Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
hrp. L’action se passe avant les 5 mois de Lev’, peu après sa rencontre avec Pandé.
Le vent sifflait en se heurtant aux falaises déchiquetées par le temps et l’érosion. Au pied de celles-ci, retirée sur un sable humide, une houle rageuse moussait abondamment en léchant les arêtes de rochers hérissés comme des rangées de crocs. La mer était basse, mais agitée. Perché sur les hauteurs, on pouvait contempler en contrebas l’étendue vierge de sable blanc. Mais le sable n’était plus blanc. Il était noir et rouille, fourmillant d’une activité vomie par les chaloupes de fer échouées sur le rivage. Les tentes claquaient au vent, les baraquements temporaires grinçaient, des empilements de caisses allant du rouge au noir s’entassaient sur toute la longueur de la plage, souillant le sable de la rouille des véhicules, du métal des douilles, de la boue sombre ramenée des terres par les bottes des éclaireurs. Partout, des hommes s’affairaient. Dans les miradors brillaient les canons des fusils. Au sommet d’un haut mât claquait un pavillon rouge sur fond noir. La plage était interdite d’accès.
Mais cela, Leviathan l’ignorait avant de s’aventurer sur les falaises. Lui, ce qu’il voulait voir, c’était la mer ; cette étendue bleue sans fin dont sa mère lui avait parlé et dont la simple idée était tellement énorme qu’elle lui paraissait impossible. Et quoi de plus excitant que de s'entendre dire que l'impossible est possible ? Alors il s'était échappé. Il avait mis à profit une relève de la garde, comme il en avait l'habitude, pour s'éclipser sans être vu des sentinelles. Et puis il avait galopé tout droit vers la mer. Le louveteau inconscient du monde extérieur qu'il était aurait très bien pu se perdre sur le chemin ; mais heureusement, il avait croisé un solitaire capable de lui indiquer le chemin sans le gober d'un seul coup - il ne devait pas avoir très faim. Le jeune navnik était donc arrivé là, coussinets au bord du vide, à contempler avidement l'immensité en contrebas. Tous les beuglements humains du monde ne pouvaient rivaliser avec ça. C'était indescriptible, cette immensité d'eau, agitée de vagues comme Leviathan n'en avait jamais vu, allant se fracasser avec une colère incroyable contre la terre. Le louveteau se senti tout petit face à l'immensité de sa puissance. Et en même temps, il aurait aimé savoir nager dans ces eaux, en devenir le compagnon, sinon le maître. Il resta là un temps indéfini à contempler les vagues. « J'ai jamais vu autant d'eau de toute ma vie ! C'est dingue ! » Mais le mirador était là, à l'affût. Le canon de son fusil brillait en accrochant les brefs éclairs du soleil entre les nuages gris. « D'où ça vient à ton avis ? » Leevi n'eut pas droit à un signe avant-coureur ou à un avertissement. De toute façon, le vent soufflait trop fort, il n'aurait rien entendu. La première balle arriva donc sans prévenir et un fragment de roche explosa sous ses pattes : le louveteau bondit en arrière avec un jappement d'effroi, chancela, faillit tomber. Un instant les vagues lui parurent s'élever jusqu'à lui ; mais il se rattrapa et tomba à plat ventre, les pattes avant dans le vide. Leevi accusa un instant d'étourdissement. Puis une nouvelle balle percuta le sol à sa gauche. Il comprit qu'il était canardé ; il fallait qu'il se cache. Non loin, à sa droite, il y avait un chemin de pierre qui s'enfonçait vers le bas des falaises, droit vers les vagues. Le louveteau n'hésita pas une seconde avant de s'y jeter. Il descendit l'escalier naturel, le coeur battant à cent à l'heure et les oreilles rabattues sur le crâne, hanté par la crainte que les hommes n'apparaissent soudain derrière lui dans le sentier. Il était certes très loin de la plage, et il fallait escalader la falaise avant de parvenir jusqu'à lui, mais qui sait ? Effrayé, le louveteau poursuivit sa descente le plus vite possible jusqu'à ce que ses coussinets foulent les algues qui recouvraient les rochers laissés au grand air par le retrait de la marée.
Leviathan fronça le nez avec dégoût : l'odeur de sec et d'algues pourries était parfaitement écœurante. Cependant, la curiosité avait aussi vite remplacé la peur dans son esprit, maintenant qu'il était certain qu'aucun homme n'était lancé à ses trousses : de là où il était, le louveteau pouvait apercevoir la mer, léchant les rochers à quelques mètres de lui. Mais curieusement, elle ne parvenait pas jusqu'au pied même des falaises. Levant la tête vers le ciel, il put voir des volées de mouettes fondre sur les rochers laissés à découvert entre les langues de sable. Tout, vu d'ici, lui paraissait tellement étrange. Le petit loup ne put alors se forcer à remonter l'escalier, et entreprit d'explorer cet étrange univers marin, remonté à la surface comme on expose les intestins d'une proie en lui ouvrant la cage thoracique. Il arpenta les rochers et le sable, découvrant de petites créatures molles dans des carapaces dures comme de la pierre, et des tas d'algues parfaitement répugnants. Enfin, il arriva jusqu'à une grotte sombre, dans laquelle il s'aventura avec prudence. Son souffle renvoyait des échos étranges contre les parois couvertes d'humidité. Le jeune loup s'aventura jusqu'à un cercle de sable fin, où il s'installa avec satisfaction. Et là, avec une soudaineté propre aux jeunes aventurier, le sommeil lui sauta dessus : Leevi bâilla une fois, deux fois, puis s'endormit confortablement dans le sable.
Ce qui le réveilla, ce fut l'eau qui lui trempait les pattes. Leviathan cligna des yeux. Il ouvrit la gueule pour bâiller, et se retrouva aussitôt avec un litre d'eau de mer dans la bouche. Paniqué, le petit loup sauta sur ses pattes, toussant et crachant, la gorge en feu, et trébucha en constatant qu'il avait de l'eau jusqu'au milieu des pattes. L'eau de mer l'avala en un instant, noyant ses oreilles et lui piquant les yeux. Il refit surface en panique, reprenant pied dans le sable, trempé et crachotant, les yeux exorbités de frayeur. Alors qu'il secouait la tête pour chasser l'eau qui lui obscurcissait la vue, le louveteau aperçut la lumière qui indiquait l'entrée de la grotte. Celle-ci ne donnait plus que sur la mer. D'une façon ou d'une autre, l'eau était revenue jusqu'au bas des falaises, investissant la grotte dans laquelle Leevi dormait. Et elle ne faisait que monter. Le louveteau se mit à trembler. Il ne nageait pas très bien. Il devait sortir et retrouver le chemin qui montait en haut de la falaise, mais les eaux étaient trop profondes, trop froides, trop fortes. La pensée qu'il n'y arriverait jamais investit tout entier son corps grelottant. Il pensa aussi qu'il allait mourir. Il pensa que ce n'était pas juste. Non loin de l'entrée de la grotte, à l'extérieur, il y avait un piton rocheux qui émergeait de la mer : Leevi songea que s'il pouvait y parvenir, il serait peut-être en sécurité pour quelque temps. Mais le chemin jusque là était toujours trop long. Soudain, la panique l'envahit. Il se mit à japper, couiner, hurler au secours, comme s'il y avait une chance qu'un autre loup passe par ici. Il n'y avait aucune chance ; il était acculé par la mer. Personne ne viendrait à son secours. Mais que pouvait-il faire d'autre ?
« Y A QUELQU'UN ?! »
hrp. Bon, au final je t'ai pondu un freakin' pavé. Sorry
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Jeu 14 Avr - 13:25
Underwater Wolf feat. Leviathan
« You can be the butcher or the cattle ; make your choice. »
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En fait, son premier sentiment avait été juste : il n’aimait pas la mer. Il ne s’en était approché que rarement et, chaque fois, il se jurait de ne plus jamais y poser ne serais-ce que l’ombre d’un coussinet. Le fracas incessant des vagues sur les rochers, le vent permanent qui vous irrite l’œil et rebrousse le poil, les mouettes braillardes qui ne se taisent que trop rarement… Non, décidément, l’air marin était irrespirable. Il demeura quelques instants face à la mer, observant avec mépris les flots tumultueux. Rien de bien poétique là-dedans non plus, d’ailleurs. Non, vraiment pas. Rendez-lui sa forêt ou ses souterrains, qu’importe, mais la mer lui hérisse l’échine. Le Dragon fit demi-tour et sauta de rocher en rocher, descendant la falaise abrupte, dos à la mer. Mieux valait se barrer d’ici avant d’attraper une infection respiratoire – ce qui le contraindrait à aller voir Manîthil, ce qu’il voulait absolument éviter. Le bruit des vagues s’atténuait peu à peu derrière lui, lorsqu’un coup de feu retentit, le faisant sursauter. Il s’aplatit alors immédiatement au sol, ne bougeant plus d’un pouce, attendant sagement qu’on l’oublie. Bordel, est-ce qu’on lui tirait vraiment dessus ? Un second coup de feu retentit, et il put localiser le lieu avec plus d’exactitude. Ces lieux n’étaient vraiment pas accueillants ! Il se mit à trotter à toute vitesse, contournant soigneusement les lieux à risque et, avisant une petite cavité creusée dans la roche, s’y logea rapidement. Au moins ici, il était à l’abri du vent et des éventuels humains qui patrouilleraient dans le secteur. Le Dragon – par excès de prudence probablement – attendit une bonne heure avant de se risquer hors de sa cachette. Il s’ébroua, heureux de pouvoir étendre ses muscles à nouveau. A présent, il pouvait retourner à ses occupations.
Un jappement.
Pandémonium s’arrêta net. Il avait cru entendre un jappement de détresse. Un truc fluet, plutôt aigu. Le genre de couinement que produit un renard pris dans un piège humain. Le loup brun hésite à faire demi-tour pour voir ce dont il s’agit ; d’une part, les hommes sont peut-être toujours là. D’autre part, il sera certain de trouver à manger dans la forêt. Inutile de chasser ici. Et puis, alors qu’il s’apprêtait à s’en aller pour de bon, une détonation retentit. Une balle ricocha sur la pierre, juste sous son nez. Le jeune Dragon recula d’un bond, et fit brutalement demi-tour. Ils l’avaient manqué, mais pas question de leur donner une seconde chance ! Le jeune loup galopa jusqu’au bord de la falaise, qu’il longea. Une seconde détonation retentit, le convainquant définitivement de descendre cette foutue falaise. Par chance, il trouva une sorte de chemin qui semblait mener droit à la mer. Il s’y jeta comme un fou, sans réfléchir, ne ralentissant même pas malgré les pierres hérissées qui lui barraient la route.
« Y’A QUELQU’UN ? »
Bordel. Voilà qu’il entendait des voix, à présent. Le chemin s’arrêtait brutalement, coupé par la mer. Pandémonium descendit tout de même tout près de l’eau noire, et jeta un coup d’œil vers le haut de la falaise, pour être certain que les hommes ne l’avaient pas repéré. C’est à cet instant qu’il vit Leviathan. Tournant la tête dans sa direction, Pandémonium aperçut la boule de poils, trempée jusqu’aux os, tremblante, qui le scrutait avec intensité. Il était coincé au fond d’une grotte, visiblement assez profonde, et la mer lui barrait la route. D’ailleurs, il avait déjà de l’eau jusqu’au poitrail. Le jeune Dragon analysa la situation, et constata la stupidité du louveteau. Pourquoi ne nageait-il donc pas avant de se retrouver noyé ?
« Quand t'auras fini de faire trempette, jette toi à l'eau et nage ! », cria-t-il pour couvrir le bruit des vagues d'un ton autoritaire.
Allons, Leviathan avait déjà affronté Manîthil sans l'ombre d'une frayeur, et voilà que quelques remous allaient l'effaroucher ? Pandémonium jetait sans cesse des regards vers le haut de la falaise ; si des hommes arrivaient, ils seraient cuits. Il fallait que le louveteau se grouille de se mettre à la flotte.
L'eau montait beaucoup trop vite. Elle était glacée, et Leviathan avait l'impression qu'elle lui gelait littéralement le cerveau. Les yeux plongés dans ceux de son reflet que les vagues ne cessaient de brouiller, il n'avait aucune idée de quoi faire pour s'en sortir. Leviathan, le monstre marin. Encore heureux qu'il n'ait aucunement conscience de l'ironie de la situation. Terrifié, le louveteau releva la tête comme pour s'assurer que le ciel était encore visible par l'entrée de la caverne. C'était le cas ; malheureusement, le piton rocheux qui émergeait des flots, tout comme le pan de falaise qu'il pouvait apercevoir non loin, lui paraissaient irrémédiablement hors de portée. Un sentiment d'impuissance envahit le louveteau, chassant même la panique. Et puis soudain, une forme grise déboula hors du flanc déchiqueté de la falaise. Leevi battit des paupières, la gorge serrée. Le loup à l'extérieur avisa sa situation et le considéra quelques secondes. Lev' aperçut les cicatrices : son cœur se serra également. C'était Pandémonium. La voix du solitaire lui parvint par-dessus le roulis des vagues, sèche et autoritaire :
« Quand t'auras fini de faire trempette, jette-toi à l'eau et nage ! »
Les oreilles de Leviathan se rabattirent sèchement sur son crâne : il hésitait entre la colère et l'affolement le plus total. Mais oui, évidemment, nage, pourquoi n'y avait-il pas pensé hein ? Il regarda encore une fois l'entrée de la grotte, essayant d'estimer la distance qui le séparait du piton rocheux. Elle lui parut considérable. Il n'y arriverait pas. Pour la première fois de sa vie, il fut persuadé qu'il n'y arriverait pas. S'il se jetait à l'eau maintenant, il coulerait au bout de quelques mètres et se noierait. Mais s'il restait là, il se noierait en restant immobile à couiner comme un lâche. Leevi releva les yeux et constata que Pandémonium le regardait. Il jetait de fréquents coups d’œil vers le sommet de la falaise, mais continuait à l'observer, dans l'expectative. Le louveteau ressentit une puissante vague de honte le submerger, l'emplissant d'une chaleur bien plus désagréable que la moiteur glacée des eaux. S'il mourrait maintenant, ce serait comme un peureux incapable sous les yeux de l'une des personnes qu'il admirait le plus au monde. Pandémonium penserait qu'il n'était qu'un lâche même pas fichu de nager quelques mètres pour sauver sa peau. Un idiot de louveteau avec la peur de l'eau. Qui méritait bien ce qui lui arrivait, en somme. L'idée lui était insupportable. Mais, baissant les yeux à nouveau vers l'eau, Leevi constata qu'en effet, il avait peur. Il était même terrifié, tétanisé. Cependant, lorsqu'il releva une nouvelle fois les yeux vers Pandémonium et distingua son expression, la honte et l'horrible crainte de voir du mépris dans son regard prirent le pas sur le reste. Oreilles plaquées sur le crâne, le louveteau ne prit même pas le temps de respirer et courut à l'eau.
Il perdit pied en une seconde. Les flots glacés le portèrent un instant dans la bonne direction, alors qu'il battait frénétiquement des pattes pour ne pas couler. Mais d'un seul coup, une vague plus haute que les autres le submergea et l'ensevelit. Les yeux et la truffe remplis d'une eau de mer piquante, Leevi coula, et un instant la panique revint affluer dans ses veines. Mais que ce soit l'instinct de survie ou autre chose, il se projeta très vite à grands coups de pattes vigoureux et soudain, son museau creva la surface et il put à nouveau aspirer de grosses goulées d'air. Péniblement, il entreprit de nager vers la sortie de la grotte. La tâche était malaisée et épuisante, car non seulement il avançait à contre-courant, mais aussi la crête des vagues ne cessait de le heurter, lui projetant de l'eau dans les yeux ou lui dissimulant la direction qu'il prenait. Très vite, Leevi s'épuisa ; les muscles commencèrent à brûler tous en même temps dans ses pattes et ses épaules. Chaque mouvement contre le courant devint une torture. Alors que le louveteau parvenait péniblement à l'entrée de la grotte, une vague arriva de côté, et il coula à nouveau. Cette fois, il ne parvint pas à remonter. Les vagues le ballottaient en tous sens, le rejetant toujours plus loin au sein de la mer. Très vite, l'air manqua au louveteau, et la panique déferla dans sa tête et obscurcit son jugement. Il se mit à s'agiter en tous sens, épuisant inutilement ses forces.
Mais la mer le recracha. Soudain, Leevi heurta violemment quelque chose de dur. Une douleur fulgurante se répandit dans son épaule ; il étendit une patte, mais les flots l'avaient déjà éloignés. Ses pensées confuses lui insufflèrent l'idée qu'il était peut-être parvenu au piton. Alors lorsqu'il fut à nouveau projeté contre la roche, le louveteau mobilisa toutes ses forces pour s'y raccrocher. Ses griffes ripèrent contre la roche, mais se coincèrent dans les aspérités. La tête lui tournait, et il eut toutes les difficultés du monde à se hisser sur le caillou. Enfin, Lev' émergea de l'eau et rampa à l'abri des vagues, trempé et tremblant, avec la sensation que l'enfer venait de le recracher. Ses oreilles lui faisaient mal, ses pattes lui faisaient mal, son épaule saignait et sa gorge brûlait. Rampant sur le sol déchiqueté, le louveteau s'éloigna le plus possible du bord. Il leva les yeux vers l'alcôve où se trouvait Pandémonium. Rageuse, la mer entourait le refuge temporaire du louveteau, fouettant ses flancs et projetant de puissantes giclées d'eau qui noyaient son pelage déjà trempé - chaque impact le faisait frissonner comme si les gouttes avaient été des balles. Constater la distance qui le séparait encore de son but intensifia les tremblements dans tous ses membres : il n'était même plus question de se dire qu'il n'y arriverait pas. Pandémonium l'avait surestimé, il était épuisé et incapable de couvrir une plus grande distance. Il était petit, et il était faible, et stupide. Et surtout, surtout il ne voulait pas. Retourner. Là-dedans.
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Ven 6 Mai - 14:03
Underwater Wolf feat. Leviathan
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Le louveteau hésitait, regardant tour à tour les flots, puis le Dragon. Ce dernier commençait à s’impatienter devant tant de chichis pour quelques poils mouillés. Ses coups d’œil vers le haut de la falaise devenaient de plus en plus fréquents, et la pression montait en flèche. Lorsque Leviathan – après avoir visiblement mûrement et trop réfléchi – daigna enfin se jeter à l’eau, Pandémonium exhala un soupir de soulagement. Bordel, c’était pas trop tôt ! Mais ce soulagement ne fut que de courte durée : en effet, le louveteau se débattait parmi les flots déchaînés plus qu’il ne nageait réellement. Lorsqu’une vague le submergea, Pandémonium le perdit de vue et le stress commença à rendre ses pattes toutes molles. Si Leviathan y restait, ça serait de sa faute. Il n’osait même pas imaginer la tête de Leikn lorsqu’elle l’apprendrait. La tête du louveteau reparut à la surface, et Pandémonium ne le lâchait plus du regard. Le jeune loup se faisait constamment aspirer par les mouvements désordonnés des vagues, et il apparaissait clairement qu’il était à bout de force et commençait à paniquer. Lorsque le Dragon le perdit à nouveau de vue, il n’hésita plus : il bondit de son rocher, s’approchant davantage de l’eau. Il était en équilibre instable au-dessus du tumulte salin lorsque Leevi parvint à se hisser sur un rocher, comme par miracle. Le louveteau, trempé et tremblant, lui adressa un regard terrifié. Oui, il l’avait surestimé. Mais pourquoi donc ce crétin n’avait-il pas tout simplement avoué qu’il ne savait pas nager !? Pandémonium observa la mer, les flots impétueux. Le vide se fit dans sa tête, et il sentit son corps se propulser en avant, vers l’étendue noire. Son ventre heurta la surface, et il s’enfonça dans l’eau, coulant comme une pierre, dans un silence quasi-total. Lorsqu’il remonta à la surface à grand renfort de coups de pattes, le tumulte ambiant agressa ses tympans brutalement.
Pandémonium commença à nager. Ca n’avait jamais été son point fort, réellement. Il se souvint du Styx, là où il avait manqué de se noyer étant gamin. Dieu ce qu’il détestait nager. Il détestait l’eau, en fait, et tout particulièrement l’eau salée. Ca rentrait dans sa gueule, dans ses narines, dans ses oreilles et c’était profondément désagréable. Sans compter les vagues qui le malmenaient, le faisant dévier de son cap à chaque instant, et lui administrant de grandes claques trempées. Le Dragon se débattit pour maintenir sa tête hors de l’eau, et battait frénétiquement des pattes. Le courant le poussait vers la falaise, et il devait lutter pour aller là où il le désirait. Lorsqu’il parvint enfin là où Leevi avait trouvé refuge, il était essoufflé et son pelage détrempé faisait ressortir ses os saillants. Il n’avait pas la force de se moquer du louveteau ; il s’en occuperait plus tard. Il fallait qu’il reprenne son souffle, car le retour s’annonçait encore plus rude. Il attendit quelques minutes, faisant rempart entre la mer et le louveteau tremblant aussi bien de peur que de froid. L’eau était glacée, et les pattes du Dragon étaient elles aussi prises de tremblements. Il saisit brusquement Leviathan par la peau du cou.
« Si tu bouches, je te lâsche. », menaça-t-il avant de le saisir.
Au moins, c'était clair. Il n'allait pas en plus se compliquer la tâche avec un asticot qui gigoterait en tous sens. Puis, il se jeta à l'eau sans crier gare.Il coula avec le louveteau, et remonta tant bien que mal à la surface. Il levait haut la tête, pour permettre à Leevi de respirer, mais les deux loups se prenaient tout de même de grosses vagues en pleine tête. Pandémonium nageait comme un furieux pour rejoindre la falaise qu'il avait quittée, mais le courant l'entraînait cette fois vers le large. A croire que le sort s'acharnait contre eux. Le jeune loup ne se décourageait pourtant pas, et battait des pattes comme un fou furieux. Il ne pouvait lâcher Leevi sous aucune condition, et pourtant ce poids mort le fatiguait encore davantage et le faisait suffoquer. Il commençait à avoir des difficultés à respirer et, mû par un réflexe stupide, Pandémonium ouvrit la gueule et lâcha le louveteau à la dérive.