Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 On ne nait pas Roi, on le mérite [Entraînements continus]

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Dim 10 Avr - 15:23



Dragon's Return



Jauges : 31 / 36 / 31

Je serre mes crocs sur la nuque du poulet, la lui brisant d’un violent mouvement de mâchoires, alors que j’entends d’ici les crics de l’humain et les aboiements furieux de ses foutus esclaves de chiens. Je n’attends pas qu’ils arrivent, je me faufile sous le grillage comme je suis entré et je pars en courant sans chercher à regarder derrière moi. Mais même si je suis rapide et habitué à courir longtemps, les animaux qui m’ont pris en chasse ne perdent pas une miette des odeurs que je dépose malgré moi sur mon chemin. Ils me suivent à la trace, eux-mêmes poursuivi par leur propriétaire furieux. Et ils veulent tous la même chose : ma mort. Je gronde entre mes crocs, serrant fortement la proie que je me suis octroyé. Je m’élance entre les bois, plus vite, plus loin, et relevant davantage la tête pour ne pas perdre ma nourriture en route. Hors de question que je laisse cette bouffe à ces lâches, ma sœur a faim et moi aussi. Je frappe puissamment le sol de mes pattes, espérant les distancer, arriver à trouver un terrain où ils ne pourront plus me trouver. Mais les galopades derrière moi ne ralentissent ni ne perdent de leur intensité. Je suis pourchassé et ils ne me foutront pas la paix. Alors, brutalement, je freine des quatre pattes et, bondissant brusquement par-dessus un arbre renversé, je cache ma proie dans le creux d’une racine. S’ils veulent se battre, je suis leur loup. Mais il n’est pas question que je risque de perdre ma proie durement gagnée dans la bataille. Je me retourne face à mes adversaires, les fixant dans les yeux alors qu’ils approchent.

Dans un élan de rage, le premier animal bondit dans ma direction et l’autre le talonne de près. Ils n’ont pas l’intention de fuir sous prétexte que je suis prêt à me battre, bien au contraire. Je gronde, montre les dents, les attends de pattes fermes. Je me jette sur le premier arrivant, un énorme molosse aux crocs d’acier. Je plonge mes mâchoires dans son encolure alors que les siennes s’entrechoquent contre mon épaule, et alors que mes griffes se plantent dans ses flancs et son épaule, il se débat comme un beau diable pour essayer de se dégager de mon emprise. L’autre chien nous rejoint rapidement, sautant sur mon dos pour profiter que mes crocs soient occupés par son acolyte pour essayer de me mordre. Ses crocs plantés dans mon échine lancent une douleur violente dans tout mon corps, mais je n’ai pas l’intention d’abandonner tant que je serais encore vivant. C’est ce que mon maudit père m’a appris, et c’est une leçon que je n’oublierais jamais. Je me jette en arrière pour faire tomber de mon dos celui qui s’y accroche. Il jappe, perd l’équilibre, se détache de mon corps. Je m’agite furieusement jusqu’à me dégager complètement et je relâche ma prise sur son copain pour m’éloigner de quelques pas, leur tournant autour au même titre qu’ils me tournent autour. L’homme est encore loin, les chiens et les loups sont bien plus rapides que les bipèdes et nous avons parcouru plus de chemin que lui entre les arbres. Je me jette corps et âme dans un combat acharné, alors que mes crocs claquent et que mes muscles dansent sous ma peau.

Si les chiens parviennent à me maîtriser à plusieurs reprises, ils n’ont aucun pouvoir sur ma détermination de fer et n’arrivent jamais à me garder assez longtemps au sol pour m’affaiblir ou me mettre à mort. Mais, bientôt, j’entends les échos de voix humaines qui hurlent et résonnent à mes oreilles. Je ne peux plus jouer, je dois fuir et vite. Dans la précipitation, j’en oublie ma proie. Je gronde férocement, déchiquette la peau de mes ennemis pour me dégager, bondis sur l’un ou sur l’autre pour les déstabiliser, les faire chuter ou planter mes griffes dans leur peau épaisse pour les blesser et les affaiblir. Alors qu’ils semblent encore plus furieux qu’au départ, je sens bien que la fatigue monte à la tête de tout le monde, y compris à mes propres tempes. Je gronde mais je dois m’en aller et vite, je n’ai plus le temps de continuer ce conflit. Brutalement je fonce sur l’un des clébards, je prends à l’encolure et je tire comme un fou jusqu’à le plaquer contre un arbre où ses crocs ne lui sont d’aucune utilité pour riposter. Je me jette sur le second avant que le premier n’ait eu le temps de se remettre, et j’enfonce mes crocs dans sa gorge pour le plaquer au sol, labourant son corps de mes griffes en m’efforçant d’échapper aux siennes. Un regard vers l’ombre de l’homme qui se profile, et je détale comme un lapin avant que tous ne soient de nouveau à ma poursuite. Je disparais entre les arbres, laissant mon butin sur place.
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Dim 10 Avr - 15:23



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Jauges : 31 / 36 / 31

Colère. Doux sentiments d'amertume et de nostalgie qui, baignés dans le fleuve noir du ressentiment, apaisent les maux et assombrissent l'esprit sans que l'on s'en rende compte. Je soupire. J'ai quitté ma tanière voilà quelques heures, et j'ai voyagé tout ce temps pour arriver jusque là. Les bâtiments appartenant aux humains, où j'ai entraîné Alweda, une jeune Hordienne, il y a de cela si longtemps. Grondant férocement, je m'éjecte du sol pour rejoindre une plaque de fer en équilibre précaire au-dessus du vide. Je me tiens là de longues minutes, balançant sur mes pattes à droite ou à gauche pour rester stable le plus longtemps possible. J'ignore où je vais. Vais-je un jour retrouver la force que j'avais autrefois ? Les miens se souviennent-ils seulement de moi ? Mes fils ne m'ont pas oublié, ma fille pas davantage. Mais ceux que j'avais ralliés ? Ceux qui m'ont suivi un jour, le feront-ils de nouveau demain ? Je sens la plaque bouger sous mes pattes, et le grincement de métal sur la roche résonne dans chacun de mes doigts. D'un seul coup, elle glisse. Je me propulse en avant pour rejoindre une autre estrade, mais mon équilibre est mauvais et je manque de tomber avec mon premier piédestal. Je force sur chacun de mes muscles, me concentre sur mon objectif. Je ne mourrais pas ce soir, hors de question. Pas après que ma famille se soit donné tant de mal pour me sortir des griffes de l'Enfer. Je m'accroche de toutes mes forces, me hisse avec grande difficulté jusqu'à pouvoir prendre appui sur mes postérieures et arriver à grimper complètement.

Acceptation. Sensation de résignation, idée de consentement à une possibilité que nous n'aurions pas pu tolérer dans un autre contexte. Je me demande parfois, tous les jours en fait, à quel moment j'ai accepté la disparition de ma soeur. Je me demande si c'est quand je me suis levé, ce matin-là, et qu'elle n'était plus là. Ou encore, si c'était après, quand j'ai lancé mon premier appel dans le ciel pour lui demander de se localiser, et qu'elle n'a pas répondu. Ou encore, peut-être, quelques jours après, quand mes appels ne cessaient de rester sans réponses. Peut-être ne l'ai-je accepté que récemment, quand j'ai doucement sombré dans les idées tortueuses de la mort et que j'ai jeté toute ma peine au fond de mon esprit pour me concentrer sur une autre émotion, plus forte et moins douloureuse : la fureur. L'envie de tuer me prend quotidiennement, désormais. A tel point que je n'ai de cesse de traquer et de chasser. Parfois je ramène de quoi nourrir les miens. D'autres fois, je rentre les mâchoires vides et les muscles tendus par la frustration. Il m'arrive aussi, mais rarement, de rester couché dans ma tanière pendant plusieurs jours consécutifs, sans éprouver l'envie ou le besoin d'en sortir. Seul. Aujourd'hui, demain et pour l'éternité, me semble-t-il. Complètement seul. Je gronde en déchiquetant à coups de crocs une barre d'inox que j'ai ramassé là, puis je dresse les oreilles à la recherche d'un son que j'ai cru percevoir, quelque part. Je lâche ma prise et redresse la tête, attentif.

Détermination. Décision prise avec fermeté, de réussir une entreprise quelconque. Incapacité à abandonner un projet, un espoir, même si le combat semble perdu d'avance. Oui, la détermination fait parti de mes caractéristiques naturelles. Je ne sais pas lâcher le morceau, je suis incapable d'accepter la défaite même lorsqu'elle semble courue d'avance. Pour moi, un compagnon ne peut être fier que s'il a donné sa vie jusqu'au bout pour parvenir à ses fins. Je suis un combattant, aussi je me dois d'aller jusqu'au bout de mes idéaux sans jamais faiblir. C'est avec cet état d'esprit que je suis arrivé où je suis aujourd'hui, et je n'ai pas l'intention de perdre cette force de caractère avant bien longtemps. Je suis prêt à me battre pour ce en quoi je crois, et ce ne sont pas les menaces de deux Sekmet minables et désorganisés, qui me feront croire en ma défaite. Tant que je ne suis pas mort, je peux me battre. Tant que je peux me battre, l'ennemi peut me craindre. Et il le doit. Je souris d'un air mesquin. Ils ne savent pas sur quoi ils vont tomber. Je me suis si peu montré au grand jour depuis que j'ai survécu, que rares sont les loups qui me savent en vie. Ils se comptent probablement sur les doigts d'une patte, et ce n'est pas plus mal. Les rumeurs courent, se répandent comme une traînée de poudre, et pendant ce temps, tandis que ma réputation me précède et sème la peur et le doute dans les rangs, je me prépare au combat. Je serais prêt. Peut-être seul, mais prêt. Je gronde, me jette dans les profondeur d'un néant incertain, et j'atterris prestement sur une nouvelle paroi de métal. La barre roule, et je l'attrape au vol, mettant à rude épreuve ma mâchoire qui peine à garder l'équilibre au-dessus du vide.

Je grogne doucement, cherchant des pistes sans même y faire vraiment attention. Je n'ai qu'une envie, défouler toute ma colère sur un être vivant, inoffensif et innocent. Et je crois bien que les entités supérieures m'ont entendu, parce qu'un lièvre pointe le bout de son museau rapidement, à quelques dizaines de mètres. Il ne me voit pas, aussi je m'immobilise immédiatement pour me mettre en alerte. Je le fixe longtemps, intensément, puis j'attends de le voir se rabaisser sur ses quatre pattes innocemment, m'assurant qu'il n'a pas repéré ma présence. Dès qu'il me tourne le dos pour fouiller la neige de ses minuscules pattes blanches, je rampe dans sa direction en fixant intensément son pompon sombre. Il me faut de longues secondes avant d'estimer la distance qui nous sépare suffisamment minime pour juger possible de la franchir assez vite. Je bondis brusquement hors de ma cachette, et dès que mes pattes frappent le sol à la première foulée, l'animal redresse la tête et me fixe dans les yeux. La seconde d'après, il court déjà à toutes pattes dans la boue pour me semer, l'adrénaline bouillant dans ses veines et lui permettant de réagir au quart de tour et de m'esquiver presque à chaque fois que je me rapproche de lui. Encore quelques centaines de mètres comme ça, et je crois arriver enfin au bout de ma petite poursuite. Sauf qu'il se faufile malgré moi dans un buisson, et que je n'ai plus rien à faire pour le rattraper. Pour ce soir, je resterais le ventre vide. Je soupire et repars à la recherche d'autres proies.

Pendant de longues minutes, malgré mon premier échec cuisant et frustrant, je continue de chercher des odeurs et des pistes quelconques. Pendant de longues minutes, je suis persuadé que je parviendrais à trouver quelque chose si j'ai assez de patience pour le faire. Mais le temps s'écoule, s'allonge et rien ne vient. Pas une odeur, pas un relent, même pas la puanteur putride d'un cadavre en décomposition. Rien. Que dalle. Et je grogne doucement, soufflant ma frustration entre mes dents, sans cesser de courir et de courir pour tenter de trouver quelque chose un peu plus loin. Je passe des obstacles aisément, patient mais pas trop, et finalement, toujours rien. Décidément, je n'ai pas de chance. L'hiver a été vraiment rude et les proies se font rares. J'espère au moins que les meutes ont autant de mal que moi, parce qu'il serait injuste que ces loups idiots trouvent de la nourriture alors que moi, seul dans la forêt, je crève de faim jour après jour. Je soupire, je vais encore devoir me résigner à piocher un morceau ou deux dans les maigres réserves de Nocturne. Si je ne rattrape pas rapidement mes chasses ratées de ces derniers jours, je risque non seulement de m'affamer, mais en plus de subir le courroux de mon compagnon. Je soupire longuement, puis en trottant toujours, je quitte finalement les lieux en me disant que demain est un autre jour. J'ai encore le temps de chasser, et largement assez d'énergie pour le faire. Je pourrais recommencer un autre jour, quand le temps sera un peu plus clément.
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Lun 11 Avr - 7:11



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Jauges : 38 / 41 / 36

Quand les humains nous observent chasser, ils pensent que nous attaquons un animal au hasard, le premier qui nous tombe sous les pattes. Mais, malgré cette stupide réflexion que la plupart des bipèdes a, il existe quelques-uns d'entre eux qui ont pris le temps, à une époque, de nous observer. Ils ont fini par comprendre que le premier assaut, celui que je porte à l'heure actuelle en fonçant droit sur le troupeau qui paissait tranquillement il y a encore quelques minutes, ne sert qu'à semer le chaos au sein de la horde. Ainsi, je repère la proie que je vais abattre. Je cherche à visualiser parmi toutes les bêtes, la mère et son petit trop jeune que j'ai déjà remarqué hier. Je contourne le bétail, les fait galoper à en perdre haleine. Je continue de courir autour d'eux, je les rabat, les fait virer de bord brusquement et coupe au travers de leur troupeau pour les affoler. Ainsi, paniquées, les bêtes ne réfléchissent plus aussi bien. Elles sont affolées, ne pensent qu'à fuir pour m'échapper. Dans la débandade, les plus faibles ne sont plus qu'une opportunité de m'éloigner des autres. Ils tentent de suivre mais n'y parviennent pas, et les petits, qui sont trop lents, sont alors séparés du reste du groupe avec pour seule protection, leurs mères. Je cherche encore de longues minutes, sur bien deux kilomètres pendant que toute la troupe s'agite et se percute tant l'affolement en leur sein est grand. Evidemment, ils cherchent encore mes complices. Ma seule présence les perturbe davantage que si j'étais accompagné. Un loup ne chasse jamais seul, aussi ils cherchent le reste du danger pour s'en protéger.

Rapidement, le jeune nouveau-né est écarté de la Horde avec sa mère qu'il suit du plus près qu'il peut. Les oreilles rabattues en arrière, il se laisse guider par l'adrénaline, elle-même transmise par sa propre génitrice. Cette dernière est tout autant maintenue en vie par la peur qui fait vibrer furieusement ses quatre membres sur la terre ferme. Je les suit de près, déterminé à tuer, la langue pendant de ma gueule par la motivation de la chasse qui prend doucement la forme d'un repas bien mérité. Je japperais presque d'excitation, si je n'étais pas aussi concentré sur ma tâche. Ce soir, hors de question que je rentre avec l'estomac vide, et encore moins que je ne ramène rien à ma petite famille. Un kilomètre file sous mes pattes, puis un deuxième avant que je fasse un écart sur le côté lorsque les deux animaux freinent brutalement, le petit percutant sa mère de plein fouet. La femelle, farouchement déterminée à défendre sa progéniture, me fait face. Je m'arrête et l'observe, puis elle tourne sur elle-même à la recherche de mes complices. Inexistants. Je bondis sur le petit qui lâche un cri de douleur, et la mère abat ses sabots pour tenter de m'atteindre mais je reprends aussitôt mes distances et elle manque de peu son petit. Je lâche un jappement pour l'énerver et l'affoler davantage. Elle renâcle, me charge, et en un brusque écart de côté je fonds sur ma cible principale à laquelle je blesse l'épaule en écoutant ses geignements rauques. Elles sont à moi, et si la mère ne veut pas quitter son petit, elle mourra avec lui. C'est un peu prétentieux, mais j'ai bien l'intention de ramener au moins l'un des deux à ma famille.

Il m'aurait été beaucoup plus facile de tuer le jeune daim si sa mère avait suivit les autres dans la panique. Si un autre petit l'avait suivit elle au lieu de sa mère, elle se serait concentré sur la présence de l'inconnu en pensant être avec sa propre progéniture. Je n'aurais alors eu qu'a fatiguer ma victime pendant encore quelques kilomètres, et il serait tombé de lui-même en trébuchant, à un moment où il aurait tenté de se retourner pour voir si je le suivais toujours. Mais non, ma chasse n'est pas aussi facile. Je me retrouve avec une mère sur les pattes, et aucun loup pour me prêter patte forte. Je suis obligé de me débattre et de réfléchir à toute vitesse pour trouver le moyen d'éloigner la mère afin de pouvoir ensuite m'occuper de son petit sans être constamment harcelé par sa génitrice. La chasse ne fait que commencer, ce n'est pas tout de suite que je rapporterais à la tanière de quoi nourrir deux loups adultes avec des besoins comme ceux de Nocturne et moi. Pourtant je suis réellement décidé à rentrer les mâchoires pleines, et ce n'est pas la peur farouche d'une mère protectrice qui vaincra la détermination d'un loup qui, lui aussi, à une famille à protéger et sur laquelle veiller. Sept ans d'expérience, ce n'est pas rien. Ce n'est pas la première fois que je chasse des daims, et ce n'est pas la première fois que je fais face à une femelle furieusement convaincue qu'elle sauvera son petit des crocs mortels de l'ennemi.

A force de la harceler, de bondir sur elle et de repartir en trombe pour qu'elle me suive, je parviens à attiser suffisamment sa colère pour qu'elle me pourchasse sur plusieurs mètres. Si je n'avais pas été seul, mes compagnons auraient eu le temps de s'abattre sur le petit et de le mettre en pièces avant que la mère ne revienne à eux pour s'occuper de leur cas. Mais je suis seul, et à chaque fois que je me rapproche de ma cible sa protectrice me devance et se poste entre nous pour que je ne l'atteigne pas. La faim laissant lentement la place à l'agacement, je jette finalement mon dévolu sur la mère en me disant que si je la tue elle, ce ne sera certainement pas son bébé qui lui viendra en aide. Je la travaille au corps, mordant ses cuisses et ses jarrets en veillant à prendre du recul suffisamment vite pour ne pas prendre un violent coup de sabots. Je m'attaque à son arrière-train pour éviter les pattes avant guidées par sa vue, mais toujours de côté afin de fuir à temps les balancements des pattes postérieures. La nature fait bien les choses, et si elle pourvoit les proies d'armes de protection, elle donne également aux prédateurs de quoi parer ses armes pour se nourrir lorsque cela est nécessaire. Quand mes crocs se referment sur la chair de son flanc, je l'entends lâcher un grave son de détresse et je jubile en silence, bien décidé à ne pas lâcher prise. Elle se débat tant qu'elle peut, et malgré la fatigue qui lui monte rapidement au cerveau elle s'accroche à la vie. Je m'en prends alors à son petit, que je tente d'atteindre entre deux coups de tête désespérés, jusqu'à ce que parvienne à y planter mes canines suffisamment profondément pour qu'il ne puisse plus se débattre. Mais alors la mère revient de nouveau, et je suis forcé, épuisé, d'abandonner la charge.
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Lun 11 Avr - 7:12



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Jauges : 38 / 41 / 36

En ce matin sombre, levé avant l'astre de jour, je considère après un moment que ma chasse est vaine. Cependant je ne quitte pas pour autant les terres neutres et encore moins ce bouquet d'arbres morts et menaçants, parce qu'ils sont un excellent moyen de m'entraîner. Mon habitude est de ne jamais perdre mon temps, et de toujours mettre à profit celui que j'ai à disposition. Dans un soupire énergique, je me lance un nouveau défi et je me prépare mentalement, fronçant le regard et me concentrant sur un objectif, à partir au quart de tour. Et puis, brutalement, mes pattes postérieures s'enfoncent dans la boue de la nuit et leur chaleur fait ressortir la terre brune, avant que mon corps ne se propulse en avant dans un bond puissant. Je fonce droit vers un arbre mort encore debout, qui menaçait de s'écrouler depuis probablement bien longtemps, avant de me jeter littéralement dessus pour y coller mes quatre pattes furieusement, faisant tomber l'énorme masse calcinée sous mon poids d'animal bien vivant. Je me réceptionne immédiatement sur le sol, mes oreilles écoutant la chute du cadavre de bois alors que mon corps se dirige déjà vers ma cible suivante. Tel un chien d'attelage au corps puissant et à l'ossature légère comme celle des oiseaux, je fonce d'arbre en arbre pour les faire sombrer les uns après les autres et former ainsi, en plus d'avoir travaillé mes muscles en une sorte d'échauffement, un terrain d'entraînement de fortune. Je doute que les soltaires aient l'idée de réutiliser l'endroit après que j'en sois parti, aussi je ne me gêne pas pour placer les troncs comme cela m'arrange en calculant leur angle de chute selon mes propres besoins.

Après quelques minutes à sauter dans tous les sens comme un cabri, je décide que le véritable entraînement peut commencer. J'observe à bonne distance, le résultat de mon nouveau champ de bataille et, assez fier de moi, je constate que les troncs forment entre eux des noeuds parfaits, des tunnels et des obstacles d'envergures et de tailles différentes, tout comme leurs angles de croisement me laissent des possibilités de retraite et de virage relativement gérables. Je me place à une extrémité de ce terrain improvisé et je soupire longuement, reprenant haleine avant de commencer. J'inspire profondément une dernière fois, je ferme les yeux, et je me visualise mentalement un ennemi des plus dangereux, tapi juste derrière moi. Je l'imagine grand, sombre, aux oreilles petites et à la gueule grande et emplie de crocs. J'imagine sa voix, son souffle lourd et rauque, ainsi que sa démarche traînante mais pas moins menaçante. Quand enfin les derniers détails de mon ours sont bien ancrés dans mon cerveau et que je me le représente dans sa perfection la plus totale, que je suis parvenu à convaincre mon cerveau de sa présence au point de croire entendre son haleine chaude et fétide sur mon échine, je laisse encore quelques secondes traîner. Quelques secondes durant lesquelles l'ours s'approche de moi, et durant lesquelles l'adrénaline augmente dans mes veines à une vitesse hallucinante. Je rouvre les yeux brutalement, et tout se passe alors à une vitesse prodigieuse.

Mon corps se ramasse sur lui-même, ma queue venant se plaquer entre mes pattes arrières pour gagner en distance face à l'ours, et je pars à toute vitesse vers l'avant. N'oubliant pas la présence fictive du grizzly meurtrier, je détale sans demander mon reste et je saute sur les premiers troncs avec une agilité surprenante. Mon équilibre est certain, mes virages sont nets et serrés, et je fille ainsi à travers le parcours sans jamais me retourner. Je concentre mon sens du toucher sur tout ce que foulent mes pattes, accentuant ainsi la sensation râpeuse du bois brûlé sous mes coussinets et de la boue humide pénétrant entre mes doigts pour aller se coller aux poils de mes pattes. Seuls mes oreilles écoutent l'avancée de l'énorme animal, qui, derrière et ce malgré les obstacles qui obstruent son chemin jusqu'à moi, me rattrape peu à peu. J'accélère l'allure, augmente le taux d'adrénaline déjà présent dans mon sang, et je file plus vite encore entre les troncs, passant sous leurs noeuds indéfectibles ou évitant de peu de me faire écraser par l'un d'eux qui sera mal tombé sur son voisin et aura roulé doucement sans que je m'en rends compte pendant ma longue progression. Il me faut de longues, d'interminables minutes avant de voir enfin l'extrémité opposée du terrain, comme si sa superficie avait été multipliée pendant que je tentais de fuir l'énorme plantigrade qui me poursuivait et voulait ma mort. Je grogne à plusieurs reprises, réalisant que cet entraînement est plus intense que ce que j'avais prévu, et me rendant compte que la peur donne réellement des ailes. Je note pour moi-même également, que le cerveau est d'une facilité déconcertante à convaincre, et que la manipulation est ainsi extrêmement simple à réaliser à condition de savoir où frapper. Lorsqu'enfin j'atteins le bout du terrain, je me retourne brusquement pour m'assurer qu'il n'y a rien, que je suis seul, et que je n'ai plus aucune raison d'avoir peur. Essoufflé, les pattes raides et les muscles tendus, je souris de satisfaction. A défaut de n'avoir rien à ramener aux miens, j'en serais au moins ressorti plus fort. D'un pas lent, je prends la direction de mes terres, quittant celles des humains sans, par chance, me faire repérer.
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Mar 12 Avr - 12:29



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Jauges : 45 / 45 / 42

Tapi dans les herbes hautes, je guette longtemps les créatures pour dénicher à vue un animal plus faible que les autres. Mes soupçons se portent sur une jeune femelle qui semble malade et moins vive que les autres, ainsi que sur un mâle visiblement très âgé dont l'un des bois est tombé de la tête. Hm ... Quel instant délectable que celui qui consiste à choisir la cible parmi toutes les autres ... Je rampe quelques mètres, fixant une à une toutes les bêtes du troupeau, posant mon regard sur les deux qui ont attiré mon attention à tout de rôle, avant de me lever brusquement, surprenant les deux chevreuils les plus proches de ma position, qui relèvent la tête et me fixent, suspicieuses. Je les toise un long moment, le sourire aux babines et soudainement je lâche un aboiement dans leur direction, qui les fait détaler à toute allure. Elles fondent sur le reste du troupeau, renversent une bête dans leur précipitation, et la harde part en vrille en à peine quelques secondes. Satisfait, je pars à leur poursuite pour me faire une meilleure idée des faiblesses de chacun et poser mon jugement dernier sur la créature qui sera ma proie aujourd'hui, et la nourriture de la Horde demain. Les deux faibles que j'ai repérés plus tôt suivent admirablement bien le groupe malgré leurs difficultés physiques, et mon regard semi-trouble se pose finalement sur un tout jeune mâle, probablement parmi les derniers nés de cette année. Celui-là doit d'ailleurs avoir vu le jour bien en retard par rapport à la normale, parce qu'il est vraiment frêle sur ses pattes. Sans plus réfléchir, je me dirige vers lui et m'arrange pour le séparer de la harde. Paniqué, il suit mes directives sans s'en rendre compte et se retrouve rapidement loin des siens, à courir seule pour sauver sa vie.

Quel ardent plaisir que de voir la peur dans les yeux d'un si jeune animal, alors qu'il se sait acculé contre une roche et que sa seule issue est de me faire face et d'essayer de me passer sur le corps. Je souffle de plaisir, l'impatience me gagne et les idées meurtrières fleurissent dans mon esprit. Je le regarde, et dans ma tête c'est un tout autre manège. Un peu de sang par-ci, un peu de sang par-là, je me sens l'âme d'un artiste et je sais déjà où serait le mieux placée la couleur sanguine. Je souris encore tandis que le petit lâche des cris d'alerte et d'appel au secours, mais déjà sa harde est loin et sa mère ne le reverra pas. Je lâche des jappements excités dans sa direction et à chaque fois, son petit corps se projette contre la roche comme pour fuir alors qu'il n'en a pas la possibilité. Je m'avance de quelques pas, le toise une seconde, et lui balance des coups de pattes pour tester ses réactions. Il se débat, essaie de fuir à nouveau, et je lui mords violemment la cuisse dans un geignement sinistre de sa part. Il me lance un coup de sabot désespéré, que j'encaisse dans l'épaule avant de me reculer aussitôt. Je le fixe encore, grogne doucement, et me jette sur lui dans un aboiement pressé, agrippant furieusement son dos pour planter mes crocs puissants dans son échine tendre. Il rue plusieurs secondes mais s'essouffle rapidement, et après deux ou trois longues minutes, voilà son corps qui s'affale doucement dans la terre et sa tête qui se baisse vers le sol. Je prends rapidement le temps de changer ma position pour lui attraper la gorge, mais dans un balancement de postérieures imprécis, il m'atteint en pleine cage thoracique et me coupe le souffle. Je gronde en me redressant, peinant à garder mon équilibre malgré la rage qui bouillonne en moi. Et si j'aimerais le tuer pour venger ma faiblesse, je suis obligé de faire demi-tour quand j'entends les galopades des adultes revenir sur leurs pas.
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Mar 12 Avr - 12:29



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Jauges : 45 / 45 / 42

Après ma longue matinée à courir dans les bois, me voilà prêt à un tout autre entraînement. J'ai traversé mes terres pour arriver jusque là, et maintenant commence mon endurcissement. Je montre légèrement les dents, surplombant les lieux de mon regard saphir à la recherche de poids suffisamment lourds pour renforcer la puissance de mes mâchoires, et je jette mon dévolu sur de longues palettes de bois en partie détruites, mais tout aussi encombrantes. Je m'avance vers les décombres, cet emplacement est probablement l'un des endroits les plus dévastés de ce monde. Je détaille les alentours lentement, sûrement, fixant mon regard de longues secondes sur tout mouvement suspect que je repère. Ainsi, je m'assure premièrement que je suis seul et que je serais tranquille, mais également qu'aucun danger ne rôde dans les parages à la recherche d'une proie. Un loup qui s'entraîne est un loup concentré, et un loup concentré est un loup en danger. Parce que oui, si je me concentre sur ce que je fais, j'ai souvent tendance à laisser passer plus de choses autour de moi que lorsque je ne fais rien ou que je m'occupe d'une tâche ne nécessitant pas beaucoup de mon attention. Rien à l'horizon. J'inspire profondément, je soupire, et je descend de mon piédestal de fortune pour rejoindre mon objectif, ces piles gigantesques de planches de bois cassées qui, autrefois, servaient aux humains à transporter des tonnes et des tonnes de choses. Ces lâches, plutôt que de développer leur force, avaient pris pour habitude de créer toujours des astuces pour en faire le moins possibles. Idiots et fainéants. Ils n'ont rien à faire envier.

Je m'approche d'une première cible, de moitié défoncée et dont la seconde part gît à quelques mètres de là. Je pose une patte dessus, puis deux et je fini par monter complètement pour tester sa solidité et sa rigidité. Parfait, elle est encore en bon état malgré le temps et les intempéries qu'elle a dû traverser. Je descends, me place face à elle, et je commence d'abord par la mordiller quelques secondes pour m'assurer que des échardes ne se planteront pas dans ma langues ou mes gencives lorsque j'aurais planté mes crocs puissants dedans. A priori, tout à l'air d'être propice à un bon entraînement. Enthousiaste à l'idée de pouvoir en faire baver à mes adversaires lors de prochains combats, je baisse la tête légèrement vers le sol et je pose mes mâchoires ouvertes sur et sous le bois, pour ensuite les resserrer en une prise sûre et fixe. Je jette un dernier coup d'oeil alentour sans lâcher, je ferme les yeux, j'inspire profondément, et je commence à tirer de toutes mes forces vers l'arrière. Outch ! Elle paraissait moins lourde qu'elle ne l'est ! Peu importe ! Je recule une patte, puis deux et la troisième suit en précédant la dernière. Déjà, la chaleur monte dans mon corps et enflamme mes muscles bandés. Je souris mentalement. Un bel effort pour de beaux résultats. Je tire, tire et tire à nouveau, tandis que bientôt des grondements sourds viennent accompagner mes tractions arrières pour me donner une sorte de courage supplémentaire, une hargne nécessaire à la bonne marche de cet entraînement. Je continue de longues minutes, changeant de palette régulièrement pour varier les poids et les angles de tractions, puis je lâche ma dernière cible et je grimpe sur un monticule pour reprendre mon souffle en observant les alentours à nouveau.

Tirer c'est bien, cela renforce ma mâchoire autant que mes muscles. Mais ce n'est que la moitié du travail que je me suis donné aujourd'hui. Je scrute les alentours une seconde fois, de ma hauteur, et j'aperçois plus loin d'énormes barils, dont certains doivent m'arriver aux épaules alors que d'autres, bien plus gros, me dépassent largement. Je souris à leur vue et, le coeur reposé déjà, je file dans leur direction. Là, j'en trouve certains vides et d'autres pleins, certains lourds et d'autres moins. Je commence par un baril bleu nuit, en plastique, coupé dans la longueur de manière à en faire une sorte de réservoir large, comme ces choses dans lesquelles ces humains se lavent, longues et ovales. Blanches, souvent. Le baril que je convoite est plein d'eau de pluie, à raz bord. Parfait. Je me pose comme objectif de le renverser pour le vider, et de faire rouler ensuite certains de ses congénères de tailles et de poids différents par la force de mes épaules et de mes postérieures. Je me donne du courage en prenant une longue bouffée d'air glacial, et je m'atèle à ma nouvelle tâche. Il me faut longtemps avant que le baril ne se déverse sur le sol, parce que le contre-poids de l'eau freine mes mouvements et rend la difficulté plus grande. Cependant après cela, pousser les autres barils me rend aussi euphorique qu'un louveteau et je m'amuse tout autant, même si la tâche n'est pas moins ardue que la première. Après être parvenu à pousser sur plusieurs mètres un tonneau d'à peu près mon propre poids, je me laisse le temps de souffler et décide d'enfin repartir d'où je suis venu. C'aura été un chouette entraînement, et je le note dans un coin de ma tête pour le partager un de ces quatre avec les membres de ma meute.
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Mer 13 Avr - 6:08



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Jauges : 59 / 58 / 55

Je pars en trottant, me disant que pourquoi pas, cette promenade matinale pourra être un entraînement supplémentaire. Mettre mon endurance à l'épreuve est une bonne chose, parce qu'en combat j'aurais un besoin vital de savoir surpasser mes limites pour sauver ma propre vie. Mon corps puissant se laisse porter par le vent froid du milieu de journée, mes oreilles tournent dans tous les sens à la recherche d'un moindre son, et ma queue portée haute assure aux quelconques loups que je pourrais rencontrer sur mon chemin ou qui pourraient me voir de loin, qu'il leur est déconseillé de s'attaquer à moi. Je ne suis pas invincible, mais je suis sûr de moi et je me battrais jusqu'à ce que mort s'en suive s'il le faut, bien trop fier pour concevoir une éventuelle défaite ou pire, la soumission pure et simple à l'un de mes semblables. Non, plus jamais. J'ai dû me soumettre une fois, et je ne l'ai accepté que pour protéger ma seule raison de vivre. Jamais plus l'on ne me verra baisser l'échine face à un loup, et jamais plus je n'entrerais sous les ordres de quiconque. Je suis un indépendant, mes pattes foulant le sol avec force et agilité, à un rythme parfaitement régulier, me serviront de preuve tangible si un loup ou un quelconque autre adversaire osait douter de mes capacités de survie individuelle. J'ai toujours pris soin de ma soeur, je sais donc parfaitement prendre soin de moi. Tout en réfléchissant à divers sujets, je continue de courir pendant plusieurs heures, gardant une allure stable pour que les battements de mon coeur s'harmonisent parfaitement avec mes pattes frappant le sol chacune leur tour.

Enfin, la fin de journée approche avec un crépuscule glacial mais un soleil timide au rendez-vous, malgré de brutales bourrasques frigides qui me glacent impitoyablement le sang et les os. Je force contre les vents violents pour arriver à mes fins, traversant de nombreuses terres sans m'arrêter, bien décidé à ne pas passer la nuit dehors dans un endroit douteux et potentiellement dangereux. Si j'étais autrefois installé entre la blessure et les tranchées, dans l'Est des territoires neutres, je longe aujourd'hui le lac d'acide, traverse la fête foraine et longe discrètement le village des hommes pour quitter définitivement cette partie de la carte. Je passe devant le cimetière où je me remémore quelques instant tous ces moments importants de ma vie qui ont eu la manie de se dérouler ici, mais ne ralentis pas l'allure et file a travers la ville abandonnée pour laisser derrière moi l'Ouest du pays. Quand, enfin, les vents les plus froids s'attaquent à mon pelage et à ma peau, je comprends que j'ai atteint les terres que je cherchais : le Nord. Je voulais un dépaysement total, et je l'ai gagné. Ici rien n'est pareil, et la neige parsème sans pitié chaque centimètre carré de sol. L'herbe n'est plus visible, il faudrait creuser pour trouver la moindre parcelle nourrissante. C'est la raison pour laquelle les hardes migrent vers le sud pendant la saison froide. Là-bas les températures sont les plus chaudes. Ici, il fait parfois si froid que des animaux perdent la force de rentrer chez eux et meurent dans la neige. Pourquoi j'ai décidé de m'installer là ? Parce qu'au moins, durant la période de l'année pendant laquelle je suis le plus vulnérable, je vivrais dans un endroit extrêmement peu fréquenté par mes semblables et, par conséquent, je serais en sécurité. Je m'arrête enfin, après de longues, d'interminables heures de course, pour me mettre à la recherche d'une nouvelle cache. Le fleuve nauséabond qui coule non loin cachera mon odeur à mes semblables, ce qui accrue davantage la sécurité de l'endroit. Je suis arrivé.
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Mer 13 Avr - 6:08



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Jauges : 59 / 58 / 55

Machinalement, comme je l'ai fait tous les jours depuis que j'ai survécu à l'Enfer des arènes, je m'entraîne. Encore et encore, sans jamais m'arrêter avant que mon corps soit épuisé. Alors, seulement, je rentre à ma tanière, et je m'affale dans la terre meuble pour me laisser emporter par les bras puissants du sommeil. Dans des rêves lourds, sans consistance, je me laisse aller pendant quelques heures, laissant ce temps de répit à mon corps avant de recommencer inlassablement le même manège, pour être perpétuellement à bout de forces et ne pas me laisser l'occasion de penser à ma famille. Aujourd'hui encore, sur cette plage blanche, froide et vide, je repars pour un nouvel entraînement. Je m'avance dans le sable, cette étendue difficile à fouler parce qu'à chacun de mes pas, le sol avale mes pattes. Je marche longtemps, fatiguant mes muscles les uns après les autres, et continuant toujours à marcher malgré la douleur dans mes membres. Pendant longtemps, je marche ainsi d'un bout à l'autre de la plage, n'essayant même pas d'alléger mon fardeau ou de faciliter mes déplacements. Je marche, encore et encore, et je continue de faire vibrer mes muscles pas après pas, minute après minute. Je m'acharne ainsi contre l'évidence, je ne concentre mon esprit que sur mon avancée infructueuse et douloureuse, cherchant par la même occasion à oublier les souffrances que j'endure mentalement. Pour le loup que je suis, perdre un être cher est une grande épreuve. Plus grande que pour les autres loups. Mais elle est pire encore lorsqu'il s'agit de ma propre descendance, et je me demande de plus en plus si je parviendrais à mériter la revoir un jour.

Après un temps qui me semble interminable, je me satisfais de remarquer que mes muscles me paraissent durs comme de la roche. Alors, sans faire plus attention que ça à leur survie, je me mets à trottiner, puis à courir, et finalement je file à toute allure sur la plage qui ensevelit mes pattes à chaque mètre foulé. Je fonce de long en large, je freine, je vire de bord brutalement en veillant à ignorer la douleur. Je pousse mes propres limites dans leurs plus lointains retranchements, et même si ma respiration est saccadée et que l'air me brûle les poumons, je ne m'arrête pas. La langue pendante, je continue encore et encore, je ne cesse de combattre la raison qui me dit d'arrêter avant de tomber raide mort. Je continue de me battre contre mes propres pensées, n'espérant qu'oublier la souffrance que j'endure depuis presque une lune, maintenant. Je soupire, je respire comme un boeuf, l'un de ces ridicules animaux entassés dans des enclos en attendant sagement la mort. Et puis, je souris en courant. Réalisant que lentement, c'est ce que je deviens : un animal d'abattage qui attend la fin posément, avec résignation. Je gonfle mes poumons d'un air brûlant et, le corps en feu, je fonce à toute vitesse vers la mer. Je plonge dans les vagues comme si le froid brutal pouvait détendre mes muscles soudainement, et je me mets à nager. Après tant de fatigue, le poids de mon corps oublié est une véritable jouissance, et je me délecte de cette masse que je n'ai plus à porter. Je nage durant de longues minutes, avant d'enfin décider que j'en ai eu mon compte pour aujourd'hui. Je quitte alors le couvert froid de l'eau et, trempé, sous un vent puissant, je rentre chez moi pour m'y sécher et m'endormir grâce à la fatigue.
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Jeu 14 Avr - 10:14



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Jauges : 67 / 64 / 66

Je marche aux alentours de ma nouvelle tanière, cet endroit sombre et lugubre pour personne ne saurait me dénicher puisque les odeurs du fleuve empêchent de me localiser. Je marque pourtant chaque tronc, chaque branche, afin que jamais les loups passant par là n'oublient mon odeur. Je suis l'Esprit du Dragon, et je leur ferais connaître ma fureur. Depuis quelques temps, je soupçonne les clans de m'avoir enlevé mon honneur, d’avoir organisé mon enlèvement. Les humains ne m’auraient pas trouvé par pur hasard. Ils sont trop stupides pour avoir pu nous découvrir, mon fils et moi. Mais aujourd'hui, tout ça est terminé. Puisqu'ils ont pris ma meute, je prendrais leurs vies. Et puisque je suis dans l'incapacité de mettre un visage sur celui qui a commis un tel acte, je les tuerais tous ! Un par un, jusqu'au dernier, je les tuerais ! Grondant férocement, je me jette sur des troncs d'arbres morts tombés là, mordant furieusement et tirant de toutes mes forces. Pendant des minutes, des heures entières, je déchaîne ma colère, ma rage, sur ces pauvres morceaux de bois. Je suis devenu fort, bien plus fort que la plupart des loups. Et je ne saurais m'arrêter en si bon chemin. Je ne cesserais de m'entraîner que lorsque je serais redevenu une légende vivante, funeste, dont la seule évocation du nom serait déjà un présage de mort. Je souris, l'air sadique, et je m'acharne sur mes cibles de bois, cette matière froide sous mes dents, mais friable à force d'obstination dans mes gestes, dans mes attaques. Je veux le mettre en pièces, le voir se désagréger entre mes mâchoires puissantes et mortelles. A défaut de sentir son sang couler entre mes dents, je le massacre vicieusement, profitant de chaque douleur comme d'un nouveau niveau atteint.

Mes muscles se tendent, se détendent, et je tire, je pousse dans toutes les directions. Je traîne ce tronc d'un bout à l'autre, le traîne jusque dans le fleuve pour que le courant l'emporte, et me débats furieusement pour le ramener sur la rive. Ce n'est pas le tronc d'un arbre centenaire, et il ne mesure pas plusieurs mètres de longueur, mais il suffit à enflammer mes muscles et cette seule perspective me réjouit et me pousse à aller encore plus loin, encore plus vite. Chaque jour, mes objectifs changent et augmentent. Chaque jour, je progresse encore un peu pour atteindre la perfection, pour surpasser la Mort. Je me suis tant entraîné que je me sentirais presque capable d'abattre mon frère de meute, Nocturne. Mais je ne l'ai pas défié depuis des lustres, et je n'en ressens pas l'envie. Pas encore. Lui et moi avons des desseins communs. Le défi ne m'intéresse pas. Pas tant que les Sekmet vivent encore ! A la seule pensée de leur nom, je gronde et m'acharne davantage sur ma cible. Je griffe, je mords, je détruis. Je saccage l'écorce pour atteindre la chair même de l'arbre, que je laboure férocement, comme un ennemi juré que j'aurais retrouvé après de longues années de traques. Et pendant de longues, très longues minutes, je tente de décharger ma colère dans sa souffrance, même s'il est déjà mort et que je le sais pertinemment. Il me faut longtemps avant d'accepter de me rendre, avant de tolérer l'éventualité qu'il ne sent rien et que j'utilise mon énergie en vain. Mais malgré cette idée d'inutilité, je sens mes muscles qui se tendent et j'aime ça. Je suis plus fort de jour en jour, et bientôt je serais prêt pour la guerre.
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Jeu 14 Avr - 10:14



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Jauges : 67 / 64 / 66

Je quitte le nord en longeant le fleuve qui coule près de ma tanière, son eau ténébreuse ne laisse aucun doute quand au fait qu'aucune vie ne peut s'épanouir en son sein. Autrefois, peut-être était-il possible de pécher ici, pour les plus habiles de mes semblables. A l'heure actuelle, ce n'est qu'une eau profondément sombre qui s'écoule à torrent, menaçant d'emporter tout malheureux qui tombera dedans. L'odeur nauséabonde qui réchappe de l'eau a un point positif, elle pousse quiconque à ne pas s'approcher trop des rives. Ce sont des risques de chutes en moins, même si quelques loups trop téméraires tentent malgré tout l'aventure à leurs risques et périls. Je ne suis pas de ceux-là. Pour ma part, je me tiens le plus loin possible de ces eaux profondes et mortellement dangereuses, et je le longe à plusieurs mètre de distance. Tout ce que m'apporte ce fleuve près duquel j'ai établis ma tanière, c'est la protection grâce à son odeur pestilentielle qui camoufle la mienne, musquée et aisément reconnaissable. J'évite soigneusement de passer devant les marais Griffes Vertes, parce que là-bas les odeurs sont si fortes qu'elles cacheraient l'odeur d'une meute entière si elle s'y cachait. Je préfère éviter tout risque de tomber dans une embuscade, même s'il est impossible à mes ennemis de prévoir quand je passerais et dans quelques conditions. Je contourne la cabane du chasseur de plusieurs kilomètres, là aussi pour m'épargner des risques inutiles, et je traverse finalement la forêt aux pendus pour rejoindre les terres de l'Ouest. Les arbres y sont couverts de toiles blanchâtres et de neige, mais également du sang séché depuis longtemps, appartenant par le passé à des cadavres que les charognards auront déchiquetés tant bien que mal pour se nourrir.

Je débarque sur un versant de l'autoroute éventrée, première terre de l'Ouest avant la ville en ruine. Plus loin je pourrais rejoindre le cimetière, mais là-bas je ne trouverais rien de ce que je cherche aujourd'hui. La plaine de cendres ne m'intéresse pas davantage, je n'ai pas prévu de mourir intoxiqué et encore moins maintenant, alors que de grands plans se préparent et qu'une guerre phénoménale éclatera bientôt dans ce monde. Je pense chaque jour à la stupidité de mes actes, il y a si longtemps, lorsque j'ai rejoint la Horde pour protéger ma soeur. Autant la jeter dans une meute de chiens dressés, cela aurait eu le même effet. La preuve, aujourd'hui elle n'est même plus à mes côtés pour me dire si elle se sent en sécurité ou non. Soit elle a été enlevée par l'une des meutes, ce qui m'étonnerait puisqu'ils m'auraient fait chanter à l’époque, soit elle a été tuée par l'un de nos anciens compagnons, soit elle s'est sauvé en préférant laisser là son assassin de frère. Et puisque les deux options sont aussi plausibles l'une que l'autre, je décide de ne pas me pencher davantage sur la question et de me concentrer sur moi. Après tout, c'est ce que j'ai toujours fait de mieux. Pourquoi m'arrêter maintenant, alors que je n'ai plus rien pour me pousser à agir différemment ? Je souris de mes canines blanches et aiguisées, et je trouve rapidement de quoi entretenir les muscles de mon corps. non loin, des filets de marins pendent de-ci, de-là, ressemblant ainsi à un énorme parcours du combattant d'où il serait particulièrement difficile de se dépêtrer. Parfait.

Sans davantage réfléchir, je fonce dans les filets. Je m'y jette comme dans un lac fait d'une eau pure et délicieuse en plein été, je me propulse dans les filets comme dans une course folle contre une harde de daims enfiévrés. L'espace d'un instant, je me sens comme un louveteau, innocent et joueur, prêt à tout pour avoir le droit de participer à une nouvelle aventure. Je me faufile entre les traits tendus, passe en dessous, au dessus, à gauche et à droite. L'expérience est fortement amusante, malgré mon âge d'adulte mûr et réfléchis. Qui a dit qu'un entraînement ne pouvait pas aussi détendre le moral d'un loup sur les nerfs ? Je me plais à m'emmêler dans les filets, à me ressortir de ces noeuds pour en trouver d'autres plus loin et perdre mes membres dedans. Si j'étais plus jeune, je paniquerais à plusieurs occasions, lorsque mes pattes semblent bloquées pour toujours. Mais au lieu de ça je fais preuve d'ingéniosité, j'observe chacun fil et chaque passage, et je sors mes pattes lentement pour les rassembler toutes les quatre. Je repars alors jusqu'à un nouveau filet où je m'emmêle à nouveau, et durant de nombreuses minutes dont je me demande même si elles ne deviennent pas des heures entières, je continue de m'obstiner à passer plus d'obstacles et à m'enchevêtrer davantage dans les pièges que les humains utilisaient autrefois pour capturer des espèces sous-marines. Je m'amuse ainsi encore longtemps, malgré le temps qui file, jusqu'à ce que le soleil soit bas dans le ciel et que je décide que l'heure est venue de rentrer. Alors, prenant encore quelques minutes pour m'extirper de l'endroit, je finis par rejoindre l'embouchure de laquelle je suis arrivé, et je rentre chez moi tranquillement pour y faire un somme avant de partir pour une longue nuit de chasse.
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Ven 15 Avr - 9:40



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Jauges : 75 / 69 / 74

C'est un combat, que je veux. Oui, un bon combat pour développer mes muscles, augmenter la puissance et la portée de mes attaques, et développer ma force. Parce que l'heure fatidique approche, et qu'il est hors de question que je ne me batte pas jusqu'à la mort, s'il le faut. Ces derniers temps, je n'ai que peu croisé Nocturne. En solitaire, j'ai même laissé ma famille à son sort, m'entraînant de jour comme de nuit, du matin jusqu'au soir avec un seul objectif : devenir plus fort. Je veux qu'on me respecte, qu'on me reconnaisse et que mon nom soit craint comme avant. Je veux que mon père, où qu'il soit, entende mon nom comme celui d'un fantôme revenu le hanter. Je veux qu'il ait autant peur que tous les autres et je veux qu'il sache que lorsque je le trouverais, ce ne sera pas pour lui faire des léchouilles de louveteau. Non, quand je le reverrais, je le tuerais. Je lui ferais payer le mal qu'il a fait à ma soeur jumelle il y a si longtemps, et je lui ferais payer pour sa disparition inexpliquée, il y plusieurs mois. Et lorsque tout sera terminé, lorsque les Sekmet n'existeront plus et que mon père sera mort entre mes crocs, je me délecterais de son sang, je l'avalerais en souriant pleinement, et je laisserais pourrir son cadavre. Je le servirais en pâture aux charognards et je partirais à la recherche des miens, jusqu'à ce que je les retrouve. Morte ou vive, je retrouverais la trace de ma famille. Je suis le loup le plus déterminé de ces terres. Et je suis aussi le loup le plus dangereux qui soit, lorsqu'on s'en prend à sa famille. Alors, grondant, j'arpente l'endroit le plus dangereux du Nord : la cabane du chasseur.

L'endroit est sordide, les grincements des pièges suspendus dans le vide attisent un sentiment de peur intense chez quiconque passe par ici. Moi, je n'ai pas peur. Au contraire, ces sons stridents et inquiétants réveillent en moi un sentiment de supériorité, et font battre le sang à mes tempes tant je me sens excité. L'odeur du sang emplit les lieux, parce que le chasseur humain continue d'aller et venir régulièrement, vidant ses pièges pour en poser de nouveaux en attendant de prendre d'autres proies sans jamais se fatiguer. J'ai une fois été pris dans l'un d'eux, et ça ne m'a pas empêché de revenir plusieurs fois par la suite. Je suis un aventurier, je suis téméraire, et je veux tuer ce soir. L'odeur de la mort est exquise, mais une vie prise par mes propres moyens est encore plus alléchante qu'un cadavre trouvé. Je me secoue nerveusement, ébrouant et hérissant mon pelage brun, et j'observe les environs. Je veux me battre. N'importe quel animal fera l'affaire. N'importe lequel. Je lance un long hurlement de défi dans le ciel, en attendant patiemment que quelqu'un réponde ou qu'un animal malheureux traverse l'endroit sans se douter qu'un prédateur rugissant rôde dans les parages. Pour une raison que j'ignore, je suis furieux. Et je hante les lieux, faisant les cent pas à la recherche d'un quelconque animal qui traîne. Je ne cherche pas à chasser. Non, je veux réellement tuer, et pas pour nourrir ma Horde. Je veux abattre un ennemi et avoir la joie de sentir son coeur cesser de battre pour l'éternité.

C'est sous la forme d'un énorme chat que mon adversaire arrive. J'entends d'abord sa démarche silencieuse, les frottements à peine audibles de ses pas dans la neige. Puis je sens son odeur puante de félin, et j'entends enfin ses grognements énervés, quand il comprend que son petit terrain de chasse est occupé par un autre prédateur. Je montre les dents et me campe sur mes pattes, le fixant dans les yeux de mon regard saphir. Je ne le lâche pas une seconde, sachant pertinemment que contre un anima de cette taille, je n'ai pas intérêt à baisser ma garde une seule seconde. Je grogne doucement, le puma s'avance lentement vers moi. Rabaissé sur le sol, les épaules plus hautes que sa tête roulant l'une après l'autre au même rythme que ses pattes antérieures, il me toise lui aussi. Chacun essaie d'analyser l'autre en grondant, et quand enfin il est à découvert, nous nous tournons autour. Pendant de longues secondes, plus rien ne bouge hormis nos deux corps se faisant face. Sa queue remue, la mienne est droite, portée haute par ma colère presque palpable dans l'air. Lui aussi est hors de lui. Nous sommes deux tueurs qui avons soif de sang, et nous ne sommes pas là pour faire connaissance. Aucun besoin de se présenter ou de commencer cette rencontre par de quelconques petites moqueries. Nous n'avons aucune envie de nous chamailler, nous voulons seulement nous entre-tuer jusqu'à ce que l'un tombe entre les crocs ou les griffes de l'autre. Je renâcle, je claque des mâchoire en me léchant avidement les babines dans un même geste. Je le provoque délibérément.

Il fond sur moi. Dans un rugissement féroce, voilà son corps qui rase le sol et ses griffes sorties qui visent ma gorge avant même de m'avoir atteint. Je bondis sur mes pattes postérieures avec un aboiement rauque, annonciateur de mes intentions. Il est inutile parce que nous ne comprenons pas le langage de l'autre, mais c'est un réflexe naturel de loup. Tout comme son rugissement est certainement une mise en garde apprise par sa mère et par tous ses ancêtres avant lui. Nos corps se heurtent violemment. Nous grognons tous deux en encaissant le choc de l'autre. Il doit peser facilement mon poids, alors que je pèse presque une demi centaine de kilos. Je gronde, il feule. Nos oreilles rabattues sur nos crânes signifient la même chose : nous nous haïssons et chacun veut la mort de l'autre. Un combat acharné nous oppose. Lui, de ses griffes puissantes, me lacère les épaules et les cuisses. Je prends soin de ne pas exposer mon ventre au combat, parce que c'est là que ma peau est la plus fine et la plus facile à percer. Le cuir d'un félin est plus épais que le nôtre, parce qu'ils n'ont pas notre couche de poils pour le protéger. Pourtant, mes crocs s'obstinent à atteindre sa gorge. Mes pattes ne font que le repousser, mes griffes même si elles le blessent, ne sont pas aussi aiguisées que les siennes. Nous roulons dans la terre, dans la neige, nous nous salissons et nous blessons toujours davantage. Pendant un instant, il me retourne sur le dos. Je pense ma fin arriver, mais il hésite une seconde de trop et je me redresse brusquement pour lui attraper la gorge, que j'arrache furieusement. Il hurle sa douleur, me balance des coups de griffes et secoue la tête. Mais quand je le relâche, il se vide de son sang dans la neige tâchée de notre élixir de vie à tous les deux. Je le regarde jusqu'à ce que sa vie se termine, puis je repars en boitant pour retrouver ma tanière et me remettre de ce combat draconien.
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Ven 15 Avr - 9:40



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Jauges : 75 / 69 / 74

Il m'a fallu peu de temps pour dénicher la carcasse de l'énorme animal. Certainement a-t-elle été abandonnée par un clan autonome traversant les terres pour rejoindre d'autres contrées. La bête, un gigantesque élan dont il manque les organes et une partie des muscles, reste encore un mets de choix. D'autant qu'il a été fraîchement tué, à tel point que les oiseaux charognards sont encore nombreux sur son cadavre. Je m'en vais prendre ma part bien méritée après tout le chemin parcouru pour suivre l'odeur du sang et trouver sa piste. J'avale de gros morceaux de viande, me délectant de chaque muscle avalé pendant de longues minutes. Repu, je m'éloigne de quelques pas. Je me tiens là, droit comme un Alpha, repu et en parfaite santé. J'arpente les lieux du regard sans plus de convictions, prêt à rentrer chez moi, mais mon oeil est attiré par un mouvement. Là, dans la plaine de cendres, une silhouette qui se dessine. Pas aussi grosse qu'un loup, pas aussi petite qu'un renard. Un coyote ? Ca m'en a tout l'air. Nous détestons les coyotes. Ce sont des voleurs, des profiteurs et de vils manipulateurs. Ils attendent que le travail soit fait par les plus forts, pour se repaître de nos efforts. Je les haie, au moins autant que les Sekmet, si ce n'est plus. Je fixe l'animal de mon regard saphir, détaillant ses moindres traits. Lui aussi s'est immobilisé pour m'analyser. Il cherche à savoir si je suis seul, s'il a une chance de voler ma nourriture sans perdre la vie dans son entreprise. Je ne montre pas tout de suite les dents, j'attends de voir ce qu'il va faire.

Je me rapproche quelques peu de la carcasse, tout de même. Je n'ai plus faim, mais question de fierté, je refuse que le coyote en prenne une part. Pas le moindre petit morceau de chair. Je laisse les corbeaux se régaler, et même un aigle se joint à la partie. Mais pas le coyote. Certainement pas le coyote. Les minutes s'écoulent, les oiseaux se régalent en croassant les uns contre les autres. Je m'éloigne à nouveau, mais je garde un oeil sur mon repas. Après un certain temps, le coyote s'avance en trottant, pensant que je ne fais plus attention. Il veille à être dans mon dos, mais je me doute de ses intentions. J'écoute ses déplacements en orientant mes oreilles dans sa direction. Il s'approche discrètement de la proie, trottant, s'arrêtant et me fixant, jetant ensuite un oeil sur les oiseaux. Il pense que la voie est libre. Il ne court pas pour autant, il sait qu'il risquerait de m'alerter en allant trop vite. Je montre les dents mais, de dos, il ne me voit pas. Sa présence m'agace fortement, et fait naître en moi une envie de meurtre. Je reste à l'écart, l'air de rien, tandis que mon ennemi s'approche davantage de ma nourriture. A quelques mètres, il galope pour faire fuir les oiseaux et se servir. Manque de chance, au milieu des charognards aux ailes sombres se cache l'aigle qui n'a pas terminé son repas. Le coyote pense passer à côté et manger, mais l'aigle le scrute et lui saute brutalement dessus, menaçant. Mon ennemi recule vivement, échappant aux serres meurtrières de son assaillant, et attaque une autre partie de l'animal. Je le vois, désormais. Je le laisse se nourrir quelques secondes, histoire qu'il ne meurt pas le vendre vide. Je souris en une grimace carnassière.

Et tandis qu'il est de l'autre côté de la carcasse, je me lève discrètement. Baissé sur mes quatre pattes, la tête basse, en chasse. Je le fixe en m'approchant silencieusement de lui, à pas mesurés pour ne pas être repéré. Il relève la tête, je m'immobilise l'air de rien, sans le quitter des yeux. Je le toise, il reprend sont repas, pensant avoir encore le temps de fuir si cela devient nécessaire. Je me couche au sol pour l'observer encore un peu, aux aguets. Il plonge la tête dans la carcasse, cherchant à arracher une grosse partie de l'estomac. Et je plonge. A file à toute allure sur la neige cendrée, traversant la plaine sans aucune difficulté. Il m'entend galoper, se relève et file à toutes pattes. Les oreilles rabattues en arrière, la queue en gouvernail, il court comme il peut. Mes oreilles à moi sont dressées hautes sur ma tête, mes foulées sont longues et peu espacées les unes des autres. Je suis plus grand, plus rapide quoi que plus lourd. Je le poursuis sans m'arrêter. S'il ne se rend pas, j'aurais raison de sa force. Il passe de légères dunes sur lesquelles je le suis sans hésiter. Je le rattrape à chaque foulée, motivé par l'odeur de la peur et excité par le désir de tuer. Il se concentre sur sa course, accélère davantage et moi aussi, déterminés tous deux. Il saute un tronc d'arbre et j'anticipe son prochain virage. Je passe à quelques mètres à droite de l'obstacle, tandis que lui, un peu plus loin, à tourné dans la même direction sans s'attendre à presque me croiser. Il vire brutalement de bord pour changer de cap, file de nouveau devant moi et je le suis, plus excité que jamais.

Il pense pouvoir m'échapper mais je continue à courir. Si lui est plus léger et foule à peine le sol pour courir, moi, plus lourd, je dois me débrouiller avec une couche de neige qui me monte au-dessus des doigts et ralentit ma course. Mais je vais y arriver, j'en suis certain. Je suis plus endurant et bien mieux nourris que ce voleur. Notre course dure de longues, d'interminables secondes. Peut-être même une ou deux minutes, tant le temps me paraît s'arrêter. Le coyote saute vivement par dessus des broussailles épineuses, et trébuche en se réceptionnant. Je gagne plusieurs mètres de distance grâce à cet accident de parcours. Il reprend son équilibre et recommence à courir, mais sa chute lui sera fatale, parce que je suis de plus en plus près. Tant et si bien que j'amorce déjà le ralentissement de mes propres foulées, sans pour autant perdre la distance. Si j'arrive trop vite sur lui, je le dépasserais et il fera demi-tour pour filer. Je freine sur une dizaine de mètres tout en continuant de le rejoindre, et je lui mords brutalement l'arrière-train. Il jappe, se retourne pour me mordre et de ce fait, tombe dans la neige. Il roule tandis que je le dépasse d'un ou deux mètres, freinant et m'arrêtant. Et puisqu'il roule, il se prend dans mes pattes. Je m'arrange pour le mordre, lance mes crocs partout entre mes quatre membres en espérant l'atteindre. Ca y est ! Mes dents se plantent dans son pelage, dans sa peau. Je serre mes mâchoires sauvagement sur lui, secouant vigoureusement la tête comme pour le déchiqueter. Il pigne, hurle, tente de se défendre mais trop tard. Les pattes appuyées sur son corps, dans un même geste je plonge ma tête vers sa gorge et la lui enserre de bon coeur, le tenant fermement et grognant en secouant la tête comme pour briser la nuque à un lapin. Ainsi immobilisé, la gueule béante, il essaie de se débattre et de me mordre. Mais ma prise est parfaite, et je n'ai plus qu'à attendre qu'il meurt étouffé. Il ne faut pas longtemps. Je lâche là son cadavre devenu inintéressant, inerte, et je retourne sur ma piste initiale. Mais je me suis plus éloigné de la carcasse que je ne le pensais. Alors je m'en vais par la forêt aux pendus, et je rentre chez moi.
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Sam 16 Avr - 8:19



Dragon's Return



Jauges : 84 / 73 / 82

Malheureusement, un autre prédateur au flair plus puissant que le mien, à senti la présence de la nourriture facile. Je me fais surprendre par une ourse noire qui me charge, et ce ne sont que ses grognements lorsqu'elle est à quelques mètres de moi, qui me préviennent de sa présence et me permettent d'esquiver son attaque de justesse. Cependant je ne fuis pas, je me tourne vivement pour lui faire face alors qu'elle s'est immobilisée. Cette espèce d'ours n'est pas bien grande, et cette femelle fait juste ma taille. Mais ça m'étonne qu'elle ne charge pas davantage. Les ours noirs ne sont pas téméraires, mais lorsqu'ils ont une cible ils peuvent la poursuivre sur plusieurs kilomètres. Hors celle-ci m'a seulement forcé à prendre de la distance. La réponse à la question que je me pose vient rapidement, sous la forme de deux oursons qui s'approchent pour se coller à leur mère. Cette dernière me fixe, puis fouille le sol de sa truffe, l'air de rien. Je me rapproche, l'un des oursons se dresse sur ses pattes postérieures en regardant d'un autre côté, mais je sais que c'est moi qu'il détaille avec curiosité. Je dresse les oreilles dans sa direction et m'approche, et il me charge comme sa mère l'a fait. Je repars aussitôt, la queue entre les pattes pour ne pas me la faire attraper, mais je m'arrête dès que le petit rejoint sa mère. Je me rapproche de nouveau, pour me faire charger encore par sa mère. A chaque fois c'est le même cinéma, il faut que je fasse un brusque saut dans une direction pour échapper à ses pattes griffues, et je dois ensuite courir sur quelques dizaines de mètres avant qu'elle ne retourne voir ses petits.

Nous continuons notre manège de longues minutes, jusqu'à ce que je la vois s'intéresser à quelque chose dans l'herbe. L'un de ses petits, plus téméraire que l'autre, s'est éloigné d'elle. Je m'en approche doucement, silencieusement, et je bondis vivement sur lui pour lui mordre l'échine. Mais il se débat férocement en grondant et m'infligeant de violents coups de pattes et de crocs. Je gronde de surprise et de douleur et lui rends coups pour coups, mais sa mère arrive à la rescousse et même si j'étais au-dessus de lui, il me faut partir en retraite et lâcher ma proie pour éviter de mourir bêtement, assassiné par une ourse furieuse. Elle me charge, notre manège reprend, et l'ourson curieux recommence son petit jeu. Je lui mords la croupe au deuxième essai, et une nouvelle lutte s'engage avant que sa mère ne rapplique. Je gronde de frustration en relâchant l'ourson beuglant, je n'ai chaque fois même pas le temps de lui infliger de graves blessures ! Ils ont la peau dure, ces fourbes ! Et j'ai beau m'acharner, reculer et y retourner, mordre frénétiquement dans la chair pour tirer de toutes mes forces ou tenter d'attirer le petit qui me charge vers la forêt pour l'éloigner de sa mère, cette dernière est toujours là en peu de temps pour nous séparer et récupérer son petit sain et sauf, intact. A croire que je ne pourrais rien ramener aux miens. Cette famille est têtue et l'ourse n'est pas décidée à laisser mourir l'un de ses petits, même s'il lui en restera toujours un après. Quelle égoïste !

Après bien longtemps, quand ma langue commence à pendre et que mon corps est brûlant de chaleur à cause de l'effort, l'ourse décide d'en finir avec ce prédateur menaçant la survie de sa famille si précieuse. J'ai envie de lui dire que tout cela est éphémère, qu'elle les perdra bien plus vite qu'elle ne le pense que qu'ensuite, il ne lui restera rien. Rien d'autre que la douleur et la solitude. Mais les loups et les ours n'utilisent pas le même langage, et quand bien même ce n'est pas cela qu'elle a envie de partager avec moi. Après avoir gauchement intimé à ses oursons de rester cacher dans un empilement de troncs, elle font sur moi à toute vitesse. Je pense d'abord faire un brusque écart pour l'éviter à la dernière seconde, mais elle me percute de plein fouet. On ne peut pas toujours tout prévoir à la perfection. Je roule dans un grognement de stupeur, et me relève quelques mètres plus loin pour lui faire face. Sa gueule ouverte, elle me menace de quelques sons rauques en me toisant, et je lui saute dessus à mon tour. S'ensuit alors un combat acharné, ou les muscles de l'ours me martèlent de coups et où mes crocs ne m'auront jamais été autant efficaces de toute ma vie. Je lui entaille la chair en de grosses griffures, mais mes morsures n'ont pas davantage d'effet que cette impression de griffes plantées dans sa peau. Elle a une cuirasse vraiment épaisse. Quand son corps de deux cent kilos se retrouve au-dessus du mien pour mieux me labourer de coups de pattes et de crocs, je décide qu'il vaut mieux battre en retraite.

Je lui assène tous les coups que je peux pour la faire reculer, grondant et aboyant pour l'impressionner un peu plus, et malgré son acharnement elle commence à se fatiguer tout autant que moi. Je continue ainsi, déterminé à ne pas mourir entre les pattes puissantes d'un ursidé, et je me résigne à ne plus essayer d'attraper l'un de ses petits. Peut-être une autre fois, l'occasion se représentera-t-elle. En attendant, j'aimerais seulement retourner sur mes pas et quitter le territoire des Sekmet, en espérant que l'ourse en colère trouvera un autre loup et l'abattra à ma place. Ca fera toujours un ennemi en moins. Dès que son corps m'a laissé suffisamment d'espace pour me relever, je roule sur moi-même et me retourne pour me redresser vivement, puis je m'éloigne de plusieurs pas avant de lui faire face à nouveau. Je gronde, montre les dents, mais j'ai les oreilles plaquées contre mon crâne et la queue entre les pattes. Après quelques secondes d'affrontement du regard, elle charge à nouveau. Cette fois je ne fais pas le malin, je me retourne et je prends mes pattes à mon coups filant rapidement entre les arbres. Elle me poursuit pendant quelques centaines de mètres, mais retourne rapidement auprès de ses petits pour les protéger et ne pas les laisser à la merci d'un autre prédateur. Elle sait que je ne suis pas le seul loup rôdant dans les parages, et les Sekmet s'ils attaquent à plusieurs, auront facilement raison de deux pauvres oursons laissés sans surveillance, qu'ils soient braves ou non. Pour ma part, je rentre chez moi, essoufflé et perclus de crampes, pour y passer une bonne nuit de sommeil.
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Sam 16 Avr - 8:22



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Jauges : 84 / 73 / 82

Je pourrais bien hurler et faire en sorte de multiplier ma voix pour faire croire aux humains présents que nous sommes plusieurs. C'est une tactique qu'ont les petites meutes lorsqu'elles savent qu'une meute concurrente plus importante vit dans les environs. Nous sommes capables de faire des vocalises multiples, faisant ainsi mine d'être nombreux alors que nous ne sommes que trois ou quatre individus. Cependant, je ne prends pas le risque ici. S'ils décidaient de prendre la chasse, ils risqueraient de me trouver et je n'aurais aucun moyen de fuir. Alors j'attends, encore quelques minutes, jusqu'à ce qu'ils décident de rebrousser chemin vers leur grand groupe de tanières. Je m'assure qu'il n'y a plus aucun bruit, que l'endroit est sûr, et je sors à découvert. Je m'approche prudemment du plan d'eau, veillant à ne pas me faire surprendre. Arrivé sur la rive, je regarde l'eau sous mes pattes. Elle est claire et sent délicieusement bon. Je vois les graviers devant moi, et je ne doute pas que les poissons n'ont pas investi cet endroit. Il est idéal pour se désaltérer sans attraper des maladies quelconques. Je soupire de contentement, et je commence à boire. L'eau coule dans ma gorge en un alléchant sillon froid, refroidissant mon œsophage et détendant mes muscles les uns après les autres. Elle me fait un bien fou, à tel point que je ne me concentre plus que sur son goût qui se répand dans mon corps. Mauvais plan. Un craquement me fait brusquement relever et tourner la tête. Là, à l'orée de la forêt, un jeune bipède se tient debout, à m'observer. Je m'immobilise en le fixant dans les yeux, il n'esquisse pas le moindre mouvement non plus.

Nous restons là de longues secondes, et je tente de réfléchir. Je ne peux pas filer dans les bois, il m'intercepterait. Mais aller en arrière signifierait pénétrer les terres des hommes. Soit, je préfère faire face à l'un d'eux plutôt qu'à tout un tas d'adultes tueurs. Je fais un pas, déterminé, dans la direction des bois en fixant l'humain. Mais, rapidement, mes oreilles captent les sons d'autres bipèdes. Je me stoppe, lance un regard attentif vers la forêt puis un autre, interrogatif, vers le jeune imberbe. Il esquisse un mouvement de recul, sans un bruit, comme s'il ne cherchait pas à m'effrayer ou a attirer l'attention de sa meute. J'hésite, mais en réalité je n'ai pas le choix. Alors je fonce, la queue entre les pattes et les oreilles rabattues en arrière, vers l'intérieur du village. Une femelle frappe un objet métallique, ce qui me terrifie et me fait faire un bond brusque sur le côté. Elle me repère aussitôt et se met à hurler avant de rentrer dans sa tanière, et moi je pigne et je pars en courant. Je traverse les chemins de terre sans hésiter, fonçant à toute allure vers une quelconque sortie. Je fixe partout autour de moi, mais les tanières sont encerclées par de hautes murailles de bois. Je grogne de frustration et de peu, mais jamais je ne m'arrête de courir. Moi qui n'avais pas prévu de me fatiguer aujourd'hui, me voilà forcé à utiliser mes pattes dans le but de survivre en terrain particulièrement hostile. Un homme sort brusquement d'une tanière et gronde sauvagement en brandissant devant moi une énorme masse de bois. Je fais un mouvement de côté pour esquiver le projectile, et j'atterris lourdement contre des barils. Mais je me relève aussitôt et reprend ma course.

J'ai beau tourner et retourner à chaque croisement de chemins, je ne trouve aucune issue à ce calvaire. Bientôt, tous les habitants de cette grande harde d'humains sont au courant de ma présence, et quand je crois un bipède il est armé et à ma recherche. Il me faut user de ruse pour les esquiver, et j'ai grand peine à sauter par-dessus tous les obstacles qui croisent ma route. Tantôt c'est un bond en longueur que je suis obligé de faire pour éviter de m'étaler dans divers objets entassés, plus tard ce sont de frénétiques et très rapprochés bonds d'antilope. Et toujours, je cours et j'ai peur, parce que les cris accompagnent mes pattes et les projectiles fusent de toutes parts dans cet endroit infâme. J'essaie de me faire discret, de passer rapidement devant mes ennemis. Un lourd objet de fer me percute l'épaule, j'aboie et lance ma mâchoire comme pour mordre celui qui m'a fait mal, mais évidemment le coupable m'a blessé à distance et mes dents se referment sur le vide. Je continue malgré tout, instinct de survie oblige, et je cherche désespérément une issue dans les murailles interminables. Je me repérerais volontiers à l'odorat, mais il y a tellement d'effluves ici que je me perds davantage chaque fois que je crois suivre la bonne piste. Essoufflé, complètement paniqué, je me prends les harcèlements des humains encore de longues minutes avant de trouver enfin une échappatoire. Et il était grand temps, parce que j'entends les premiers coups de feu retentir juste derrière moi. Une chance pour moi qu'ils n'aient pas eu le temps de récupérer leurs armes avant. Je saute d'une rive à l'autre du ruisseau, file dans l'herbe roussie et cavale jusque dans les bois où je serais plus en sécurité. Là, après quelques secondes de course pour être sûr d'avoir laissé derrière moi ces sauvages, je me permets de reprendre mon souffle.
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