Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
A lors ça y est. On y était. Les cinq premiers mois d’Aderyn s’étaient écoulés. Bien entendu, Palladium avait été chargé responsable de son entraînement. A qui d’autre Hige aurait-il bien pu confier la garde de ses précieux rejetons, de toute façon ? Le loup brun s’était réjoui – enfin, le mot est peut-être un peu fort – de la garde de cette nouvelle apprentie. Oh, l’entraînement des jeunes n’avait jamais été son passe-temps favori, loin de là ! Plus il se tenait loin de ces petites choses geignardes, mieux il se portait ! Il se rappelait encore, lorsqu’il avait du accepter la proposition de son ami pour l’entraînement de Ragnar’k. Qu’est-ce qu’il avait pu lui taper sur le système, celui-là… Il avait changé, certes. Il avait grandi, mûri – en apparence tout du moins. Mais là, c’était différent. C’était d’Aderyn, dont on parlait. Plus de ce petit prétentieux qu’avait été Ragnar’k. Dès l’instant où elle s’était frottée contre ses pattes, le jour de son avènement en tant que Bras-Droit, il avait su. Il avait su qu’elle serait son nouvel objectif, sa nouvelle alliée. Il se donnerait corps et âme pour elle, il n’avait pas le droit de faillir à la moindre de ses obligations. Tout devrait être parfait, carré, millimétré. Il saurait faire d’elle ce qu’elle devra devenir. Pas le droit à l’erreur, cette fois. Le louveteau dégageait une aura que le loup brun n’avait trouvée nulle part ailleurs. L’aura d’un de ces loups prestigieux, promis à une grande destinée. Avait-il seulement les épaules pour assumer une telle responsabilité ?
Il lui avait donné rendez-vous là, aux frontières de la forêt charbonneuse. Il avait songé quelques instants que c’était peut-être trop tôt, et trop dangereux de l’immiscer directement aussi loin de l’épave de l’avion. Il avait failli faire demi-tour à de nombreuses reprises. Mais s’il la ménageait, elle ne serait jamais une bonne combattante. Il se devait de n’éprouver aucune tendresse, aucune pitié à son égard. Il se devait d’être inflexible.
Le Pantin s’arrête à l’orée de la forêt charbonneuse, humant l’air pour vérifier si la jeune louve se trouve dans les parages. Personne ; il doit être en avance. Il se laisse donc tomber sur le sol, à l’ombre d’un arbre. Posant sa tête sur ses pattes antérieures, il exhale un soupir qui produit une petite volute de fumée dans l’air glacial du matin. Il est très tôt, les oiseaux ont à peine commencé à chanter. La petite se sera-t-elle réveillée ? L’œil brillant, Palladium est comme un louveteau la veille de son premier entraînement ; l’excitation croît en lui au fur et à mesure que les minutes s’écoulent. Cette fois, tout est différent.
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Ven 18 Mar - 17:55
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En effet, le petit moineau venait d’atteindre les cinq mois et il était temps pour elle de faire un choix quant à son avenir, ce qui aurait pu se révéler difficile au vu que tout l’intéressait et rien ne l’intéressait en même temps, mais finalement elle s’était prononcée, avec un air détaché comme si c’était une pure évidence : Guerrière. Ca pouvait choquer, et ça te semblera sûrement étrange au premier abord étrange, Palladium, de voir cette chose frêle qui peinait à mettre le nez dehors il y a quatre lunes de cela te dire qu’elle voulait être une Guerrière. Et pourtant, c’était bien ce qu’elle voulait faire, ou du moins ce qu’elle croyait qu’elle voulait faire. En étant Guerrière, elle rendrait ses parents fiers, et si elle était un jour amenée à prendre la place d’Alpha, il faudrait qu’elle sache se battre. Empress n’était pas Nourrice ou Guérisseur avant d’être l’Alpha, et Hige non plus.
Mais, quand même, alors qu’elle s’approchait de l’endroit où son Mentor l’attendait, elle abritait en elle beaucoup d’appréhension et commençait à douter que ce choix soit le bon. Et si elle se rendait compte qu’elle n’aimait pas ça ? Si elle s’avérait être incapable de porter des coups ou de les éviter ? Et puis, surtout, pourrait-elle un jour faire du mal à quelqu’un ? Elle n’aime pas faire du mal aux autres, mais on lui avait déjà dit que c’était quelque chose de nécessaire parfois, et qu’il faut faire mal aux ennemis, parce qu’ils sont méchants, parce que eux ils veulent faire du mal mais qu’il faut leur faire du mal d’abord. Un concept qu’elle avait, il faut le dire, un peu de mal à appréhender.
Aderyn finit par apercevoir Palladium vautré au pied d’un arbre et accéléra la cadence vers celui-ci. Jamais elle n’avait été aussi loin de l’Épave de l’Avion, mais elle se disait que si on lui avait donné rendez-vous ici, c’était pour une bonne raison. Sûrement pour la tester, voir si elle aurait peur, si elle était toujours faible. Elle ne voulait pas être faible. Parce que être faible, c’est mal, on le lui avait dit. Les Sekmets ne sont pas faibles. Finalement, elle arriva tout près de son Mentor et lui offrit un large sourire, mais ses yeux ne trahissaient que trop bien sa peur : peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur, de ne pas aimer, d’être faible.
“Bonjour, Mentor.”
Elle se rappelait encore du jour où ils s’étaient croisés la première fois, quand Hige avait présenté les Princesses à la Meute et nommé Palladium son Bras Droit. Elle avait bien grandi depuis, mais si son corps avait changé et ses yeux viré de couleur, ça n’avait pas été le cas de son esprit, qui était toujours aussi pur et malléable.
Elle s'assit devant le loup brun et attendit ses instructions. Ce premier entraînement risquait d’être décisif pour l'avenir de la petite.
E lle est immense. Bien loin du bébé dont Palladium se souvient. Elle est même presque adulte, même si sur ses traits demeurent encore l’expression innocente de l’enfance et d’une part, encore un brin de naïveté. Il a envie de sourire à son approche : il est heureux de la voir, et de constater à quel point elle a grandi. Mais il s’en garde bien. Pour le moment, il faut éviter qu’elle le considère comme inoffensif. Il ne se montrera pas tendre avec elle. Pas tant qu’elle ne serait pas au point dans tous les domaines. « Bonjour, Mentor. » L’appellation l’étonne. Empreinte de respect, et d’une certaine timidité. Il remarque à cet instant que ses yeux sont devenus bien plus clairs.
« Tu es en retard. », lâche-t-il d’un ton froid.
Il n’a pas envie de la malmener, mais il faut qu’elle s’endurcisse. Il ne peut tolérer aucun écart. Son air sérieux en ferait pourtant sourire plus d’un, avec son museau plissé dans une mimique faussement impatiente. Il consent enfin à se lever d’un air nonchalant, s’étire dans un bâillement et, sans autre forme de procès, enjoint à la louvarde de le suivre d’un signe de tête. Sans plus attendre, il s’élance à travers le sous-bois, ne prenant même pas la peine de faire attention à elle. Elle devrait suivre, pour prouver sa valeur. L’allure, modérée pour commencer, s’intensifie progressivement, jusqu’à ce que Palladium galope littéralement à plein régime. Il va la semer rapidement, il le sait. Mais rien de mieux qu’une défaite pour se remettre d’aplomb. Ca, il l’avait bien compris avec Ragnar’k. Lui qui l’avait ménagé au début, jamais plus il ne referait cette erreur. Les louvards avaient besoin d’être mis à rude épreuve pour parvenir à exceller.
Lorsque le Pantin s’arrête enfin, le cœur battant, il attend patiemment que la jeune louve noire l’ait rejoint. Il ne parvient pas à empêcher un léger sourire de venir étirer ses babines noires. Elle a l’air suffisamment fatiguée, ils peuvent commencer.
« Sais-tu ce que tu veux devenir, Princesse ? Ou te l’a-t-on imposé ? », questionne-t-il, réellement curieux, bien qu’il doute que Hige aie imposé quoi que ce soit à sa fille.
Curieusement, le Pantin la voit bien lui répondre qu’elle aimerait être une espionne. Le seul domaine dans lequel il n’est absolument pas qualifié, bien évidemment.
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Lun 28 Mar - 17:22
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Pourquoi Palladium ne se laissa-t-il pas sourire ? Le coin de ses lèvres avait à peine bougé, mais Aderyn l’avait remarqué. Il se forçait à avoir un air détaché, sans émotion, et Aderyn ne comprenait pas vraiment pourquoi. Elle s’arrêta de sourire aussi, peut être que sourire à un entraînement ça ne se faisait pas ...
“Tu es en retard.”
Il faisait semblant d’être fâché, un peu comme les parents le font parfois pour jouer, et ça donna à Aderyn une forte envie de rire qu’elle se garda bien de communiquer. Rire à un entraînement, ça, c’était définitivement quelque chose qu’on ne faisait pas, et puis si Palladium s’acharnait autant à rester sérieux c’est qu’il y avait une bonne raison. Elle continua donc de le fixer avec toujours le même air, ignorant la remarque parce qu’elle savait très bien qu’au fond il ne lui en voulait pas, quoique peut-être qu’elle aurait dû rentrer dans son jeu et s’excuser, mais pourquoi s’excuser d’une faute qu’on n’avait pas réellement commise ?
Elle recula d’un pas quand Palladium se leva et suivit celui-ci en trottinant lorsqu’il lui indiqua de le faire. Puis il commença à courir plus vite et Aderyn fit de même. Et encore plus vite. Elle accéléra une nouvelle fois. Mais ça continuait, encore et encore, et elle poussait de plus en plus sur ses pattes, elle donnait de toute son énergie, et pourtant malgré sa vitesse qui était un de ses principaux atouts actuels, elle ne pouvait qu’assister, impuissante, à l’éloignement progressif de son Mentor. Ses articulations commençaient à lui faire mal, à la supplier de diminuer sa vitesse pour les ménager, et son coeur battait plus vite que jamais, mais elle refusa de ralentir. Quand bien même elle commença à être à bout de souffle et que des étoiles apparurent devant ses yeux, elle continua à la même vitesse, sentant à peine le sol sous ses pattes, jusqu’à finalement arriver devant le Mentor qui s’était arrêté. Et à ce moment-là, uniquement à ce moment là, elle se permit de s’arrêter, de reprendre son souffle, de respirer tellement fort que sa gorge en était en feu. Il lui fallut un long moment pour s’en remettre et relever les yeux vers Palladium. Avait-elle échouée ? Était-il déçu ? Non, au contraire, il souriait maintenant ...
“Sais-tu ce que tu veux devenir, Princesse ? Ou te l’a-t-on imposé ?”
Aderyn déglutit entre deux profondes respirations. Elle aurait voulu s’asseoir pour récupérer mais elle se l’interdit, pensant qu’elle se montrerait encore plus faible si elle le faisait. Elle fixa ses yeux résolus sur Palladium.
“Guerrière. Je veux être forte. Je veux protéger la Meute.”
L orsque la jeune louve parvient à le rejoindre, Palladium l’attend tranquillement. Elle a été plus rapide qu’il ne l’avait escompté, mais son souffle court et haletant laisse présager qu’elle manque encore cruellement d’endurance, malgré sa rapidité naturelle. Elle ne s’assit pas à côté de lui, demeurant bien droite face à lui, le port de tête digne. Et, malgré son essoufflement, elle répondit à sa question avec une détermination incroyablement saisissante pour son jeune âge. « Guerrière. Je veux être forte. Je veux protéger la meute. » Le loup brun dodeline lentement de la tête. Autrefois, ce genre de souhait l’aurait certainement fait paniquer. Lui qui n’avait jamais été qu’un simple chasseur, l’idée de devoir former un jeune loup à une tâche à laquelle il ne s’adonnait pas lui-même l’aurait paralysé de terreur. Mais à présent, après la Horde, après les combats, les entraînements, après la guerre contre les Navniks, après les Bipèdes, le laboratoire, les chiens, la puanteur et le sang, il lui semble qu’il est tout à fait capable d’assurer l’apprentissage d’un futur guerrier. Cependant, le désir ardent de la louvarde fait presque sourire amèrement le Pantin. Protéger la meute… Quel noble esprit, quelle dévotion honorable. Espérons simplement qu’elle aura bel et bien une meute à défendre. Mais le loup brun se garde bien de faire part de ces sombres réflexions à Aderyn ; inutile de la rendre pessimiste avant l’heure.
« D'accord. Attaque-moi, alors. », la harangue-t-il d'un ton provocateur.
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Sam 16 Avr - 20:42
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Elle avait eu un peu peur que Palladium trouve son choix étrange, ce qui aurait après tout été compréhensible puisqu’elle s’imaginait bien que personne, en la regardant, n’y voyait une Guerrière en devenir. On ne la trouvait pas forte, ni courageuse ; on la voyait plutôt comme un être mignon et inoffensif qui ne ferait pas de mal à une mouche. Au lieu de ça, son nouveau Mentor semblait tout à fait accepter sa nouvelle vocation, quand bien même elle pouvait lire quelque réserve dans son regard qu’elle ne questionna pas.
“D'accord. Attaque-moi, alors.”
Aderyn recula d’un pas avec un air surpris. Il voulait ... qu’elle l’attaque ? Qu’elle lui fasse mal ? Mais c’était son Mentor, quelqu’un de sa propre Meute, elle ne pouvait pas le frapper ! Pourquoi voulait-il qu’elle le blesse ? Oh, mais elle comprit vite. Il fallait qu’elle le blesse lui pour apprendre à blesser les autres, les méchants, plus tard. Un mal pour un bien, comme elle l’avait déjà entendu plusieurs fois. Un mal pour un bien ...
Elle se redressa et analysa la situation : Palladium était debout, dans une position qu’on ne pouvait pas qualifier de défensive, et la regardait toujours en attendant son attaque. Aderyn se doutait bien qu’elle serait bien incapable de lui infliger plus que quelques égratignures mais elle supposait que tout l’intérêt ici était de la jauger pour voir exactement de quoi elle était capable. Il était fort et massif et elle était petite et frêle, peut-être pourrait-elle utiliser ça à son avantage ...
Après un moment, elle se lança en direction de Palladium, mais plutôt que de bondir directement sur lui elle décida de se jeter au sol pour se retrouver sous lui et essayer avec ses crocs de lui attraper une patte ou autre. Peut-être que si elle y avait mis plus de conviction, elle aurait pu arriver à ses fins, mais elle avait tellement peur de faire mal à son Mentor que ses coups de crocs auraient été à peine assez puissants que pour casser une brindille.
S ’il avait anticipé qu’elle serait probablement surprise, il n’avait jamais imaginé qu’elle serait à proprement parler réticente à l’idée de l’attaquer. Mais voulait-elle être une guerrière, ou bien une nourrice !? Elle semble se faire violence et devient raisonnable, puisque sa physionomie change : elle réfléchit à une stratégie d’attaque. La réflexion est longue, beaucoup trop longue. N’importe quel ennemi aurait eu le temps de la tuer depuis longtemps. Mais Palladium attend ; il ne lui inculquera cette leçon que bien plus tard. Pour l’instant, il faut simplement qu’elle prenne confiance en elle… pas trop, non plus. Voyez le résultat avec Ragnar’k. Elle s’élance enfin vers lui, dans une série de bonds agiles. Il bande ses muscles, prêt à accuser le choc, mais elle se contente de se glisser souplement sous lui dans une glissade. Il a déjà vu ce genre de technique, lorsque les adversaires sont trop faibles pour vaincre. Il l’a lui-même souvent expérimenté. C’est une bonne idée – à condition d’être certain d’arriver à s’extraire de sous son ennemi. La louvarde donne de brefs coups de crocs, qui auraient pu faire sourire le Pantin par leur ridiculité. Croyait-elle qu’il était en sucre ?
Brutalement, il recule rapidement de quelques pas et saisit sans ménagement l’arrière-train de son élève. Plantant ses crocs dans la chair de la noiraude, il traîne la louvarde sur le sol d’une simple traction et se libère ainsi de son emprise – pour peu qu’elle l’ait réellement tenu. Il secoue la tête, la fixant de ses yeux jaunes.
« Bonne idée. Mais tu ne peux pas rester éternellement coincée sous ton ennemi. Il va finir par te déloger et tu seras en position de faiblesse. », explique-t-il d'un ton patient.
Rien que l'idée de visualiser Aderyn aux prises avec un monstre comme Tybalt fait froid dans le dos. Il lui aurait déjà tranché la gorge, avec ce genre d'erreur.
« Recommence. Et ne retiens pas tes coups. Tu ne joues pas avec Cent, ici. Tu te bats pour survivre. », ajoute-t-il d'un ton plus sec, plus dur.
Il n'est pas là pour faire échouer la progéniture de son ami. Il est là pour la rendre forte, indépendante, imbattable. Il fallait qu'elle se montre à la hauteur et qu'elle mette de côté ses appréhensions.
BY ACCIDENTALE
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Dim 24 Avr - 8:43
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Palladium ne réagit pas au départ, mais le temps qu’Aderyn se demande pourquoi, le grand loup brun avait déjà brusquement reculé, exposant la louvette qui n’était plus recouverte par sa masse imposante. Elle chercha à se remettre sur ses pattes, mais couina lorsqu’elle sentit des crocs se refermer sur son arrière train et se sentit tirée en arrière sur une courte distance avant que la douleur ne cesse. Se relevant, elle lança un regard vers sa cuisse blessée. Palladium s’était retenu, sinon celle-ci ne serait que charpie, mais elle ne pouvait s’empêcher de regarder la blessure avec une certaine solennité : c’était, après tout, sa première blessure causée par quelqu’un d’autre, et ce quelqu’un d’autre était quelqu’un qu’elle respectait. Elle comprit que le but de l’entraînement n’était pas seulement d’apprendre à donner des coups, mais aussi et surtout d’apprendre à en recevoir.
Quand elle tourna le regard vers Palladium, celui-ci secouait la tête et les oreilles de la petites se baissèrent. L’avait-elle déçu ?
“Bonne idée. Mais tu ne peux pas rester éternellement coincée sous ton ennemi. Il va finir par te déloger et tu seras en position de faiblesse.”
Le ton de sa voix se faisait compréhensif. Il ne lui en voulait pas, mais quelque chose le fit frissonner et Aderyn tourna légèrement la tête sur le côté, se demandant de quoi il s’agissait, mais garda ses questions pour elle-même. Ce qui se passait dans la tête du loup brun ne la regardait pas.
L’expression de son Mentor changea brusquement et ses traits devinrent plus durs, ce qui suffit à indiquer à Aderyn que l’entraînement allait recommencer.
“Recommence. Et ne retiens pas tes coups. Tu ne joues pas avec Cent, ici. Tu te bats pour survivre. “
Elle acquiesça d’un hochement de tête et prit une nouvelle fois un instant de réflexion avant de se décider. Il ne fallait pas attaquer par le bas, donc peut-être par le haut ? La louvette noire s’élança vers son Mentor et, cette fois, plutôt que de glisser sous lui, le contourna pour se retrouver du côté de son flanc droit, et bondit avec toutes la force que ses frêles pattes pouvaient lui apporter. Ce ne fut pas assez pour réussir à atterrir sur le dos de Palladium mais elle planta ses crocs aussi haut qu’elle le put, au niveau du haut de l’épaule du loup brun. Le goût du sang lupin envahi sa gueule pour la première fois et elle-même pouvait ressentir une douleur au niveau de sa propre épaule alors qu’elle s’imaginait celle que le loup brun devait ressentir.
Essayant d’ignorer celle-ci, elle s’aidait de ses griffes pour tenter de grimper sur le dos de son Mentor, sans grand succès : ses griffes raclaient la peau comme de simples brindilles tandis qu’elle sentait sa prise au niveau de l’épaule devenir difficile à maintenir, mais elle tenait bon, autant qu’elle le pouvait.
A deryn hésite une fraction de seconde avant de lancer une nouvelle offensive. Elle se fait plus directe, les idées fusent rapidement. Elle est vive d’esprit, ce qui est un bon point quand on se bat pour survivre. Il parvient à anticiper ce qu’elle va faire, car son regard la trompe encore lorsqu’il change de direction bien avant son corps. Mais il laisse faire, comme s’il était attaqué par surprise. Elle bondit, attrape son épaule, et mord de toutes ses forces, jusqu’à ce qu’il sente les vaisseaux sanguins éclater sous sa peau. La présence des petites canines pointues de son élève dans sa chair n’a rien de très agréable, mais il serre les dents et lui laisse encore deux secondes de répit. Aderyn tente alors visiblement de … l’escalader ? Cette initiative l’aurait certainement fait sourire, en temps normal. Mais pas ici. Il aurait très bien pu se retourner vers elle, l’attraper par l’encolure et la jeter par terre, mais ce n’est pas le but recherché. Il n’est pas là pour lui montrer à quel point il est fort, mais plutôt pour lui montrer qu’elle pourrait se faire avoir par quelqu’un de plus faible qu’elle-même, pour peu qu’il connaisse un peu de technique. Il se laisse donc tomber brutalement sur le côté, comme un poids mort, et l’entraîne dans sa chute. Elle finit par le lâcher pour éviter de tomber avec lui, et il profite de son déséquilibre pour faucher ses pattes fines d’un coup de pattes postérieures — plus fortes que les antérieures — ce qui a pour effet de la faire tomber pour de bon. Quant à lui, il est prompt à se relever pour la regarder alors qu’elle est encore au sol.
« On ne monte pas sur l'adversaire, on le pousse ou on le tire pour le faire tomber. », prévient-il rapidement.
Il ne lui laisse ensuite pas le temps de se redresser, il est déjà sur elle : ses quatre pattes encadrent son corps sombre et sa gueule tiède s'approche déjà de sa gorge, qu'il saisit doucement entre ses crocs meurtriers. Une étreinte douce, mais suffisamment ferme pour qu'elle ne s'en échappe pas si facilement. Va-t-elle tenter de se sortir de cette posture qui représente une mort certaine, dans un cas de figure réel ? Ou va-t-elle se laisser aller, comme une faiblarde ?
BY ACCIDENTALE
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Sam 7 Mai - 18:16
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Aderyn crut pendant un moment qu’elle arriverait à se retrouver sur le dos du loup brun, mais fut bien obligée de constater qu’elle n’y arriverait pas lorsque celui-ci se laissa tomber sur le côté et la força à lâcher prise pour éviter de se faire écraser par la masse impressionnante du Bras Droit. Elle se releva sans chercher à s’enfuir, ce qu’elle aurait dû pourtant faire puisque Palladium la balaya avec ses postérieurs et la renvoya s’écraser au sol dans un couinement de surprise.
“On ne monte pas sur l'adversaire, on le pousse ou on le tire pour le faire tomber.”
Toujours au sol, elle acquiesça d’un hochement de la tête avant de commencer à rouler pour se remettre debout ; mais arriva alors encore une attaque à laquelle elle ne s’attendait pas et elle se retrouva coincée sous Palladium avec les crocs de celui-ci autour de la gorge, qui ne la blessaient pas mais l’empêchait de bouger.
Une fois la surprise passée, Aderyn comprit vite que Palladium s’attendait à ce qu’elle arrive à se dégager, mais elle n’avait aucune idée comment. Sa marge de manœuvre était extrêmement réduite, au point qu’elle ne pouvait utiliser que ses pattes, des pattes frêles qui faisaient la moitié de l’épaisseur de celles de Palladium et avec des griffes à peine plus puissantes que les serres d’un moineau. Il lui fallut un long moment de réflexion qui, elle le savait pertinemment, aurait été fatal pour elle dans un véritable combat, avant de se décider finalement à utiliser son agilité naturelle pour se courber et donner un grand coup de postérieurs dans le bas du cou du grand loup brun, en plein dans la trachée, en espérant lui couper la respiration et l’obliger à lâcher prise.