Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Après que les hommes aient détruis les ruines avec leurs tanks et leurs chiens explosifs, le garde-manger de la meute Navnik et leur camp fut déplacé dans les marais. Djall, par cette journée chaude, garde tranquillement le nouveau refuge des siens lorsqu'un inconnu se pointe.
Djall poussa un long soupir las. Elle était allongée sur le ventre à l'abris des marécages, nouvelle demeure de sa meute. Certes, ce n'était pas le grand luxe. Au moins, les arbres et l'humidité faisaient une barrière contre la chaleur. La louve cherchait la fraîcheur du sol. Ce jour-là, le soleil était particulièrement écrasant tant et si bien qu'il rendait la chasse impossible. La jeune femelle veillait sur le nouveau camp qu'elle et les siens avaient établis dans une clairière. Malgré son apparente absence, elle était bien là sens aux aguets. Elle ferma les paupières un instant pour reposer ses yeux, laissant le soin à ses oreilles de prendre le relais. Soudain, elle crut percevoir un bruit de pas feutrés. Quelqu'un tentait d'approcher le camp discrètement. Elle resta immobile pour feindre de dormir, espérant que l'ennemi se montrerait. Quand l'inconnu fut assez proche, la générale put capter son odeur et reconnut là un loup. Un loup familier qui plus est. Seulement la femelle n'arrivait pas à mettre un nom sur ce fumet. Elle bondit brusquement sur ses pattes et, restant sur ses gardes, elle se mit à balayer les alentours de son regard bleu. « Je sais que tu es là, inutile de te cacher. »
Des jours bien sombres malgré l'apparente accalmie des derniers temps. Les humains ont blessé les miens, les ont brisés comme ils ont brisé mon père. Je grogne en m'avançant sur les terres neutres, à la recherche des effluves que j'ai tant suivi, que j'ai tant guetté depuis mon retour parmi les vivants. Je soupire alors que la piste semble perdue. Où ont-ils tous disparu ? C'est comme si le monde avait rayé les Navnik de la carte, et pourtant je ne peux croire que les humains aient pu parvenir à une telle horreur. Les miens sont bien trop soudés, bien trop forts, bien trop déterminés pour s'être laissé abattre par des bipèdes puants et répugnants. Mais les odeurs sont camouflées, comme de vieilles traces d'un passage depuis longtemps abandonné. Pourtant, je continue de chercher, jour après jour. Parce que si mon père est enfin sorti des griffes des bipèdes, il me faut maintenant retrouver sa meute et reprendre sa place pour la lui rendre, avant qu'il n'ait pris conscience de tout ce que ses loyaux alliés d'autrefois lui ont volé, en l'abandonnant à son sort comme s'il n'avait rien été à leurs yeux. Peut-être que la colère de mon frère n'est pas si injustifiée, dans le fond. Peut-être que sa rancoeur à une raison d'être bien plus valable que ce que je m'efforce de lui faire oublier. Je secoue vigoureusement la tête. Non, tout ça est la faute d'Atom. Elle a détruit mon père. Elle a brisé l'honneur du Roi Dragon en annonçant sa mort et en abandonnant toute sa famille aux pattes de Sekmet, alors même que la meute avait été la cible première de ces derniers.
- Je sais que tu es là, inutile de te cacher.
Je m'arrête brusquement, je n'avais pas fais attention où je marchais. Je cherche l'origine de la voix pendant plusieurs secondes avant de découvrir la silhouette d'une louve qui s'avance dans ma direction. Elle ne regarde pas exactement là où je suis, elle ne m'a pas repéré. Je m'extirpe du brouillard et je la rejoins d'un pas lent, le regard droit mais les sens en alerte, prêt à parer toute offensive. Elle est une Navnik, je l'ai déjà vue. Mais est-elle égarée, ou monte-t-elle la garde ? Il semblerait que je n'aie pas tant que ça perdu la trace des miens ...
- Je ne me cache pas.
Je ne suis pas un danger pour eux, pourquoi me cacherais-je ?
- Nous nous connaissons, n'est-ce pas ? Je t'ai déjà vue.
Oui, c'était peu de temps après ma liberté retrouvée. Lorsque j'étais encore perdu et sans identité. Je me souviens d'elle. Je me souviens de chaque Navnik que j'ai rencontré depuis lors.
Dérangée durant sa garde, Djall découvre l'intrusion d'un loup qu'elle a déjà croisé. En effet, elle et lui on combattu côte à côte un HellHound par le passé proche.
La femelle plissa les paupières pour mieux sonder l'obscurité des alentours, espérant repérer l'intrus. Soudain, Djall vit l'éclat d'une fourrure dorée et un loup sortit des fourrés en marchant vers elle. Il lança d'une voix claire : « Je ne me cache pas, commença-t-il, nous nous connaissons n'est-ce pas, je t'ai déjà vue. » A l'instant où le visage de ce nouvel arrivant fut éclairé par un rayon de soleil qui filtrait par la ramure d'un arbre, Djall le reconnut. C'était un loup au secours duquel elle avait couru lorsque ce-dernier s'était fait attaqué par un HellHound. Elle n'avait plus son prénom en tête. La femelle ne sentit aucune animosité dans le comportement de cet inconnu et se détendit un peu. A son tour, elle avança de quelques pas pour mieux le détailler de son regard cyan. « Ce sale cabot se souvient encore de la raclée qu'on lui a mis », répondit-elle simplement pour raviver la mémoire du mâle. Malgré l'apparente gentillesse de ce congénère, Djall resta sur ses gardes, maintenant une distance de sécurité entre elle et lui. Elle ne savait pas encore la raison de sa présence en ces lieux et devait protéger sa meute. Elle plaqua ses oreilles duveteuses sur son crâne pour montrer sa réserve.
En fait, je ne me souvenais pas si bien d'elle. Visiblement, sa mémoire est meilleure que la mienne. Je ne l'ai pas seulement rencontrée dans mes premiers jours de liberté. J'ai aussi combattu à ses côtés alors qu'un chien des Enfers tentait de voler ma nourriture. Elle a été de ces Navnik qui sont venus à mon secours. Elle, et Tybalt, mon mentor d'hier et d'aujourd'hui. J'observe la louve qui me rafraîchit la mémoire en quelques mots rapides, et je me souviens mieux dès lors de cette journée pénible. Du sang partout, des crocs planté dans un corps musculeux dont le propriétaire était pourtant d'une immense lâcheté. Mais surtout, la perte d'un morceau d'une proie que je stockais sur les terres des miens. J'esquisse un sourire en coin alors que j'imagine les souvenirs sanglants que nous lui avons tous laissés. En effet il doit s'en rappeler, parce qu'il n'est jamais plus venu se servir dans ma réserve. Je la regarde qui reste à distance malgré tout. Nous avons discuté, nous nous sommes battus côtes à côtes, mais nous sommes et restons l'un pour l'autre un parfait inconnu. Même si elle fait partie de ma meute, j'ignore encore si elle était là du temps de mon Père, et je ne peux faire confiance à une louve alors que j'ignore où va sa loyauté. Je lui demanderais bien son nom, mais alors il me faudrait probablement décliner mon identité et je ne saurais prétendre être le fils de l'Alpha quand je sais que des Sekmet sont à la tête des Navnik.
- Tu sers les Navnik depuis combien de temps ?
Une question peu banale, quand on est un solitaire face à un loup de meute. Peut-être risquerais-je de passer pour un trop grand curieux, et peut-être le risque est-il de me faire chasser. Mais qu'est-ce que je risque réellement ? Quelques claquements de mâchoires ? De me faire raccompagner ? Je reviendrais. Que ce soit par elle ou un autre, je saurais qui était là, et qui a fui quand le Roi avait besoin d'aide.
Nous avions former deux groupes, un premier patrouillant dans les zones conquises, autant chez les hommes que sur les territoires des loups. Et un autre groupes, partie à la recherche des futurs zones a conquérir ... celle ou des visiteurs semble s'être aventuré.
Je parcours les marais, un lieu assez désagreable, mais en ce moment les visiteurs prennent plus de risque pour nous echapper. Qui penserait nous trouver ici ? c'est là que je vis deux loups au loins. Je charge mon fusil et m'installe pour viser. Me couchant au sol, posant le fusil, et visant les deux bêtes ...
Le premier tir toucha sa cible, touchant Adriel à l'épaule, je me préparer a lancer un second tir, pour achever ses deux loups.
[ Le Hellhound vous à vu, fuyez ou combattez le. ]
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Jeu 5 Mai - 11:05
What the Hell are you doing ?
feat Adriel
Alors que les deux loups discutent, un homme les prend en chasse.
« Tu sers les Navniks depuis combien de temps ? questionna le loup dont Djall ne connaissait même pas le nom. » La louve grise coucha ses oreilles sur son crâne en signe de méfiance. Ils avaient beau avoir combattu ensemble, elle savait trop peu de choses sur cet inconnu pour lui faire confiance. Néanmoins, elle s'apprêtait à répondre lorsqu'une puissante détonation la rendit sourde. Elle comprit immédiatement qu'un homme les avait pris pour cible. Ils n'avaient pas été assez prudents. La femelle fit un bond vers le loup brun pour lui faire signe de la suivre lorsqu'elle remarqua une odeur très forte de sang et une tâche rouge de plus en plus large sur l'épaule de ce-dernier. Le tir ennemi avait atteint son but. Ou presque, car les deux canidés étaient toujours en vie. « On doit fuir ! hurla Djall en se plaçant contre le côté intact de son nouveau binôme. » Djall avait conscience qu'aider cet anonyme allait la mettre en danger et la retardait dans sa fuite. Seulement, la louve avait en elle des valeurs d'honneur qui l'empêchaient de fuir lâchement. Elle se mit à réfléchir à toute vitesse alors que cahin-caha, leur duo gris et marron s'éloignait. L'homme n'avait pas d'odorat, ni d'ouïe. Ses seuls capacités dangereuses étaient sa vue, son intelligence et sa technologie. Contre la technologie, les loups étaient impuissants. Mais ils étaient des animaux rusés et il fallait que Djall réussisse à tromper l'intelligence et la vue développée de leur poursuivant. Les marécages étaient un bonne endroit pour disparaître et l'avantage des loups étaient qu'ils le connaissaient. La femelle décida de cacher son acolyte affaiblit et d'attirer l'homme loin de lui. Il fallait trouver la planque idéale. Ils traversèrent un morceau d'eau stagnante qui cacherait leurs traces. Soudain, Djall repéra un tronc d'arbre creux caché dans les broussailles. Elle emmena le loup brun jusqu'à cette cachette et l'aida à s'y coucher. Puis, elle masqua de son mieux l'entrée de la planqua et effaça les traces de pas qui y menaient. La femelle retraversa l'étendue d'eau en quelques bons vifs. L'homme approchait dangereusement. Elle attendit d'être sûre qu'il l'est vu et détala à toute vitesse. A présent, elle allait devoir de un, l'attirer loin des marais et de deux, le semer. La louve galopait à toute vitesse, sentant ses muscles la brûler tant elle courait vite. Parfois, elle dérapait dans la boue et se rattrapait de justesse. Elle était couverte de terre des oreilles à la queue. Son regard bleu trahissait sa peur. Elle n'avait pas le temps de penser.