Partir à la chasse

Icare x Daren x Koda

18 ; 13 ; 16

Le guerrier Navnik était parti pour une longue chasse. Du matin jusqu'au soir, il s'était promis de chercher à manger et de ne pas rentrer tant qu'il n'aurait rien attrapé. Que la chance soit avec lui !

© ASHLING DE LIBRE GRAPH'

Partir à la chasse

Icare

18 ; 13 ; 16

Il était parti à l'aube, privilégiant les levers de soleil pour partir en expédition. Oui, le matin c'était bien mieux. On avait le temps de se rendre à l'endroit désiré le temps que le jour se lève complètement. Le ciel fut pourpre, tournant au mauve, parfois au rosé. Les nuages empêchaient pourtant le soleil de percer l'immense masse grise. Le mâle parcourait les environs avec prudence. La blessure n'était pas loin, et l'immense faille pourrait bien pour le coup, l'amener au fond du trou. Il s’était juré de ne pas rentrer au Bercail tant qu’il n’aurait pas attrapé une proie. N’importe laquelle, tant que ça se mange, c’est le principal. Près de la blessure, il y avait quelques conifères qui formaient une forêt s’étendant sur les terres de l’ouest. L’endroit était parfait pour chasser. Les petits et gros gibiers devaient certainement y abonder …

En s’appuyant sur son flair, le mâle blanc humait les environs à la recherche d’une éventuelle odeur. Et il ne tarda pas à en trouver une, en longeant les arbres qui le conduisirent jusqu’au bord de la blessure. Cette odeur ressemblait étrangement à celle d’un lagomorphe, peut-être un lièvre ou un lapin de garenne. En suivant sa trace, le mâle tomba sur la bête qu’il avait prédit de rencontrer. Il s’agissait d’un petit lapin plutôt pataud, court sur patte. Il semblait jeune, c’était une chance pour Icare. Il ne fallait pas perdre de temps. Sautant sur l’occasion, il fléchit ses pattes arrières pour bondir. Elancé, et en pleine course, il tenta d’atteindre sa proie en dévoilant ses longues canines. Mais aux aguets, celle-ci releva la tête furtivement, et pris la poudre d’escampette.

La course-poursuite était lancée. Le lapin cherchait un endroit où se cacher, mais les arbres ne lui offraient aucune possibilité. Icare s’était précipité sur l’occasion … Il courrait du plus vite possible, dévalant les pentes à la poursuite de sa proie. Malheureusement, le petit mammifère lui jouait des tours en passant sous les souches d’arbres. Bien trop étroites pour laisser le guerrier passer. Mais Icare avait plus d’un tour dans son sac, et comptait bien le rattraper, d’une manière ou d’une autre. Il avait franchi les souches en sautant par-dessus, poussant sur ses pattes arrières et en fléchissant ses membres postérieurs. Il retomba un peu plus loin, s’étant à présent rapproché de sa proie. Le lagomorphe passa sous terre. Que s’était-il passé ? Icare avait continué sa course sans rien voir, mais se rendit vite compte que sa proie lui avait échappé. En effet, il n’avait pas anticipé les terriers qu’avaient creusée la petite colonie quelques pas derrière lui. Encore une fois, la proie lui avait échappée. C’était impossible de pénétrer dans ces galeries … Il faudra chercher ailleurs.

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Partir à la chasse

Icare

18 ; 13 ; 16

Foutu lapin. Il m’avait échappé en pleine course … Quel imbécile fus-je, de l’avoir laissé entrer dans ce terrier ! Je ne pouvais m’empêcher de lâcher un grondement suite à cet échec. Mais après tout, tant pis, il doit bien y en avoir d’autres dans le coin. La marche reprit alors. Le loup traversa les bois qui longeaient la blessure, le flair collé contre terre. Il reniflait de tout cœur en espérant tomber sur quelque chose de bon. Encore une fois, il ne perdait pas espoir, il finirait bien par trouver quelque chose. En cherchant, le mâle passa sous de grandes souches qui étaient certainement tombées avec le temps. Il passa l’obstacle comme lors d’un concours équestre. Ses pattes avant amortirent l’arrivée, tandis qu’il continua sa petite quête.

Oh, une odeur. Elle était bien alléchante, et semblait pourtant assez éloignée. Un cerf ? Un daim ? Quelque chose dans le genre oui. Icare ne sut répondre à la question pour le moment. L’emprunte olfactive était brouillée par la distance et les différentes odeurs qui embaumaient l’air. Qu’importe, il ne fallait pas perdre cette trace. Icare la suivit en s’appuyant sur son instinct. Il était persuadé d’avoir quelque chose.

Il fut enfin arrivé près d’un bosquet où s’était réfugié un petit couple de cervidés. Et mince, le mâle était plutôt baraqué … La femelle fut plus petite, il était plus facile pour lui de l’attraper. Mais il fallait d’abord passer par son compagnon … Ce n’était pas gagné. Le loup se réfugia derrière un buisson. Cela pouvait le cacher, jusqu’à ce qu’il décide d’agir. Et l’occasion arriva bientôt. Les cervidés repartirent chercher quelques végétaux plus loin. Icare bondit, toutes griffes dehors. Le puissant mâle poussa sur ses membres postérieurs pour s’élancer sur sa proie. La femelle, alerte, tenta de prendre la fuite. Mais la demoiselle fut bien accompagnée, et son compagnon ne tarda pas à foncer droit sur le guerrier Navnik. Il en fallut peu pour qu’il décroche sa prise. Ses crocs se détachèrent de sa victime lorsque le mâle le menaça de ses grands bois. Apeurés, les cervidés prirent la fuite ; mais Icare ne comptait pas s’en arrêter là. En fuite, les deux proies se frayèrent un chemin parmi les conifères. Le loup blanc suivit leur trace à pleine vitesse, haletant. Ses pattes se succédaient en laissant l’une passer devant l’autre, et tentèrent de toujours aller plus vite, pour rattraper les deux animaux.

Les deux cervidés étaient épuisés, et firent demi-tour pour faire face au loup. Ce dernier s’arrêta net, faillit trébucher mais se rattrapa de justesse avant de bondir une seconde fois sur sa proie. Mais cette fois-ci, le mâle l’accueilli de ses grands bois. Le blanc s’accrocha à l’un d’eux de ses longs crocs … Mais le cerf s’était bien dit que tant qu’il n’aurait pas mis le canis lupus à terre, il n’aurait pas la paix de ci-tôt. Il remuait la tête, le loup tentait de s’accrocher mais finit par retomber lourdement au sol. Cependant loin d’abandonner, il plongea sous sa proie afin de lui saisir la patte. Le cerf élaphe donna d’énormes coups de sabots contre terre, tentant de toucher son agresseur. Icare appuyait de toutes ses forces pour lui briser la patte ; mais ce fut un échec, et le cerf sortit des crocs du chasseur.
Icare ne renonçait pas. Se relevant, il finit par bondir à la gorge du grand mâle. Mais ayant anticipé l’attaque du loup, il riposta en montrant ses défenses. Icare vint se prendre un bois en pleine tête, avant de retomber une nouvelle fois. Assommé, il ne se releva pas. Il était tellement affaibli qu’il ne cherchait même plus à se battre. Les deux cervidés s’enfuirent à grand galop, laissant le loup nacré au sol, dégoulinant comme un cadavre.

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