Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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Lun 16 Juin - 22:55


 
Ce jour-là, où tu m'es tombé dessus.
Jauge: F7-A7-E10
Courant à vive allure, je vagabondais sur le territoire neutre. Depuis que j'avais retrouvé la trace des miens, j'avais entendu dire que notre garde-manger se trouvait près de l'ancienne ville des hommes, qui n'est plus qu'une grande ruine où le déluge de flammes abat une partie de sa fureur. Ce n'était pas sans aucune crainte que j'avais pris le Nord, pensant à ma modeste vie et aux risques que je pouvais encourir en passant dans un tel lieu. Par chance, la ville était bondée d’égouts et me permettrait un meilleur accès pour aller jusqu'à mon camp. Mon cœur rythmait chacune de mes foulées, apportant un certain tempo dans ma cadence. Bientôt, je vis les bâtiments détruits se dessiner à l'horizon et un large rictus apparut sur mes lèvres cendrées. J’accélérai ma course, déjà très rapide, pour arriver plus vite près d'une bouche d’égouts qui me ferait office d'entrée. La transpiration commençait à envahir mon pelage, l'hérissant au niveau de ma nuque. C'était un signe de ma forme retrouvée et je jouissais d'une bonne humeur inhabituelle.

Mes prunelles brunes se posèrent machinalement sur les ruines enflammées que la pluie continuait d'animer. Je ne ralentissais pas pour autant, préférant trouver un refuge rapidement que de subir le courroux des Larmes du Soleil. Je rentrai ma queue entre mes cuisses transpirantes pour ne pas la laisser traîner inutilement. Ma mâchoire se serra sous le coup de l'émotion et je vis brusquement, sur ma droite, se dessinait une grille au milieu de la route que j'allais entreprendre. Un soupire de soulagement s'échappa de mes narines et je pris la direction de ma porte de sortie. À quelques mètres d'elle, je ralentis mon allure pour prendre le temps de l'examiner. Elle était fermée et je ne pouvais pas l'ouvrir. Derrière moi, les éclats de feu se rapprochaient de là où j'étais et une vague de panique prit possession mes actes. Je pris mes pattes à mon cou et reprit ma course, l'adrénaline comme seul remède. Mes yeux tombèrent sur une nouvelle bouche, cette fois-ci ouverte. Je m'élançai dessus et rentrai à l'intérieur. Dans ma précipitation, j'avais sous-estimé la hauteur du sol et tombai d'un coup. Le choc fut brutal, mais mes palpitations cardiaques me firent rapidement oublié les douleurs qui commençaient à envahir mes muscles. Je pris une nouvelle fois entièrement le pouvoir sur mon corps. La panique, et surtout l'instinct de survie, n'avait duré qu'un court instant et je devins tout à fait normal, courageux et fier.

Dehors, la pluie de feu s’accéléra, mais j'étais loin de tout se carnage, enfin à l'abri. Cependant, je ne me reposai pas sur mes lauriers et partit à l'exploration des égouts où de l'eau s'écoulait, comme si elles avaient encore leurs anciennes fonctions. Ma vision nocturne me permettait de voir plus loin devant moi. J'étais sur mes gardes et je ne me laisserai pas surprendre par quoi que ce soit si facilement. Plus loin devant j'entendis un bruit d'écoulement, comme s'il y avait une cascade. Je m'avançai vers celui-ci, les oreilles pointées vers l'avant. Je tombai sur elle, où plusieurs embouchures d’égouts se rejoignaient. Je décidai de m'arrêter quelques instants, pour me revigorer et apaiser les tensions que j'avais dans mon corps. Je m'installai donc ici, près de l'eau, en position assise. Les clapotements minérales m'apaisaient et je fermai doucement les yeux.
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Mar 17 Juin - 10:55

EDIT ATOM. Jauges:
Force: 4
Agilité: 6
Endurance: 11

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Pourquoi j'ai chaud? Je n'arrête pas de courir depuis plusieurs jours. Je suis fatiguée. Fatiguée de tout cela. Cela ne cesse pas. Jamais cela ne s'arrêtera jusqu'à ce que nous soyons tous morts. Au fond de moi, j'espérais beaucoup de choses sur l'amélioration de la situation mais cela n'arrangeait rien et mon espoir partait au fur et à mesure que mes pattes foulaient le sol à la recherche d'une aide, d'un mouvement, d'un endroit où je ne pourrais plus rien sentir. Je courrais, sans but mais avec une seule destinée : la survie. Je courrais droit devant moi, poursuivit par quelque chose de pire que la mort : Les Larmes de Soleil. Elles brulaient ta chair, ton corps tout entier sans se soucier de te laisser mort ou vif. Alors je courrais. Au fur et à mesure que j'avançais, je perdais de la vitesse et la distance entre moi et ces larmes étaient de plus proches de moi. J'aurais pu sentir leur souffle me caresser le pelage si j'étais assez folle pour stopper cette course.

Je remarquais en courant que je n'étais pas seule. Un loup, plus gros et imposant que moi, me devançais de plusieurs mètres. La curiosité me fit accélérer. Je lui devais peut-être la vie de m'avoir redonnée l'envie de courir pour sauver cette chose si précieuse. Je le suivais de loin, me disant que je n'étais pas la seule à courir pour ma vie en cet instant. Puis je le perdis, il disparut. Comme cela, d'un seul coup, surement avant-il trouvé une bonne cachette. C'est à ce moment là que je paniquais. Il ne me restais que quelques minutes avant qu'il ne se passe le plus gros drame des environs. Je stoppa net, regardant derrière moi. Ces larmes pouvaient se refléter dans mes yeux. C'était une évidence. J'étais foutue. Je tremblais. Pourquoi je me suis retournée déjà ? Elles grossissaient à vue d'oeil et moi je perdais un temps monstre mais j'étais paralysée par la peur. Je fermais alors les yeux et continua de courir, sautant par dessus les ruines. Je n'arriverais pas avec cette panique à retrouver ma meute, il me fallait un endroit plus sûr et plus proche. Je cherchais, couinant presque, grattant le sol. J'avais peur, horriblement peur. Je ne trouvais rien et l’atmosphère devenait encore plus pesant. Cette fois je couinais réellement. Je souhaitais hurler mais cela n'aurait rien changé. Les larmes tombaient maintenant à quelques mètres de moi. Il fallait que je fuis et vite. Je bondis derrière moi et trébucha, sous la panique, roulant  sans m'arrêter jusqu'à tomber dans un trou sombre. Je roulais encore et encore. Je sentais une odeur assez désagréable et j'entendais l'eau couler dans ma chute. J'atterris à la fin de celle-ci sur quelque chose de mou. Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais à l’abri, saine et sauf sur.. un tapis noir de poil ? Un loup. Celui que j'avais remarquée. Apeurée, je me releva doucement pour m'écarter mais mieux me blottir contre lui.

Roulant en boule, je fermais les yeux, me collant contre sa poitrine.

« J'ai peur. Juste deux minutes s'il te plait, ensuite je m'en vais, c'est promis.. »

Dis-je comme dans un dernier recours. Je tremblais de tout mon long et ma patte me faisait horriblement souffrir dû à la chute. Un peu de chaleur lupin ne me ferait pas de mal.
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Mar 17 Juin - 11:22

Jauge:

Doucement, je sombrai. Je pris la peine de m'allonger, laissant ma tête haute. Mes paupières se fermèrent de nouveau et je m'endormis enfin, bercés par la mélodie de l'eau. L'odeur nauséabonde, qui régnait autour de moi, ne gênait en rien et je m'y habituais. Désormais, le sommeil lourd, j'entrai dans le pays des rêves où la terreur et la peur régnait. Je pensais au continent dans lequel je vivais et aux événements apocalyptiques qu'il avait traversé depuis son existence. Les Larmes du Soleil faisaient partis des pires choses qu'il nous est arrivé. J'imaginai que je courais à travers le temps, comme si cette chronologie défilait autour de moi. Mes pattes se mirent à bouger dans le monde réel, imitant mes foulées. Mes oreilles gigotèrent également dans tous les sens. J'étais seul au milieu de ce carnage et je ne pouvais rien faire d'autre que fuir. Comme je l'avais jusqu'ici. Un sentiment amer envahit ma bouche et je me dis que, peut-être, ces cataclysmes n'allaient jamais s'arrêter réellement pour nous laisser vivre pleinement notre vie de loup. Tout ça par la faute des hommes, qui avaient détruits et infligés les blessures que nous supportons aujourd'hui. En habitant de la nature, nous n'avions eu pas d'autres choix que d'encaisser leurs erreurs et de subir leur colère personnelle. Ils n'avaient rien contre nous, mais ils nous causaient du tort sans le savoir. Je commençai réellement à haïr leur race et tout ce qui tournaient autour de leur monde.

Brusquement, je sentis quelque chose taper contre mon dos. Le choc me réveilla en sursaut et par instinct, je relevai ma lèvre supérieure pour montrer mes canines à la chose... ou plutôt à la louve. Elle se roula près de moi, se collant contre ma poitrine tachetée. J'eus envie de m'éloigner sur le moment, n'aimant pas le contact qu'on avait. Elle venait de me déranger en plein sommeil et se blottissait contre moi sans raison apparente. Couchée contre ma nuque, mes oreilles déterminèrent ma mauvaise humeur, en plus de mon apparence défensive.

« J'ai peur. Juste deux minutes s'il te plait, ensuite je m'en vais, c'est promis.. »

Comme pour appuyer ses paroles, une vague de tremblements envahit ma peau collée à la sienne, provoquée par ses membres. Étrangement, je ressentis un semblant de fragilité chez la louve fauve, qui m'émouvait presque. D'ordinaire, je n'en aurai eu rien à faire de ce qu'elle ressentait et serait parti plus loin pour être à nouveau tranquille. Pourtant, ce n'était plus le cas désormais, depuis qu'elle m'avait avoué sa peur. Je posai ma tête sur la sienne pour la rassurer. Elle pouvait s'estimer être heureuse que je lui accorde un peu de douceur et de protection. Tout geste de protestation s'était évanoui en même temps que l'arrivée de ma bienveillance. À la regarder, elle ne semblait pas plus vieille que moi et je pensais avoir à peu près son âge. Elle paraissait si douce...
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Mar 17 Juin - 12:14

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Je ne cherchais pas pourquoi ce loup n'était pas hostile avec moi. Je souhaitais seulement que mes membres arrêtent de trembler. J'ignorais qui il était, d'où il venait, mais je le remerciais intérieurement de ne pas me rejeter. Je me sentais comme un louveteau emprisonné dans un monde qu'il ne comprenait pas, qu'il ne comprenait plus. Les hommes et leur méchanceté, les loups et leur agressivité. Je n'étais peut-être plus de taille à affronter tout cela et malgré le soutien de ma meute, je pense que mes forces de vaincre s'amenuisent peu à peu. Comme un feu que l'on aurait laissé trop longtemps sans l'attiser. Je m'éteignais avec le temps et les songes m'emportèrent dans leurs bras.

Je me réveillais quelques minutes plus tard, comme si le sommeil n'était pas d'actualité. La tête du loup s'était posée sur la mienne, comme un soutien, un réconfort. Je ne bougeais pas, reprenant peu à peu mes esprits. Je tendis l'oreille. La pluie de feu était toujours d'actualité dehors. Ce n'était pas bon signe et j'espérais que notre cachette nous tiennent encore quelques temps. Mes tremblements avaient cesser. Je n'avais plus d'excuse pour rester blottie ainsi contre lui. C'était inévitable, il fallait que je quitte ce lieu et que je trouve le mien. Doucement, je m'écartais alors, légèrement gênée d'être si proche d'un mâle que je ne connaissais pas.

« Merci. »

Dis-je accompagnée d'un signe de tête. Je regardais ensuite dans la direction des égouts, sombre et très peu accueillant. Soupirant d'abord, je pris mon courage pour me lever puis avancer d'un pas.

« Je ne vous dérangerais plus. »


Affirmais-je, le regard fixé sur l'obscurité des lieux. J'avançais encore d'un pas, puis d'un autre, très lentement. Mes yeux me permettaient d'y voir un peu plus clair mais ce n'était pas très glorieux comme résultat. Mes pattes touchèrent de l'eau, que je reniflais pour vérifier qu'il n'y avait aucune trace d'autre chose dans cette eau qui m'aurait réduis les pattes en bouillies d'ici quelques jours. Rien à signaler. En me retournant, je remarquais que je ne m'étais éloignée que de quelques pas. J'étais vraiment lente à croire. Mais je n'aimais être seule. Alors je n'arrêtais pas de fixer l'individu. Je ne pouvais pas lui taper la causette comme si ne rien n'était alors que quelques minutes plus tôt nous étions blottis l'un contre l'autre. J'avais été si trouillarde en cet instant que j'en avais encore honte. Un tremblement vint secouer l'espèce de grotte où nous étions, faisant trembler le sol et dégringoler au long quelques barres de fer. Paniquée, je bondis, plongeant la tête de nouveau sous la fourrure de l'inconnu. J'attendis encore quelques secondes avant d'oser regarder dans la direction de l'obscurité et des bruits étranges d'où le son provenait.

« Eden. »


Finis-je par dire.

« Eden. C'est mon nom. »

Il serait peut-être tant de faire connaissance, après tout, cela faisait maintenant deux fois que je réclamais du réconfort. Je le regardais dans les yeux, attendant une réponse. Mais je sentais que quelque chose clochait.
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Mar 17 Juin - 13:38

Jauge:

Ne bougeant plus d'un poil, je sentis son rythme cardiaque ralentir et je devinai qu'elle s'était endormie. Je décidai de veiller sur elle, sur cette inconnue qui était arrivée de nulle part et qui voulait un peu de ma chaleur. C'était bien la première fois que j'étais aussi tactile avec quelqu'un, préférant le contact visuel plus qu'autre chose. Un souffle régulier et chaud s'échappa de ma bouche pour réchauffer le duvet de la louve, donnant ainsi un peu plus de confort et d'assurance que ma présence dégageait. Sans perdre une seconde de plus, je scrutai les alentours pour vérifier qu'il n'y ait personne d'autre, au cas où on nous observerait malencontreusement. Par chance, je ne vis aucune ombre de quelque sorte. Un soupire suivit mon souffle et je fus soulagé de ne pas être espionné. Au moins, ce moment d'intimité avec cette femelle allait rester secret. Un léger rictus apparut sur mes lèvres, signe d'une mise en confiance évidente. Pourtant, j'aurai dû peut-être me méfier d'elle et de camper sur mes positions, mais quelque chose en elle m'inspirait plus de confiance qu'ordinaire. Comme si nos âmes s'étaient comprises en une simple seconde... J'ébouriffai ses poils avant de remarquer son retour à la réalité. Je me stoppai au même moment, ne voulant pas paraître collant.

Peu de temps après, elle se sépara de notre étreinte. Je ressentis une certaine gêne entre nous et je compris que son besoin de réconfort, après m'avoir bousculé et s'être mise ainsi à l'abris, la rendait un peu honteuse.

« Merci. »

Un hochement de tête suivit ses paroles. Je lui rendis son signe, le regard doux. Je décidai de me relever à mon tour. Mes pattes étaient un peu engourdis et en quelques mouvements, j'enlevai toute sensation de fourmis.

« Je ne vous dérangerais plus. »

Je lui adressai un clin d’œil, l'assurant que ce qui venait de se passer ne m'avait en aucun point déranger. Je l'observai durant son éloignement, le museau pointé vers elle. En se remémorant ce qu'il venait de se passer, elle aurait très bien pu ne pas me voir durant sa chute à cause de ma robe noire. Je lui pardonnais presque de m'avoir sorti de mon sommeil.

Tout d'un coup, le tunnel se mit à trembler, provoquant la chute d'objets divers dont le bruit résonna quelques instants dans les égouts. De nouveau, la louve vint se loger dans mes longs poils. Un sourire vint effleurer mon visage protecteur. Sacrée trouillarde... Pour ma part, je n'avais pas bougé un sourcil, n'étant pas peureux de nature. Et puis, pour assurer le statut de Sentinelle, il fallait bien être vaillant.

« Eden. »

J'haussai un sourcil. Était-ce son nom ? Ou un simple mot pour décrire ce qu'elle ressentait. Je la regardai, curieux de découvrir ce que ça voulait bien dire.

« Eden. C'est mon nom. »

Ah ! Je comprends mieux ! Ne pouvant pas lui donner un nom, je me contentai d'appuyer ce qu'elle venait de dire par un mouvement de tête. Je me serrai incliner d'avantage si elle n'était pas collée à moi. Enchanté de faire ta connaissance, Eden. Pensais-je. Des fois, même si mon handicap était bien vécu, j'aurai bien voulu avoir la parole pour dire ce que je ressens.
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Mar 17 Juin - 14:32

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Je ne savais pas s'il souhaitait simplement ne pas parler ou s'il ne pouvait pas. J'avais déjà entendue cela quelque part, des dires de Mambo, ma mère adoptive, que certains loups ne pouvaient pas parler. Je trouvais cela étrange. Il paraîtrait que c'est une malformation de naissance ou simplement un grand traumatisme profond. Je ne savais pas lequel des deux sujets il était question ici ou si simplement, il ne souhaitait pas me parler. Je souriais tout de même en continuant de le regarder.

« Ne t'inquiète pas. Tu n'as pas besoin de parler. Tu peux rester silencieux le temps que tu voudras. Même à vie si ça te chante. Cela ne me dérange pas. »


Puis, l'air joueuse et remise de mes émotions, j'eus envie de deviner comment il s'appelait.

« Prenons cela comme un jeu ! Je vais essayer de deviner ton prénom. Et si je ne tombe pas sur le bon.. Je t'en donnerais un personnel, comme ça, tu te reconnaitras quand on se reverra ! »


Soudain, je me rendis compte de l'absurdité de ma phrase. J'étais redevenue joueuse et innocente avec cet inconnu, comme si j'allais le revoir et comme si nous étions amis. C'était étrange d'être soudain plus serein avec une personne. Mais comme il ne montrait pas d'agressivité, j'en avais décidée ainsi. J'espère que cela ne le dérangeais pas, mais je ne pouvais lui demander. Alors que mes yeux se perdaient dans ses prunelles presque aussi dorées que les miennes, j'essayais de reprendre le sujet que j'avais abandonné plus tôt.

« Donc.. »


Je fis une moue, essayant de me concentrer, jusqu'à fermer les yeux si fort que ma tête allait peut-être exploser comme ces larmes dehors.

« Féroce ! »

Dis-je comme une révélation en le regardant avec cet air triomphant. Après quelques secondes, je me mis à rire.

« Non, cela ne te vas pas du tout. »

Je réfléchissais encore un instant, cherchant au plus profond de moi quel nom pourrait lui aller. Noir? Trop classique. Ebène? Non plus. Allez Eden, réfléchis un peu. Il fallait quelque chose qui symbolise notre rencontre. Héros? Cela ferait trop cliché.. J'ai trouvée!

Je le regarde avec de grands yeux admiratifs.

« Héos »

C'était comme Héros, en moins prétentieux. Du moins, de mon point de vue mais fallait-il encore que je lui demande son avis. Alors, me penchant légèrement pour lui faire les yeux doux, signalant que j'adorais ce nom moi-même, je lui demanda.

« Il te plait ? »


Puis comme pour le rassurer, j'ajoutais.

« Ce n'est que provisoire le temps que trouve ton véritable nom. Quelqu'un doit surement le savoir, non ? »
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Mar 17 Juin - 15:12

Jauge:

Être muet n'était peut-être un des meilleurs atouts qu'on puisse avoir. Du moins, je le voyais comme une bénédiction la plupart du temps, cela évitait de dire des phrases sur le coup de la colère, qu'on regrettait ensuite. Je plongeai mon regard auburn dans le sien.

« Ne t'inquiète pas. Tu n'as pas besoin de parler. Tu peux rester silencieux le temps que tu voudras. Même à vie si ça te chante. Cela ne me dérange pas. »

En avais-je réellement le choix ? Cet handicap me suivait depuis ma naissance et je ne pouvais pas y remédier. J'étais le seul de ma famille à l'avoir et je ne voulais pas le changer. Il me donnait un certain charme particulier. Mon tempérament et ma force de caractère étaient également fondés grâce à lui. Après tout, j'avais d'autres moyens pour me faire comprendre et il n'y avait pas uniquement la parole pour communiquer.

Rapidement, je remarquai le changement de comportement de la demoiselle, passant de peureuse à joueuse. Je fis une douce moue, n'ayant pas réellement envie de me prêter au moindre jeu. Lorsqu'elle ouvrit enfin la bouche, laissant le suspense s'évanouir, je repris mon visage initial, compréhensible.

« Prenons cela comme un jeu ! Je vais essayer de deviner ton prénom. Et si je ne tombe pas sur le bon.. Je t'en donnerais un personnel, comme ça, tu te reconnaitras quand on se reverra ! »

Oula, Eden s'engageait dans une voie périlleuse. Mon nom n'avait rien de commun et depuis ma venue au monde, je n'avais rencontré aucun loup avec le même nom. Je la laissai chercher elle-même, ne lui laissant aucun indice sur l'éventuel thème attribué à Duagolth. Je ne cillai pas, toujours debout.

« Donc.. Féroce ! »

Je suivis sa moue, n'ayant pas l'air véritablement convaincu. Il est vrai qu'en prenant en considération mes traits de caractère, ce surnom aurait très bien pu m'aller. Je fronçai les sourcils.

« Non, cela ne te vas pas du tout. »

Sur ce coup-là, on était d'accord. J'acquiesçai d'un mouvement de tête ses dires. Les Larmes du Soleil semblaient s'intensifier à l'extérieur et on pouvait entendre chaque retombé distinctement. Je me mordillai l'intérieur de ma joue avant de porter de nouveau toute mon attention à la louve.

« Héos »

Ah ! Mieux ! Comme pour me signifier qu'elle appréciait ce mot, elle me fit les yeux doux. Un immense sourire envahit mes traits. Il était vrai que j'aimais beaucoup ce nom et on pouvait dire que j'étais un Hé(r)os. Du moins, d'une certaine manière.

« Il te plait ? »

J'hochai vivement la tête pour lui montrer mon adoration. Elle avait un réel goût pour trouver de bons surnoms. Je lui donnai un coup de museau, comme pour signifier que je commençai à apprécier sa compagnie. Cela faisait à peine quelques minutes que l'on était ensemble et on semblait se connaître depuis des heures...

« Ce n'est que provisoire le temps que trouve ton véritable nom. Quelqu'un doit surement le savoir, non ? »

Oui, ma famille. Je serrai la mâchoire en me rappelant ces souvenirs douloureux que j'avais laissé derrière moi il y a quelques années. Mes poils s'hérissèrent comme s'ils avaient compris mon état d'âme soudain. Je passai ma langue sur mes canines avant de plonger mon regard dans le tunnel obscure. C'était les seuls, outre mon clan, à savoir mon véritable nom.
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Mar 17 Juin - 20:48

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Il semblait ravie, cela me faisait beaucoup de bien de voir ne serait-ce qu'un signe de semi-joie sur son visage. J'étais contente de lui avoir trouvée un prénom qui lui va bien et surtout, qui lui plait. Comme pour répondre à son coup de museau, je lui lécha doucement le front.

« Contente que cela te plaise. Vas pour Heos ! »


Je lui souris de nouveau et vis le sien partir suite à ma question, qui n'en était pas vraiment une. Je perdis le mien aussitôt et baissa les yeux.

« Je n'aurais peut-être pas dû.. Pardonne-moi. »

Je soupirais, me trouvant encore plus bête que précédemment. Je ne savais plus comment réagir face à sa réaction et me sentais encore plus seule et petite face à lui. Après tout, peut-être qu'il se foutait de moi en ne parlant pas et que j'avais simplement l'air d'une idiote à vouloir essayer une communication.

Sans que je ne comprenne pour quoi, une bouffée de chaleur m'envahit. Surement les chaleurs qui se manifestaient comme cela faisait un moment que j'étais à ses cotés. Je pris donc mes distances pour ne pas le gêner et j'étais assez mature pour me controler. Encore heureusement pour moi mais j'espère que c'était également son cas. Je le regardais droit dans les yeux pour savoir sa réaction face à cela.

« Mh.. Il faudrait peut-être trouvé une sortie, non ? »

Dis-je, essayant de changer de sujet pour le bien de tout le monde. Je regardais l'obscurité de nouveau et ma panique montait à grand pas. Lui demander de passer devant ? Inutile. Je n'étais pas non plus si peureuse que cela. Juste que la mort ne me tentait pas aujourd'hui. Soufflant fort, je m'aventurais dans les sombres tunnels, mes bruits de pas résonnant dans l'eau. J'étais tellement perturbée que je ne remarquais pas où je mettais les pieds, si bien que je trébucha dans un trou. L'adrénaline de l'action me permis de me raccrocher au bord du tunnel mais je ne pus retenir un couinement. Mes pattes pendaient dans le vide. J'étais mal en point.

Au dessus de moi, j'entendais toujours les grondements et les larmes qui tombaient. Je ne souhaitais pas finir ainsi. J'espérais m'en sortir toute seule mais je commençais à glisser.
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Mar 17 Juin - 21:29

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Le toucher de sa langue me fit sursauter, ne m'y attendant pas à un tel contact. La douceur qu'elle avait mis pour l'exécuter m'émut une nouvelle fois, ce qui tira un plus mes traits déjà très joyeux.

« Contente que cela te plaise. Vas pour Heos ! »

Voilà que, désormais, j'avais un troisième prénom. Il fera parti intégrante de ma vie et je comptais bien l'assumer. En plus, Eden était la seule personne à ce jour à pouvoir m'appeler ainsi, c'était un peu code pour communiquer et ça me réjouissait. Je m'étonnais presque et je paraissais être un tout autre Duagolth, comme si j'avais changé brusquement pour les yeux de la belle louve. Une tout autre facette de ma personnalité apparaissait enfin et ce n'était pas pour me déplaire.

« Je n'aurais peut-être pas dû.. Pardonne-moi. »

Tu ne pouvais pas savoir, aurais-je voulu lui dire. Elle s'éteignit soudainement, comme si elle s'en voulait d'avoir toucher un de mes rares points faibles. Pour la consoler, je lui donnai un nouveau coup de museau, preuve qu'elle était pardonnée. Les histoires familiales restent en famille et le monde ne peut pas savoir, ou même tout comprendre, ses secrets qui font de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Je tentai, en vain, de lui redonner le sourire en intensifiant mes coups, comme pour lui provoquer un potentiel rire de sa part. Fais-moi un petit sourire !

Puis, je la vis s'éloigner comme si quelque chose la perturbait. Malencontreusement, une odeur sucrée vint effleurer mes narines, surement une perte involontairement. À en juger sa réaction, elle ne voulait pas que je sache ce qu'elle avait pour ne pas risquer une mauvaise action. Heureusement pour elle, je savais très bien me contrôler et je n'étais du genre à sauter dessus à la première rencontre, sans chercher plus à connaître la personne. Je compris donc son éloignement et ne fis rien pour me rapprocher, craignant qu'elle me juge rapidement comme une personne mal-intentionné.

« Mh.. Il faudrait peut-être trouvé une sortie, non ? »

Elle avait raison et nous ne pouvions restés éternellement dans cet endroit, bien que sécurisant. La femelle me passa devant et je la laissai faire. Le mouvement de stress qui l'envahissait à chaque pas ne m'échappa pas, mais je fis comme si je n'avais rien remarqué. Elle voulait se montrer courageuse et c'était tout à son honneur. Je surveillais néanmoins sa progression pour éviter qu'il lui arrive quelque chose que nous pourrions tout deux regretter. Malheureusement pour moi, je ne vis pas le trou dans lequel elle tomba.

Par chance, la louve avait réussie à s'accrocher pour ne pas sombrer complètement. Sans réfléchir, je courus vers elle. Allongeant mon dos vers elle, je lui proposai un appuie sur lequel se retenir. Si elle s'accrochait suffisamment à mon pelage, je pourrai la sortir de ce piège à l'aide de ma mâchoire. Ce n'était pas aujourd'hui qu'elle allait mourir, vous en avez ma parole.

HRP:
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Mar 17 Juin - 21:53

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Cela n'arrivait qu'à moi. Forcément. A qui d'autre? J'ouvre la marche, comme si j'étais une courageuse louve - à la base je le suis, mais ces pluies me perturbent - et voilà que je ne regardes pas où je marche. J'étais mal en point et surtout, j'avais encore une fois peur de ce qui m'attendais si je tombais de ce trou. Je vois Héos qui s’aplatit. Suis-je censée prendre cela comme une aide? Il me semble. Je bouge alors d'abord une patte que j'accroche fermement à sa fourrure, puis une autre. Je m'excuserais ensuite pour mes griffes accrochant son pelage. J'essayais de trouver appuie avec mes pattes arrières et essaya de me hisser, trouvant finalement appuie. Grâce à l'aide et au soutient du beau loup noir, je pus m'hisser en dehors de ce trou. Je m'aplatis sur le sol, encore choquée par ce qui venait de ce produire.

« Si tu passes devant, je ne t'en voudrais pas.. »

Je ne souhaitais en aucun cas que cette situation ne recommence et il semblait plus habile que moi dans le noir. Assez de courage pour aujourd'hui. Mais je souhaitais tout de même le remercier pour m'avoir sauvée la vie. Doucement, je m'approcha de lui et frotta mon pelage contre le sien, jusqu'à ce que nos deux odeurs ne forment plus qu'une. Je glissa ma tête sous la sienne et ronronna presque. Puisqu'il communiquait sans mots, je fis l'effort moi aussi de lui montrer ma reconnaissance sans paroles. J'essayerais de le faire plus souvent, pour ne pas qu'il se sente désavantager. Étrangement, je ne souhaitais pas quitter ce réconfort et resta ainsi quelques instants. J'étais bien avec lui. J'aurais pu lui dire, mais je ne voulais pas, prétextant que les mots étaient futiles entre nous. J'étais contente de l'avoir rencontrée aussi. Cela ferait un bon allié. Il sentait bon le sable chaud et je me permis d'enfouir ma tête dans son encolure. Je ne me contrôlais presque pas à cet instant, pour dire vrai. J'étais un peu.. plus moi-même mais qui s'en importait? Nous étions seuls, peut-être sur le point de mourir qui sait. Je n'en avais que faire des dires. J'étais contente et je souriais. Il semblait heureux, tout à l'heure, lui aussi. Alors pourquoi je m'inquiétais autant de mes réactions ?

Après quelques minutes, je m'écartais finalement à regret pour partir de nouveau à la recherche d'une issue, prenant le soin de le laisser passer devant. J'avais la tête qui regardais le sol, faisant attention au moindre de mes pas comme si je craignais de retomber dans un trou de nouveau. On aurait pu croire à un louveteau découvrant que le sol pouvait se dérober sous ses pattes. J'étais rêveuse et pensait au moment ou nous devrions nous séparer, tout deux. Qui sait, peut-être que je le reverrais un jour. Mais nous avons encore de longues minutes de marche devant nous et je compte les savourer !

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Mar 17 Juin - 22:13

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La paroi sur laquelle je m'appuyais était si froide qu'elle commençait à me donner des fourmillements sur le ventre. Je tentai de rester concentré sur l'action qui se passait pour ne pas risquer la vie de la jeune louve. Avec les événements qui se passaient, notre survie valait cher et on devait éviter à tout prix le danger. La femelle n'était en rien responsable de ce qu'il venait de se passer. Restant là, à essayer de lui porter assistance, je lançai quelques coups d’œil brefs autour de nous, m'assurant que l'endroit était toujours aussi sûr qu'auparavant. Je sentis ses pattes s'accrocher à ma fourrure et je plissai doucement les yeux lorsqu'elle sortit ses griffes pour se hisser à l'extérieur. Finalement, je n'eus pas le temps de la sortir moi-même de ce trou.

« Si tu passes devant, je ne t'en voudrais pas.. »

Je lui adressai un nouveau clin d’œil, entièrement d'accord avec elle. Je ne voulais pas qu'elle tombe à nouveau dans un piège. L'obscurité qui occupait les tunnels ne me gênait en rien, puisque j'avais une vision nocturne assez développé. Avec un sens en moins, les autres étaient multipliés et particulièrement mon ouïe. En guise de remerciements, sans doutes, Eden mélangea son odeur à la mienne, m'offrant un peu de féminité à mon pelage. Mon regard s'apaisa et je portai, dans mon cœur, toute l'envie de veiller sur elle, comme si elle était devenue ma protégée. D'instinct, je savais qu'elle n'était pas des miens puisqu'elle n'avait en rien l'allure ni même la senteur d'un Sekmet, mais je ne voulais pas mettre de barrières à notre potentiel amitié et, surtout pas une étiquette peut-être trompeuse. Je ne savais pas grand chose d'elle, mise à part son nom et quelques traits de caractère. Ses faibles ronronnements me surprirent et je ne voulus pas, moi non plus, quitter cette étreinte particulière qui réchauffait mon âme.

En une fraction de minutes, nous nous étions collés plusieurs fois et je lui avais même sauvé la vie d'une mort certaine. Ces choses-là n'arrivaient que peu souvent, mais elles suffisaient à rendre deux parfaits inconnus liés par des moments privilégiés que seuls ils pourront profiter. Je commençai à faire confiance à la louve, comme si elle dégageait une certaine aura qui m'offrait la possibilité de lui accorder une telle chose.

Finalement, elle se sépara à nouveau. J'emboîtai le pas derrière, avant qu'elle me laisse passer devant. Je la remercia d'un mouvement de tête et prit mes dispositions pour éviter une nouvelle embûche. Mes yeux scrutèrent le moindre recoin de l'immense égout afin d'assurer la meilleure sécurité possible pour nous deux. J'avançai à pas feutrés, mes coussinets se posant doucement sur le sol frais à chacun de mes pas. Plus loin, j'entendis à nouveau un écoulement d'eau, comme si une chute avait de nouveau lieu. Mais combien y avait-il d'embouchures à cet égout ?
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Mar 17 Juin - 22:42

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Je ne voulais pas. C'était inévitable pourtant. Il le fallait. Marche, Eden, marche. Je ne voulais pas. Mes membres m’obéissaient encore à ce que je sache. Je me stoppa net pendant quelques secondes, puis, sans un mot, je devança pour nouvel ami en courant, sans me préoccuper du reste. Je ne voulais pas. Pas encore une nouvelle séparation. Je ne peux dire au revoir. C'est ainsi. Je courus aussi vite que je pus, essayant d'éviter les embuches et trébuchant parfois mais toujours en me relevant. Je n'entendais plus la pluie tomber. C'était bon signe. Je pourrais sortir sans qu'il ne me rattrape. Plus vite Eden, plus vite. J'entendis une chute devant moi. Surement la sortie des égouts. Je ne pris pas le temps de réfléchir et sauta droit devant moi, atterrissant sur le sol boueux qui amortit ma chute. Au fond de moi, je m'hurlais de faire demi-tour mais je ne pouvais à présent. Je ne pouvais regarder derrière moi, cela me déchirait en deux.

Je courais de nouveau, comme si j'avais la mort au trousse. Il ne devait surement pas comprendre mon geste, encore moins mon action. Je souffrais horriblement de la patte dû à ma chute mais cela ne m'arrêta pas. J'avais beau être maladroite, mon agilité et mon endurance tenait la route. Au loin, j'apercevais une lumière, une lueur. L'extérieur. J'y étais presque, encore un peu de courage et j'y étais.

Je sortis d'abord la truffe, humant l'air. Tout était ok. Je n'avais plus qu'à rejoindre les miens mais j'avais ralentit. Alors que je sortais une patte, puis l'autre, jusqu'à marcher très lentement pour sortir du tunnel, je pris le risque de me retourner. Je ne voyais rien dans le noir, mes yeux s'étant habitués à la lumière extérieur. Je soupirais, pensant l'avoir semé. Je marcha, tristement, escaladant quelques rochers qui étaient à la sortie des égouts. J'avais envie de hurler, de crier. J'avais choisie une autre destination pour notre rencontre, j'en étais désolé. J'espère que cela ne changera rien entre nous, Héos. Je ne peux accepter de m'attacher de nouveau à un membre qui n'est pas de ma meute. Cela m'avait trop coutée avec .. Je ne pouvais même plus dire son nom. Je couinais sans m'en rendre compte, alors que je marchais péniblement pour retrouver le chemin de la ville en ruine.

Au fond, je l'apercevais. J'étais encore à quelques minutes de cet endroit, en courant. J'aurais pu continuer et ne plus m'arrêter, ne pas affronter mon destin. J'aurais pu continuer de vivre sans cette présence qui me suivrais, me protégerais. J'aurais pu faire tellement de choses si je ne t'avais pas rencontré, Héos. Mais je t'avais rencontré et maintenant, je ne pouvais ne pas me retourner. Les larmes aux yeux, je me retourna péniblement, cherchant ta silhouette quelque part, n'importe où. Je crois que je t'apercevais mais je n'en étais pas sûre. Non, ce n'était pas toi. C'était un mâle, imposant, qui vu son air, avait visiblement senti mes chaleurs. Un vagabond solitaire.

Je ne paniquerais pas. Je resterais là. Sans que je m'en aperçoive, j'avais pris ma position de défense, crocs en avant. Je crachais dans le vide, essayant de le dissuader d'avancer plus que cela mais c'était peine perdue, je le voyais dans son regard de mâle en rut. C'est là que je l'aperçus, à ma droite. Lui. Sans réfléchir, je baissa ma garde et courra vers lui, rampant sous lui, me frottant et collant à lui. J'étais sous lui, lui léchant ses babines.

« Pardonne-moi. Pardonne-moi. Je t'en prie.. Je.. Je ne veux plus partir sans toi. »

Je pleurais abondamment, regrettant amèrement d'être partie sans lui, comme une voleuse après tout cela. Je ne bougeais pas de ma position, qui était certes, peut-être très osée vis-à-vis de Héos mais peut-être que cela découragerait le mâle adverse s'il se disait que j'étais déjà prise? C'était aussi ma seule chance et je regardais Héos dans les yeux savoir s'il avait la même idée où s'il préférait une autre méthode.
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Mer 18 Juin - 0:07

Jauge:

La difficulté qu'avait la louve à progresser dans le tunnel ne m'échappa pas, mais nous devions avancer. Si elle voulait trouver une sortie rapidement, il fallait marcher. Sans m'y attendre, je la vis accélérer son allure pour prendre les foulées d'une course. Surpris d'une telle réaction, je m'arrêtai brusquement. Pourquoi partait-elle aussi vite comme si le diable la suivait ? Je pointai une de mes oreilles vers elle, la laissant partir, ne sachant pas réellement comment réagir autrement. Je sentis mon coeur se fendre sous ma poitrine, une douleur plus intense que jamais je n'avais senti auparavant. Je ne comprenais vraiment pas sa réaction et son envie de fuite soudaine. Je restai là, au milieu du tunnel, quelques minutes pour apaiser mon mal. J'avais accordé trop vite des sentiments que peu de personnes avaient bénéficié jusqu'ici. Je m'étais trompé sur Eden et sur ce qu'elle était, pour le peu que j'en avais vu. Un sentiment d'amertume envahit ma bouche, que je me précipitai à cracher dans l'eau trouble de l'égout. Si j'avais su... Je ne me serai pas brûlé les ailes aussi facilement... Mais c'est en faisant des erreurs qu'on apprends.

La gorge nouée, je m'avançai à mon tour vers la sortie. Je traînais mes pattes, redoutant ma sortie. Je ne voulais plus la voir, pas aujourd'hui et surtout pas maintenant. Elle m'avait déçue au plus haut point et comme nul ne l'avait fait jusque-là, en si peu de temps. À cet instant, j'aurai voulu lacéré son corps si fragile de mes griffes acérés pour apaiser ma colère et oublier ce qu'elle me fait subir. Ma queue rebondissait inlassablement sur mes postérieures, ne la portant plus. J'étais tellement détruit que je ne savais pas si un jour, je me remettrai de mes nouvelles blessures.

Lentement, je vis de la lumière. La sortie semblait plus qu'à quelques mètres. Je pris une profonde respiration avant d'aller vers elle, comme si j'avais une angoisse particulière sur ce que je pourrais trouver dehors. Ou quelqu'un. Plus je m'approchai, plus je sentais une boule se former dans le creux de mon ventre vide. J'aurai voulu renoncer à sortir à cet instant tellement mon mal-être était grand. Mais je devais rejoindre l'extérieur pour quitter cette ville maudite pour ne jamais y retourner, ou du moins, dans ce coin-là.

Mes yeux éteints tombèrent bientôt sur une silhouette masculine qui m'était totalement inconnue. Il semblait avoir pris quelque chose pour cible, mais l'humeur dans laquelle j'étais m'empêcher d'aller plus loin. Je m'éloignai de lui, l'encolure base et le regard rivé sur le sol. Ma seule volonté était de rentrer chez moi, loin de ce carnage, loin de ce lieu, loin d'elle. Les Larmes du Soleil qui tombaient à plusieurs kilomètres de là ne m'atteignaient plus et l'une d'elle s'échouait près de moi, je n'oscillerai pas un sourcil. Je n'avais plus rien à perdre tellement j'étais détruit.

Brusquement, je sentis un autre loup se mouvoir sous mon poitrail. Ce n'était rien d'autre qu'Eden, une fois de plus. Je ne réagissais pas à ses lèchements et je compris rapidement qu'elle s'était blottie sous moi pour éviter l'autre loup. Pitoyable... Je n'eus pas la force à bouger d'un centimètre, la laissant ainsi sous mon semblant de protection. Que croyait-elle ? Que j'étais un être que l'on pouvait manipuler à sa guise et le jeter comme une vieille chaussette le moment venu ? Elle m'avait véritablement écoeuré.

« Pardonne-moi. Pardonne-moi. Je t'en prie.. Je.. Je ne veux plus partir sans toi. »

Pffff, tu parles. En voyant ses larmes coulées, j'eus un pincement au coeur. Comme si ce n'était pas suffisant de me laisser en plan, voilà qu'elle venait ramper à mes pieds. J'avais que très peu de remords et le pardon n'était pas une chose facile à accorder pour moi. Héos ou pas, cette louve venait d'infliger une peine si grande qu'elle ne pouvait pas imaginer son importance. Certes, en agissant ainsi, je lui permettais de la libérer de ce mâle, qui se raisonna à s'enfuir, laissant là sa proie. Tu n'es qu'une enfant Eden, tu as encore beaucoup de choses à apprendre sur la manière d'agir avec les autres...
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Mer 18 Juin - 0:40

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Il s'en va. Il s'en va. Mais c'est génial ! Cela avait marché à merveilles! Je me relevais, regardant le loup imposant s'éloigner puis me retourna toute fière vers Héos. Mon sourire se fendit en deux lorsque je croisais son regard. Je pouvais y lire tant de choses. Dans sa posture, sa façon d'être. Il ne souriait pas, ne bougeait pas, ne montrait rien. Rien du tout. Je restais là, à le regarder. Je sentais tout mon être s'engloutir sous terre. Rien que ton regard me mettait six pieds sous terre. Tout se lisait. Ta déception de mon départ, ton incompréhension et quelque chose qui me fendit en deux. C'était comme si mon monde s'écroulait en un seul regard. Toi seul savait comment me faire redevenir la louve adulte que j'étais en une fraction de seconde. Toi seul pouvait connaître l'étendue de mon être en une heure passée avec toi. Toi seul était responsable de mes larmes, à cet instant et pourtant, je savais que j'étais responsable. Que je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même si je nous avais brisés tout deux en quelques minutes. Je n'osais plus t'approcher et pourtant, tout mon être me hurlait de venir te réconforter, me refaire pardonner mais je voyais que mes excuses ne serviraient à rien.

Je ne pouvais te quitter des yeux. Si jamais tu m'échappais. Si jamais tu partais. Si jamais tu m'abandonnais. Mon passé me revenais au visage. Mon ancienne meute, les bombardements, la solitude, le froid. Je ne pouvais revenir en arrière. Je baissais la tête, prenant le risque de ne plus croiser ton regard de nouveau.

« J'ai peur de l'avenir. Il me rappelle trop souvent le passé. Le passé que j'ai perdue. »

Ma gorge se nouait, au fond, je sentais que j'en avais besoin. Je devais te le dire.

« J'ai peur de m'attacher. D'aimer. D'être protégée. D'être aimée. »

Il fallait que ça sorte, malgré les larmes qui faisaient fondre le sol. Les larmes de soleil revenaient à grands pas, mais je n'en avais que faire.

« J'ai perdue beaucoup. Bêtement et inutilement, dans ma vie. »


Continue, Eden. Il doit savoir.

« J'ai blessée beaucoup de loups. J'ai fais beaucoup d'erreurs. J'ai toujours voulue être celle que tout le monde attendant. J'ai toujours voulue être celle qui était la protectrice, faisant passé les autres avant moi. »


Je redressa la tête, le fixant de nouveau.

« Mais je n'ai plus peur. »

Je m'avançais d'un pas.

« Je sais qu'aujourd'hui est un nouveau jour. Un jour nouveau. »

Je m'avançais encore d'un pas.

« Je n'ai plus peur de m'attacher, ni d'aimer. Simplement.. »

Encore un pas.

« Parce que je suis déjà attachée à toi, Héos. »

Je me retrouve face à lui, nos souffles se mélangent.

« Qu'importe ton passé, ton présent et surtout qui tu essayes d'être. »

Je n'osais pas le toucher, j'aurais pourtant enfouie mon museau dans sa fourrure une nouvelle fois.

« Je serais toujours là. Enfin si tu.. »


Je n'eus pas le temps de finir, apercevant une larme de feu tombant du ciel, sur Héos. Non, pas la peine d'y penser. Je bouscula le loup et pris la larme en plein arrière train, me propulsant à quelques mètres. Je ne pouvais plus bouger, mon bassin me faisait atrocement souffrir. Il fallait que j'arrête de parler, mais je n'avais pas finis. Mon souffle se faisait pesant, la douleur était tel des aiguilles. Il fallait que je lui dises.

« S'il te plait.. Ne pars pas... »


Je fermais les yeux. Je ne m'endormirais pas. Je me relèverais mais j'avais besoin de repos, simplement. Mes muscles se lâchèrent peu à peu.

« Ne pars pas.. »

Une dernière larme coula le long de ma joue alors que j'économisais mon souffle pour rester en vie. Je t'avais sauver. Dans un élan de bonheur, je souris de nouveau, espérant que tu m'entendes.

« On est quittes maintenant.. »


Tu ne me devais plus rien, Héos. Mais malgré tout, j'aimerais que tu restes à mes cotés car peut-être un jour, tu apprendras à m'aimer comme je suis. Peut-être un jour, le soleil se lèvera sur nos ombres et nous marcherons, côte à côte. Un jour, oui, nous serons de nouveau réunis. Dans un dernier souffle, les mots sortent sincèrement.

« Tu seras toujours mon héros. »
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Mer 18 Juin - 12:19

Jauge:

Elle semblait si satisfaite de mon aide que lorsqu'elle vit volte-face, je me rendis de son sourire. Je la réprimai presque de mon regard noir, sans réellement me rendre compte tous les sentiments que je laissa passer à travers. Mes épaules étaient las et j'aurai voulu m'abandonner sur le sol sur le moment. Comment pouvait-on infliger ça à un être vivant ? Machinalement, je me mordis fort la lèvre intérieure, essayant de penser à autre chose. Du sang se mit rapidement à remplir ma bouche et certaines gouttes s'échappèrent de mes babines. Je tentai de les garder, ne voulant pas salir la louve. Je décidai, avec le peu de forces qui me restaient, de me dégager de notre étreinte à mon tour. Une fois libéré de son emprise, je me laissa enfin tomber au sol, las. Mon visage dégagea plus aucune expression une fois sur le goudron, comme si j'étais devenu un mur. Mon malheur ne disparut pas pourtant, habitant mon cœur qui avait du mal à battre sous la pression. Je ne me ferai pas avoir deux fois, c'était sûr.. J'avais baissé les armes trop facilement et voilà ce qui était arrivé. Je n'osai plus regarder Eden, qui fixait mes yeux. Elle devait se sentir tellement heureuse d'avoir échappé à ce loup qui l'aurait sûrement mise pleine. La rancœur vint remplacé l’amertume, qui se mit à envahir ma gorge. Si seulement j'avais su...

Enfin, je fus libérer de son contact, pouvant me laisser aller. Je mis ma tête à l'opposé de la sienne. Ma respiration était haletante, comme si je manquais d'air. Une des Esobeks avait réussie à me mettre à terre, moi, pourtant si vaillant et fier. Je ne pouvais admettre une telle chose, pas venant de sa part... Je fermai doucement les paupières, essayant d'oublier qu'elle était là, si près de moi, au moment où j'aurai tout donné pour qu'elle disparaisse à nouveau.

« J'ai peur de l'avenir. Il me rappelle trop souvent le passé. Le passé que j'ai perdue. »

Nous avons tous peur de quelque chose, mais ce n'est pas en le fuyant qu'on l'affronte. Ses mots vinrent effleurer mes tympans et je ne bougeai pas d'un pouce, comme si ça m'était égal ce qu'elle voulait raconter. Plus tôt, elle avait fait resurgir une partie de mon passé, ce n'était pas pour ça que j'étais parti comme une fusée, la laissant au milieu du tunnel, seule.

« J'ai peur de m'attacher. D'aimer. D'être protégée. D'être aimée. »

À ce point ? Elle semblait avoir eu un parcours tout aussi dur que le mien. Les obstacles que j'avais traversé avaient été nombreux et je m'étais remis de leurs épreuves. On se ressemblait peut-être plus que je ne l'imaginais jusqu'à maintenant, finalement.

« J'ai perdue beaucoup. Bêtement et inutilement, dans ma vie. »

Je tournai de nouveau mes prunelles sur elle. Je vis alors ses larmes rebondir sur le sol, une fois encore. Ce qu'elle me disait sembler la toucher au plus haut et, intérieurement, je la remerciais de se confier.

« J'ai blessée beaucoup de loups. J'ai fais beaucoup d'erreurs. J'ai toujours voulue être celle que tout le monde attendant. J'ai toujours voulue être celle qui était la protectrice, faisant passé les autres avant moi. »

Poussant mon arrière-train, je me relevai enfin pour lui faire face. Pourtant, je ne la regardais plus, préférant l'horizon à sa tristesse. Le sang avait désormais séché et était étalé sur mes lèvres, comme si j'avais abattu récemment une proie. Je ne voulais pas l'effacer, cela marquait trop ma souffrance actuelle.

« Mais je n'ai plus peur. »

Je pointai une oreille vers elle.

« Je sais qu'aujourd'hui est un nouveau jour. Un jour nouveau. »

Je n'avais pas remarqué sa progression et je restai là, inflexible.

« Je n'ai plus peur de m'attacher, ni d'aimer. Simplement.. Parce que je suis déjà attachée à toi, Héos. »

Sa respiration se mêla à la mienne brusquement, ce qui me fit sursauter. Je posai enfin mes yeux sur elle, comme si ce qu'elle faisait m'offenser. À vrai dire, cela ne me gênait pas et apaisait un peu les maux qu'elle m'avait infligé.

« Qu'importe ton passé, ton présent et surtout qui tu essayes d'être. »

Qui j'essaie d'être ? Où voulait-elle en venir ? Je lui lançai un regard interrogateur, lui faisant comprendre ainsi que je n'avais compris la fin de sa phrase.

« Je serais toujours là. Enfin si tu.. »

Soudain, la femelle me bouscula, comme si elle avait une raison évidente de le faire. Et c'était le cas. Je vis une boule feu arrivée droit sur sa croupe, laissant une marque de brûler. Je me mordis les lèvres, incapable de savoir quoi faire sur le moment.

« S'il te plait.. Ne pars pas... Ne pars pas.. »

Elle semblait exténuer et terriblement blessée. Je devais trouver une solution, mais laquelle ?

« On est quittes maintenant.. »

Tu l'as dis. Elle venait de me sauver la vie, à son tour. Je me mis à trépigner, à la recherche d'une solution. Je devais lui porter secours pour que son état ne s'aggrave pas plus.

« Tu seras toujours mon héros. »

Ces derniers mots eurent le pouvoir de m'émouvoir, mais je ne m’attardais pas dessus sur le coup. J'empoignai la peau de son cou et la menai une nouvelle fois dans l'égout. L'eau qui était à l'intérieur avait l'air pur et je comptais bien mettre au moins la moitié de son corps à l'intérieur. Je la fis glissé, n'ayant pas réellement d'autres moyens de l'attraper. Je savais que ça devait être douloureux de frotter ainsi contre le sol, la blessure encore fraîche, mais je n'avais pas le choix.

Je rejoignis bientôt l'obscurité et le tunnel. Bénéficiant d'une légère descente, j’accélérai mon allure pour arriver le plus vite possible à la source. En voyant se dessiner enfin l'eau à quelques mètres, je me mis finalement à courir, resserrant ma prise pour ne pas l'abandonner en chemin.

Là, je décrochai mes crocs pour la laisser dans quelques centimètres d'eau, suffisamment pour couvrir la zone brûlée. Je restai à côté d'elle, légèrement allongé, pour guetter la moindre réaction de sa part. Sur le coup, je ne pensais qu'à sa survie et à rien d'autre. Ne meurs pas, je t'en supplie. 
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Mer 18 Juin - 19:19

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Je sentais mon corps gratter le sol. Comme si ma peau s'arrachait petit à petit. Je n'osais pas ouvrir les yeux. Je pensais que la mort m'emportait, que c'était ainsi qu'on mourrait. Arraché en petit morceaux dans un sommeil infini dont tu ne peux sortir. Pourtant, la douleur de ma cuisse me faisait toujours horriblement mal. On ne souffre pas quand on est mort, si ? Surement, je n'en sais rien, à vrai dire. Je n'ouvre toujours pas les yeux mais mon cou me tire, on me traine, on traine ce qu'il reste de moi dans un endroit sombre. Je sens cette odeur d'égout, une nouvelle fois. Héos. C'est donc toi qui m'inflige cette douleur ? J'essaye d'ouvrir la gueule, je ne peux. Pourquoi me fais-tu ce mal ? Tu es toujours fâché ? Je suis désolé de t'avoir infligé tant de peines. Je ne pensais pas que mes actes auraient un impact sur notre relation. J'étais presque sûre de réussir à m'enfuir, pourtant. Mon pelage me brule et malgré cela, j'ai froid. Je ne peux bouger que ma patte droite, la gauche est trop endolorie pour répondre ne serait-ce qu'à un mouvement. Je vérifie chaque partie de mon corps alors qu'on me traine inlassablement dans les égouts. Il laisserait peut-être mon corps pourrir ici. Je le méritais surement, après ce que j'avais fais.

Lorsque j'eus enfin la force d'ouvrir les paupières, j'aperçus de l'eau devant moi. Héos s'acharnant en courant vers cette source qui semblait selon lui la meilleure solution. J'espérais qu'elle était saine. En fait, je n'espérais plus grand chose. Mes paupières se refermèrent et je sentis le liquide parcourir mon corps endolori et las de cet environnement dramatique que les hommes nous infligent. Je respira faiblement, avec quelques accoues où l'on peut voir que je soupire.  Mes poumons se remplissent, puis se vident de nouveau. Je comptais mes battements de coeur, essayant de nouveau d'ouvrir les yeux mais j'en étais incapable. La fatigue me gagna et je tombais dans un profond sommeil.


~~~

A mon réveil, je pensais d'abord être seule. J'étais même seule, toujours les pattes arrières dans l'eau. La chaleur réconfortante du mâle dominant n'était plus dans ce qui nous servait de grotte. Il n'avait pas donc pas dormi avec moi, peut-être était-il réellement parti à m'avoir laissée là. J’essayais un combat contre moi-même. Prenant appuie sur mes pattes avant, j'hissais doucement ma patte arrière droite. Tout allait bien. Passons à la gauche, l'impact, maintenant. Doucement, je la lève, puis la pose. Je peux la bouger mais elle me fait souffrir. Il faut que je me cicatrise au plus vite. J'entreprends de me lécher ma blessure et grimace à chaque coup de langue, mais c'était essentiel.

Une bonne dizaines de minutes plus tard, j'entendis un bruit provenant de l'entrée des égouts. Essayant de paraître plus grosse que je ne le suis, j'essaye de bouffer mon poil et me mettre en avant, crocs sortis. Cachant ma blessure dans l'obscurité, j'espérais que ce n'était pas le gros dégueulasse de tout à l'heure qui retentait sa chance.

Lorsque je t’aperçus, je crois que j'aurais pu bondir de joie si ma patte n'était pas collée au sol. Doucement, j'avançais vers ta silhouette et sans un mot, je posais mon museau contre le tien, avant d'enfouir ma tête dans ton encolure. Le sable chaud était de retour. En une faction de seconde, je me retrouvais sur les plages du sud, courant dans le sable et riant à gorge déployée. Fermant les yeux un instant, je profitais.

« J'aimerais ne plus me soucier du temps qu'il fera demain. De l'avenir que chaque loup que je connais. Si je les reverrais, s'ils mourront demain. Je ne veux plus me battre, Héos. C'est trop dur. »

Une larme perla le long de ma joue.

« J'ai toujours été forte. J'ai toujours prouvée mes valeurs. J'ai toujours tout fait pour m'en sortir. Je ne sais aujourd'hui, rien de l'avenir de ma meute et je ne supporterais pas d'en perdre une de nouveau. »

Je ne me retenais plus de pleurer.

« Je ne veux pas les perdre. Tous autant qu'ils sont. »

Je le regardais à présent.

« Je ne veux pas te perdre. J'ai peur de l'extérieur en ce moment, depuis que les Larmes tombent. Je t'en prie, fait attention à toi. Si tu le fais, je te promets qu'on se reverra, autant qu'il le faudra pour que tu comprennes que la vie est quelque chose de précieux. »

J'enfouis de nouveau ma tête dans son cou, ne pensant à rien d'autres que cet instant de bonheur imaginaire des terres du Sud. C'était des paroles que je lui adressais, mais au fond, elles étaient surtout pour moi. Je crois même qu'elles étaient pour nous. C'était le début d'une forte amitié, je le sentais déjà.
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Ven 27 Juin - 18:30

Jauge:

Lorsqu'elle sombra dans un profond sommeil, pour le moins revitalisant, je décidai de me relever, prenant à nouveau la direction de la sortie. Elle était en lieu sûr et pouvait reprendre pleinement ses forces sans moi. Ma mâchoire se serra et je dus me résoudre à l'abandonner ici. À la laisser à son propre sort. Elle ne risquait rien et dehors, c'était tellement le déluge que plus personne encourrait le risque de perdre sa vie. Sauf moi. Confiant, je m'avançai vers l'extérieur. En chemin, j'adressai un dernier regard à la louve fauve, à la fois réconfortant et profondément blessé. Tout ce que je souhaitais à cet instant était son rétablissement et, peut-être, qu'un jour les souffrances, qu'elle avait causé en mon être, cessent. Je lui en voulais terriblement, comme si elle m'avait donné une impulsion électrique à mon cœur, dont la douleur resterait éternellement. En une fraction de minutes, je m'étais mis à nue, dévoilant une partie de moi que je m'efforçais de cacher au fil des jours, sous un masque dur et inflexible. Ma carapace s'était effondré en tellement peu de temps qu'il fallait à nouveau accorder de la patience à sa reconstruction, plus fiable et plus robuste. Cet expérience avait fait de moi un loup encore plus impartiale et féroce, n'ayant plus personne sur qui comptait, sauf peut-être ma meute. Eux, au moins, ne me demandaient pas de déposer mes armes pendant quelques minutes pour en apprendre plus et évoluer parmi eux. Il ne me resta plus que quelques mètres à parcourir pour rejoindre, une troisième fois, la ville détruite et ses dangers.

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Durant plusieurs heures, je restai là, à vagabonder dans les ruines. Je ne pouvais plus partir d'ici sans une once de remords. Oui, c'était en partie ma faute si Eden avait été touché et si maintenant, elle gisait au milieu d'un égout sinistre. Et je lui étais en partie reconnaissant de m'avoir sauvé la vie. Tout comme j'avais sauvé la sienne. Avec de longs moments d'hésitation, je fis volte-face vers le tunnel, ne pensant plus à rien. Je devais la retrouver, voir au moins si son état ne s'était pas aggravé. Je pénétrai enfin dans ce lieu devenu familier, comme si je l'avais fréquenté des milliers de fois. Je repris rapidement le chemin que j'avais quitté plus tôt et par lequel je l'avais conduit jusqu'ici. Mon visage était semblable à un mur tellement il était froid et inhospitalier. Mes poils étaient relevés, comme si j'étais en position d'attaque. Mes pas étaient chaloupés et aucun son n'en sortait. Il était donc impossible à quiconque écouter d'entendre mon avancée dans l'égout. Mon allure était assez rapide, pour ne pas dire précipiter. J'avalai les quelques mètres qui me séparaient d'elle en une fraction de secondes et, bientôt, je me postai devant elle, droit et fier.

Comme je m'y attendais, elle vint s'enfouir dans mon pelage, cherchant sans doutes du réconfort. Je ne bougeai pas d'un poil, n'osant plus faire aucun mouvement. C'est alors qu'elle commença à me parler et j'approchai une oreille vers elle, même si l'envie de l'écouter n'était plus réellement là.

« J'aimerais ne plus me soucier du temps qu'il fera demain. De l'avenir que chaque loup que je connais. Si je les reverrais, s'ils mourront demain. Je ne veux plus me battre, Héos. C'est trop dur. »

Je sentis sa larme, solitaire, s'échouer sur ma peau après avoir rouler sur sa joue. À quoi bon pleurer ? Cela ne résoudrait pas les fardeaux qu'elle semblait portée, elle aussi.

« J'ai toujours été forte. J'ai toujours prouvée mes valeurs. J'ai toujours tout fait pour m'en sortir. Je ne sais aujourd'hui, rien de l'avenir de ma meute et je ne supporterais pas d'en perdre une de nouveau. »

Retourner auprès des tiens était la meilleure chose à faire, mais sûrement pas dans cet état-là. Je restai toujours aussi immobile qu'auparavant, toujours attentif à ses paroles.

« Je ne veux pas les perdre. Tous autant qu'ils sont. »

Sentant ses yeux se portaient sur moi, je continuai de fixer devant moi, comme si je n'avais pas remarqué le détournement de son regard. Je ne me laisserai pas avoir une seconde fois, sois-en sûr.

« Je ne veux pas te perdre. J'ai peur de l'extérieur en ce moment, depuis que les Larmes tombent. Je t'en prie, fait attention à toi. Si tu le fais, je te promets qu'on se reverra, autant qu'il le faudra pour que tu comprennes que la vie est quelque chose de précieux. »

Peut-être m'avait-elle déjà perdu... Je demeurai sans émotions, sans un rictus ou même une expression au fond des yeux. Auparavant, j'aurai acquiescer ses paroles et aurait éventuellement voulu la serrer contre moi pour la réconforter, lui dire qu'elle pouvait avoir confiance en moi, que je ferai attention à ma survie et à ce qui se passait là, au dehors, que la promesse de se revoir me réjouissait et que je n'attendais plus que ça à présent... Mais il n'en était presque rien. Tout ce qui restait à présent était un loup déchu à l'intérieur et à qui la parole manquait. Tel une statue, je ne fis toujours aucun mouvement, comme si ses paroles m'avaient éteins complètement.

Il ne restait plus qu'à attendre et espérer qu'un jour, que les souffrances d'aujourd'hui soient plus qu'un lointain souvenir... Le temps ferait peut-être bien les choses, si on lui en accordait.
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Sam 23 Aoû - 14:01

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