Cosmos en solo

« Recherche »

_Plus les jours passent et plus je me demande combien d'êtres vivants sont tombés en ces terres. Brrr, c'est vraiment flippant de vivre ici. Heureusement que j'ai réussi à m'intégrer dans une meute. Je ne supporterais pas longtemps d'être seul dans ce monde ! Mais pour ça, il faudrait que je pense à aider, l'épidémie touche encore. Et avec les pluies de Sang de soleil, rien ne va en s'arrangeant...

Le loup marchait entre ces manèges, tous délabrés. Il semblait n'être que des restes vies. Cependant en eux, on pouvait encore distinguer la joie qu'ils avaient procuré à leurs clients. À travers leurs fissures, leurs multiples cassures, on voyait encore les visages des petits enfants se refléter dans le métal luisant de ces monstres de fers. Une certaine nostalgie enflammée ressortait de ces allées lugubres et incertaines. Il y avait pourtant tant de choses à voir. Cet endroit cache beaucoup de secret. Tellement, que le jeune mâle en était venu à se parler à lui-même. Mais non, je vous rassure, il n'est pas pour autant fou. Juste un peu en marge de temps en temps. Et vous, vous vous êtes déjà parlez à vous même ? Il n'est pas le seul, je peux vous l'assurer, et ce genre d'attitude ne se cantonne pas qu'aux personnes âgées. Mais revenons en au petit Cosmos. Le loup au pelage brunis discutait avec sa conscience. Cela était peut être pour se rassurer, se dire qu'il n'était pas le seul vivant. Et, entendre une voix résonner qui assourdît les alentours et abat les bruits sourds que produit un lieu pareil, est toujours plus agréable que de s'obliger à voir la vérité en face et se dire généralement qu'on est perdu et bel et bien l'unique âme qui survive ici.

_ Je me demande s'il est possible de trouer un truc par là. Je me fous de ce que c'est, tant que je peux me faire la joie de gamin de le planquer dans ma toute nouvelle tanière de guérisseur. Quel rêve, soigné tous les loups d'une meute. Un vrai rêve de gosse. Qu'y met à portée de main, il serait bien bête de le briser si proche du but. Aller, trêve de rêveries. Mettons nous au travail de ce pas !

Il se mît à chercher frénétiquement, tel un gamin avec son panier au moment de Pâques. La truffe au sol et à l'air, il essayait d'attraper le maximum d'odeur et de les trier pour ainsi aller sur une piste. Il voulait trouver celle qui la mènerait à la seule plante ou objet médicinal qui pourrait persister ici. Mais, il doutait qu'il y en ait beaucoup en ces lieux hostiles et entouré de métal.

La recherche était vaine. Autant passer à autre chose et se tenter à la chasse. Ce n'était pas la première fois mais pas non plus sa énième. Disons que ça rentrait dans ses cinq premières fois. Au mieux. Mais bon, comme on dit, il y a un début à tout. Et puis, peut être qu'avec un peu d'entraînement, il deviendra un bon. On sait jamais, on peut toujours rêver.
Ainsi donc il se mis en quête de nourriture. Il était bien conscient que c'est ici qu'il allait trouver de grosse proie. Mais pour commencer, il faut toujours aller vers plus petit que soi. C'est dégueulasse, mais réaliste. Il se mît en posture : Jambes pliées, essayant de raser le sol tout en gardant de la marge pour avancer assez rapidement en sondant les alentours. Il remarqua un rongeur de loin, d'un peu trop loin à son goût. Il semblait grignoter quelque chose. On se demande bien quoi au milieu de ce tas de ferraille roulée et brûlée jusqu'au cœur. Mais ça sera sûrement la seule bestiole qu'il rencontra en ces lieux, alors vaut mieux tenter sa chance. Ça serait bête et inutile de rester planté là à attendre qu'un oiseau tombe dans sa gueule. Il avança doucement, très lentement, décomposant chacun de ses pas.

Jauge:

Il avait repéré de loin ce petit truc. Il le voulait. Pourtant il se savait faible pour se travail. Il réunit tout le peu de stratégie qu'il savait élaborer. Il se stoppa et l'observa. Il avança à pas de loup - oui, en plus, c'est un loup. Arrivé à environ cinq mètres, plusieurs possibilités s'ouvrirent à lui. Lui sauter dessus comme ça comme un raté. Donc infaisable ou élaborer un plan plus sympathique. Mais quoi ? C'est pas comme s'il faisait ça tous les jours. Mais il fallait tenter. Aller, courage, petit. Il prit une profonde inspiration et contracta toute sa musculature. Il décida de faire une embuscade. Il fallait qu'il s'entraîne un peu et puis tant pis s'il la rate, c'est pas un chasseur au départ ! Alors, mesurant chacun de ses mouvements et coups d'articulations, il s'approcha. Même son souffle était presque inaudible. Sa queue ne touchait pas le sol et suivait la continuité de son dos. Enfin, il parcouru trois mètres de plus. Il s'arrêta, ne bougeait plus. Le rongeur semblait sentir les problèmes. Il n'avait pas encore distinguer le loup qui se profilait derrière un bout de ferraille. Il était temps. L'animal chercha pendant bien six minutes mais reprit à manger. Cosmos choisit cet instant. Il plia ses postérieurs, contracta ses cuisses et bondit sur le gros rongeur. Mais raté ! Atterrit a à peine deux minuscules millimètres à côté. La bestiole prit la fuite. Et dans l'adrénaline de son saut. Cosmos se lança à la poursuite du petit animal. Il le coursa à travers verre et fer. Il bondissait à chaque obstacle qui se mettait sur son chemin. Il avait la langue pendante, essayant de gérer sa chaleur corporelle qui montait rapidement. Ses poils commençaient à avoir des traces de sueur. La course était déchaînée. Les deux traçait des zigzags vains, l'un pour échapper et l'autre pour suivre. Le sang du jeune loup coagulait à une vie vitesse phénoménale, au moins le quadruple de la rapidité qu'atteignait le loup noir. Il soufflait comme un bœuf à chaque coup de patte. Et son s'esprit s'échauffant, il arrivait à penser à sa route et à s'étonner de la puissance qui se dégageait de chacun de ses muscles. Tout son corps se synchronisait pour poursuivre le rongeur bien vivace. Il se faufilait partout. Mais à chaque fois, Cosmos arrivait à le retrouver car la bestiole allait sur des terrains à peu près dégagés. De plus, les graviers, ne facilité pas le déplacement du rase-motte. Pourtant il était vif comme l'éclair et le loup noir suivait comme il pouvait. Des fois ,il se faisait distancer mais reprenant du moral, il se forçait à pousser dans le retranchement de ses forces et rattrapait la bestiole. Mais, bêtement, il ralentissait arriver à hauteur de l'animal. Quel bêtise. Il suffisait qu'il donne encore dans sa force et PAF, il le chopait. Mais non, ça ne lui avait pas traversait l'esprit, du coup, il allait au bout de son souffle. La gorge sèche, il avait l'envie de continuer. Sa musculature lui criait maintenant de s'arrêter et de laisser tomber. Son corps tremblait légèrement de l'effort qu'il devait apporter. Ses yeux commençaient à se troubler. Il trébucha, faillit tomber et se rattrapa à la dernière seconde. Il se relança dans sa course folle. Il ne pouvait plus et ne savait même plus où était le rongeur alors il se stoppa net.