulait en savoir plus, curiosité maladive, peut-être ? Quoi de mal après tout que de se renseigner de toute manière ? Puis finalement, en humant l'air, elle détecta une autre odeur, une infime odeur qu'elle connaissait.
« Tiens, ne serais-ce pas l'odeur de la guérisseuse Manîthil que je sens ? Es-tu proche d'elle ? »
La guérisseuse solitaire ne semblait pourtant pas des plus social alors, l'imaginer sympathiser avec d'autre … Étonnant et intriguant à la fois. Elle a bien envie d'en savoir davantage. A voir maintenant si la blanche comptait lui en dire plus ou non ...