Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Un vent glacial me brûle la peau malgré mon épaisse fourrure d'hiver. Je n'ai passé que trop peu de temps hors des murs humains, et je ressens encore le froid de l'air comme si j'étais aussi nu qu'un ver. Pourtant, malgré cette sensation désagréable, j'ai encore le sentiment que je suis libre depuis trop longtemps. Trop longtemps sans avoir pris d'assaut les arènes de combat où mon père est encore tenu prisonnier. Et c'est comme si le temps filait sans me laisser l'occasion de libérer mon père, qui ici n'aura plus que son ombre de qui être le Roi. Nombre des Navniks de son règne ont abandonné leur meute, et ceux qui sont restés ont changé d’allégeance. C'est comme si je m'apprêtais à tirer des griffes bipèdes un Seigneur déchu, et que je lui offrais pour nouvelle vie l'attente de la mort. Qu'aura mon père lorsqu'il posera de nouveau sa patte royale sur l'humus de la forêt ? Rien qu'une compagne déserteuse, des fils abandonnés et une meute qui l'aura oublié. Je soupire, je ne suis pas prêt, et chaque jour que je passe à m'entraîner pousse un peu plus mon père dans les abysses de la mort. Mais ce n'est pas pour pleurnicher que me voilà arrivé dans la plaine de cendres. Il est grand temps que je termine mon apprentissage, et rien de mieux que de défier son propre leader dans un combat loyal pour progresser un peu plus. Je ne suis plus très loin de mon objectif. Bientôt le loup de combat sera un loup libre, et la rage des chiens se retournera contre leurs créateurs. Je m'avance entre les arbres, guette les environs, et surveille patiemment l'arrivée de mon Leader. J'en viens même à me demander comment j'ai rejoins les Mercenaires, et pourquoi je reste parmi eux alors que tant de choses ont changé. Mais rapidement la réponse me vient, et le visage de mon frère s'appose devant mes yeux comme ultime raison de ma présence ici. Nous ne sommes pas encore prêts, mais bientôt nous seront les fils du Dragon et nous n'aurons plus besoin de suivre un autre loup que notre Royal Père.
Koschei avait, de fait, beaucoup trop traîné dans ses entraînements ces derniers temps. Il était loin de rivaliser avec les grands Alphas alors qu’en tant que Leader des Mercenaires, il devrait être capable de se battre contre chacun d’eux si un contrat le lui demandait. C’est pourquoi il fut heureux d’accepter la proposition d’Adriel, qui l’avait défié dans un combat loyal afin que tous deux puissent devenir plus forts. Le gamin commençait déjà même à surpasser le Leader, et c’était à rectifier au plus vite.
Le gamin avait visiblement une affinité pour le danger puisqu’il lui avait donné rendez-vous dans les plaines de cendres : peu d’abris et des pluies acides à intervalles réguliers. Mais Koschei n’allait certainement pas refuser un challenge pareil, au contraire.
Le Leader sentit Adriel avant de le voir, grâce au vent qui lui faisait face. S’il la jouait finement il pourrait peut-être s’approcher du Dragon sans que celui-ci ne le remarquer, et profiter de l’avantage de la surprise pour l’attaquer par derrière. Retords et déloyal, certes, mais l’honneur n’avait rien à faire dans un combat si on comptait y survivre, et au final les coups bas étaient souvent les plus efficaces.
Ainsi, le leader s’approcha d’Adriel comme il l’aurait fait d’une proie : accroupi et lentement, ses pattes ne faisant aucun bruit sur le sol recouvert de cendres, ajustant sa trajectoire pour être le plus dos au vent possible tout en restant derrière Adriel, dont la silhouette commençait à se dessiner dans le brouillard environnant.
Une fois arrivé assez près de lui, il lui bondit dessus en prenant appui sur un rocher qui dépassait du sol, l’entraînant au sol dans un nuage de poussière, et referma ses crocs sur son échine, perçant à peine la peau. Il ne s’agissait pas ici de blesser un de ses Mercenaires et de le rendre incapable de combattre, mais bien de l’entraîner afin qu’il en ressorte plus fort qu’avant. Koschei repoussa le jeune loup et roula sur le côté pour se relever en position de combat et donner un signe de tête à son adversaire en guise de salutation.
Un jour, mes frères et moi seront les dignes héritiers d'un Roi que les traitres ont forcé à chuter. Et il aura beau avoir certainement besoin d'une longue période de réhabilitation, sa famille sera là pour lui et aucun de nous ne l'abandonnera. Plus jamais le monde ne laissera mon Père sombrer dans l'oubli, et tous ceux qui auront espéré le voir disparaître jusque là se verront tomber de bien haut lorsque l'Esprit du Dragon regagnera les forces qu'on lui a volées, et qu'il fera de nouveau face à tous les traitres à sa légitimité. Je souffle dans l'air froid, je piaffe quelques secondes en attendant l'arrivée de mon Leader mais rien ne se passe et je commence déjà à perdre patience. Peut-être que j'ai les nerfs à fleur de peau, ces derniers temps. Peut-être que douter de mes frères et attaquer la fille de ma mère aura été parmi mes pires erreurs, et peut-être que ce sont là les preuves de ma nervosité croissante. Mais je sais que mes sautes d'humeur sont liés à un évènement très important qui se prépare. Le temps passe. Le temps passe et nous iront bientôt libérer notre père. Alors oui j'ai peur. Peur de ne pas être prêt, peur de me ramasser, peur de perdre mes frères ou celui pour qui nous nous entraînons si dur. Il reste encore tant à faire, et pourtant si peu à la fois ... Il reste si peu de temps, et pourtant beaucoup trop ... Brutalement, je m'écrase lourdement au sol. Je lâche un grondement de surprise lorsque des crocs se referment sur mon échine, et je me retourne pour plaquer mes griffes contre mon assaillant et m'en libérer, mais déjà Koschei est debout devant moi, me saluant. Je reprends ma respiration, me redresse et m'ébroue rapidement pour enlever la cendre de mon pelage brun.
- Prêt ?
Mais le temps n'est pas aux questions futiles et pas davantage à la patience. Je bondis en avant, le percute de plein fouet. J'écrase mes pattes sur son poitrail et je force à reculer tout en plongeant mes mâchoires brutales vers son encolure, que je mords à pleines dents. Je tire en arrière pour lui faire perdre l'équilibre, et je lâche en une fraction de seconde pour partir en courant. Je détale dans la plaine comme un lapin pris en chasse, zigzaguant comme un dément tout en m'assurant que mon assaillant me suit de près. Et puis, je m'arrêter brutalement dans un virage en aiguille pour lui faire face, et me voilà à le fixer dans les yeux, attendant son assaut de pattes fermes.
Koschei ne prit même pas la peine de répondre et se prépara à l’offensive de son assaillant. Adriel lui fonça dessus et le Leader fut obligé de reculer pour conserver son équilibre, ce qui le rendit incapable d’éviter la morsure du jeune loup, qui plongea ses crocs dans la chair de son encolure, sans retenue. Adriel essaya encore une fois de le déséquilibrer, et cette fois-ci Koschei se laissa tomber, profitant du momentum que le jeune lui donnait pour lui envoyer un coup de griffes qui atteignit son épaule. Une fois à terre, il roula et se redressa promptement sur ses pattes pour s’élancer à la suite du jeune.
Koschei était rapide, mais Adriel aussi, et son parcours erratique ne le rendait que plus difficile à suivre. Koschei manqua de glisser sur le soul poussiéreux à plusieurs reprises mais parvint à maintenir son équilibre pour continuer sa course à plein régime.
Adriel s’arrêta brusquement, se retournant en glissant pour lui faire face. Koschei serait incapable de s’arrêter sans le percuter de manière malhabile, alors il profita encore une fois du momentum qu’il avait accumulé pendant la course pour se jeter au sol juste en face de son adversaire, glisser entre ses pattes, et refermer ses crocs au niveau de son abdomen en prenant soin de ne pas léser les organes internes. Il rouvrit alors les mâchoires et poussa sur la cage thoracique de son adversaire avec ses pattes arrière pour le repousser, roula, et se remit debout face à lui, prêt à l’assaut suivant.
Un mouvement furtif, une accolade brutale et je tombe à la renverse dans un jappement incontrôlé. Je me contorsionne comme je peu pour rendre à Koschei la morsure qu'il m'a infligée, mais je ne parviens qu'à perdre davantage l'équilibre pour m'écraser dans les cendres. Je roule sur moi-même, me redresse en une fraction de seconde et fonds sur mon Leader pour le percuter à grand coup d'épaule. Je le force à bouger de ma trajectoire et je pars en courant, plaquant ma queue entre mes postérieures pour empêcher Koschei d'avoir une prise quelconque sur moi. Je fonce comme un dément, dérape dans les cendres mais ne m'arrête jamais, et je recommence le même manège que précédemment. Je freine des quatre pattes, fais un brusque demi-tour sur moi-même et me précipite sur Koschei pour lui rentrer dedans de tout mon poids. Je plonge mes mâchoires dans son échine et force sur mes quatre pattes pour sauter par-dessus lui sans lâcher ma prise pour l'emporter dans mon élan et tenter de le faire rouler au sol. Si je parviens à prendre le dessus, je serais en position de force. Et je n'ai pas l'intention de perdre cet entraînement. Je serais bientôt prêt.
Adriel est bien trop rapide pour Koschei et bouscule celui-ci, qui perd un instant son équilibre mais tient bien debout sur ses pattes. Un instant qui fut de trop, car voilà qu'Adriel détale de nouveau comme un lapin, la queue entre les pattes.
Koschei s'élance bien évidemment à sa suite et galope derrière le Mercenaire. Après quelques mètres, il remarque un rocher qui dépasse du sol et décide de l'utiliser comme tremplin pour atterrir, il l'espère, sur son adversaire. Il saute donc sur le rocher, puis en décolle vivement avec toute la force que ses postérieurs peuvent donner, fondant sur Adriel qui l'esquive de peu. Koschei retombe alors dans un nuage de poussière et glisse sur la cendre avant de s'élancer à nouveau à la suite de l'autre loup.
Adriel fait à nouveau son demi-tour en tête d'épingle, mais cette fois-ci Koschei ne parvient pas à éviter de le percuter de plein fouet. Les crocs du jeune loup se referment sur son échine puis celui-ci saute et emporte Koschei dans sa chute, qui se retrouve couché sur le flanc. S'il n'agit pas vite, Adriel aura le dessus et ce sera fini pour lui. Koschei se contorsionne pour avoir Adriel à portée de crocs, et après quelques coups de mâchoires erratiques qui n'arrivent qu'à mordre l'air, il finit par attraper quelque chose dans sa gueule qu'il identifie comme étant une patte arrière. Il tire dessus en espérant que cela forcera son adversaire à lâcher prise.
Une douleur lancinante me prend dans la postérieure, et je gronde comme pour évacuer l'impression désagréable que ma chair est dans un étau violent. Je tire dessus par réflexe, brutalement, comme pour me détacher de tette emprise indésirable qui m'oppresse et m'empêche tout mouvement. Je gronde, relâche mes mâchoires et plonge dans son encolure pour la lui mordre à plusieurs reprises, claquant des dents contre sa peau et tirant dessus par à-coups en espérant le forcer à lâcher ma patte. Les contusions se sentent déjà, et je sens d'avance les douleurs musculaires auxquelles je devrais faire face demain. Je jappe, retire brutalement ma patte en éraflant mon os entre ses crocs, et je me retourne vivement pour claquer mes mâchoires contre son museau, dans l'idée de le sonner et de lui faire perdre ses repères. J'effectue un bond rapide au-dessus de lui et m'éloigne de quelques pas pour sortir de son champ d'attaque, mais l'instant d'après je fonds de nouveau sur lui et l'écrase de tout mon poids. Le Leader n'est plus si impressionnant, vu de cet angle.
Koschei semble avoir perdu de vue son intention première de ne pas blesser Adriel, obnubilé plus par l'envie de gagner ce combat que par celle d'entraîner un autre Mercenaire. Il continue de tenir bon, resserrant l'étau autour de la patte du fils du Dragon alors même que celui-ci s'acharne sur son encolure, mais il suffit d'un moment de faiblesse de la part des mâchoires du Leader pour qu'Adriel trouve une échappatoire, non sans y laisser une partie de sa peau.
Koschei tente de se relever mais l'autre le coupe dans son élan d'un coup de mâchoires. Le temps qu'il s'en remette et se retrouve sur ses quatre pattes, Adriel a eu tout le loisir de se préparer à son prochain assaut et de le percuter de plein fouet sans que Koschei puisse y faire quoi que ce soit. Aurait-il reçu ce coup en début de combat, il aurait pu tenir bon et rester debout ; mais la fatigue et les blessures qui s'accumulent l'envoient au sol dans un nuage de poussière.
Il parvient néanmoins à se dégager de son assaillant à grand renfort de coups de postérieurs et roule sur le côté pour se relever hâtivement sur ses pattes, face à Adriel, la rage de vaincre dans les yeux. Sa respiration se fait hachée, bruyante, alors qu'il est presque à bout de souffle, ayant juste assez d'énergie que pour un assaut final. Il ne laisse pas à Adriel le temps d'être totalement relevé avant de foncer dessus tête baissée comme un taureau. Sa tête percute les côtes de l'autre Mercenaire, lui coupant le souffle, et l'onde de choc se propage dans tout son corps, tandis qu'il utilise toute la force qu'il lui reste pour refermer ses crocs autour de la base du crâne d'Adriel sans retenue.
Encore un assaut, et j'ai le sentiment de prendre le dessus sur mon Leader. S'il n'est plus capable de me vaincre, pourquoi resterais-je sous ses ordres ? Mais la réponse est là bien avant que la question fasse son chemin dans mon esprit : Pandémonium. Il est hors de question que je quitte mon frère un autre fois. Je m'élance sans plus réfléchir et tant pis si je dois écraser mon Chef. Je le flanque au sol pour mordre dans son pelage à plein crocs, jusqu'à ce que de la force de ses quatre membres, il parvienne à se débarrasser de moi. Il est fatigué, je le sens, mais le Leader sait ce qu'il a à faire et il n'est pas décidé à se laisser dominer par un jeune mâle un peu trop téméraire. Je gronde, montre les dents. Si nous avons commencé un entraînement, c'est finalement un véritable défi qui nous oppose désormais. Je mets en doute sa capacité de me guider, de demeurer mon supérieur. N'avait-il, à l'époque, pas l'étoffe d'un Chef ? Si, bien sûr. Mais le fils du Dragon a grandi et il n'a eu de cesse de progresser. Aujourd'hui, ce Chef que j'ai respecté et suivi aux côtés de mon frère, n'est peut-être plus qu'un loup parmi tous les autres. Il n'a pas la grandeur de mon père. Je me redresse en avant, prêt à intercepter sa charge, mais sa force est plus grande qu'elle n'y parait. Il est rapide, et sa puissance m'écrase les poumons dans une charge colossale. Je grogne en m'écrasant sur le sol, roule sur le côté emporté par l'élan. Mais je n'ai pas le temps de me relever, l'ébène enfonce ses crocs dans mon crâne et me broie presque les os, laissant de mes mâchoires s'échapper un misérable gémissement plaintif. Je gratte le sol de mes quatre pattes, tente de l'atteindre au visage pour lui faire lâcher prise. Echec total. Et alors que ses dents se resserrent douloureusement autour de mon échine, je comprends que je n'ai pas d'autre choix. Je suivrais le Leader encore un temps. Je m'immobilise soudainement, les muscles tendus et le souffle court, signifiant au mâle adulte que oui, il a gagné.
Adriel se débat comme il le peut, mais il ne parvient pas à échapper à l'emprise du Leader qui resserre les crocs. Celui-ci n'a même pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour maintenir son adversaire, il lui suffit juste de laisser son poids mort faire tout le travail. En tous cas, il ne lâchera pas tant que le mercenaire n'aura pas signifié sa défaite, quand bien même devrait-il lui broyer le crâne et détruire l'héritage du Grand Dragon par la même occasion. Koschei tire une certaine jouissance à l'idée que d'un coup de crocs, il pourrait le tuer, sans que personne ne soit là pour en être témoin. Qu'est-ce qu'Isha dirait, s'il revenait pour trouver la carcasse de son fils abandonnée dans la Plaine de Cendres ?
Mais Koschei relâche sa prise dès que son adversaire s'immobilise. Il se redresse avec un sourire satisfait et recule de quelques pas. Ce ne sera pas aujourd'hui qu'il aura le plaisir de tuer un Dragon. A bout de souffle, il envoie un signe de tête respectueux vers le Mercenaire, qui aura bien combattu aujourd'hui.
Je gronde entre mes dents, rageant intérieurement de cette défaite qui n’aurait pas dû en être une. Je ressens, soudain, comme une profonde rancœur pour celui qui a pourtant accepté de ramasser un loup miteux fut un temps, et qui a à distance participé à faire de moi celui que je suis aujourd’hui. En fait, peut-être que je prends ma place de Prince trop à cœur. Peut-être que je vois finalement mon Leader plus comme ce qu’il est : un mercenaire, que comme un allié potentiel. En réalité, il n’est pas mon Chef. Il est seulement un loup qu’on paye pour s’offrir ses services, et je n’ai fait que payer ma dette en marchant à ses côtés jusque là. Il m’a permis de ne pas mourir, m’a offert du temps pour que je recouvre la mémoire, et aujourd’hui je ne suis plus celui que j’aurais pu demeurer à ses côtés. Je suis un fils du Dragon, et mon objectif n’est pas de mener ma vie au fil de missions ridicules en m’asservissant à d’autres loups à mesure que les offres se présentent. Mais je reste là, immobile entre ses crocs meurtriers, et j’attends qu’il se décide à lâcher prise. Je suis certain qu’il profite amplement de sa victoire, qu’il jouit de cette dernière dans un plaisir malsain et je lui en veux davantage de le faire. J’ai encore plus envie de me retourner contre lui et de lui faire mordre la poussière, en pensant qu’il pourrait mettre fin à mes jours si bêtement alors que j’ai combattu avec tant d’acharnement dans une arène étroite d’où je n’avais aucune issue. Je souffle, épuisé malgré ma rancœur, et lorsqu’enfin il décide de me lâcher la nuque, je suis debout en un rien de temps malgré la fatigue et les tremblements dans mes membres. Je lui fais face en fronçant le regard, comme si j’avais des envies sordides, et je reste silencieux alors qu’il me remercie d’un signe de tête pour cet entraînement. Oui, merci Koschei. Merci pour tout. Et je m’éloigne en silence, sans lui jeter un moindre regard. Fini l’asservissement. J’ai un but à atteindre, désormais.