The hunt for the training

Jauges : 4 / 12 / 4

Je me sens petite et faible, et encore plus lorsque je me compare à Audric, ce que je fais malgré moi sans arrêt. Je bondis en avant, répercutant le poids de mon corps sur mes pattes postérieures pour mieux m'élancer en avant, et me rattrapant correctement sur mes antérieures pour m'accrocher à la paroi et me hisser sur le plat à la seule force de mes pattes, tendant tous mes muscles pour arriver à cette entreprise. Audric est fort. Je m'éjecte d'un pas de plus, recommençant mon ascension avec toujours plus de vigueur, contractant mes muscles à un rythme régulier et me concentrant sur ma respiration pour qu'elle soit le plus calme possible. Je m'efforce de garder le sang-froid, d'être totalement maîtresse de mes émotions. Et quand mes muscles roulent sous ma peau, c'est comme une nouvelle victoire contre ma faiblesse naturelle. Je sais que j'ai toutes mes chances de rattraper le retard dû à ma naissance. Audric est agile. Je me jette dans les airs, cherche de mes crocs une potentielle accroche, et plonge mes mâchoires dans le bois pour me suspendre à la branche à la seule force de mes crocs. Je tâtonne, m'écrase au sol une première fois. Je fronce le regard, fixe la branche comme si elle était responsable de mon échec, et je recommence. Je me jette dans les airs, visant cette fois un peu mieux puisque je parviens à toucher de mes crocs l'écorce de l'arbre. Je souris lorsque j'atterris, mais je reste concentrée du début à la fin. Et alors, dans un troisième bond tout aussi fantastique que les premiers, me voilà plantant solidement mes armes de guerre dans le bois tendre.

Je reste suspendue là de longues secondes, comptant une après l'autre ces petites gouttes de temps qui s'effilent et se multiplient. Doucement, une douleur naît dans mes crocs dont la force peine à restée à son apogée. Les premières secondes étaient les plus faciles, mais rapidement mes mâchoires se fatiguent et mes crocs glissent de leur ancrage. Lentement, je sens que mes points de contrôle se perdent, que je commence à glisser de ma branche. Je serre les dents plus fort, me concentre sur ma victoire plutôt que sur la douleur. Mais c'est inévitable, je vais tomber, et j'en oublie même comment je devrais me rattraper pour ne pas me faire mal. Les secondes sont trop longues, je perds ma concentration, et doucement la panique monte jusqu'à mon cerveau pour me faire douter. J'ai fais une erreur, je n'aurais pas dû venir m'entraîner seule, je vais encore tout rater, je vais me blesser. L'inévitable arrive alors : je lâche la pression de mes crocs et je m'écrase sur le sol dur, tombant de tout mon poids sur mon flanc droit. Je jappe de douleur comme une louvette à peine sevrée, et je regarder autour de moi comme si Mère allait venir me réconforter. Mais mère n'est plus là, c'est auprès d'Anya que j'ai grandi, et si je me suis beaucoup amusé avec Miuna, je demeure seule encore et toujours. Je retiens mes larmes, me fais violence et me relève. La douleur irradie mes mâchoires mais je n'ai pas terminé, je veux encore essayer. Je me ramasse sur moi-même, fixe la branche de mes yeux clairs, et je me concentre avant de sauter une nouvelle fois. Je m'écrase au sol, incapable cette fois de mordre la branche. Mes mâchoires me sont trop douloureuses, je décide de rentrer.