Ce loup, jamais je ne l'avais entendu. Jamais je ne lui avais fais face. J'ignorai la raison de sa présence et je ne m'en souciais guère. Qu'avait-il vécu? Peut-importe. Je savais qu'il avait la même position auprès de Manîthil que moi. Un pantin. Bientôt, cette louve démoniaque allait créer sa propre armée de pantin. Alors que je rangeais le garde manger en prévision de la futur famine, je croisa son chemin. Ses yeux me percèrent. Ils faut dire que dans ce regard, si petit encore, je pouvais y voir des souffrances, et une grande solitude.
Je fus perturber par son intensité un instant et manqua de trébucher sur un gibier mort au sol.

-Tiens petit, aide moi à porter ce chevreuil pour le mettre en hauteur. Les bonnes proies se font rares, il faut les préserver.

Je sentis ses yeux se poser sur moi, mais nul sons ne sortirent de sa bouche. Etait-il... Muet? Etait-ce la raison de son long silence en ma présence? Je me sentais bête de ne rien savoir sur ce jeune loup sombre auprès de qui je vivais depuis désormais deux mois. Mais comme disait Manîthil, le gentil c'était Arès. Je ne devais penser qu'à moi désormais. Moi seul. Et elle. Parce que là, je n'avais pas vraiment le choix.



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Si il était incapable de parler, le louvard était cependant capable de me taper sur le système. Alors que je lui avais demander de prendre soin des proies que j'avais peiné a attraper, le voilà qu'il me balançait de plein fouet un cerf de 30 kg sur le museau tout sourire.
Énervé, je repoussa le cadavre de mon corps et bondit sur le loup noir le plaquant dans mon élan sur le sol.

- Tes parents ne t'ont-ils jamais appris le respect?

Si il était une chose importante en ces terres, c'était la survie. Et ce n'était pas avec un comportement enfantin qu'un loupio comme lui allait survivre seul.

- Ou p't'être bien que tu as pas de parents!?

Approchant ma gueule grande ouverte de la sienne, ma voix se fait grave. Je n'ai que faire qu'il soit important à Manîthil si c'est une gêne pour moi.
M'écartant de son corps encore en pleine croissance, je reprend mon travail. Je suis quand même intérieurement surpris. Ce petit à sû soulever et jeter un poids aussi lourd. Il a du potentiel. Ce doit être pour ça que Manîthil le garde à ses côtés. Quel potentiel voyait-elle en moi? Imaginant plein d'images, toutes aussi irréels que les autres, j'entrepris d'attraper le cerf pour essayer de le mettre en hauteur. Oui. Il était vraiment lourd ce muffle.


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J'en avais marre de passer du temps en "compagnie" de ce gamin. Je n'étais clairement pas habitué à faire du baby-sitting, et si Manîthil voulait garder ce marmot qu'elle le cache dans un trou avant qu'il ne face des conneries! Il n'avait pas l'intention de me laisser ranger le garde manger tranquille, et me fit trébucher, rappelant à mon antérieur gauche que même cicatriser, les blessures ne disparaissent pas. J'émis un grondement de douleur, avant de me rendre compte qu'il s'était jeter à ma gorge dans mon angle mort. Je bascula par instinct en arrière pour lui faire lâcher prise. Mais il était fou ce gosse! Pas possible qu'un gamin soit assez taré dans sa tête pour chercher un vieux mâle qui n'en avait clairement rien à foutre qu'il respire ou gît dans son sang!
C'en était trop! J'étais hors de moi. N'importe quel prédateur digne de ce nom sait qu'on attaque pas un autre prédateur sans s'attendre à un retour de coup de crocs. Alors me relevant gauchement, et m'ébrouant je le toisa de mon œil, d'un regard mauvais. En moi, un dilemme. Qu'allais-je déformer chez ce loup pour qu'il me laisse enfin tranquille? Quelle partie de cette jolie frimousse j'allais devoir défigurer à vie?

Je lui tourne autour, la queue fouettant mes postérieurs, le poils ébouriffé, un grognement rauque sortant de mes entrailles, présage que c'en était assez. J'observais son corps tout entier. Oui, quelle partie de lui allais-je mettre en charpie? Ses pattes? En avait-il besoin? Sa langue? Après tout le loup était muet, il n'en avait pas besoin! L'idée me parut alléchante... Allais-je réellement faire ça? Pourquoi pas. La douleur serait assez vive pour lui rappeler que je ne suis pas un loup qui aime jouer avec les enfants. Ses oreilles? Ses yeux? Un handicap supplémentaire, et la longévité de ce loup allait clairement se raccourcir de quelques années.

Finalement je su. Je bondis sur ma proie, crocs dehors. Je le plaqua sur le sol après l'avoir bousculer de mon corps. Le choc ne fut pas lourd, mais sa chute devrait le laisser pataud un instant. J'en profita pour attraper dans ma gueule les poils de son cou, les arrachants sans pitié. Je recommença, une fois, deux fois, trois fois. Le loup commença à bouger mais je plaqua ma patte avant sur sa gueule pour le maintenir au sol, et mes postérieurs, assis sur son corps. Je continua. Quatre. Cinq. Bientôt le collier de ce loup sera parfait.

Je me dégagea alors de son corps en lui écrasant de tout mon poids cette fois, sa gueule d'ange. Quand j'admira mon travail de loin, un sourire étira mes babines. J'avais arraché tout les poils sur tout un côté de son encolure, ce qui donnait au louvard, une coupe déjanté avec un effet à l'iroquoise. Je pouffa devant mon oeuvre. Si ainsi il n'avait pas l'air ridicule alors qu'était-il? Je ne pu retenir un rire. Il allait devoir voler une écharpe aux humains le temps que son poils repousse parce qu'au vue de ce que j'ai enlever, ca allait prendre un certains temps.



HRP: Chati a arracher les poils sur la moitié du cou de Mael. Le louvard a donc la peau " a nue " sur la droite.

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Le louvard, comme prévu, bien qu'épiler, contre attaqua. Il me fit mal, mais c'était normal. Il avait la haine, la rage, et voulait se venger.
Je me laissa faire un instant, pour ensuite flanquer ma patte contre son museau et le faire lacher prise. Il tangua sous l'impact, je me releva la babine en sang.

-Cela suffit. Tu as eu ta vengeance. J'ai mieux à faire, gamin.

Laissant pour compte le gibier, je me redressa et lui tourna le dos pour partir au loin. Oui loin de tant de gaminerie qui me faisaient perdre patience.

END

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