Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
J'observais un peu plus loin les louveteaux qui jouaient entre eux. Une routine, comme d'habitude... Les parents étaient pour la plupart parti en chasse, en cette période de pénurie. Moi, j'y étais allée de nuit, afin de pouvoir être opérationnelle de jour. Et même si j'étais relativement fatiguée, je n'en montrais rien à ces petites boules de poils. Je me redressais, avançant dans leur direction, avant de leur faire signe de rassemblement. Prenant une voix douce, je leur demandais tranquillement, à chacun, le regard poser sur leur petite tête d'enfants.
- Alors les enfants... Que voulez vous faire aujourd'hui? Jouer? Ou alors que l'on parle un peu de la meute?
Je leur souriais tendrement, voyant chacun d'entre eux comme mes propres enfants. Je les aime tant, je serais prête à tout pour eux. Comme pour le reste de la meute, comme pour ma famille.
Quand tu penses exister mais que ton corps n'est que l'ombre de son existence.
force 3
agilité 7
endurance 10
Quand mère ou père était absent, rester dans la tanière était assez ennuyeux. Je passais la plus part de mon temps dans un coin, à l'obscurité froide. Seule Kyoka était assez proche de moi pour me réchauffer, ce qui était vraiment difficile vu que j'avais toujours froid. Mon monde d'obscurité n'avait pas encore été éclairé que par sa présence. Mon père ne passait que peu de temps à s'occuper de nous, et le reste de la journée. Nous devions subir la présence accentué d'une nourrice. Une nourrice qui depuis mes premiers jours s'occupe de moi. Mais une nourrice qui n'avait pas mon sang. Pas mon odeur. Je n'aimais pas sortir de ma tanière. Je n'aimais pas être à la lumière. Je n'aimais rien de la vie extérieur, et pourtant... Je voulais partir. Partir découvrir les terres qui nous entouraient. Savoir à quoi ressemblait le monde extérieur, même si pour l'instant, il n'avait pas l'air si accueillant. Des chiens dangereux se faufilaient dans nos terres pour voler et saccager ce que nos parents s'acharnaient à chasser. Je n'avais jamais vu ces monstres. Certains louveteaux disaient qu'ils ressemblaient à des loups sans poils et brillant d'acier. Mais c'était quoi l'acier? Est-ce que c'était comme ce qui ornait le coup de notre Alpha, Plume rousse?
La nourrice parlait. Nous demandant ce que nous voulions écouter. Je ne voulais savoir qu'une chose: "A quoi ressemble les Hellhounds? " Mais jamais je n'avais encore parlé. Et je n'en éprouvais pas le besoin. Le silence et l'obscurité était mon monde. Mon avre de paix. Je laissa donc d'autres répondre, restant dans mon coin, grelottant comme à mon habitude.
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Mer 16 Mar - 15:19
Le regard planté sur le sol, j'observai le décor défiler alors que maman nous déposa, chacun notre tour, dans un nouveau lieu. J'examinai tout du regard ne voulant pas en perdre une miette, et c'est au dernier moment que je me rendis compte que d'autres louveteaux, plus ou moins de notre âge, certains sûrement plus vieux, autour de nous. Et, finalement, je levai mes yeux sur l'autre louve. Sur celle qui devait être la nourrice, comme nous l'avait dit maman. Son pelage était d'un blanc immaculé éclatant et sa fourrure bien plus épaisse que la notre. En quelque sorte je l'enviai, elle et sa hauteur, elle et son rang. Elle pouvait se rendre utile alors que moi j'étais tout juste capable de gigoter normalement. Sans aucune grâce. Une grimace. Un souffle. Puis un geste. Je me couchais l'air boudeur, ne voulant que grandir rapidement. Le regard toujours planté sur la louve. Je l'entendis parler.
- Alors les enfants... Que voulez vous faire aujourd'hui? Jouer? Ou alors que l'on parle un peu de la meute?
Et même si j'étais plutôt de mauvaise humeur à cause d'elle, ma curiosité me faisait défaut, je voulais juste en savoir plus. La tête redressée, j'attendais la réponse des autres. Silence. C'est pourquoi je m'exprimai aussitôt.
- Parle nous de la meute ! Oui !
Curieux, fou-fou. J'avais presque oublié ma haine passagère, mes yeux pétillant d'une lueur singulière.
J'observais les louveteaux qui se rapprochaient de moi. Le premier était Kael'Thas... Je me couchais sur le sol, posant ma tête sur mes pattes avant, afin de me mettre à leur hauteur. La plupart était encore bien petit... J'avais l'habitude de les regarder grandir, s’émanciper. C'était un éternel recommencement que je me plaisais à observer, restant à cette place qui me correspond sans doute mieux que celle d'oméga. Baelïn approcha à son tour, cependant avoir une question. Ils étaient curieux, à cet âge là, les petits. Et ils avaient aussi tellement de choses à apprendre.
- Parle nous de la meute ! Oui !
Je lâchais un léger rire, me redressant pour finir assise sur mes postérieurs, prenant une mine pensive.
- La meute... Alors déjà, tout en haut, vous avez le couple Alphas. Ce sont eux les chefs qui dirigent toute la meute. Les Alphas sont actuellement Plume Rousse et Freux.
Ma sœur et mon ex-compagnon... Je gardais cette remarque pour moi, je n'avais pas besoin d'en dire plus... Ce n'était pas nécessaire.
- En dessous d'eux, vous avez le Bras Droit. De nos jours, c'est Nymeria qui occupe se rôle. Elle est très importante, car si le couple Alpha venait à ne plus pouvoir diriger, c'est elle qui devra s'en occuper.
Je tournais lentement la tête vers les enfants de la louve et Kael'Thas, hochant légèrement la tête pour leur exprimer qu'ils pouvaient être fiers de leur mère. - Un peu en dessus du Bras Droit, il y a le rôle d'Intendant. C'est le rôle que j'occupe, en plus de celui de nourrice. Je dois vérifier que tout se passe bien dans la meute: si le garde manger est assez rempli, si tous les loups sont en bonne santé, et le reste. Il y a aussi les Généraux qui sont là pour diriger les combattants et les sentinelles. Ce sont eux qui nous protègent. Nous tous formons le Conseil de la Lune, et nous nous réunissons pour parler des choses importantes, et des décisions à prendre pour l'avenir de tous.
J'observais chacune des petites têtes blondes en face de moi avec un léger sourire, leur laissant le temps de comprendre et d'assimiler ce que je leur expliquais. Le plus dur, au final, c'est de trouver sa place. - Un jour, quand vous serez plus grand, vous pourrez peut-être devenir généraux, bras-droit ou même intendant, si vous vous appliquez beaucoup. Mais il ne faut pas oublier que tous les autres rôles dans la meute sont importants. Nous avons tous une place à trouver, il y en aura toujours une pour chacun d'entre vous: chasseur, guérisseur, guerrier, sentinelle, espion et même nourrice. Le plus important est que vous soyez heureux dans ce que vous souhaitez faire.
J'inclinais légèrement la tête en avant, essayant de voir si j'avais toujours toute leur attention. Dans un nouveau sourire, je levais doucement une patte, m'adressant à chacun d'eux.
- Est-ce que vous savez déjà ce que vous désirez faire une fois adulte? Vous avez une petite idée? Il n'y a pas de honte à dire ce que l'on veut, la meute est votre famille, personne ne vous jugera.
J'affichais un sourire avenant, les laissant la parole.
La jeune louve avait été amené dehors pour passer la journée avec les autres louveteaux et la nourrice, Patte d'Ivoire. C'était la deuxième fois qu'elle sortait et elle était encore plus joyeuse d'être à l'extérieur même si les odeurs lui faisait encore tourné la tête. Quoiqu'il soit, la petite louve avait rejoins ses frères ayant jouer avec eux avant que la nourrice ne leur demande ce qu'ils voulaient faire. Kyoka voulait jouer mais Baëlin, son deuxième frère l'avait devancé et avait donc choisi de parler de la meute. La petite louve était un peu déçue mais elle se remonte vite le moral en se disant que en savoir plus sur la meute était aussi important et qu'elle pouvait y découvrir beaucoup de choses. Elle s'installa donc près de ses frères, notamment de Kael'Thas, comme toujours, Il était frileux et n'aimait pas du tout être à l'extérieur. Elle vint donc le réchauffer et le rassurer tout en écoutant la louve blanche s'exprimait. Kyoka l'écoutait attentivement tout en gardant son frère à l'oeil, toujours aussi protectrice. La petite attendit donc la fin des explications de la nourrice, captivée, puis celle-vi poser une question aux louveteaux.
Est-ce que vous savez déjà ce que vous désirez faire une fois adulte ?
À ces mots Kyoka bondit sur ses pattes et répondit d'un ton sûr et ambitieux :
Moi je sais ! Je deviendrais une guerrière pour protéger mes frères ! *elle jeta alors un coup d'oeil à Kael'Thas* Je deviendrais même la meilleure des guerrières !
Après son éloquence, Kyoka se t'asseoit sagement, ses yeux brillaient, elle savait ce qu'elle voulait et c'etait promis d'accomplir ce qu'elle avait dis. Elle avait déjà cette instinct protecteur et des trois louveteaux, elle était la plus haute sur patte !
Tellement Mignon Gonna tell them all just what I want
F : 7 | A : 10 | E : 3
Aujourd’hui c’est mon premier jour chez la Nourrice ! Maman ne peut pas me garder parce qu’elle est partie à la chasse et papa il est parti à la chasse aussi, mais lui il chasse des plantes, pas des animaux, pour pouvoir soigner les gens, mais j’ai pas trop compris comment on peut “chasser” une plante alors que ça bouge pas ...
Quand on m’a déposé devant chez la Nourrice, j’ai à peine dit au revoir avant de me précipiter vers les autres louveteaux. Je connais pas encore leurs noms mais ils ont l’air sympa : un petit frêle brun avec des marques blanches sous les yeux, une louvette toute blanche à côté (ils sont tous les deux un peu plus grands que moi), et enfin un dernier gamin qui doit avoir mon âge. Je sens qu’on va bien s’amuser tous ensemble ! Je me rapproche des autres enfants qui sont en cercle autour de la Nourrice, une grande louve blanche avec longue cicatrice sur l’oeil, trop classe ! Je me rappelle pas de son nom par contre. Je crois que c’est genre Patte Machin-chose, je sais plus. Je m’assieds entre les deux grands louveteaux et le gamin de mon âge et je tends l’oreille pour savoir à quoi on va jouer avec la Nourrice aujourd’hui.
La louve blanche commence un discours sur la Meute et blablabla ... ohlala je croyais qu’on allait jouer, moi, pas nous faire la leçon, j’en ai déjà eu assez de ça ... Je soupire en affaissant les oreilles, en fait c’est nul chez la Nourrice ... Du coup j’écoute pas un mot de ce qu’elle dit et au lieu de ça je me demande à quel point ça serait facile pour moi de m’éclipser. Je pourrais me faufiler dans l’herbe et aller me cacher derrière un rocher, je suis sûre que personne me verra parce que je suis trop discrète.
“Est-ce que vous savez déjà ce que vous désirez faire une fois adulte? Vous avez une petite idée? Il n'y a pas de honte à dire ce que l'on veut, la meute est votre famille, personne ne vous jugera.”
Mais j’entends ça et je me retourne d’un coup vers la Nourrice, tellement que je suis prise d’un vertige. Ha, moi je sais ce que je serai plus tard ! Et j’ai pas honte de le dire, madame, jamais ! La louvette blanche me devance et se lève d’un coup pour partager ses rêves aussi. Je l’aime bien celle-la, elle est un peu comme moi ! Ha, et vu le regard qu’elle lui donne, le maigrelet à côté c’est son frère.
“Moi je sais ! Je deviendrais une guerrière pour protéger mes frères ! Je deviendrais même la meilleure des guerrières !”
Je bondis sur mes pattes à mon tour et je gonfle le poitrail avec un sourire assuré qui découvre les longues armes pointues qui se cachent derrière mes lèvres, que tous me voient et puisse attester que je dis bien la vérité :
“Moi je vais devenir la MEILLEURE des Espionnes !”
Je joins les geste à la parole et je me mets ventre à terre pour ramper autour du cercle de louveteaux comme je le fais si bien, sans bruit parce que je suis déjà trop douée pour ça, une ombre parmi les ombres, des oreilles qui entendent tout, un oeil qui voit tout ! Qu’on ne croie pas que mon oeil mort m’empêchera jamais de devenir la meilleure des Espionnes que personne ait jamais vu ! HA, jamais vu, c’est le cas de le dire ! Jamais vue, jamais entendue !
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Dim 27 Mar - 16:13
F : 9 / A : 5 / E : 9
Ner'Zhul ne bougeait pas. Il restait assis, calme comme il l'était toujours. Il observait sa soeur. Ses parents étaient tous deux partis, l'une pour chasser, l'autre pour chercher des plantes. C'est ainsi que et Shae et Ner'Zhul c'était retrouvé chez une nourrice en attendant le retour de leurs parents. A peine Noire et Reaven les avaient ils déposés que Légende des Lucioles étaient parti en courant à toute vitesse pour rejoindre les autres petits présents. Le jeune mâle, lui c'était contenté de la suivre d'un pas lent, claudiquant à cause de sa patte boiteuse.
Il n'aimait pas vraiment aller vers les autres, surtout qu'il ne connaissait pas encore tous ces jeunes loups. De là où il se trouvait, il ne voyait que quatre petit, sa soeur et trois autres jeunes. Deux d'entre eux semblaient plus âgés que lui, l'autre devait avoir son âge. Un petit sourire se dessina sur les lèvres du louveteau de jais lorsqu'il regarda sa soeur qui semblait ennuyé par l'histoire que racontait la nourrice. Lui par contre, cela l'intéressait, c'est ainsi qu'il se leva pour s'asseoir plus proche du groupe pour écouter les paroles de la louve blanche. Ner'Zhul buvait ses paroles, écoutant attentivement chacun de ses mots. Puis l'adulte posa une question, une simple, que voudraient ils devenir plus tard ? Une louvette blanche clama qu'elle deviendrait guerrière pour protéger sa fratrie. Puis ce fut le tour de Shae qui bondit sur ses pattes :
- Moi je vais devenir la MEILLEURE des Espionnes !
En même temps, elle se mit sur le ventre et commença à ramper, sans bruit, elle était douée pour ça. Ner'Zhul, lui n'avait jamais essayé. A vrai dire, il ne savait pas du tout ce qu'il pourrait devenir plus tard. Peut être guérisseur. Non, il n'aimait pas l'odeur des plantes que portait toujours Reaven sur lui. Beurk. Pourquoi pas espion aussi, comme ça soeur. Ou bien guerrier ? Ou chasseur ? Il poussa un petit soupir. Il n'en savait rien. Il demanderait à sa mère, peut être pourrait elle l'éclairer. De toute manière, même s'il le savait il ne l'aurait pas dit. Il ne voulait pas en parler avec des gens qu'il ne connaissait pas.
Alors il resta silencieux, à observer sa soeur et les autres louveteaux tour à tour. Réfléchissant encore à ce qu'il pourrait bien devenir dans l'avenir.
Il y avait du monde. Beaucoup, beaucoup trop de monde.
Cela faisait quelques semaines qu'Oggy avait ouvert sur les monde ses yeux dépareillés, et timidement entrepris de se hisser sur ses pattes tremblantes. A peine tenaient-ils debout que les autres petits s'empressaient de bondir au-dehors de la tanière maternelle en poussant des hurlements d'excitation. La fratrie du petit loup noir, plus âgée encore, gambadait même dans tous les coins de la cave depuis des mois déjà. Même les plus timorés des louveteaux commençaient à mettre le nez dehors, poussés par la curiosité ou des mères agacées, si ce n'était par la soif d'aventure. Voyant cela, la plupart des adultes avaient dû se dire que le tour du petit solitaire viendrait bien ; que tôt où tard, il suivrait ses congénères, aussi récalcitrant soit-il. Mais Nídhögg n'avait jamais voulu sortir. Il n'avait jamais eu envie de se mêler aux autres. Les autres petits criaient, bondissaient, se battaient ; il lui faisaient peur. A peine Nymeria tentait-elle de pousser son rejeton adoptif vers l'extérieur qu'il fonçait se réfugier dans sa fourrure ou, à défaut, dans le fond de la tanière, tremblant si fort qu'on aurait cru tous ses os prêts à se disloquer. Le monde extérieur était trop vaste. Le ciel trop grand. Le danger pouvait venir de n'importe quel côté - les autres pouvaient venir de n'importe où, lui parler, le pousser, l'observer avec leurs grands yeux inquisiteurs. Son petit cœur en palpitait de terreur à cette seule idée. Oggy était donc bien parti pour passer sa vie dans le fond de la cave comme une taupe solitaire. Sauf que Nymeria était têtue. A force de caresses et de gentils coups de museau, elle avait réussi à faire voir le soleil au petit loup. Qui avait bien dû se rendre à l'évidence : le soleil ne mordait pas, les cailloux non plus et les fougères non plus.
Nídhögg avait donc pris l'habitude de pointer le museau à l'entrée de la cave le matin, jeter des coups d’œil craintifs en tous sens, puis sprinter d'un seul coup jusqu'aux buissons qui bordaient la clairière autour de la cave. Quand il ne se cassait pas la figure en plein milieu de sa course - environ une fois sur deux - tout allait bien. Là, il mettait bien une ou deux minutes à calmer les battements affolés de son cœur, puis, à l'abri des regards des autres loups, il pouvait se coucher et observer la vie du camp de ses grands yeux bicolores. Parfois, si tout était calme, il s'endormait même entre les branches des buissons. C'était ce qui lui était arrivé ce matin-là. Nídhögg fut donc réveillé par un concert de piaillements de louveteaux. En sursaut, comme il se doit. Plaqué contre le sol couvert de mousse, les oreilles rabattues sur le crâne, l'oisillon solitaire observa ses congénères s'affairer en tous sens autour d'une louve blanche - qu'il identifia comme Patte d'Ivoire, une nou... rasse ? rosse ? Novice ? Sa maman le lui avait sans doute expliqué, mais il ne se souvenait pas bien. Il savait juste que certains adultes gardaient les petits quand les autres grands ne pouvaient pas s'en occuper. Le louveteau sentit son coeur défaillir et chercha fébrilement Nymeria des yeux : peine perdue, la clairière était déserte. Est-ce qu'elle était partie en le laissant tout seul ? Il n'y avait même pas Owen ou Tyrell, repères rassurants quoique bruyants, vers qui se tourner si quelque chose se passait mal ! Et il y avait toujours quelque chose qui se passait mal. Apeuré, le louveteau noir se tapit encore plus profondément sous son buisson en priant pour qu'aucun des protagonistes ne remarquent sa présence. Il ne connaissait aucun des petits, ils criaient fort, et il préférait rester avec les fougères. C'était bien, les fougères. Ça ne criait pas, ça ne mordait pas, ça ne se moquait pas des pattes moches et des oreilles déchirées, et puis, ça ne voulait pas devenir guerrier ou espion ou quoi que ce soit. Les fougères était des compagnes de sieste plus qu'acceptables. Néanmoins, Oggy ne pouvait s'empêcher d'écouter ce que racontaient les louveteaux qui trépignaient devant Patte d'Ivoire, à quelques pas de là. Pour le coup, le meilleur espion du monde, c'était plutôt lui. Enfin, s'il avait été fichu d'oser espionner qui que ce soit.
Quand tu penses exister mais que ton corps n'est que l'ombre de son existence.
force 3
agilité 7
endurance 10
Kyoka s'était installée comme à son habitude, à côté de moi. Sa chaleur me permettait de moins grelotter de froid, même si, intérieurement je ne souhaitais qu'une chose, rentrer au fond de la tanière de mère et m'y endormir dans le calme. Cependant, Kyoka elle, ne semblait pas vouloir bouger d'ici. La présence des louveteaux tout autour d'elle ne la dérangeait pas le moins du monde, et alors qu'elle clamait haut et fort désirer être guerrière, j'observais ceux qui nous entourait. Une noiraude qui ne tenait pas en place, voulait devenir espionne, et pour illustrer ses dires, elle se mit ventre à terre et nous tourna autour. Quand elle me frôla, je rentra immédiatement ma queue entre mes jambes, et me rapprocha d'avantage à Kyoka. Je ne connaissais pas cette louvette, mais elle ressemblait à mon frère, intrépide et qui ne tient pas en place. Cependant, sa couleur se rapprochait de la mienne, et j'enviais intérieurement sa taille, sa corpulence, sa force. Si j'étais capable de bouger ainsi, peut être voudrais-je devenir aussi quelque chose... Un peu en retrait, les yeux rivées sur la noiraude qui n'arrêtait pas ses cabrioles et démonstrations, un petit loup, légèrement plus grand que moi, et foncé, restait calme et silencieux. Il semblait perdu dans ses pensées. Ne savait-il comme moi pas ce qu'il allait devenir plus tard?
Car après tout... Que voulais-je faire plus tard? Je baissa le museau entre mes pattes, non, rien ne me venait en tête. Tout était sombre en mon esprit... Après tout, étais-je voué à survivre? Alors que j'étais pourvu depuis ma naissance d'un corps abîmé et faible, le doute m'habitait... La peur m'envahit alors, et comme à son habitude, ma réaction fut extrême. Je voulais fuir, fuir ses louveteaux qui brillaient d'un avenir radieux alors que du mien, je n'en avais la certitude. Reculant les yeux écarquillés, j'abandonna Kyoka sur place pour mieux fuir. Les brindilles d'un buisson commencèrent à recouvrir mon corps de leurs ombres, et c'est ainsi que j'heurta une tignasse noire. J'étouffa un cris de peur, et me retourna pour mieux regarder ce que j'avais touché. Je tremblais à l'idée que cette chose ne me tue, et me mis à couiner pour que mère vienne me sauver.