Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
J'erre parmi les ombres et les décombres si nombreux. Comme toujours, je suis une ombre solitaire, perdue dans des paysages crépusculaires.
force : 2
agilité : 12
endurance : 6
Le monde avait changé. Ma solitude était perturbée. Le sol avait saigné du passage des humains et de leurs chiens monstres. Le gibier avait fui nos terres, la chasse était devenue difficile. Rester seule avait toujours été un choix, et pourtant… Oui pourtant, mon corps changeait. Il réclamait à présent la présence de quelqu’un à mes côtés. Le besoin de me rapprocher de mes congénères. Moi qui, depuis mes 3 mois était solitaire, je ne comprenais que maladroitement ce besoin, et c’est ainsi, que remplis de curiosité, je m’étais rapproché des terres dévastées portant l’odeur d’une meute. Je sentais sur le sol que plusieurs étaient passé par ici. Etaient-ils en exodent? Fuyaient-ils eux aussi les délabres de leur monde? Il était clair que moi aussi, j’avais pour intérêt de me trouver un refuge bien gardé pour éviter de me retrouver sur le chemin des humains dont j’ignorai l’origine. Leur tank ne devait pas pouvoir traverser celui ci, et j’avais d’or et déjà une idée de l'emplacement à venir de ce refuge. Alors que mon esprit était ailleurs, je n’avais pas remarqué la présence d’un de mes congénaires et c’est en relevant la tête que la surprise emplit mon corps, me faisant reculer de plusieurs pas. Ma vue mit du temps à s’adapter à ses contours, car mes yeux avaient toujours souffert d’un temps d’adaptation à la lumière, mais quand je le vis plus nettement, je decouvris un jeune loup noir avec une tâche blanche sur le poitrail. Celle ci était curieuse, et étrangement, je trouvais dans cette imperfection d’un noir pur, un charme légé. Sur son visage, perlait d’une lueur anodine, deux yeux bleus comme un ciel d’été. Je me perdis dans la contemplation de ceux-ci et me surprise à aimer cette différence dont je n’étais désormais en mon esprit, plus la seule à avoir. Des yeux différents, un être particulier. Ce loup ne me repoussait pas, et étrangement, je me surpris à ne pas avoir un comportement froid habituel mais à ressentir une envie de proximité avec lui. Que m’arrivait-il?
Le temps. Que faire pour tuer ce temps ? Que faire pour s'occuper quand on ne sait tuer ce temps ? C'était cette question qui ne cessait de revenir, enfin plus ces questions... Que devait-il faire pour cesser de penser à ce temps ? Pour cesser de penser à son avenir, à l'avenir de sa meute, sa famille... Il devait errer. Oui, errer allait lui permettre de se changer les idées, il allait pouvoir faire autre chose que penser. Même si les anciens disaient que penser était une bonne chose le loup noir et blanc voulait aujourd'hui s'en penser, il voulait aujourd'hui faire autre chose qu'à son habitude, il voulait tout simplement qu'aujourd'hui soit un autre jour et non un jour banal. Il était alors sortit du camp de sa meute puis enfin des terres de celle-ci pour aller aux terres neutres.
Les terres neutres étaient un endroit que le jeune loup n'avait jamais réellement prit le temps de visiter, il devait donc être relativement prudent si il ne voulait pas avoir de mauvaises surprises. Remuant sa truffe il dressait suite à cela ses oreilles. Il était tout simplement prudent car bon des odeurs différentes il y en avait des tonnes ici... Peut-être même un peu trop à son goût mais sa soif d'aventures et sa fierté le poussait à avancer, à ne pas rebrousser chemin aussi tôt. Baissant la tête quelques instants le jeune s'était retrouvé attiré par une odeur assez particulière, une odeur qu'il sentait parfois au sein de sa meute... Ce n'est qu'en redressant la tête qu'il apercevait une louve en face de lui. Celle-ci reculait après l'avoir aperçu, elle était silencieuse. Il n'avait donc eu que quelques secondes pour la détailler, la louve était relativement fine avec un poil assez charnu et bouffant, et c'est alors qu'il la fixait suite à cela dans les yeux qu'il remarquait leur couleur rouge écarlate, cette louve était unique et pour la première fois il se sentait attirer par celle-ci.
- Hm... Bonjour, moi c'est Keres et toi ? Qui es-tu ?
Même si cette première phrase était un peu "brute" les attentions du jeune n'étaient guère agressives, au contraire il voulait essayer d'être sympathique même si elle lui était totalement étrangère. Après tout la louve n'était en aucun cas agressive, et puis il voulait la connaitre, il voulait savoir qui elle était et ce qu'elle faisait dans les environs, il voulait savoir comment elle se nommait... Enfin tout un tas de choses qu'il n'aurait jamais fais auparavant, car rares étaient ceux qui intéressaient réellement Keres, excepté sa famille, les autres il se contentait des les respecter mais sans plus. Il dressait alors à nouveau ses oreilles gardant une allure droite devant la louve, il ne voulait pas qu'elle le prenne pour un gringalet ou autre...
J'erre parmi les ombres et les décombres si nombreux. Comme toujours, je suis une ombre solitaire, perdue dans des paysages crépusculaires.
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- Hm... Bonjour, moi c'est Keres et toi ? Qui es-tu ?
Je redressais mes oreilles droites, curieuse. Ce loup n'avait rien de commun à ceux que j'avais pu rencontrer, et sa noirceur était tout simplement belle. Avais-je déjà vu simple loup avec un pelage aussi sombre que la nuit? Non, je n'avais connu que la grisaille ou la blancheur commune des loups qui avaient vécu dans mon passé.
- Je.. Je m'appelle Drakariss.
Redrassant la queue, celle ci battait l'air avec volupté s'enroulant légèrement au dessus de ma croûpe. Je ne comprenais pas ce qui se déroulait, mais mon corps tout entier voulait se rapprocher de lui, de ce mâle noir à la tâche blanche si gracieuse. Il avait son charme, surtout quand il redressait le torse. Je sentis la gêne me piquer les babines quand j'avança légèrement près de lui, la tête un peu baissé, le regard enjôleur.
- D'où viens-tu?
Ma voix était étrangère à la froideur qu'elle avait coutume d'utiliser pour s'exprimer, et je me surpris à me rapprocher encore du beau mâle. Que m'arrivait-il? Mon corps était dicté par des pulsions qui m'étaient complètement inconnues. La louve Alpha que j'avais rencontré se serait surement moqué de la situation dans laquelle je me trouvais. Moi faible solitaire, incapable de diriger la conduite adéquate de son propre corps. Je jurai intérieurement.
Quand je sortis de mes pensées, je m'étais rapproché au point que nos corps auraient pu se toucher et alors, j'aurai pu gouter à la chaleur de son poils et sa douceur. Je le regardais alors de nouveau, et je fus envoûté par la couleur de ses yeux délicats. La louve froide distante et solitaire avait disparu, animé par une chaleur intérieur que je n'arrivais pas à refouler.
La belle s'approchait de lui les oreilles droites, la queue légèrement redressée, elle n'était qu'à un souffle du jeune noir. Il ne savait que faire et pourtant il se laissait guider par ses pulsions, il plongeait son regard bleuté dans le sien tandis qu'il l'écoutait. Elle se nommait Drakariss, un nom peu commun, un nom inconnu, un nom qui ne lui disait rien et pourtant qui semblait lui correspondre parfaitement, elle être de lumière qui était venu éclairé sa journée, qui lui faisait tout simplement connaître une toute nouvelle sensation... Elle avait enchainé la suite par une simple question, d'où venait-il ? S'intéressait-elle réellement à lui ? Il ne voulait y croire pourtant c'était le cas et lui comme un imbécile buvait ses paroles les oreilles toujours aussi droite sur son crâne, elle était à un souffle de son corps... Il n'avait qu'une envie, c'était de plonger son museau dans ce pelage brun, de la découvrir mais pourtant quelque chose le retenait, la gêne peut-être ?
- Je... J'étais un solitaire, je suis né dans les sous-terrains... Ma mère m'a a été tué... Enfin c'est ce qu'on m'a dit, les Esobeks m'ont recueillit.. Mais toi ? D'où viens-tu ? Ton histoire doit bien être plus intéressante que la mienne.
Il avait envie de l'écouter, d'en savoir plus sur cette belle qu'il observait depuis de longues minutes désormais. D'où venait-elle ? Appartenait-elle à une quelconque meute même si son odeur était des plus méconnaissables ? Avait-elle surtout des connaissances sur ses terres apocalyptiques ? Il voulait tout savoir d'elle, jusqu'à ses origines... Pourtant autre fois timide et peu intéressé par les autres il se surprenait, c'était comme-ci une force l'envahissait. Oui, il dévorait la louve du regard ne bougeant cependant pas d'un poil, il était là droit devant-elle son museau à un souffle du sien, il attendait... Oui il attendait de voir comment elle allait réagir, comment elle allait se comporter à son égard. Si sa mère le voyait... Oui, elle rirait bien de sa situation puisqu'il était totalement déboussolé, voilà le fin mot de son comportement.
J'erre parmi les ombres et les décombres si nombreux. Comme toujours, je suis une ombre solitaire, perdue dans des paysages crépusculaires.
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agilité : 12
endurance : 6
C'était comme une danse. Un rituel où les pulsions de nos corps s'aimantaient. Je sentais son souffle devenir plus chaud, je sentais son corps vibrer sous l'intonation de sa voix grave, et si attirante. Il était si proche, si... attirant. Je sentais son regard se poser sur moi avec un éclat ardent, un soupçon d'envie, mais envie de quoi? J'étais comme envoutée par la situation, mon corps avançait seul au rythme des mots s'écoulant de sa bouche, et moi qui n'était qu'à quelques pas, je finis par le bousculer de l'épaule au niveau de la croupe. Cela me destabilisa tout autant que son équilibre sur le moment. Mon corps fut parcouru d'un frisson de désir. Un désir inconnu me poussant à me rapprocher encore et encore, à le toucher comme si je l'avais toujours connu.
- Je ne viens de nul part, mon passé m'est inconnue, seule la mort est ma partenaire depuis toujours, elle me caresse comme une bonne amie, se mêle à mon poils comme un délicat parfum...
Je m'approchais toujours plus de lui en parlant, et désormais je lui tournais autour en effleurant chacun de ses membres, de ses muscles fins et puissants. Le mâle qui se trouvait à mes pattes avait empoisonné mon être, et désormais, je n'étais plus moi même. Une inconnue se prélassant inlassablement aux pattes de cet bel être lupin.
Je sentais la fleur rouge dans mes yeux briller de ton son éclat, comme un sortilège endiablé cherchant à hypnotiser sa proie. Je me roula alors au sol face à lui, me frottant le dos comme un serpent se frayant un chemin dans la poussière.
- T'a - ton déjà dis, que tes yeux sont particulièrement attirant, et que ton corps et aussi appétissant que la chair juteuse d'une proie courant pour sa vie?
S'en était trop, je disais n'importe quoi! Que ce passe t-il? Mon esprit gronde, mais mon corps ne répond plus, il l'appel inlassablement. Il l'appel pour se joindre à lui dans sa danse. Sa danse de la passion, et de la déraison.
Elle lui tournait autour et lui il ne la lâchait pas du regard, la belle louve était comme un mirage aux yeux de ce jeune loup noir et blanc, en effet il la percevait comme une tentation, il voulait la toucher la sentir contre lui, passer peut-être le reste de ses jours avec elle mais en vérité il ne pouvait que la contempler puisqu'elle semblait si libre... Si intouchable. Quelque part quelque chose lui disait qu'il ne la connaissait pas, qu'il devait rester méfiant et pourtant il voulait lâcher prise et tenter l'aventure avec la belle quitte à se perdre. Oh que la vie était dure, et si la belle se jouait de lui ? Non à en voir son regard enflammé et ses frissons au niveau de l'échine elle semblait tout aussi impuissante que lui face à cet évènement des plus inattendu et pourtant des plus prenant.
-Non mais... Je suis sûr que toi tu as déjà du entendre les mots doux de chaque mâle croisant ton chemin.... Mais à quoi bon user de parole quand on le sait que le plus beau langage du monde est celui que tes yeux utilisent ? , il continuait de la fixer tandis qu'il sentait le pelage de la louve frôler chacun de ses membres avant de s'allonger au sol et de se frotter le dos contre celui-ci, des frissons le parcourait alors à son tour alors qu'il se redressait prenant petit-à-petit confiance avant de continuer, j'ai l'impression que ceux-ci peuvent m'emmener loin, bien loin... Avec toi je voyage, avec eux je suis guidés, ils sont comme deux lanternes m'illuminant dans mes jours les plus sombre... Es-tu cela Drakariss ? Un ange perdue dans ce paysage apocalyptique ?
Il s'approchait suite à cela de la louve, elle l'appelait oui de tout son être elle l'appelait... Ce n'était pas possible autrement, il ne pouvait pas se sentir autant attiré par un être qui pourtant lui était des plus inconnus, il y avait quelque chose, quelque chose qui était sans doute en train de lier leur destin petit-à-petit. S'allongeant alors aux côtés de la louve il la fixait avant de venir fourrer son museau dans son cou quelques instants avant de reculer à nouveau sa tête le regard enjoué, il la testait, il voulait tout simplement voir si il pouvait se blottir contre elle, sentir son odeur et la délicatesse de chaque partie de son corps. Par cela il faisait d'elle la maîtresse de ce jeu, celle qui allait faire en sorte que tout continue ou qu'au contraire tout cela s'arrête.
J'erre parmi les ombres et les décombres si nombreux. Comme toujours, je suis une ombre solitaire, perdue dans des paysages crépusculaires.
force : 2
agilité : 12
endurance : 6
Il parlait. Délectait la solitaires de ses paroles en son oreille. Chaudes, attirantes, séduisantes. Il m'envoûtait de sa voix de mâle, de son chant olympien. L'air devenait chaud, presque étouffant alors qu'il me complimentait sur la couleur de mes yeux, leur intensité. Braises meurtrières, approche que celles-ci face naître en toi un feu ardent, puissant et dévastateur.
- Es-tu cela Drakariss ? Un ange perdue dans ce paysage apocalyptique ?
Je le regarde. Entre nous, un courant puissant se lie peu à peu. Nos âmes s'attachent, s'entre-mêlent et se dévorent. Nous serons bientôt maudit par celui-ci, incapable de nous lier de nouveau à un être différent. Ce lien, qui, de sa folie, aspire toute rationalité quand à la situation qui elle, nous échappe à l'un comme l'autre. Nos corps sont hors de contrôle et te voilà qui tel une proie se jette dans le venin de mon étreinte. Que connaissais-je de ce mâle aux yeux incroyablement luisants, étincelants? Clairement rien, et pourtant alors qu'il s'était allongé près de moi, je ne parvins à détacher mon regard du sien. Un énième échange intense, un énième frisson qui me faisait vibrer.
Je ne cessais de l'appeler, de lui chanter de mes yeux bientôt aveugles par l'obscurité de la nuit de se joindre à moi. Quand, Kérès plongea son museau dans mon cou, c'était comme si le monde s'était arrêté. Mon cœur ne battait plus, il était bien trop obnubilé par la sensation que son contact me faisait éprouvé. Chaleur, déraison, et une passion enivrante. Il se retira à moi, et je vis sur son visage, le plaisir que ce jeux lui procurait. Il était heureux de tester ma réaction, et sa distance me permit de respirer de nouveau.
J'étais en colère qu'il soit déjà partit alors je lui montra en planquant mes oreilles sur mon crâne et dévoilant mes crocs.
- Penses-tu que c'est un jeu?
Avais-je dis plus sauvagement que nécessaire. Remettant mes pattes au sol, je bondis sur lui avec rage. Nos corps roulèrent ensemble dans la terre et la poussière avant de s'arrêter un peu plus loin, contre un arbre. Je le dominais de ma hauteur, l'observant avec un éclat différent dans les yeux cette fois. Il était mien, je le garderai ainsi sous mon poids autant qu'il le faudrait pour accomplir cela.
- Je ne suis ni ange ni démon. Je suis le sang des loups libres et éternels.
Voulais-je me convaincre en utilisant le mot libre alors que déjà, le lien semblait s'ancrer dans nos chairs? Je demeurais silencieuse alors que mes yeux faussement énervés le dévorait avec incompréhension. J'avais voulu l'hypnotiser, et pourtant, c'était désormais moi qui était incapable de le laisser partir. Je voulais qu'il m'appartienne, qu'il me comble de son corps puissant de loup, qu'il face de moi sa reine. Je me coucha sur lui, approchant nos museaux d'une distance dangereusement alléchante et fondit mon museau dans son cou en plusieurs caresses passionnées contre son poils, sa peau. Oui, je voulais qu'il reste ainsi, qu'il me touche à son tour. Me réchauffe du froid que les ténèbres m'infligent jours après jours dans ma solitude, ma malédiction.