Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
< Yeah it's holding me, morphing me and forcing me to strive, to be endlessly cold within and dreaming I'm alive. >
F:15 | A:9 | E:17 | Atteinte par l'épidémie
Voilà, j'y étais. Les rochers qui barraient l'accès à notre abri aux humains était à seulement quelques centimètres de mon museau. Prudemment, je sortis ma tête par le petit trou d'ouverture et étudiai attentivement le moindre mouvement alentour. Rien, personne, seul l’insupportable son des lames de feu qui lacéraient le ciel sans pitié et les petits incendies qui terminaient de brûler tout ce qu'il restait à brûler.
J'inspirai profondément, tentant de chasser la fatigue intense qui me submergeait encore. Un dernier regard vers l’extérieur me confirma encore une fois que aucune présence humaine n'était ici. Néanmoins, une douce mélodie me parvint. Je la reconnu immédiatement. La voix de ma mère. Je la reconnaîtrais entre mille à présent. Depuis la maladie, elle me rendait visite sans cesse, et sans que personne ne la voie. C'était pour cette unique raison que je ne m'étais pas encore faite soignée.
Je sortis doucement alors qu'un énième tremblement me fit légèrement perdre l'équilibre. Je secouai la tête pour me reprendre mais cela ne fit que révéler ma migraine. Je soupirai. Je devais me faire soigner. Les rumeurs disaient que les malades hallucinaient... Ce n'était pas ma mère, je tournais simplement folle. Je m'étais promise que je ne devais pas me laisser submerger par les émotions et les sentiments. Et même si elle avait été réelle, il fallait arrêter. Elle ne cessait de souffrir encore et encore.
Sa silhouette agile fila dans le fond de l'église et ce fut au prix d'un immense effort que je m'en détournai pour rejoindre le trou qui faisait office autrefois de porte principale. Dehors, la pluie mortelle faisait rage. Heureusement, sur ma gauche, je repérai bien vite les restes d'une maison accolée au grand bâtiment. Elle me ferait office de protection. Longeant le mur froid et gris de manière à être protégée par le toit, je rejoins rapidement mon but, et, d'un bond, fus à l’intérieur.
Un énorme trou au beau milieu du plafond permettait aux lames de feu de s'introduire dans cet abri de fortune et je dus longer les murs pour passer à la maison suivante, qui elle était dans un état assez correct. Je soupirai de soulagement après avoir fait l'état des lieux et m'être rendu compte que les bases de briques et de pierres tenaient bon et protégeaient presque parfaitement du sang de soleil.
De toute façon, je connaissais cette maison. Je m'y était déjà rendue en cherchant un lieu d'entraînement pour Yan'Ka, ma chère apprentie à qui j'avais donné rendez-vous ici. La seule crainte qui me torturait le ventre était qu'elle ne soit pas là. Certes j'étais en avance, mais je ne pouvais m'empêcher de craindre de la voir prendre feu. Est-ce que tout ceux à qui je tenait finiraient en cendre ? Si c'était le cas, si l'un de ceux que j'aimais venait à se consumer sous les armes du ciel, je crois bien que je le suivrais.
Encore un tremblement, encore ce chant. La maladie. J'étais inconsciente peut-être de faire venir Yan'Ka ici pour s'entraîner, mais l'église était trop fréquentée, et ses sous-sols trop étroits, et la loupiote avait besoin de savoir se défendre, aller vite et éviter les attaques du ciel. Alors même si j'étais faible, j'honorerais ma mission.
Alors que je faisais les cent pas, je tournai la tête et me retrouvai face à ma mère. Une belle louve brune qui semblait assez épuisée. Pour une fois, elle ne s'évapora pas immédiatement et concentra son regard dans le miens. Je l'évitai, par pure protection. J'avais décidé de me soigner, elle ne pouvait pas me faire changer d'avis. Je secouai la tête et murmurai :
- Encore toi. Arrête de me suivre, tu vas finir par te faire brûler avec cette saloperie de pluie.
J'osai un regard vers elle et ne pu constater que sa disparition. Un soupire s'échappa de ma gueule et je décidai de m'allonger, un peu cachée, en attendant mon apprentie, histoire de m'économiser un peu. Le mal de crâne restait sans cesse et revenait, revenait, revenait. Je gardai néanmoins les yeux ouvert, attentive au moindre mouvement suspect, malgré la fatigue, les tremblements, la fièvre et la berceuse de ma mère. Viens vite Yan'ka, et surtout, évite la pluie.
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Mar 10 Juin - 18:52
Tapies dans l'ombre
Force : 10; Agilité : 10; Endurance : 11
Feat Kaïs
Le bruit du sang du soleil. Rien d'autre. La seule chose que j'entendais aussi loin que j'étais dans mon sommeil. Même l'activité des loups éveillés ne me parvenait pas. Juste cet atroce chose brûlant du ciel. Cela faisait seulement quelques jours que nous étions installés dans l'église, et pourtant, cela ne m'était toujours pas familier... J'émergeai soudain de mon somme en réalisant que l'aube était passée depuis un moment. Je me levai, bâillant, puis m'étirai. Je reniflai en laissant balader mon regard fatigué sur toute la salle souterraine où nous avions décidé de nous installer. Et d'un coup, une atroce révélation me parvint, je fus malmenée par un hoquet de surprise. KAÏS ! Détalant en quatrième vitesse, je filai en dehors de la petite salle et bondis dans le couloir sous les yeux intrigués des loups. Haletant, j'étudiai mon environnement en bougeant la tête de tous côtés, paniquée, puis dérapai avant de filer à nouveau au bout du couloir. Mon sang me battait au tempes et mon cœur tambourinait tandis que je levai la truffe en cherchant l'odeur de mon mentor. Par là ! Mes pattes me portèrent d'elles-mêmes vers l'entrée de l'église, où je voyais déjà le sang du soleil tomber en météores rouge et noir effrayants. -Kaïs? Kaïs? Murmurai-je en passant ma tête à l’extérieur. Prudemment, je sortis, et ayant immédiatement peur des chutes de sang, courus me réfugier dans une maison en piteux état juste à côté. Mes coussinets avaient été légèrement brûlés, mais rien de grave. Pénétrant dans le sinistre endroit, je me rappelais que c'était ici le lieu de rendez-vous. J'aperçus mon mentor allongée au fond de l'endroit. Je m'avançai vers elle, imaginant très bien la tête que je lui affichais. Les sourcils relevés, un petit sourire, les oreilles mi baissées et le regard désolé. Bref, la tête d'une louvette ayant fait une bêtise. - Désolée du r'tard... !
< One minute I held the key, next the walls were closed on me. >
Je lutais pour ne pas fermer les yeux alors que la somnolence s'emparait de mon corps bien malgré moi. Je gémis en secouant la tête alors que ma migraine frappait mes tempes. Saloperie... Le chant agissait comme une berceuse et je dus prendre sur moi pour ne pas hurler. C'est alors qu'un son étouffé derrière l'horrible bruit de la pluie se fit entendre. Je me fis soudainement attentive et ne tardai pas à voir une petite boule de poil s'aventurer dans la maison.
La loupiote s'approcha de moi, l'air un peu confus, et elle m'arracha bien malgré moi un sourire. Cette délicatesse, cet air plein de vie, cette douceur, cette innocence, cette insouciance. Elle me faisait parfois oublier mes promesses de contrôle des émotions. Comme avec Waka'... songeai-je.
- Désolée du r'tard... !
Je me relevai avec une certaine peine que je tentais de cacher du mieux possible. Mon expression était redevenue froide, sans montrer le moindre signe agressivité ou de reproche pour autant. Un mouvement sur ma droite me fit tourner la tête et j'aperçus ma mère, un grand sourire bienveillant sur le visage, l'air de dire : "Détends-toi. Ce n'est qu'une jeune louve, ménage là." Le ménagement est un luxe ici maman. Je reportai mon attention sur mon apprentie.
- Ça va. C'est pas grave. Tout va bien ?
Sans attendre de réponse, je commençai déjà à tourner autour d'elle. Aucune blessure. Cela me rassurait. Je me postai devant elle alors que le chant reprenait encore et encore. Un spasme furieux m'ébranla et je secouai la tête pour me reprendre. Pas question de paraître faible devant Yan'Ka. Nous n'avions pas besoin de cela.
La projection de ma mère, elle, traînait aux alentour de la sortie, comme cherchant à aller sous la pluie de feu. Je ne pouvais pas m'empêcher de lui lancer quelques regards furtifs. Au fond de moi, je voulais lui crier de rester à l’intérieur, de ne pas faire comme papa. Mais je n'avais pas parlé de mes hallucinations à mon apprentie, et je ne voulais pas qu'elle s'inquiète. Elle n'est pas réelle, Kaïs, ce n'est que ton imagination. Peu importe ce qui peut lui arriver.
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Mer 18 Juin - 15:27
Tapies dans l'ombre
Force : 10; Agilité : 10; Endurance : 11
Feat Kaïs
-Oui, oui, tout va bien, répondis-je d'une petite voix en grimaçant, pensant à mes coussinets à vif. Je reniflai furtivement en bondissant légèrement. -Et ben ? On attend quoi pour commencer l'entraînement ? Je remarquai que mon mentor frissonnait doucement et qu'elle détournait par moments le regard. Je penchai la tête de côté. -Tout va bien, Kaïs ? La louve ne me répondit pas, continuant à me tourner autour et à enchaîner ses étranges tics. Puis enfin, elle s'arrêta devant moi, me fixant d'un regard semblant aveugle. -Kaïs ? Mais qu'avait-elle ? Était-ce mon retard qui l'avait inquiété ? Avait-elle peur du sang du soleil ? Je ne sus pourquoi, mais, d'un coup, je pensai à Kora. Jamais, elle, elle n'aurait eu peur comme ça. Je ris intérieurement en voyant mon mentor semblant se déséquilibrer et sombrer dans une hypnose qu'elle seule semblait entendre. Je n'osai, bien entendu, rire en vrai. Quelle correction je me prendrai ! Non, non, je me contentais bien de lui rendre son regard sans ciller ou sourciller. Que pouvait-elle avoir, à la fin ? Je savais bien que j'étais sa première apprentie, mais quand même... - Kaïs ?
Elle souriait. Ma mère souriait. Un sourire acide, joueur, cynique. A seulement quelques centimètres des flammes, elle me regardait, silencieuse. "Viens me chercher si tu le peux. Viens ou je pars." Je tournai la tête vers Yan'Ka, mais impossible de me concentrer. C'est une hallucination Kaïs, concentre-toi, merde !
Soudain, je me rendis compte que mon apprentie venait de parler. Je n'avais rien entendu, beaucoup trop concentrée sur les conneries du fantôme qui se faisait passé pour ma mère. Je secouai la tête et lorsqu'elle repris la parole, je l'écoutais cette fois :
- Kaïs ?
Depuis combien de temps étais-je dans cette torpeur étrange ? Il y avait de quoi inquiéter n'importe qui. Je ne devais pas, ne pouvais pas. Peu importe le passé, ma mère est partie depuis trop longtemps. C'est autour de Yan'Ka d'exister.
- Excuse-moi Yan'Ka... Je ne me sens pas très bien. Enfin ce n'est pas important. Au boulot.
Je me secouai, bien décidé à ne plus porter un seul regard à ma mère qui avait repris son chant d'une voix écorchée. Ça ne marchera pas. Brûle si tu veux, mais laisse moi. Je regardai autour de moi. La pièce était petite, peu pratique pour courir. J'avais prévu de travailler l'endurance, alors il fallait que je trouve un autre moyen. Ce n'étais pas compliqué, j'avais une idée, permettant aussi d'améliorer l'agilité.
- Bien. Comme on ne peut pas courir, j'ai pensé à quelque chose d'autre pour s'entraîner à l'endurance. Je vais t'attaquer et tu vas devoir m'éviter, le plus longtemps possible.
Je me plaçai face à elle, sans plus jeter un seul regard à ma mère, au pris d'un effort fou. Le chant, la migraine, tout tambourinait dans ma tête comme une symphonie cruelle. Je frissonnais régulièrement mais je tentais de l'ignorer. En position de combat, je lançai :
- Prête ?
Lorsque j'eu sa confirmation, je bondis, lançant des offensives rapides et assez rapprochée. Je savais que si je la touchai, je ne lui ferais pas de blessures sérieuses, j'y faisais attention. Je ne lui ferais aucun mal. Rien ne lui ferais de mal. Ni la pluie de flammes, ni les loups ennemis ou les solitaires fous, ni ces crétins d'humains. Rien.
HRP:
Désolée pour ce retard assez énorme >< J'avais un gros manque de motivation, je vais essayer de plus refaire de coups comme ça :/
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Dim 6 Juil - 15:03
Tapies dans l'ombre
Force : 10; Agilité : 10; Endurance : 11
Feat Kaïs
-Prête ? Je hochai la tête, me campant. Kaïs me cachait quelque chose, j'en étais sûre... Et je devrais ruser pour savoir quoi. Je tentais pour le moment de me concentrer sur l'entraînement. Mon mentor fondait sur moi en courses rapides et furtives que j'esquivais par bonds de côté, par courses en arrière ou par petits sauts. Bientôt, je commençai à fatiguer, mes mouvements rapides devinrent raides, et le souffle court, je sentis Kaïs me percuter de pleins fouets. Je chancelai, et finalement, mes pattes cédèrent sous moi et je tombai au sol, haletante. - Ok, ok... Balbutiai-je, la tête me tournant légèrement et les poumons brûlants. J'ai, j'ai compris... Qu'avais-je compris ? Qu'il ne fallait pas courir constamment mais ruser pour échapper à l'assaillant... Enfin, j’espérais que c'était cela. Je repris un instant mon souffle, sur le dos, la tête posée contre le bois dur du sol. Mes yeux clignaient au rythme de ma respiration effrénée tandis que j'observai Kaïs, campée plus loin. Faut pas que je m'épuise... Je me remis sur mes pattes, dressai l'échine.
Yan'Ka se débrouillait bien. Elle courait, volait, esquivait tant bien que mal, mais ses mouvements était beaucoup trop prévisibles. Un coup à gauche, un à droite. Néanmoins, il fallait remarquer que la loupiote savait user de sa petite taille et de son agilité. De plus, elle parvint à tenir un certain moment avant la collision inévitable de nos deux corps. Je me relevai immédiatement et observai mon apprentie, vérifiant qu'elle allait bien.
- Ok, ok... J'ai, j'ai compris...
Le souffle court, elle s'étais allongée sur le dos, épuisée. Je souris légèrement. J'allais attendre avant de reprendre un autre exercice, inutile d'épuiser ma protégée.
- Tu t'es très bien débrouillée. Tu sais profiter de ton agilité et tu es plutôt rapide, et puis tu as tenu pas mal de temps au final avant d'être vraiment fatiguée. Ton problème, c'est que tes mouvements sont trop prévisibles. Mais je suis sûre que tu sauras régler ce problème rapidement pas vrai ?
Encore un sourire, ceux que je réservais à ceux que je protégeais. Sourire qui se fana brutalement alors qu'au milieu du chant incessant dans mon crâne, un cri surgit. Je tournai brusquement la tête vers l'endroit ou se trouvait la projection de ma mère quelques minutes plus tôt. Elle brûlait. Elle se consumait sous mes yeux. Comme mon père il y a si longtemps...
Pendant quelques secondes je ne pus détacher mes yeux de ce spectacle. Cela recommençait, encore. Encore. Encore. Je détournais le regard. Du faux Kaïs, rien que du faux. Une illusion. Oublie, tu sais qu'elle reviendra plus tard, en pleine forme, irréelle. Je tentai de me concentrer sur Yan'Ka. Il ne fallait pas que je porte la moindre attention à cette maladie.
En tentant d'oublier le cri, je détaillai mon apprentie qui reprenait son souffle. Et ce fut à cet instant que je le remarquai. Je m'approchai soudainement et approchai ma patte d'un des coussinets de la loupiote, le détaillant avec attention. Brûlé.
- Yan'Ka ! Pourquoi tu ne m'a pas dit que tu t'étais blessée ? Il faut qu'on retourne chercher un guérisseur, ou au moins de l'eau. Attends moi ici.
Cette prise de conscience de la réalité me permis d'éviter de penser à cette hallucination. Le mal de crâne ne m'avait pourtant toujours pas quitter, et le chant avait repris, plus torturé que jamais. Je m'éloignait vers de vieux meubles à l'abandon au fond du bâtiment. Ils étaient éventrés, et presque vides, mais je parvins à trouver une petite gourde. Je savais que les humains s'en servait pour mettre de l'eau dedans, alors je la rapportai vers Yan'Ka avant de tenter de l'ouvrir avec précaution.
Le bouchon devait être tiré pour être enlevé, et je bataillai quelques instants avant qu'il cède enfin. Quelques gouttes jaillirent et tombèrent sur le sol. Le récipient était à moitié plein d'une eau qui semblait assez propre. J'en fit couler un tout petit peu sur ma patte pour tenter de vérifier, puis, soulevai la patte de mon apprentie avant d'en verser dessus pour calmer la brûlure.
- Tu es blessée ailleurs ?
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Mar 8 Juil - 16:16
Tapies dans l'ombre
Force : 10; Agilité : 10; Endurance : 11
Feat Kaïs
Je jappai de joie lorsque Kaïs me complimenta. Que j'étais fière ! J'avais bien réussi mon entraînement. Enfin, il y avait quelques défauts, mais rien de bien grave. Un petit instant de silence s'installa pendant lequel Kaïs semblait encore perdue dans son hypnose. Elle m'étudia, et d'un coup, son regard se posa sur mes pattes. Mes coussinets brûlés ne lui avaient visiblement pas échappé. « Yan'Ka ! Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu t'étais blessée ? Il faut qu'on retourne chercher un guérisseur, ou au moins de l'eau. Attends-moi ici. » Me sentant coupable, je grimaçai et m'assis. Kaïs se dirigea vers le fond de l'endroit, extirpa une gourde d'eau d'un vieux meuble et revint vers moi. Elle l'ouvrit avec précaution, me fit signe de tendre mes pattes et versa le liquide frais. Une agréable sensation de fraîcheur et d'apaisement parcourut mon coussinet, puis, plus aucune douleur, juste une petite sensation de chaleur. « Tu es blessée ailleurs ? Me demanda-t-elle. — Non, ça va, répondis-je en clignant des yeux lentement. Et merci. » Je relevai des yeux reconnaissants vers elle. Un jour, je serai comme elle. Avec un sang-froid inébranlable et une expérience à toute épreuve. Je me dressai sur mes pattes et fixai mon mentor droit dans les yeux. « Bon, et maintenant ? »
< I can't get these memories out of my mind, and some kind of madness is starting to evolve, mmmm. And I, I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. >
- Non, ça va. Et merci.
Je poussais un léger soupir, rassurée de voir mon apprentie en forme maintenant. Elle se releva et me fixa, prête pour la suite.
- Bon, et maintenant ? - Maintenant tu ne me cache plus jamais quand quelque chose ne va pas.
Soudain, un sentiment d'imposture m'envahit. Je n'étais pas vraiment honnête non plus à vrai dire... Le chant torturé qui battait la mesure dans mes tempes me le rappelait. Ma mère, tel un flambeau, dansait autour de nous, invisible aux yeux de la loupiote. Elle brûlait, comme une étoile de feu. Je l'ignorai du mieux que je pouvais, et j'étais finalement assez fière du résultat. Je parvenais à garder mes yeux rivés sur Yan'Ka et à réfléchir au prochain exercice sans trop me soucier de l'illusion qui tentait d'attirer mon attention.
- Si je me souviens bien, quand je suis allé faire du repérage ici, j'ai vu des trucs intéressants en haut. Suis-moi.
Je m'engageais sur un escalier à moitié écroulé par endroit, faisant bien attention à chaque marche, avançant en éclaireur de manière à éviter tout accident pour mon apprentie Enfin, je posai mes pattes sur un plancher que je me souvenais avoir bien vérifier la veille. Il était sûr, même si j'hésitais encore légèrement en pensant aux incendies fréquents dans le coin. Mais je n'avais trouvé que ce refuge pour nous entraîner tranquillement.
J'avançai de quelques pas. La pièce était pleine de meubles et de cartons en tout genre. Des idées plein la tête, j'en poussais plusieurs, déplaçant commodes, armoires et boites pour créer un parcours fait de sauts, de slaloms et de roulades. Je me retournai vers Yan'Ka, juste à temps pour apercevoir une sorte de boule de feu géante me foncer dessus. Je me jetai au sol par pur réflexe, réveillant ma migraine. Puis je compris. Ce n'étais autre que l'illusion de ma mère qui brûlait. Pour mon apprentie, je venait donc de me plaquer au sol sans raison. Bien, plus aucune excuse n'était possible. Je me relevai lentement et revint vers la loupiote, en soupirant.
- Excuse-moi Yan'Ka, pour ça. J'ai... Cru voir quelque chose. Enfin... Pour tout te dire, ce sont des hallucinations. C'est pour cela que j'ai l'air étrange depuis tout à l'heure. Mais ne t'inquiète pas pour moi, je vais bien. Passons à l'exercice tu veux ? De l'agilité. C'est un parcours.
Piètre tentative de changement de sujet, je le savais. Mais je n'avais pas d'autres idées, et puis je ne voulais pas inquiéter Yan'Ka. Alors je voulais qu'on avance. Il fallait que j'aille voir un guérisseur bientôt.
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Dim 13 Juil - 13:38
Tapies dans l'ombre
Force : 10; Agilité : 10; Endurance : 11
Feat Kaïs
« Maintenant, tu ne me cache plus jamais quand quelque chose ne va pas. » Je baissai la tête, honteuse. « Si je me souviens bien, quand je suis allé faire du repérage ici, j'ai vu des trucs intéressants en haut, dit-elle d'un ton plus sage. Suis-moi. »
Je m'engageai à la suite de mon mentor, les poils dressés et les pattes frétillantes d'excitation. L'escalier fut branlant mais Kaïs m'assurait à chaque marche qu'il était solide. Enfin, l'étage. La pièce était relativement grande et remplie de meubles à moitié écroulés et de cartons, certains étaient moisis... Je balayai l'endroit du regard, ébahie. Les humains devaient avoir vécut là, jadis. Quels idiots ! Pourquoi vivre dans un endroit pareil? Je fus sortie de ma rêverie lorsque Kaïs plongea au plancher. Je m'avançai vers elle, alertée. Est-ce que ça a rapport avec son comportement de tout à l'heure ? Je reculai de quelques pas. Est-ce qu'elle devient folle ? « Excuse-moi Yan'Ka, pour ça... Balbutia t-elle. J'ai... Cru voir quelque chose. Enfin... » Elle semblait peu sûre d'elle et hésitante. « Pour tout te dire, ce sont des hallucinations, déclara t-elle enfin. C'est pour cela que j'ai l'air étrange depuis tout à l'heure. Mais ne t'inquiète pas pour moi, je vais bien. Passons à l'exercice tu veux ? De l'agilité. C'est un parcours. » Que je ne m'inquiète pas ? Je fronçai les sourcils. Si elle voulait que je ne m'inquiètepas, c'était raté. « Il faut voir un guérisseur ! Tu es malade ! » Je savais très bien ce que cela faisait d'être malade. Vers mes deux lunes, j'avais été atteinte d'une maladie et je savais que cela était handicapant. Pourtant, elle ne semblait pas si atteinte. « Bon, aboyai-je d'un ton moins alarmé. Tu as raison. » Je lançai un regard vers la parcours qu'elle avait dressé avec les objets des bipèdes. « Revenons à nos cartons. »
< On mixera la voûte céleste avec la macadam et tu m’emmèneras. >
Le regard de mon apprentie se durcit soudainement.
- Il faut voir un guérisseur ! Tu es malade !
Je l'esquivai assez lâchement, ignorant ses reproches et continuant à fixer mes yeux sur le parcours que j'avais mis en place. Yan'Ka sembla d'ailleurs le comprendre, ou peut-être qu'elle n'avait simplement pas envie de jouer les mentors à ma place, et elle repris là parole :
- Bon, tu as raison. Revenons à nos cartons.
Je hochais la tête et m'avançai vers les cartons une nouvelle fois. Le chant écorché de ma mère cognait encore dans ma tête, tellement fort que j'avais l'impression que mon crâne allait exploser. La louve fantôme trônait d'ailleurs au beau milieu des cartons, enflammée. Elle fumait et brûlait. Bientôt, elle me laisserait pour n'être qu'un tas de cendre, enfin.
- Bien. J'ai fais un parcours. Je crois que le chemin est assez visible, mais je vais le faire quand même pour te le montrer, tu le feras après.
Je me préparai au départ, puis m'élançai. Courir, bondir, slalomer, rouler et courir encore. Contrôler son souffle, ses mouvements. Et puis résister à la voix insupportable. Résister à l'envie de hurler. Et puis terminer enfin. Je me tournai vers mon apprentie en reprenant mon souffle, tranquillement.
- A ton tour.
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Lun 4 Aoû - 20:31
Tapies dans l'ombre
Force : 10; Agilité : 10; Endurance : 11
Feat Kaïs
Je clignai des yeux, déterminée à faire de mon mieux et à ne me concentrer que sur mon entraînement. Et rien d'autre. Je risquai un œil vers mon mentor, qui venait de revenir à mon côté après son exemple. Rien d'autre ! « A ton tour. » C'était bien compliqué. J'inspirai à fond, avant de m'élancer vers le parcours. Les informations tournaient à toute vitesse dans ma tête à mesure que je filais entre les cartons. Je sautai par dessus un vieux carton tout plié, bondis entre deux planches de bois éraillées et pris un virage afin de me retrouver bien en face de Kaïs, qui m'observait au bout du parcours? Je bondis sur une sorte de planche, sautai haut et atterris sur un vieux matelas humant le moisi. « Humpf ! » Je battis des pattes, tentant de me relever mais j'étais comme bloquée sur le dos. Une envie de rire me pris à la gorge et je ne pus la retenir. J'éclatai donc de rire, là, dans cette position aussi ridicule que peu sérieuse. Et tant pis pour les répercutions !
< À des années lumières de tout c'qu'on voulait faire, des années sans lumière, c'est tout c'qu'on à pu faire. >
La petite louve se débrouillait bien. Elle bondissait avec agilité, courait plutôt rapidement. Elle faisait de bons efforts de concentrations, au moins autant que moi. En effet, je portais tant bien que mal toute mon attention sur mon apprentie alors que le chant était devenu clairement insupportable. Il raisonnait fort dans ma tête, grinçait, se tordait dans l'air et frappait aussi fort que possible sur les parois de mon crâne, réveillant une migraine acide et insupportable. Bientôt elle va se taire, Kaïs. Comme à chaque fois. Bientôt elle se consumera entièrement, tu le sais bien. Et elle reviendra encore. C'est une illusion Kaïs ! Une stupide illusion ! Une hallucination débile qui veut te faire croire que t'as une infime crétine chance de la retrouver en vie. Un connard de fantôme qui se fout clairement de toi ! Alors oublie là, et aide Yan'Ka.
Ma protégée bondit sur un matelas, et tomba. La, sur le dos, dans l'incapacité assez étonnante de se relever, elle éclata de rire. Un long rire de louveteau, qui savait résonner dans l'air et mettre du baume sur mon cœur la plus pars du temps. Mais pas là. Pas maintenant. Il se mêlais au chant qui ressemblait beaucoup trop à un cri. Et son image joyeuse se superposait à ma mère qui se consumait en me jetant un regard triste, détruit, plein d'une douleur sourde et acide. Accusateur.
Un long tremblement m'ébranla. Puis un deuxième. Et je me laissai tomber sur le sol. Des larmes coulaient toute seule dans mon pelage. J'avais cet air hébété et paniqué, un regard vide. J'étais paralysée, incapable de faire la moindre action sensée et logique. Incapable de formuler une idée ou une pensée claire.
Quelle mentor inutile !
Je baissai les yeux vers le sol pour tenter d'échapper à ce qui m'assaillait. J'allais effrayer Yan'Ka si je continuais. Je ne pouvais plus réfléchir. Le chant s'intensifia jusqu'à ce que je n'entende plus rien autour. Je crois bien que c'était la première fois de toute les fois qu'il prenait une telle intensité. J'hurlai. Sans pouvoir me retenir. Un long hurlement libérateur. Puis, plus rien. Un silence de glace.
Quelle mentor inutile... C'en est désolant...
J'éclatais en sanglot. Les larmes coulaient à flot. La pression de ces derniers temps qui sortait soudainement. Ça faisait tellement de bien d'un côté... Mais j'avais honte. Honte de moi-même, de ma capacité de mentor. Je respirai un grand coup et tentai de me calmer. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Ok. La voix encore tremblante, je dis doucement :
- Pardon Yan'Ka... Excuse moi... Je suis désolée... Je... Mes hallucinations se sont faites... Insupportables... Et puis je suis sur les nerfs tout le temps en ce moment... Tu n'avais pas à subir ça. Je n'aurais pas du faire d'entraînement aujourd'hui, et je vais aller voir un guérisseur, c'est décidé. Rapidement. Excuse moi encore.
Je me relevai, après avoir essuyé mes larmes d'un coup de patte. Je respirai encore plusieurs fois, calmement. Puis, je repris ma protection de masque neutre. Le fantôme de ma mère avait disparu. Pour l'instant.
- C'est tout pour aujourd'hui. Rentrons.
Je me détournai vers l'escalier, invitant Yan'Ka à me suivre d'un signe de tête. Le retour se fit dans le silence alors que nous descendions le bâtiment humain puis que nous sortions en reprenant le même chemin qu'à l'allée. Cette fois ci, je fis bien attention à ce que ma protégée ne se blesse pas. Et je la raccompagnai jusqu'à notre repère provisoire.
FIN
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Mar 26 Aoû - 22:27
[tu veux en finir là ? ^⁻^ ? ]
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Mer 27 Aoû - 12:59
[Eeeeh bien, comme tu veux, si tu veux pas répondre ça me va, préviens moi juste pour que j'édite un peu ma réponse histoire de bien finir, sinon, peut-être encore une réponse de ta part, plus éventuellement (pas sûr), une de la mienne... Sauf si tu veux continuer, pas forcément pour l'entraînement, mais genre une discussion ou n'importe, à toi de voir ^^ Je te laisse poursuivre ou pas le RP, comme tu le souhaite, je m'adapterais ]
Invité
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Mer 27 Aoû - 16:35
[Justement, je n'ai pas trop trop le temps de RP xD Donc je te laisse éditer ta réponse :3]