Force : 8/100 Agilité : 10/100 Endurance : 7/100

Le soleil se leva doucement mais surement, réchauffant le sol encore frais de la nuit. Les premiers rayons se frayaient un chemin à travers le feuillage des arbres. Au fur et à mesure que l’on progresse ces derniers se font rares et au détour d’un sentier se trouve un endroit où la température grimpe facilement, le terrain est hostile et très peu verdoyant. L’odeur n’est pas très agréable mais par habitude on s’y fait. Les premiers mois Siska avait eu du mal à s’y faire car la tanière de sa mère adoptive n’était pas loin du cratère qu’on appelait la Blessure. Au début elle sortait pour s’amuser mais plus le temps passait plus les reflux de lave lui montaient à la tête et elle restait finalement à la tanière.

Au bout de quelque mois elle remit la truffe dehors, il faisait toujours aussi chaud et l’odeur était toujours mais à force la louvette la supportait. Lorsque maman était là les jeux qu’elles partageaient permettaient d’oublier un peu le mal aise mais sinon Siska partait se promener pour s’éloigner un peu. Elle ne sortait que quand Delta avait un œil sur elle, sinon elle restait à la tanière. Bon par moment elle désobéissait et parait à l’aventure même si maman était partie chasser, la vilaine. 9 mois s’écoulèrent depuis son arrivée ici, Siska venait d’avoir 1 an.

Ce matin là la jeune louve se réveilla tranquillement, comme la plupart du temps elle était les 4 fers en l’air. Après avoir émergé elle roula sur le côté et étira ses papattes, une fois chose faite elle passe l’une d’elle sur son museau puis bailla. Siska resta ainsi un moment, remarquant au passage que maman n’était pas là. Cela ne la choqua pas le moins du monde, habituée à se réveiller seule. La jeune louve finit par se lever et se secoua pour virer les feuilles de son pelage roux, elle se faufila ensuite jusqu’à l’entrée de la tanière, après avoir pris le temps de sniffer l’air quelques minutes elle s’extirpa et fila.
Siska emprunta son chemin habituel pour faire sa petite promenade du matin, reniflant les différentes odeurs ici et là. Lorsque le sentier était dégageait elle se faisait plaisir et trottinait tranquillement. Par moment elle s’arrêtait et tendait l’oreille, humait un peu l’air puis repartait. Jusque-là elle n’avait jamais rencontré personne, d’où sa légère naïveté à se promener aussi tranquillement mais cela allait peut-être changer.

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Siska profitait de ses ballades matinales pour réfléchir à quelques trucs, étant dans l’âge du pourquoi du comment. Elle se prenait de plus en plus le bec avec sa ou plutôt ses mères car la blanche ne la portait toujours pas dans son cœur. Au début Siska essayait d’être gentille et tout mais au final elle laissa tomber et continua de vivre comme elle l’avait toujours fait. Etant en âge de comprendre elle apprit les circonstances de sa rencontre avec Delta, avant elle était trop jeune pour comprendre. Au début l’adolescente avait râlé en apprenant cela, ne voulant pas le croire et lâchant le fameux « Tu aurais dut m’en parler plus tôt ».

Cela faisait depuis peu que la jeune louve se posait des questions concernant ses véritables origines, se demandant s’il y avait des survivants du massacre. Par moment elle avait une lueur d’espoir en se disant qu’un membre de sa famille la cherchait mais c’était son côté petite louve naïve qui prenait le dessus dans ces moment-là. Mais quel mal y avait-il à vouloir retrouver ses racines ? Siska avait donc décidé que tous les jours elle sortirait pour parcourir les alentours, tous les jours un peu plus car madame n’était pas un très grande courageuse. A chaque sortie elle essayait de trouver une odeur quelconque mais ne sachant pas trop comment s’y prendre elle rentrait bredouille à la tanière.

Ce matin encore elle sortait sans vraiment faire gaffe, n’ayant jamais rencontré de danger elle se promenait comme bon lui semble, malgré les recommandations de maman. Plongée dans ses pensées la jeune louve ne fit pas attention à la petite odeur qui arriva avec une bourrasque de vent, malheureusement cela aurait pu la prévenir qu’elle n’était plus seule. Ce ne fut qu’au dernier moment qu’elle entendit un mouvement en face d’elle et prise par surprise elle sursauta en découvrant le loup sombre en face d’elle. Malgré sa remarque plutôt gentille Siska prit peur et recula mais ne fit pas attention et se prit les pattes dans un bois qui traînait là. La jeune louve fit un joli roulé boulé, se retrouvant avec de la poussière dans le pelage et une feuille morte entre les deux oreilles.

Siska n’avait encore jamais croisé de loup adulte que sa mère ne connaissait pas, l’adolescente était comme pétrifiée, son instinct lui dictait de filer mais ses pattes refusaient de la soulever. La rouquine opta donc pour une autre approcher et cacher ainsi sa panique.

« Je m’appelle Siska et non je ne suis pas seule, mon frère n’est pas loin » dit-elle en essayant d’adresser à l’inconnu un regard froid

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Siska n’avait jamais vu un loup aussi grand et en vue de son pelage c’était à croire qu’il n’y avait que des loups couleur d’encre dans les environs, pas très joyeux tout ça. La jeune louve le détailla comme elle put, c’est qu’il n’était pas très rassurant au premier coup d’œil. A sa remarque elle serra les mâchoires, comme ci lui n’était pas mal intentionné, elle se maudissait d’avoir flânait aussi longtemps, elle aurait dut rentrer plus tôt. Elle se retint de demander ce qu’était des Hellhounds, autant ne pas s’enfoncer d’avantage dans le ridicule.

Siska l’avait écouté avec un peu trop d’attention, si bien qu’elle ne remarqua pas que ce loup nommé Kobalt s’était rapproché. Elle aurait dut le tenir à distance ou le repousser mais non, elle resta paralysée alors qu’il tendait son museau vers sa tête. La honte pour un loup. En découvrant ce qu’il tenait entre ses crocs Siska eut un moment de bug, essayant de comprendre le pourquoi du comment. Si elle avait pu rougir la jeune louve aurait viré au cramoisi. Elle regarda la feuille voleter puis secoua vivement la tête pour retrouver un peu de sang froid.

Mais alors qu’elle allait répliquer le loup reprit la parole, lorsqu’il parla de son frère imaginaire elle se raidit, son mensonge n’allait pas la tenir en sécurité très longtemps.

« C’est un peu de votre faute, vous êtes sorti de nulle part, comment ne pas être surpris ? »

Elle se surprit à le détailler de nouveau, c’est que c’était la première fois qu’elle croisait un spécimen mâle depuis ce jour funeste.

Elle revint sur terre et ajouta : « Mon frère sait très bien ce qu’il a faire et il… » elle s’interrompit à son tour et baissa le regard, se demandant tout d’un coup si elle avait eu un frère.

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Siska n’était pas fière d’elle et elle savait que si Delta la voyait elle l’aurait surement honte, sans parler de Mani. Elle ne le regardait plus, encore une erreur ? Probablement, Siska n’avait vraiment pas conscience du danger. Etait-ce de sa faute ?
La jeune louve hocha un peu la tête sans vraiment l’écouter alors qu’il lui donnait des conseils, or Siska avait la tête ailleurs, comme la plupart du temps.

La jeune louve se demanda comment elle avait pu survivre en étant aussi insouciante, elle commença à être en colère contre elle-même jusqu’à ce que Kobalt s’adresse de nouveau à elle. Malheureusement elle s’était grillée toute seule en hésitant ainsi et en partant dans ses pensées, son mensonge était tombé à l’eau. Comment une louvette pouvait elle berner un loup adulte ?

Siska secoua doucement la tête pour lui répondre mais se demandait ce qui allait se passer maintenant qu’elle était réellement sans défense, se maudissant au passage de ne pas avoir demandé à sa mère de l’entraîner. Contre toute attente le loup d’encre ne s’était toujours attaqué à elle et se montrait plutôt sympathique mais cette fois Siska resta sur ses gardes, bien que sa nature naïve revienne au galop. Elle s’ennuyait et aurait bien aimé papoter.

La jeune louve hésita face à sa proposition mais finalement elle se mit en mouvement, les muscles tendus, prête à bondir sur le côté. Elle marcha à une distance respectable de Kobalt.

« Vous êtes un parfais inconnu, comment pourrais-je ne pas vous craindre ? »

La rouquine sursauta lorsqu’une bêbête bougea dans un buisson, émettant un couinement très courageux. Par réflexe elle recula mais percuta Kobalt, chancela sur ses pattes et tomba couchée à ses pattes.

Paniquée et effrayée elle craqua et le supplia « Ne me faites pas de mal s il vous plait » Elle fourra ensuite son museau dans ses pattes, tremblant un peu, pas très courageuse.

Parcourue de frissons, spasmes et autres la rouquine était tétanisée sur place, de quoi faire une proie facile. A cet instant elle était persuadée d’être là risée de l’espèce des loups, ne pas savoir se défendre à un an ou même faire attention était d’un ridicule monstre. Siska en prenait maintenant conscience même si instinct d’animal sauvage était là pour la pousser. La jeune louve avait toujours vécu dans l’innocence. Mais a au lieu de s’apitoyer sur son sort ne devrait elle pas prendre le devants et commencer à être une louve digne de ce nom ? Le problème était là, comment s’y prendre ?

Siska releva la tête en entendant les paroles rassurantes du loup mâle. Alors comme ça il ne lui voulait pas de mal mais pourquoi ne passait il pas son chemin ? Elle n’avait pourtant rien d’intéressant, une louvette maigrelette et maladroite est plus un fardeau qu’autre chose. Sa curiosité piquée à vif Siska se releva et suivit le loup après avoir regardé le lapin s’enfuir, avec de l’entraînement elle l’aurait vu ou même senti. Ne s’attardent pas là-dessus elle marcha à côté de Kobalt et réfléchit un instant pour lui répondre.

« Et bien ma mère adoptive m’a trouvé il y a environ un mois. Avant ça j’étais dans une meute. »

Peut être qu’autre sein de sa famille on lui aurait appris tout ce qu’elle devrait savoir à l’âge qu’elle à. Elle regarda un instant le loup à côté d’elle et remarqua certains détails, comme ses pattes deux fois plus grosses que les sienne, la puissance de ses épaules. Siska se demanda alors si il ne pourrait pas l’aider, ça pourrait être amusant. Et des qu’on parle de trucs drôle Siska est toujours partante.

« Et vous, vous êtes du coin ? » demanda t elle alors.

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Le vent s’était levé mais Siska ne semblait pas en être ennuyée, bien-sûr elle n’était pas conscience que celui-ci pouvait porter leur odeur et signaler ainsi leur présence. Son attention était focalisée sur le loup à côté d’elle, encore jeune la louve ne pensait qu’à découvrir le monde. D’ailleurs ce loup pouvait peut être lui en dire plus sur le monde qui les entoure, à cette idée Siska était plus détendue et ne lâchait pas Kobalt d’une semelle.

En l’entendant parler d’entraînement elle faillit sauter sur l’occasion pour lui demander de l’aider mais en voyant qu’il proposait de changer de chemin elle oublia ce qu’elle voulait dire, son attention fut attirée par les alentours. Elle dressa ensuite la tête lorsque le bruit d’un ruisseau parvint à ses oreilles, pour dire à cette distance même un humain pourrait l’entendre.
Elle suivit Kobalt sans trop se poser de question mais fut surprise de une par sa question et de deux par ce qu’il faisait. Elle le regarda passer de pierre en pierre en penchant un peu la tête, restant sur la rive pour le moment.

« Elle s’appelle Delta » dit elle lorsqu’il tourna la tête vers elle

Prenant son courage à deux pattes elle sauta sur la première pierre mais réalisa qu’avec l’eau ça glissait beaucoup. Si bien qu’elle se retrouva à plat ventre sur la pierre, mais avant que Kobalt intervienne elle se redressa sur ses pattes, vérifia qu’elle n’avait pas de bobo et sauta sur la prochaine, jusqu’à rejoindre le loup.

Une fois sur l’autre rive elle demanda, un peu essoufflée « Est-ce que vous revenez ici de temps en temps ? »

Siska avait quand à elle plus que les pattes de mouillé, en effet sa chute lui valut un ventre tout trempé ainsi que sa queue. Elle se secoua un peu avant de reprendre la route, marchant à côté de Kobalt. La jeune louve commençait à apprécier sa compagnie, ayant un sentiment de sécurité qui commençait à s’installer, de quoi la mettre à l’aise. Bientôt sa vraie nature allait faire surface et le débit de parole s’annoncerait intense.

La rouquine ne répondit pas tout de suite à la question du loup, hésitant à exposer sa requête. Elle se mit à réfléchir encore un peu à ce qui allait suivre. Elle se mit à peser le pour et le contre, bien entendu en vue de sa naïveté légendaire elle ne trouva que des bons côtés. Elle prit une inspiration et se lança.

« Alors voilà, vous avez peut être remarqué que je ne suis pas très douée et pas très courageuse. Or pour une solitaire ça pose un peu problème. Avant je ne m’en rendait pas compte mais notre rencontré m’a fait prendre conscience que je ne suis plus une petite et que je dois me débrouiller par moi-même. »

Elle fit une pause pour le regarder puis reprit : « Je vous ai demandé si vous revendez car j’aimerai vous demander de m’aider, si ça ne vous dérange pas »

Elle soupira : « Vous êtes le premier loup que je rencontré depuis que Delta m’a trouvé et qui est gentils avec moi. Je n ai pas d’amis et j’ai envie d’être un vrai loup, pas juste une boule de poils sur des pattes »

Siska était un peu nerveuse, déjà rien qu’au fait d’avoir demandé à ce loup de l’aider alors qu’elle ne connaissait quasiment rien de lui, si ce n’est son nom. Elle redoutait fortement la réaction de sa, ses mères lorsqu’elles l’apprendront, mais d’un côté elle n’était pas obligée de leur dire. C’est sa vie après tout. La jeune louve venait de trouver plus ou moins une solution mais il y avait un autre problème. Et si jamais Kobalt disait non ?

La rouquine réalisa peu à peu la chance qu’elle avait eu de tomber sur un loup comme lui et non un mercenaire ou que sais-je. Peut-être ne retrouvera-t-elle pas d’autres occasions alors il fallait saisir celle-ci. Elle mourait d’envie d’apprendre à ses côtés, surtout qu’il n’avait pas l’air d’un gringalet. S’il refusait il fallait qu’elle trouve un moyen pour le convaincre. Alors qu’elle commençait à réfléchir à un plan B elle fut tirée de ses pensées par la voix du loup.

Au fur et à mesure qu’il parlait un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune louve, la joie grandissait aussi ainsi que l’espoir de trouver enfin sa place. Elle l’écouta attentivement et enregistra toutes les informations utiles, la proposition de rejoindre sa meute retint son attention. Il fallait qu’elle réfléchisse à cela plus tard.

A son coup d’épaule amical elle sourit d’avantage et remua la queue, motivée et même prête à commencer maintenant, si bien qu’elle hocha vivement la tête.
En le voyant partir elle fut un peu tristoune mais pas très longtemps, pour le remercier de tout ça elle jappa gaiement, une ou deux fois. Elle le regarda s’éloigner puis partit de son côté pour retrouver sa tanière.

Un nouveau chapitre de sa vie de louve allait commencer.

FIN