Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Le temps du déplacement vers de nouvelles terres avait commencé. Nous devions marcher loin, pour trouver une terre hospitalière à notre meute et ses loups. Je me souviens de la fierté que j'ai ressentis après avoir parler à notre alpha lors du grand rassemblement, et ça me donne le courage de continuer à avancer parmi ma soeur Kyoka, et Baëlin, et ma mère. Père semble préoccupé, et quand mon besoin urgent se fait, je n'ose pas trop le déranger. Posant un coup de patte rapide sur celle de ma mère, je m'éloigne à mon habitude de la meute en marche pour me cacher durant ce petit instant.
Néanmoins, dans cet endroit, les arbustes pour ce cacher sont rares, et je dois marcher un peu longtemps pour en trouver un. Quand je me sens soulagé, je regarde autour de moi, et je ne reconnais pas l'endroit ni le chemin à reprendre. Pris de panique, je tourne en rond, j'hurle de ma faible voix.
Autour de moi, d'immense géants de fer brillant me scrute de leur hauteur. Leurs ombres me font peur, ainsi que leur grincement. Je sens la panique s'insinuer en moi, et je me met à courir dans une direction inconnu, hurlant pour appeler mère. Malheureusement ma peur est trop grande, et je ne vois pas l'obstacle devant mes pattes. Je m'étale de tout mon long, alors que je retiens des larmes de tristesse.
Une petite chose perdue et effrayée, il aurait été vraiment inhumain de la laisser seule ici, pas vrai ? Bien qu'en réalité je sois une louve, donc le terme "inhumain" ne me concerne pas tellement ... Peut être "alupin" ? Mais bon, ça ne sonne pas super bien. Je ne veux donc bien sûr pas qu'il soit associé à moi, alors autant sauver cette petite boule de poils. Aussi bien, cela deviendra drôle ? Je parie que oui. Même si dans le moment présent c'est juste un acte gentil (comme quoi la méchante Atom est capable de bonté parfois), par la suite je trouverai comment rendre cet acte intéressant ... Pour moi. Bien sûr, je me moque royalement des autres. Quoi que je protégerai petit Noir maintenant. S'il a perdu sa mère ou son père, c'est que ceux-ci ne s'occupaient pas assez bien de lui. De plus, il semble avoir le même âge que Clélia, ils pourront devenir amis. Je suis sûr que cela pourra se faire. Vous savez, les gosses ... c'est facile à cet âge là.
« Eh, petit, tu vas bien ? Tu as perdu ta maman ? »
Dommage pour toi, mais ni ce soir ni le prochain tu ne seras avec elle. Maintenant tu seras toi aussi un Oublié, petit Noir.
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Ven 8 Avr - 11:02
Maléfique
Force : 3
Agilité : 7
Endurance : 10
Alors que je ralentissais l'allure, mon corps épuisé, éreinté, et pourvu de spasmes puissants dû au froid, une louve blanche fit son apparition. Elle me regarda avec attention, une lueur dont je ne connaissais pas le sens, dans les yeux.
« Eh, petit, tu vas bien ? Tu as perdu ta maman ? »
Je n'avais jamais entendu la voix de cette louve, et son odeur était différente de celle dont j'étais habitué au sein de la meute. Cependant, elle me faisait beaucoup pensé à Kyoka, à la blancheur de son poils lumineux.
- Je...
Je n'avais parlé qu'une seule fois dans ma vie, et je ne savais absolument pas comment placé les mots pour exprimer ma peur, et ma tristesse. Je tourna sur moi même pour vérifier que mère où père soient là ou non. Mais rien. Seul la louve blanche et moi demeurions vivants dans ce monde de désolation. Je me mis en boule alors, me tassant sur moi même. J'avais froid, j'étais frigorifié. Je voulais rentrer chez moi, retrouver ma tanière. Non, je n'étais pas fort comme mes frères et soeurs... Non, je ne parviendrais pas à retenir mes larmes. Des hoquets de tristesses résonnèrent dans ma gorge, et des couinements s'échappèrent de mon être. Mère, père... Kyoka... Baëlin... Je rentra le bout de ma truffe sous mes pattes, je voulais disparaître dans la terre, me cacher, ne plus ressentir la peur de ce monde inconnu.
- Où est mère?
Demandais-je à la louve inconnue, tremblais comme une feuille morte. Peut être le savait-elle?
Le petit être est roulé en boule sur lui même, et j'entends parfois ses hoquets de tristesse. Le temps d'un instant, j'ai presque envie de vraiment le ramener à sa mère, mais je me souviens bien assez vite qu'il sera tout aussi heureux chez moi, voir même plus. Il trouvera en Clélia une soeur de cœur et en moi la mère qu'il n'aurait jamais eu, vu la meute où il est né. Mère Nature avait apparemment un dent contre lui bien avant sa naissance. Mais heureusement, j'ai croisé sa route, je vais pouvoir remettre les choses à leur place et le rendre heureux comme il aurait du l'être dès sa naissance. La petite voix du louveteau me sort de mes pensées. Il a froid, est apeuré, et se sent sûrement très, très seul. Ce sont les seuls et premiers sentiments dont je me souviens lorsque je suis arrivée sur ces terres. Pas de souvenir, pas de parents, pas de famille, pas d'attache. Seule dans le froid hivernal, sauvée de justesse par celui que certains appellent le Colosse Hurlant, mais qui est pour moi un frère. Je dis frère puisqu'il n'existe aucun mot pour celui qui est à la fois mon meilleur ami, mon confident, ma famille, mon appui. Il faudrait penser à une mise à jour des mots un jour. Ta mère mon petit ? Considère la comme morte. Enfin, disons que considère moi comme ta mère, celle dont tu pensais avoir quelques souvenirs n'est qu'un leurre, elle n'est plus rien pour toi. De plus, si son nom est Minuit cela veut dire que tu n'as vraiment eu aucune chance en naissant ... Une si petite chose comme mère ? Eh bien dîtes moi. De plus son père doit être Asak, pas un grand mais bon il s'en sort pas si mal que ça au final .. Si on oublie que c'est un traître, bien sûr. Le petit a juste à espérer ne ressembler à aucun de ses parents.
« C'est elle qui te retrouvera mon petit. Tu t'appelles comment ? Je vais te ramener au chaud, maman viendra te chercher, ne t'en fais pas. »
Dans quelques années, ne t'en fais pas.
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Jeu 14 Avr - 18:45
Maléfique
Force : 3
Agilité : 7
Endurance : 10
« C'est elle qui te retrouvera mon petit. Tu t'appelles comment ? Je vais te ramener au chaud, maman viendra te chercher, ne t'en fais pas. »
Alors que la belle louve blance me promet un abris, mon corps m'hurle de me jeter dans son pelage bouffant, chaud. Je me relève donc, et hoquette de froid en avançant dans sa direction. Mère viendra me chercher, elle me le promet. Je me sens un peu rassuré, et enfin arrivé entre ses pattes, je bombe un peu plus le torse, me redresse et clame d'une voix un peu plus assurée qu'avant.
"Je suis Kael'thas, Sang d'Argile."
Car si il y avait bien une seule chose dont j'étais fier depuis ma naissance, c'était ce nom de lune dont j'avais hérité, et non la force qui devait aller avec.
- Où allons-nous?
Je regardais l'immensité de la louve d'un oeil curieux. Je ne la connaissais pas, mais sa présence et sa proximité me rassurait. Avec elle, je me sentais un peu comme avec mère, au chaud, protéger, observer.
Ouais bah y'a pas de doute, le petit m'annonce avec toute la fierté du monde le nom de lune qu'il porte. Il a hérité de sa mère, le pauvre. L'impuissance et la fragilité de l'argile, transmis de génération en génération ... Plus tard il comprendra le fardeau que tout ceci représente, pour le moment il ne pense qu'à retrouver sa chère Minuit, sa chère mère ... Comme si il avait besoin d'elle pour vivre. Une Esobek, la meute la plus inutile du monde ... Quoi que. Les Sekmet ne sont pas mal non plus. Que choisir entre une meute dirigée par des consanguins atteints du ciboulot ou une autre pas foutue de choisir entre monsieur parfait numéro un, et monsieur parfait numéro deux, avec un chien enragé en prince, fils d'on ne sait qui ? Il me faudrait me pencher un peu plus sur le sujet, ça pourrait être plutôt intéressant en y repensant ... Ah mais oui j'avais oublié : Je m'en fou.
Où nous allons mon petit Kael'thas ? A la maison. Ou du moins ce qui y ressemblera le plus pour toi maintenant. Tu vas y rencontrer ton amie Clélia. Je dis bien amie puisqu'il est bien sûr hors de question que tu deviennes son compagnon, manquerait plus qu'une portée avec des sales Esobek dans la famille tiens, la honte. Bref, vous serez les meilleurs amis du monde et tout le bordel, vous jouerez ensemble (sans trop de bruits si possible) et tout le monde sera content. Sauf Minuit, vu qu'elle aura paumé un fils. Mais ça on s'en fou. Elle en f'ra d'autres, les portées se font comme chez les lapins chez eux, elle trouvera de quoi remplacer l'ami de ma fille sans problème. Il fallait qu'elle s'en occupe mieux, voilà tout. Moi je saurais m'occuper de lui comme il se doit, je serai la mère qu'il n'a jamais eu la chance d'avoir, je lui donnerai les amis avec un minimum de cerveau qu'il n'a jamais pu rencontrer. Je lui forgerai sa vie comme il se doit, et il aura droit à un meilleur avenir que celui de "faire comme maman". Maman elle est quoi ? Ah oui, espionne. Elle n'ira jamais plus loin que ça, tout le monde le sait. C'est un robot incapable de penser par lui-même, c'est pathétique.
« On va chez moi Kael'thas, n'ai pas peur. Je vais te présenter à ma fille, elle a ton âge. Vous serez de très bon amis j'en suis sûre ! Vous allez bien vous amuser, n'ai pas peur. »
Il ne faut pas traîner ici plus longtemps. Alors, poussant le jeune du bout du museau, je le mène en direction de ma tanière. Située sur les terres Navnik elle reste néanmoins en dehors de la Chapelle. Cela évitera certaines interrogations sur l'arrivée d'un nouveau louveteau, auxquelles j'aurai répondu par les crocs et les griffes.