C'était comme une nouvelle découverte pour moi. Je savais que tout membre de la meute se devait de chasser pour la sauvegarde de celle-ci, mais avec mon occupation de nourrice, je n'eus guère le temps de m'y atteler. C'était donc la première fois pour moi que j'allais chasser pour la meute. J'étais surexcitée à vraie dire, si bien qu'un endroit non loin de notre campement provisoire serait plus approprié pour ramener quelque chose,ne serait-ce qu'une chose lourde à porter, je n'aurais pas trop de trajet. Et si je reviens bredouille, au moins, j'aurais essayé.

J'humais l'air et malgré la cendre qui ne cessait de tomber, je ne perdais pas ma garde. J'étais ainsi camouflée et je me fis aussi silencieuse que possible. Ma vision dans cette endroit laissait à désirer, mais c'était mieux que rien et j'étais plus rassurée que si je chassais loin de chez nous. Doucement, j'attendais que quelque chose se manifeste, concentrée sur mon objectif.

J’aperçois au loin, un animal, plutôt grand, égaré et visiblement perturbé par l’atmosphère régnant en ces lieux. Tapis dans la poussière, je m'avance doucement mais surement vers ma proie. Il s'avère que c'est une jeune cerf égaré, surement à la recherche de sa mère vu les signaux déterminés et attentifs qu'il lance avec ses oreilles. Il fallait que je me fasse discrète, sinon c'était foutu. Je m'avance encore un peu mais trop tard, il me repère. Je suis rapide à la course et cela ne me fait pas peur.

Ni une, ni deux,je bondis après lui. S'en suit une course qui dura bien une bonne dizaine de minutes. Parfois, mes pattes étaient aussi rapides que le vent, alors que je touchais à peine le sol. Un claquement de dents retentit et je loupais ma cible d'un milimètre. Il accéléra, j'en fis de même, me portant par la faim mais aussi par l'envie de ne pas rentrer bredouille. J'arrive à bondir et mon poids s'écrase sur la bête, qui se relève avec difficulté. Je l'ai griffé, une fois, sur le flan mais cela ne suffit pas et elle continue sa course, encore plus affolée. J'essaye de la suivre -mais en vain- avant qu'il ne disparaisse dans l’immensité cendreuse. J'étais un peu triste mais ne baissa pas les bras pour autant. Ma chasse était loin d'être terminé et malgré que mes yeux me piquaient doucement, je me concentra de nouveau. Peut-être allait-il tourner en rond, lui aussi..

Rien. Voilà maintenant plusieurs minutes, voir plusieurs heures que j'attends et toujours rien. Je commençais à me désespérée de voir arriver quelque chose, alors je décide de rentrer, en vain. Je recommencerais demain, lors d'une nouvelle chasse, avec peut-être plus de chance. C'était ma première fois et il ne fallait pas que je me décourage. Demain est un autre jour et il fallait à présent que je me nettoie de cette cendre.

L'estomac dans les talons, je n'étais pas victorieuse aujourd'hui. Mais promis, demain, j'aurais ma revanche !