Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 Le retour du Dragon [entraînements continus]

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Dim 27 Mar - 0:12



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Jauges : 9 / 14 / 12

Après ma longue matinée à courir dans les bois, me voilà prêt à un tout autre entraînement. J'ai traversé mes terres pour arriver jusque là, et maintenant commence mon endurcissement. Je montre légèrement les dents, surplombant les lieux de mon regard saphir à la recherche de poids suffisamment lourds pour renforcer la puissance de mes mâchoires, et je jette mon dévolu sur de longues palettes de bois en partie détruites, mais tout aussi encombrantes. Je m'avance vers les décombres, cet emplacement est probablement l'un des endroits les plus dévastés de ce monde. Je détaille les alentours lentement, sûrement, fixant mon regard de longues secondes sur tout mouvement suspect que je repère. Ainsi, je m'assure premièrement que je suis seul et que je serais tranquille, mais également qu'aucun danger ne rôde dans les parages à la recherche d'une proie. Un loup qui s'entraîne est un loup concentré, et un loup concentré est un loup en danger. Parce que oui, si je me concentre sur ce que je fais, j'ai souvent tendance à laisser passer plus de choses autour de moi que lorsque je ne fais rien ou que je m'occupe d'une tâche ne nécessitant pas beaucoup de mon attention. Rien à l'horizon. J'inspire profondément, je soupire, et je descend de mon piédestal de fortune pour rejoindre mon objectif, ces piles gigantesques de planches de bois cassées qui, autrefois, servaient aux humains à transporter des tonnes et des tonnes de choses. Ces lâches, plutôt que de développer leur force, avaient pris pour habitude de créer toujours des astuces pour en faire le moins possibles. Idiots et fainéants. Ils n'ont rien à faire envier.

Je m'approche d'une première cible, de moitié défoncée et dont la seconde part gît à quelques mètres de là. Je pose une patte dessus, puis deux et je fini par monter complètement pour tester sa solidité et sa rigidité. Parfait, elle est encore en bon état malgré le temps et les intempéries qu'elle a dû traverser. Je descends, me place face à elle, et je commence d'abord par la mordiller quelques secondes pour m'assurer que des échardes ne se planteront pas dans ma langues ou mes gencives lorsque j'aurais planté mes crocs puissants dedans. A priori, tout à l'air d'être propice à un bon entraînement. Enthousiaste à l'idée de pouvoir en faire baver à mes adversaires lors de prochains combats, je baisse la tête légèrement vers le sol et je pose mes mâchoires ouvertes sur et sous le bois, pour ensuite les resserrer en une prise sûre et fixe. Je jette un dernier coup d'oeil alentour sans lâcher, je ferme les yeux, j'inspire profondément, et je commence à tirer de toutes mes forces vers l'arrière. Outch ! Elle paraissait moins lourde qu'elle ne l'est ! Peu importe ! Je recule une patte, puis deux et la troisième suit en précédant la dernière. Déjà, la chaleur monte dans mon corps et enflamme mes muscles bandés. Je souris mentalement. Un bel effort pour de beaux résultats. Je tire, tire et tire à nouveau, tandis que bientôt des grondements sourds viennent accompagner mes tractions arrières pour me donner une sorte de courage supplémentaire, une hargne nécessaire à la bonne marche de cet entraînement. Je continue de longues minutes, changeant de palette régulièrement pour varier les poids et les angles de tractions, puis je lâche ma dernière cible et je grimpe sur un monticule pour reprendre mon souffle en observant les alentours à nouveau.

Tirer c'est bien, cela renforce ma mâchoire autant que mes muscles. Mais ce n'est que la moitié du travail que je me suis donné aujourd'hui. Je scrute les alentours une seconde fois, de ma hauteur, et j'aperçois plus loin d'énormes barils, dont certains doivent m'arriver aux épaules alors que d'autres, bien plus gros, me dépassent largement. Je souris à leur vue et, le coeur reposé déjà, je file dans leur direction. Là, j'en trouve certains vides et d'autres pleins, certains lourds et d'autres moins. Je commence par un baril bleu nuit, en plastique, coupé dans la longueur de manière à en faire une sorte de réservoir large, comme ces choses dans lesquelles ces humains se lavent, longues et ovales. Blanches, souvent. Le baril que je convoite est plein d'eau de pluie, à raz bord. Parfait. Je me pose comme objectif de le renverser pour le vider, et de faire rouler ensuite certains de ses congénères de tailles et de poids différents par la force de mes épaules et de mes postérieures. Je me donne du courage en prenant une longue bouffée d'air glacial, et je m'atèle à ma nouvelle tâche. Il me faut longtemps avant que le baril ne se déverse sur le sol, parce que le contre-poids de l'eau freine mes mouvements et rend la difficulté plus grande. Cependant après cela, pousser les autres barils me rend aussi euphorique qu'un louveteau et je m'amuse tout autant, même si la tâche n'est pas moins ardue que la première. Après être parvenu à pousser sur plusieurs mètres un tonneau d'à peu près mon propre poids, je me laisse le temps de souffler et décide d'enfin repartir d'où je suis venu. C'aura été un chouette entraînement, et je le note dans un coin de ma tête pour le partager un de ces quatre avec les membres de ma meute.

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Dim 27 Mar - 0:13



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Jauges : 9 / 14 / 12

Il fait encore nuit lorsque je quitte ma tanière ce matin-là. Avec la disparition de ma soeur, je n'ai plus la moindre envie de rester là-dedans une seconde de plus que nécessaire. J'ai besoin de sortir, de bouger et de m'occuper, tout autant les pattes que l'esprit. Je ne supporte plus de voir cet endroit vide, de constater son absence à chaque minute de ma vie et de me dire, toujours, que son corps n'a pas été retrouvé. La consolation est beaucoup trop maigre pour moi, j'ai besoin de penser à autre chose. Je soupire longuement, je m'étire au sortir de mon antre, je fais quelques pas autour pour vérifier que tout va bien et que je ne risque rien. Je fais aussi le point pour m'assurer que ma soeur ne gît pas, à quelque distance proche de notre terrier, alors qu'elle aura essayé de rentrer blessée. Rien, encore et toujours rien. Je pars en marchant, décrivant de long serpents de chemin dans la terre givrée du petit matin pour être bien certain que rien d'inhabituel se passe dans les environs de mon terrier. Quand je me suis assuré que tout va bien, c'est avec résignation et sans la moindre conviction que je quitter mon territoire de fortune, abandonnant derrière moi les terres de l'Est pour un territoire de chasse. Il faut déjà tuer à nouveau pour nourrir la meute, et ce même si l'objectif même de ma présence en son sein n'est pour l'instant inexistant. Comme tout les matins cependant, je m'arrête à la frontière des terres que Kaya et moi nous sommes appropriées il y a quatre ans. Je lève le museau vers le ciel et je lance un long hurlement à son intention, destiné à localiser les membres de ma meute mais adressé seulement à elle. Je ne reçois pas de réponse, comme toujours, et je pars en trottant sans plus attendre.

Comme régulièrement ces derniers jours, mes pas me guident en territoire ennemi. Ne pensant qu'à ma soeur disparue, je ne m'inquiète aucunement de la présence des éventuels sentinelles ni de quelconques gardiens qui pourraient être présents dans les parages. Je longue différents décors, différents paysages, et je m'enfonce dans les terres Esobek sans chercher à me cacher ou à provoquer un conflit. De toute façon au point où nous en sommes, même si les combats ne sont encore que de petites bagarres sans importance qui éclatent ici et là, la guerre est déjà déclarée. C'est les sens aux aguets malgré mon esprit dispersé, que je me mets en traque silencieusement. Entre des arbres complètement calcinés dont il ne reste qu'un long tronc noirci et dévoré par la mort, je cherche une piste quelconque ou les traces fraîches dans la terre d'un anodin passage d'animaux. Je ne repère d'abord rien, mais les parties de chasses n'ont jamais été connues pour leur simplicité et leur rapidité d'exécution. C'est un coup de chance lorsque nous autre les loups, trouvons de quoi assouvir notre besoin phénoménal en viande pour une journée ou deux. Nourrir quinze loups adultes n'a rien de simple, et prends en charge des traques sans recevoir la moindre aide des miens n'est pas non plus chose facile. Cependant je m'y colle quotidiennement, pour avoir l'espoir de trouver quelque chose au moins de temps en temps. Si je ne ramène pas un cerf bien frais tous les jours, je peux au moins me vanter de remplier copieusement les réserves de ma meute de temps en temps.

Pour les premières minutes de recherche, la tentative semble veine. Mais je ne perds pas espoir si rapidement et je continue d'analyser les odeurs qui partent ici et là, d'un arbre à l'autre. Déterminé, je n'ai de cesse de tourner et tournoyer autour des troncs roussis à la recherche d'une piste aléatoire, n'importe quoi qui pourrait suffire à nourrir ne serait-ce qu'un louveteau, même si évidemment la horde ne comporte pas de tel poids. Machinalement, tout en continuant de traquer inlassablement une proie que je n'ai pas encore dénicher, je viens à penser à Atom. Nos vies ont changé, désormais. Elle saura bientôt que je ne suis pas aussi mort qu'elle le pensait, aussi je me dois de trouver un moyen pour que la vie de sa meute, à laquelle elle tient énormément, devienne compatible avec notre nouvelle condition. A première vue les choses semblent particulièrement mal parties, et je suppose que nous n'avons réellement pas choisi le partenaire le plus en adéquation avec nos modes de vie respectifs. Pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que quelque part, dans ma tête, je peux trouver une solution à notre dilemme. Parce que s'il est hors de question que je quitte mes valeurs et que j'abandonne les projets de mon fils, il est également inconcevable que j'abatte mon ex compagne si l'on m'en donnait l'ordre. Parce que si je peux trahir mon chef, je ne saurais trahir les membres de ma vraie famille. Et Skull me l'a suffisamment rabâché : Nous ne sommes pas une meute, nous ne sommes ni frères ni soeurs. Nous étions des Hordiens, et nous nous sommes alliés seulement le temps de détruire. Aussi, si une chose doit passer avant l'autre, ce sera forcément ma famille. Mais dans ma famille, Atom y est-elle encore ?

En ce matin sombre, levé avant l'astre de jour, je considère après un moment que ma chasse est vaine. Cependant je ne quitte pas pour autant les terres Esobek et encore moins ce bouquet d'arbres morts et menaçants, parce qu'ils sont un excellent moyen de m'entraîner. Mon habitude est de ne jamais perdre mon temps, et de toujours mettre à profit celui que j'ai à disposition. Dans un soupire énergique, je me lance un nouveau défi et je me prépare mentalement, fronçant les sourcils et me concentrant sur un objectif, à partir au quart de tour. Et puis, brutalement, mes pattes postérieures s'enfoncent dans le gel de la nuit et leur chaleur fait ressortir la terre brune, avant que mon corps ne se propulse en avant dans un bond puissant. Je fonce droit vers un arbre mort encore debout, qui menaçait de s'écrouler depuis probablement bien longtemps, avant de me jeter littéralement dessus pour y coller mes quatre pattes furieusement, faisant tomber l'énorme masse calcinée sous mon poids d'animal bien vivant. Je me réceptionne immédiatement sur le sol, mes oreilles écoutant la chute du cadavre de bois alors que mon corps se dirige déjà vers ma cible suivante. Tel un chien d'attelage au corps puissant et à l'ossature légère comme celle des oiseaux, je fonce d'arbre en arbre pour les faire sombrer les uns après les autres et former ainsi, en plus d'avoir travaillé mes muscles en une sorte d'échauffement, un terrain d'entraînement de fortune. Je doute que les Esobek aient l'idée de réutiliser l'endroit après que j'en sois parti, aussi je ne me gêne pas pour placer les troncs comme cela m'arrange en calculant leur angle de chute selon mes propres besoins.

Après quelques minutes à sauter dans tous les sens comme un cabri, je décide que le véritable entraînement peut commencer. J'observe à bonne distance, le résultat de mon nouveau champ de bataille et, assez fier de moi, je constate que les troncs forment entre eux des noeuds parfaits, des tunnels et des obstacles d'envergures et de tailles différentes, tout comme leurs angles de croisement me laissent des possibilités de retraite et de virage relativement gérables. Je me place à une extrémité de ce terrain improvisé et je soupire longuement, reprenant haleine avant de commencer. J'inspire profondément une dernière fois, je ferme les yeux, et je me visualise mentalement un ennemi des plus dangereux, tapi juste derrière moi. Je l'imagine grand, sombre, aux oreilles petites et à la gueule grande et emplie de crocs. J'imagine sa voix, son souffle lourd et rauque, ainsi que sa démarche traînante mais pas moins menaçante. Quand enfin les derniers détails de mon ours sont bien ancrés dans mon cerveau et que je me le représente dans sa perfection la plus totale, que je suis parvenu à convaincre mon cerveau de sa présence au point de croire entendre son haleine chaude et fétide sur mon échine, je laisse encore quelques secondes traîner. Quelques secondes durant lesquelles l'ours s'approche de moi, et durant lesquelles l'adrénaline augmente dans mes veines à une vitesse hallucinante. Je rouvre les yeux brutalement, et tout se passe alors à une vitesse prodigieuse.

Mon corps se ramasse sur lui-même, ma queue venant se plaquer entre mes pattes arrières pour gagner en distance face à l'ours, et je pars à toute vitesse vers l'avant. N'oubliant pas la présence fictive du grizzly meurtrier, je détale sans demander mon reste et je saute sur les premiers troncs avec une agilité surprenante. Mon équilibre est certain, mes virages sont nets et serrés, et je fille ainsi à travers le parcours sans jamais me retourner. Je concentre mon sens du toucher sur tout ce que foulent mes pattes, accentuant ainsi la sensation râpeuse du bois brûlé sous mes coussinets et de la boue humide pénétrant entre mes doigts pour aller se coller aux poils de mes pattes. Seuls mes oreilles écoutent l'avancée de l'énorme animal, qui, derrière et ce malgré les obstacles qui obstruent son chemin jusqu'à moi, me rattrape peu à peu. J'accélère l'allure, augmente le taux d'adrénaline déjà présent dans mon sang, et je file plus vite encore entre les troncs, passant sous leurs noeuds indéfectibles ou évitant de peu de me faire écraser par l'un d'eux qui sera mal tombé sur son voisin et aura roulé doucement sans que je m'en rends compte pendant ma longue progression. Il me faut de longues, d'interminables minutes avant de voir enfin l'extrémité opposée du terrain, comme si sa superficie avait été multipliée pendant que je tentais de fuir l'énorme plantigrade qui me poursuivait et voulait ma mort. Je grogne à plusieurs reprises, réalisant que cet entraînement est plus intense que ce que j'avais prévu, et me rendant compte que la peur donne réellement des ailes. Je note pour moi-même également, que le cerveau est d'une facilité déconcertante à convaincre, et que la manipulation est ainsi extrêmement simple à réaliser à condition de savoir où frapper. Lorsqu'enfin j'atteins le bout du terrain, je me retourne brusquement pour m'assurer qu'il n'y a rien, que je suis seul, et que je n'ai plus aucune raison d'avoir peur. Essoufflé, les pattes raides et les muscles tendus, je souris de satisfaction. A défaut de n'avoir rien à ramener aux miens, j'en serais au moins ressorti plus fort. D'un pas lent, je prends la direction de mes terres, quittant celles des Esobek sans, par chance, me faire repérer.

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Jeu 31 Mar - 17:45



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Jauges : 9 / 14 / 12

Je suis sorti des bois pour m'aventurer chez les Esobek et ce, sans aucun griefs pour eux. En fait, j'étais désireux de prendre un peu de hauteur et les seules disponibles en ce monde sont les collines escarpées, situées sur leur territoire. Mais moi, je me fiche pas mal de savoir à qui appartiennent les terres. J'arpente celles que je veux, quand je le veux. Et je suis bien décidé à profiter de l'air le plus frais que je puisse trouver. C'est donc en trottinant tranquillement que j'arrive aux collines escarpées, réalisant à quel point les années les ont affaiblies et les hommes, détruites. Par leurs guerres incessantes, par leurs désirs de vengeances et par leur stupidité légendaire, ils ont fini par transformer leur propre univers en un immense et immonde tas de déchets en putréfaction. Tout autant que les morts pullulent dans la forêt aux pendus, ici les collines ne sont plus réellement ce qu'elles devaient être par le passé. Je me prends à rêver à leur splendeur d'autrefois et, en les escaladant agilement pour atteindre le plus haut sommet, j'imagine leur beauté passée, sans doute oubliée par ceux qui l'ont connu s'ils sont encore en vie aujourd'hui. Parfois, je me prends à regretter de ne pas avoir connu cette époque, ces périodes de paix et de prospérité. Et puis, je me dis que si j'en avais été, je n'aurais pas été plus heureux qu'aujourd'hui puisque je n'aurais pas pu faire davantage que ce que mes ancêtres ont déjà fait pour tenter de sauver nos terres. J'aurais été condamné à regarder mourir mon monde sans pouvoir agir.

Je ne suis pas le plus grand des loups, même si je ne suis pas le plus petit non plus. D'un gabarit dans la moyenne pour un loup européen, je peux passer inaperçu mais également, malheureusement pour moi, je peux passer pour une proie. Oui, le brun de mon pelage mélangé au gris cendré de mon dos peut parfois attirer le regard de certains prédateurs. Et c'est, malheureusement pour moi, ce qui se passe aujourd'hui. Je ne l'entends pas arriver. Mes sens toujours en alerte ne le repèrent pas, parce que ce n'est pas un ennemi ordinaire. Il n'est pas un loup que je pourrais combattre pour apporter une victoire supplémentaire à la Horde ou simplement développer mes capacités individuelles. Il n'est pas un renard peureux ou un glouton agressif que je pourrais également tenter de dissuader par le combat. Non. Et il n'est pas non plus une proie que je pourrais faire fuir par ma seule présence ou traquer dans toutes les terres jusqu'à le capturer entre mes crocs et l'abattre. Ce serait tellement plus facile, si je pouvais interminablement faire face aux mêmes ennemis, aux mêmes dangers. Je pourrais, si ma vie était si simple, me contenter de me balader quotidiennement sur les terres sans m'inquiéter de rien, pouvoir arpenter le monde sans jamais avoir peur puisque je saurais toujours d'où viens le danger. Mais à l'heure qu'il est, je préférais de loin affronter une horde d'êtres humains déchaînés, ces monstres perfides et cruels qui ne pensent qu'à détruire tout ce qu'ils touchent et à tuer tous ceux qui croisent leur chemin. Oui, je préférerais affronter des humains plutôt que cet ennemi-là.

Ses serres se plantent dans mon échine avec une force spectaculaire et je lance un jappement de douleur. Ma voix, suraiguë alors que je ne l'avais jamais extériorisé de cette manière, résonne dans les collines sous la douleur violence que je ressens. Il serre davantage sa prise sur moi et, son poids ajouté à la force de sa chute libre vers moi, me fait tomber dans l'herbe roussie par de récents incendies. Je gémis douloureusement et me débats de toutes mes forces pour tenter de me libérer mais lui, avec ses ailes immenses, se stabilise et freine tous mes mouvements en serrant toujours plus fort sa prise dans ma chair. Je jappe, gémis, hurle, mais rien n'y fait, il n'a aucune pitié. Je roule en boule pour essayer de lui faire lâcher prise, et j'aperçois alors son bec jaune, arme destructrice au milieu de sa tête blanche. Son corps, ombre de la mort, me surplombe d'une aura meurtrière. Son oeil vif me scrute en attendant de trouver une issue pour m'atteindre. Je me redresse violemment pour fuir, mais l'une de ses serres se plante dans mon visage et l'autre attrape mon oreille avec force. Je lance un aboiement aigu pour faire comprendre ma souffrance intense mais il s'en fiche, je suis sa proie. Je me secoue dans tous les sens, balance des coups de pattes violents pour me libérer et, enfin, il me relâche une seconde. Furieux, fou de douleur, je saute brutalement pour lui attraper l'aile. Sa voix stridente me brûle les tympans, son bec acéré me roue de coups et entaille ma chair qu'il arrache par lambeaux. Mon poids est trop important pour lui, je l'emporte vers le sol et dans un corps à corps acharné dans lequel je m'efforce de le garder sous moi pour qu'il ne s'envole plus, je fini par lui griffer violemment le visage en abattant mes pattes sur lui. Il lâche un cri terrible se débat et je le relâche en grondant férocement sous la douleur, le sang perlant sur mon visage en de sinistres sillons. L'immense rapace finit par s'envoler et moi, la tête en lambeaux, je m'affale sur le sol en espérant que mes ennemis, frères de race, ne viendront pas m'achever par facilité. Juste un temps de repos. Juste quelques temps avant que je ne rentre. Quelques minutes. Ou ... Quelques heures. Qu'ils me laissent juste un peu de temps ...

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