Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
La température se faisait plus douce, le vent était d'à présent plus humide et frais. Je leva ma truffe dans les airs espérant sentir une quelconque odeur mais en vain, il n'y avais pas l'air d'avoir de proie par ici. Tout en marchant je pensa à ma discussion avec Kobalt la nuit dernière sous le ciel étoilé, faire partit d'une meute tout en gardant les aspect positifs d'être solitaire, l'idée me plaisait bien. Plus besoin d'errer sans but dans l'espoir de voir mon frère qui, peut-être même était mort, plus besoin de penser à ma défunte mère assassiné, maintenant une nouvelle page commençait, je laisse tout derrière moi et je recommence à zéro, je m'entraine, je deviens forte et plus agile et peut-être bien qu’après, j'irai à la recherche de mon frangin. Pour l'instant, je devais prendre des forces histoires de ne pas me faire tuer par n'importe quelle chose rodant dans les environs, dans peu de temps, et je dis peu de temps car je vais m'y mettre à fond, je vais pouvoir tuer tous ses chiens qui gâche nos vies et qui erre sur les mauvais territoires, on va les exterminés ses bêtes sauvages. Bon, sa suffit la colère.
J'accéléra le pas pour me vider de cette rage qui m'emplissais bien trop souvent et explora un peu l'endroit tout en restant discrète, il fallait que je me change les idées mais quoi faire? Oh une grosse branche, je la pris dans ma gueule et alla m'installer dans un coin un peu plus reculé d'où j'avais une vue d'ensemble sur l'endroit, puis je commença à la mordiller avec avidité comme s'il s’agissait du meilleur repas de ma vie, elle n'allait pas vivre bien longtemps cette pauvre branche.
Aujourd'hui est une belle journée, il faut bien l'avouer. Le Soleil brille, les oiseaux chantent. Les arbres respirent la Santé, l'herbe pousse lentement mais sûrement. Même la rivière chante le bonheur. BIM. & sinon, mentir c'est un don dans ta vie Hope ? Non plus sérieusement, ce monde partait vraiment en cacahouette depuis que les Hellhounds ont envahis les terres des loups. Les oiseaux ne chantaient plus, ou seulement les rapaces ou les carnassiers. Les arbres puaient la mort à des kilomètres à la ronde. Sans même y vivre, on devinait rapidement que cette terre était condamnée depuis des années. Mais pourquoi ? Pourquoi la vie quittait-elle si rapidement l'Humanité, ou même la Terre en elle-même ? Il ne comprenait pas. En fait, il n'avait jamais véritablement comprit en fin de compte. Peur ? Oh non. Haine ? Sans doute. Colère ? Certainement. Tristesse ? Evidemment. Il ressentait tous ces sentiments rien qu'en voyant à quel point le Pays où il pouvait vivre était en train de mourir. Mais encore plus maintenant. Il ne comprenait surtout pas comment cela avait-il pu arriver si vite ? Comment avons-nous fait pour laisser le Destin nous faire subir autant de malheur ? Comment pouvons-nous accepter de mourir sans pouvoir se battre ? Comment les Hommes avaient-il pu faire pour trouver aussi facilement leur Terre ? Il ne comprenait véritablement pas. Un pas. Il observa les environs. Deux pas. Il renifla le sol. Trois pas. Il fut conscient, enfin, que la voie était libre. Aucun chien. Aucun humain. Il pouvait aller où il voulait & faire ce qu'il voulait. Alors il se laissa aller. Ses pattes le menèrent il ne sait où, mais il s'en foutait royalement, soyons francs. En fait, c'est con, mais en ce moment il avait simplement besoin de marcher. Peut-être parce que ça le calmait, mais aussi parce que ça permettait à ses articulations de se dégourdir. Sans doute. Une clairière. Il hocha la tête. Parfait. Il pourrait d'autant mieux réfléchir que si l'espace était découvert. Ne dit-on pas que c'est en observant le ciel que nos horizons se découvrent ? Il en était certain. Soudain … Une odeur. Une odeur canine. Une odeur canine femelle, qui plus est. Louve ? Chienne ? Avec ce feuillage, ces désastres, il ne sut. Ou peut-être n'avait-il pas encore véritablement affûter son odorat ? C'était fort probable. Alors, sans hésiter une seule seconde, mais en étant tout de même très discret, il pénétra dans la clairière. Un arbre était présent. Un unique arbre. & une queue noire se fit voir. Que devait-il faire ? Attaquer ? Observer ? Il opta pour la troisième solution : s'approcher sans crainte. Qu'il est con ce loup … & ce qu'il vit le fit presque sourire de mépris.
« Les branches sont pour les bébés ou les vioques selon moi … »
Con & insolent en fait. Il n'était pas le fils de Moro & Koschei pour rien, en fin de compte.
Jentendis des bruits de pas se rapprocher mais bien trop concentré à tuer ma branche je n'y fis pas attention et de toute façon, si quelqu'un voulait me surprendre il aurait fait aucun bruit, sinon où est l'effet de surprise? Comme je le prévoyais, un loup mâle apparut devant moi me surprenant dans mon activité, il avait l'air de mon âge.
- Les branches sont pour les bébés ou les vioques selon moi …
Je me leva tranquillement, lâchant mon joli bout de bois et lui fis un sourire bien sarcastique.
- Selon moi, ce que tu penses peut rester dans ta tête et ne jamais y sortir, je ne suis pas venu ici pour me faire critiquer par un loup que je ne connais même pas, si tu n'aimes pas le spectacle, il doit bien y avoir un vieux loup quelque part qui raconte de jolies histoires juste pour toi, peut-être que sa te plairait!
Non mais pour qui se prenait t-il, moi j'étais là bien tranquille à jouer avec ma branche et lui il venait critiquer mes actions sans même avertir, c'est comme si j'arrivais devant un couple se donnant de l'amour et que je lâchais une phrase du genre ''L'amour c'est pour les cons selon moi..''. Croyez moi que dans se cas je m'aurais fait retourner de bord assez rapidement! Je me recoucha et continua à mordiller mon bout de bois tout en le fixant dans les yeux.
- Il parait que c'est bon pour le moral de se laisser aller sur une branche, peut-être que tu devrais essayer tu as l'air d'en avoir de besoin. Je poussa m'a branche bien baveuse vers lui avec le même sourire. Tu veux la mienne? Elle est appétissante.
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