Ma beauté céleste

Bâtard tu es. Tu l’étais, tu le restes.

Je suis beau, royal. De magnifiques orbes citrine, entourées d’un pelage rouge et fin. Mon museau presque aussi allongé que celui d’un goupil attire les regards envieux, tandis que mon oreille atrophiée me donne un air d’aventurier. Et oui, celui qui fait craquer les minettes !
Mon seul défaut est certainement ma cicatrice ventrale, où le poil a mal repoussé. C’est après un féroce combat contre un ours dont je suis sorti victorieux –évidemment- que je me la suis faite. Au moins cinq mètres de haut, t’vois. Bon, certains s’évertuent à me dire que je me battais contre un ourson avant de glisser et de déchirer mon magnifique abdomen, mais ils ne sont que jaloux de ma magnificence. Tout le monde ne peut pas avoir un charme aussi puissant que le mien.

Ma queue ne s’empêche de battre l’air quand on m’en parle. Mon appendice garantissant mon équilibre parfait est élancé et long, comme tout le reste de ma stature d’ailleurs. Tout ceci me confère grâce et élégance. Je suis un roi, que dis-je ! Un dieu. Le dieu. Dieu, c’est moi. Mes hautes pattes m’emmènent là-où je le désire, et mes griffes courbées déchirent ce qu’elles souhaitent. Alors tremblez, pauvres mortels.

Voir Xyrion rire avec machiavélisme, seul face à son reflet dans la rivière n’a rien de rassurant. Mais le reste du monde a plutôt l’habitude d’ignorer ce taré sociopathe. Tant qu’il restait là, cette tête à claque ne pouvait pas emmerder son monde.