Avec les pluies acides puis la guerre des hommes qui continuait son cours, la Ville en Ruines avait bien souffert. Il n’en restait plus grand-chose à présent : seuls quelques buildings se maintenaient obstinément debout, mais finiraient un jour par tomber comme tous les autres. Au final, plus rien ne restera de ce qui fut autrefois une grande ville si ce n’est de la poussière et des gravats. Mais heureusement, les éboulements récents avaient omis de bloquer l’entrée aux souterrains de la ville, qui même s’ils avaient également subit pas mal de dégâts restaient tout de même presque intacts dans l’ensemble, et qui survivraient très probablement à la partie. Koschei était convaincu que peu importe le nombre de bombes que les humains pouvaient lancer, les souterrains seraient toujours là dans un millier d’années.

Quand bien même les humains avaient beau avoir investi l’endroit, ceux-ci n’allaient certainement pas empêcher Koschei de rejoindre ces souterrains pour les explorer. Évitant le coeur de la Ville où les Hellhounds s’étaient établis en masse dans des structures abandonnées, Koschei s’était glissé dans une bouche d’égout en périphérie de celle-ci et, de là, avait rejoint le Centre Commercial en empruntant le dédale puant qui courait sous la ville. Une fois arrivée à destination, il leva le museau et renifla l’air pour s’assurer qu’aucun humain ne se trouvait à proximité et fut rassuré quand les seules odeurs qui l’accueillirent furent celles du béton et du renfermé. Aucune trace du passage de loup, non plus. Il était donc seul pour explorer les ruines du Centre à sa guise.

Koschei parcourait les grandes allées de celui-ci en essayant de s’imaginer ce que les humains y faisaient, du temps de leur âge d’or. Ils devaient probablement se regrouper en grands groupes qui se répartissaient dans chacune des grandes alcôves qui étaient creusées dans les murs et qui comportaient toute sorte d’objets. Sautant sur un vieux banc en bois bancal pour s’y asseoir, Koschei se demandait à quoi les humains pouvaient bien passer leur temps quand ils n’étaient pas en train de faire la guerre et, surtout, à quoi sa vie aurait pu bien ressembler s’il avait un humain et pas un loup.