Ce matin l'air était doux et les rayons du soleil venaient petit à petit réchauffer la tanière, une belle journée s'annonçait. Kyoka était toujours blottie contre le ventre chaud et confortable de sa mère, ses frères étant de chaque côtés même si l'un d'eux était un peu plus à l'écart. La petite louve avait ouvert les yeux hier soir mais la nuit était tombée et elle n'avait pu voir ce nouveau monde qui s'ouvre à elle. Dès l'aube, Kyoka avait ouvert les yeux, cette fois-ci elle y voyait quelque chose, tout 'abord 'était comme un flash, tout était blanc et puis des formes ont apparu mais elle n'arrivait toujours pas à distinguer l'origine de ses formes et ses couleurs. Elle cligna des yeux plusieurs fois pour mieux y voir, c'est là que sa vue était devenue nette et qu'elle pu voir sa mère, Minuit, celle-ci dormait encore paisiblement ainsi que ces frères, son père lui devait être dehors. Elle observa sa mère avec de grands yeux, elle était en train d'admirer le magnifique pelage de la louve, les rayons du soleil semblait faire briller les endroits où son pelage est blanc, son museau était marqué d'une longue tâche grise foncée. Kyoka la trouva magnifiquement belle et vint lui laper la truffe. Elle regarda ensuite ces frères, mais surtout celui qui était toujours à l'écart, elle était contente car maintenant elle pouvait le voir. Il remarqua comme il était petit par rapport à elle et son frère et d'un geste protecteur elle vint passer son museau sur l'oreille de celui-ci, il dormait encore. Elle essaya de se lever et retomba aussitôt, elle réessaya et cette fois-ci elle réussit, elle regarda autour d'elle et se rendit compte comme cela changeait, elle se sentait plus grande, plus haute, elle qui rampait jusqu'à présent, elle pouvait voir maintenant le monde autour d'elle, sur ces pattes. Elle fixait avec envie la sortie lumineuse de la tanière mais sa mère lui avait dis de ne pas sortir avant qu'elle ne soit levée et que l'un de ses frères aient ouvert les yeux. Elle s'assit donc en baissant un peu les oreilles et se tourna vers son frère et continua de l'observer. Le petit louveteau était vraiment petit et semblant fragile, malgré les rayons du soleil il avait tendance à frissonner. Kyoka le regarda avec tendresse, sachant qu'elle devrait le protéger au péril de sa vie et l'aider comme elle le pouvait. Sans même avoir les yeux ouverts elle avait déjà cet instinct protecteur et en le voyant avec ses yeux, elle était encore plus déterminée à le protéger et s'occuper de lui !
Elle se coucha donc près de lui, le regardant toujours ainsi que sa mère et son autre frère, comme si elle les veillait, attendant que l'un des trois se réveille.

Tout était différents depuis plusieurs jours. La chaleur avait fait place au froid, et le calme, aux coups de pattes et de museaux. Mon univers était sombre. Seul ma truffe ressentait la présence de celle qui me nourrissait, celui qui me léchait, m'apportant ainsi un peu de chaleur, et les deux autres qui me bousculait.
Le monde noir était froid. Beaucoup trop froid. Je sentais mes pattes grelotter, et je recherchais toujours à me cacher sous le ventre chaleureux de ma mère. Le calme était un réconfort pour moi. Je n'aimais pas être bousculer par les deux autres petits que ma mère avait eu. Ils étaient trop actifs, et leurs coups de pattes me faisaient mal. J'avais l'impression d'être nu dans cette immensité sombre. Nu et affamé.
Quand je mangeais, mon ventre était soudain douloureux, alors je ne mangeais que très peu. Je sentais l’inquiétude de ma mère a travers ses caresses à coup de langues. Elle était mon plus grand réconfort.
Les jours filèrent, et je sentais ce qui était apparemment un frère et une sœur, prendre du poids. Quand l'un trébuchait ou l'autre m'écrasait, j'avais mal. Je savais que j'avais mal. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'avais décidé d'être loin d'eux. Loin de ceux dont le poids pouvait m'étouffer. Mon univers noir et froid était effrayant, et vite, l'appétit me manqua. Les caresses de mes parents ne suffirent à me rassurer et rares furent les fois ou je me nourris enfin.
Un matin, un contact m'éveilla. C'était l'odeur de ma grande sœur, je dis grande car en mon esprit elle devait l'être pour pouvoir être si lourde quand sa patte m'écrasait après une tété. Mais cette fois, le contact fut différent, il était doux, chaleureux, et protecteur. Elle m'encerclait de sa longueur pour m'apporter réconfort. Mes spasmes se calmèrent. Je me sentis un peu plus rassuré. Je fourra ma tête sous ses poils duveteux.

Quand je me réveilla, tout fut différent. C'était comme un appel, un appel de la lumière. J'étais ébloui, et mon monde d'obscurité aussi. Tout était blanc, illuminé. Mes yeux me piquaient et je cligna de ceux ci plusieurs fois avant de comprendre de quoi était fait l'univers de lumière qui désormais m'entourait.
Je distinguais les formes pour la première fois, les textures, et ceux qui depuis des jours vivaient à mes côtés. Ma soeur, celle qui m'avait réchauffé durant des heures était un éclat de lumière. Son poils brillait sous la lumière du soleil, je fus éblouis par sa beauté. Ce fut mon premier souvenir de mon univers de lumière. Mais c'est le mouvement d'une énorme masse derrière elle qui attira mes yeux, juste éclos. Une énorme masse de poils blanc et gris qui se mouvait avec douceur proche de nous. La surprise me fit me lever et reculer pour finir par trébucher. Elle était immense, vraiment immense!
Je sentis la peur naître en moi alors que le froid s'insinuait en moi de nouveau. Je devais me cacher, mais cet univers m'effrayait car je n'y connaissais rien. Trébuchant de nouveau, je tomba sur le sol, pleurant de peur et de douleur.

Kyoka était levée depuis une bonne heure à présent, dehors les loups de la meute remuaient et le camp s'éveillait. La petite louve était restée près de son frère, Kael'thas, sa mère dormait toujours ainsi que son autre frère. Tout semblait merveilleux pour elle à présent, elle pouvait tout voir, tout entendre tout sentir, c'était une nouvelle vie pour elle, loin de l'obscurité, une renaissance. Elle sentit Kael'thas grelottait plusieurs fois, ce qui avait obligé Kyoka a le réchauffé d'avantage en se collant à lui, elle lui avait aussi donné quelques coups de langue comme le faisait leur mère pour les rassurer. Elle sentait bien que son frère allait avoir une vie dure et qu'il serait souvent isolé car même les yeux fermés c'était le cas. Elle avait aussi sentie plusieurs fois le même sentiment chez sa mère, Minuit, elle aussi était inquiète pour le petit, souvent elle le laissait plus tété qu'elle et son autre frère même si le ne mangeait très peu ce qui inquiéter en plus Minuit, ou alors elle lui réservée la place la plus chaud contre son ventre, mais cela ne dérangeait pas Kyoka, au contraire, elle voulait que son frère soit en bonne santé.
Soudain, elle le sentit remuer. Il doit être en train de se réveiller, pensa t-elle. Elle l'observa, puis il se tourna vers elle, ses yeux étaient ouverts. Kyoka était toute contente mais très vite elle s'inquiéta en le voyant reculer puis trébucher, voyant sa mine apeurée, elle baisse les oreilles quand elle entendit pleurer, cela lui brisa le coeur. Alors elle vint rapidement devant lui pour le rassurer en lui lapant la tête. Elle s'adressa à lui en murmurant doucement comme leur mère avait l'habitude de faire pour les rassurer.

Oh non Kael'thas, ne pleure pas... Tout va bien, n'aie pas peur, on est là. *elle sourit gentiment* Rassure toi, tu n'es pas en danger.

Elle continue à le lécher et l'incite à se lever mais celui-ci ne bouge pas continuant de pleurer.

Tu as mal quelque part petit frère ? Tu as faim ? Maman dit que tu ne manges pas beaucoup, tu devrais, tu te sentirais mieux. Un bébé loup a besoin de lait pour bien grandir et devenir fort. *Elle sourit avec tendresse et amusée.

Une voix douce se fraya un chemin en mon esprit. Celle-ci m'intimait d'être calme, de ne pas pleurer. Une douce chaleur m'envahit, et mes hoquets commencèrent à se calmer. Je sens sa langue me laper le visage, et je me laisse faire, fermant les yeux. Mon univers d'ombres est bien plus rassurant que toute cette lumière, alors je ne bouge pas.

- Tu as mal quelque part petit frère ? Tu as faim ? Maman dit que tu ne manges pas beaucoup, tu devrais, tu te sentirais mieux. Un bébé loup a besoin de lait pour bien grandir et devenir fort.

Ma soeur semblait tellement développer par rapport à moi. Je n'arrivais pas à parler, et je ne savais pas produire d'autre sons que ceux de mes pleurs. Maman était donc inquiète, je ressentais bien les émotions des autres, et j'avais réussis à comprendre que j'étais un sujet d'inquiétude et pour ma sœur et pour ma mère. Mon père quand à lui était assez absent, je ne me souvenais pas beaucoup de ses passages auprès de moi. Etait-il déçu d'avoir un fils aussi faible et frileux? Je me roulais en boule, les yeux fermés contre ma soeur. Elle était un rempart contre le froid, je voulais la garder près de moi. Si j'avais faim? Non, la faim ne m'habitait pas. Elle me donnait des nausées, et rare étaient les fois ou j'avais réellement envie de boire.
J'ouvrais de nouveaux les yeux pour regarder ma soeur, près de moi, et pour la première fois, je lui donna un coup de langue timide sur la truffe pour la remercier, lui montrer que j'étais content qu'elle soit là.
Dehors le froid allait être rude, et une dure épreuve. Je ne savais pas comment mon petit corps allait pouvoir faire face aux éléments. J'avais besoin d'une alliée, ma soeur, serait surement ma meilleure.

Je me concentra de nouveau sur mes petites pattes. Je voulais montrer à ma soeur, que j'étais aussi un peu capable de volonté. Après un effort surdimentionner, je parvins, gauchement, à tenir sur mes deux pattes arrières, les fesses en l'air. Réussir à tenir sur les deux de devant semblait un véritable défis, et alors que je parviens enfin à les maintenir droites et debout, c'est mon bassin qui lui, bascule de côté, me faisant revenir à ma position initiale.
Baissant la tête entre mes jambes, je regarda ma soeur avec un regard triste. Non c'était bien trop dur de se lever. Je lui disai du regard que je preferais rester au sol, et que j'avais trop peur de retomber. Le confort de ma couette me suffisait pour le moment.